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Chère amie, cher ami,

Lorsque j’étais jeune médecin, je voyais autour de moi des confrères passionnés par leur métier, fiers de l’exercer avec toute la liberté que leur conféraient le système de santé et les réglementations.

Tant qu’aucune thérapeutique dangereuse ou trop risquée n’était mise en œuvre, les « autorités » nous fichaient une paix royale.

Les choses ont bien changé depuis, y compris la notion de danger.

Ces grands principes qui paralysent tout

Avec l’exacerbation du principe dit « de précaution » qui vire parfois au « principe d’immobilisme », la créativité, la liberté et le champ des possibles ont insidieusement diminué.

C’est ce que j’appelle le « bien penser médical » ou le « bien penser médico-nutritionnel » (BPMN).

Si je vous en parle, c’est que ce BPMN fait des ravages depuis une vingtaine d’années.

Les quelques exemples qui suivent en disent long sur cette tendance qui ronge notre système de santé.

Il y a quelques années encore, nous étions nombreux à proposer des procédés thérapeutiques sans danger à condition d’être exercés avec toute la prudence et les connaissances requises.

Je pense par exemple à la « neuralthérapie [1] » (injection d’une petite dose dans les cicatrices et les foyers inflammatoires d’anesthésiques locaux dérivés de la xylocaïne pour lever certains barrages et beaucoup de douleurs), ou à certaines formes d’ostéopathie aujourd’hui interdites.

Beaucoup avaient aussi recours à l’isothérapie ou l’auto-isothérapie qui consistaient à utiliser des dilutions homéopathiques, en échelle croissante, de toxiques de l’environnement ou de ses propres excrétions (urine, selles, salive…) et bien d’autres encore…

À ce propos, je me souviens encore de ce week-end à la montagne. Nous étions dans un joli chalet, complètement isolés par la neige. Cela aurait été le paradis, mais j’étais plié en deux par la douleur, et je vomissais tripes et boyaux. Pour me soigner, le confrère avec qui j’étais m’avait préparé par dilutions successives ce qu’il appelait un « bouillon de poule » dilué et dynamisé. L’odeur de son étonnante potion était abominable. « Ce devait être une bien vieille poule », lui avais-je dit.

J’avoue avoir grimacé en avalant ce breuvage. Mais peu importe, il m’a remis d’aplomb !

Pourquoi se priver de ces pratiques quand les thérapies « conventionnelles » ont échouées ou ne sont pas accessibles ? Pourquoi s’en priver quand elles peuvent sauver ? Demandez-donc leur avis aux patients !

Les pharmacies victimes du diktat des labos

Il y a quelques dizaines d’années, nos pharmacies étaient aussi beaucoup plus intéressantes, beaucoup plus riches. On trouvait dans les officines de nombreuses souches de plantes (phytothérapie) ou de minéraux qui ont disparu depuis.

Pourquoi ? Tout simplement parce que les grands laboratoires qui les distribuaient ont jugé que leur rentabilité n’était pas suffisante.

De la même manière, l’organothérapie [2] (dilution homéopathique de produits animaux) a été largement attaquée puis réduite à sa plus simple expression sous prétexte de danger liés aux prions [3], alors qu’aux dilutions et avec les procédés de filtration proposés, leur présence était tout simplement impossible. Mais le « principe de précaution » a encore frappé !

Les pratiques innovantes victimes de procès en charlatanisme !

L’ozonothérapie (cure d’ozone encore largement exercée en Allemagne) a été considérée comme dangereuse puis interdite alors qu’elle représentait un puissant moyen de lutter contre les infections. Elle permettait également à l’organisme d’éliminer les toxiques et d’augmenter ses capacités immunitaires.

Je ne vais pas parler ici des thérapies de chélation par intraveineuses (IV)…

Et que dire des thérapies par les sons, les couleurs, le mouvement (art thérapie, eurythmie) qui ont conduit bon nombre de médecins devant les tribunaux ordinaux pour « pratique charlatanesque »…

De purs procès d’intention alors même que personne ne s’est jamais plaint de ces pratiques innovantes, en dehors de « confrères bien intentionnés ».

La « médecine anthroposophique », qui utilise des dilutions homéopathiques, est tout juste tolérée parce que les indications proviennent des raisonnements philosophiques du fondateur de l’Anthroposophie, Rudolf Steiner [4]. Elle a longtemps été considérée comme une médecine charlatanesque dérivant d’une secte et cela a également conduit des confrères à devoir en répondre devant les tribunaux ordinaux (instances des professions de santé).

Même punition pour certains confrères qui préconisaient du gui fermenté (Viscum album) en traitement d’appoint de certains cancers. Pourtant, ceux qui le conseillaient ne reniaient ni n’entravaient les thérapies dites traditionnelles…

On pourrait multiplier les exemples à foison.

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Une frilosité qui freine tout progrès médical

Ce fameux « principe de précaution » ne constituerait-il pas, sous prétexte de précaution sanitaire, un véritable frein à l’évolution de la pratique médicale ? Et au-delà, au progrès ?

On pourrait écrire des pages entières sur ce sujet qui reste d’actualité. En attendant je vous propose de vous référer à quelques liens [5] qui vous permettront de commencer à vous forger votre propre opinion.

Ce principe de précaution est d’ailleurs considéré par certains (et pas des moindres), comme un « principe de perversité » [6].

Quant à « l’Evidence Based Medecine » ou « Médecine Fondée sur les Preuves », elle divise autant que le principe de précaution. C’est dire à quel point les « preuves irréfutables » sont fragiles. Souvenez-vous d’ailleurs de ce que déclarait Albert Einstein : « Je n’ai pas fait une seule de mes découvertes par un processus de pensée rationnelle ». Et il aurait ajouté : « Il est plus facile de désintégrer un atome qu’un préjugé ! ».

C’est pour cette raison que les idées neuves en médecine (et ailleurs) mettent souvent des années, parfois des dizaines d’années à s’imposer [7].

De grands médecins traités comme de vulgaires voyous

Il ne faut donc s’offusquer ni des polémiques ni des insultes.

Le Pr Joyeux et d’autres sont bien placés pour le confirmer. Mais les insultes publiques ne sont jamais ni agréables ni faciles à supporter : tout dépend des caractères !

Certains voient leur vie complètement gâchée par ces attaques.

Je me souviens très bien d’un confrère et ami, cancérologue et sublime chanteur lyrique. Il a fini par s’expatrier à San Marin après avoir fait la « Une » d’un grand journal méditerranéen et… quelques jours de prison.

Qu’avait-il fait pour mériter cela ? Il avait simplement préconisé des thérapies complémentaires dans le cadre du traitement du cancer qui, certes, n’étaient peut-être pas toutes vérifiées ou vérifiables (par les approches scientifiques de l’époque) mais sans danger.

Je me rappelle le ton offusqué d’une ex-ministre de la Santé que j’avais visiblement dérangée à l’heure du café à son sujet. Elle me répondit : « N’ayez crainte, si votre ami est intègre, nous sommes dans un Etat de droit, il ne risque rien ».

Quelques jours après, il était menotté et écroué. Comme un bandit de grand chemin.

Il aura fallu attendre très longtemps pour trouver quelques lignes bien cachées, publiées en bas de page du même quotidien qui l’avait insulté : mon confrère était finalement blanchi de tout soupçon.

Mais le mal était fait. Et il n’est jamais revenu exercer en France.

Il n’est pas question, du moins pour moi, de prendre parti dans ces affaires comme dans celle du Pr Solomides, du Dr Gernez ou du Pr Beljanski, et plus près de nous du Dr Jacques Benveniste que l’on tenta de faire passer pour un charlatan après avoir publié, puis retiré, ses articles dans la revue internationale « Sciences »… Il avait eu le tort de s’intéresser à la mémoire de l’eau, ce qui donnait un commencement d’explication scientifique au mécanisme d’action de la médecine homéopathique.

Une vraie omerta sur les sujets qui sortent du cadre

Il ne suffit d’ailleurs pas d’être prix Nobel de médecine et physiologie, comme ce fut le cas de Luc Montagnier en 2008, pour être à l’abri des bassesses et des insultes.

Il a eu le tort de reprendre, avec les moyens actuels de la science, les travaux de Benveniste, de les compléter et de les amplifier. En 2012, quarante-quatre « confrères prix Nobel » ne se privèrent pas, dans une publication, de lui faire un quasi procès en sorcellerie [8].

Est-ce la raison pour laquelle, aujourd’hui encore, il a beaucoup de mal à trouver des financements pour ses recherches ?

Un excellent film documentaire a été diffusé en 2014 (sur France 5) sur les travaux actuels du Pr Montagnier. Même ce documentaire a provoqué de vives polémiques.

Il est très curieux de constater qu’avec le « bien penser » ambiant, certains sujets semblent tabous et dangereux pour celui qui ose les mettre en avant. On a l’impression de ne même pas avoir droit (quand on est professionnel de santé) de se poser certaines questions, encore moins de mettre le débat sur la « place publique ».

Il en est ainsi des vaccinations, de la mémoire de l’eau, de l’homéopathie, parfois même des intolérances alimentaires… Dès que l’on aborde ce type de sujet, on passe au mieux pour un gâteux sans importance, au pire pour un négationniste de la sacro-sainte vérité scientifique.

N’est-ce pas pourtant l’Etat français, les autorités nationales de santé qui nièrent que le nuage de Tchernobyl avait survolé la France, comme elles ont nié pendant de longues années les effets de l’amiante, comme elles continuent de nier l’incidence sur la santé de la pollution des rivières et des nappes phréatiques, la gestion de plus en plus tendue des hôpitaux publics, le burn-out des personnels et soignants, etc. ?

Deux vérités à dire malgré tout

Parmi ces vérités qu’il faut taire, il y en a au moins deux que le groupe Chronimed que j’ai fondé dénonce depuis des années :

  • La compréhension de l’autisme [9] et les troubles envahissants du développement (TED).

Il y a peu, seuls les psychiatres étaient « officiellement » compétents et on en trouvait encore pour culpabiliser les mères d’enfants malades à propos des TED. Aujourd’hui, on devrait quand même être en droit de se poser des questions à propos de ces troubles et même de l’électrosensibilité [10] : mauvais calendrier vaccinal, adjuvants dans les vaccins, problèmes d’environnement ou de pollution, qu’il s’agisse de métaux, d’autres substances ou même des ondes électromagnétiques comme le prétend le professeur de cancérologie Dominique Belpomme, membre de plusieurs sociétés savantes internationales et président de l’ARTAC [11] ?

  • Parmi ces autres « tabous » figurent les maladies chroniques inapparentes dites « infections froides », dont j’ai donné la définition dans un de mes derniers livres [12]. Il s’agit en fait de certaines formes microbiennes qui peuvent rester « silencieuses » dans l’organisme pendant des années et se réveiller un jour, si le système immunitaire s’affaiblit. Elles déclenchent alors des pathologies qui peuvent devenir chroniques.

L’incroyable silence de l’Etat sur la maladie de Lyme

Parmi ces « infections froides », il en est une qui fait couler beaucoup d’encre : la maladie de Lyme.

On le sait, elle est transmise par les tiques qui nous inoculent leurs germes, dans ce cas les borrelies. Je ne rentrerai pas dans le détail de ce sujet, mais là encore, il faut signaler à la fois la méfiance et la lenteur des autorités de santé qui, tout en promettant force commissions et décrets, font tout ce qu’elles peuvent pour freiner les publications et travaux sur le sujet.

Comment expliquer l’absence totale de politique de prévention publique [13] ?

Qui connaît, en France, le véritable danger des tiques et autres parasites susceptibles de transmettre ces « infections froides » qui peuvent toucher les articulations et le système nerveux avec comme conséquence un handicap important et une nécessité de traitement précoce, complexe et lourd ?

Bien au contraire, comme pour Tchernobyl, on nie, et on ne se contente pas de nier : on fait passer les malades pour de doux dingues et la maladie comme rarissime (le journal Le Monde recensait en 2013 pas moins de 15 000 cas). On fait aussi bien sûr passer pour de dangereux charlatans les médecins qui essayent de prendre en charge ces patients !

Ne jamais baisser les bras face à la bien-pensance médicale

Heureusement, quelques associations [14] (pardonnez-moi, si j’en oublie) et leurs avocats essayent d’inverser le processus. Mais c’est extrêmement difficile et lent.

Il faut bien, pour conclure, constater que si le « bien penser » a encore de beaux jours devant lui, nous sommes de plus en plus nombreux, patients, impatients voulant se prévenir activement, et médecins, à vouloir lui rendre la vie de plus en plus difficile.

Méfiez-vous donc du BPMN !

J’espère que cette lettre ainsi que les autres publications de « Santé Nature Innovation » y contribueront. Je tiens à préciser qu’elles ne remplaceront jamais un médecin bien formé et surtout un médecin libre de ses opinions et prescriptions.

Et surtout, surveillez bien votre messagerie…

Docteur Dominique Rueff



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