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Le pire effet indésirable du paracétamol

C’est un coup de tonnerre dans le monde de la médecine.

Une nouvelle étude d’Oxford [1] parue dans la revue « Social Cognitive and Affective Neuroscience » montre que le paracétamol, qui supprime nos propres souffrances, réduit aussi de façon dramatique notre capacité à comprendre et partager les souffrances des autres !

Ce n’est pas étonnant quand on y réfléchit :

Les circuits nerveux (dans votre corps et votre cerveau) qui vous font ressentir de la douleur physique sont, en grande partie, les mêmes que ceux qui s’activent quand vous voyez quelqu’un souffrir, se faire torturer, ou se pincer les doigts dans une porte.

Si vous bloquez les uns, cela bloque les autres.

Cet effet indésirable s’ajoute aux autres déjà bien connus pour le paracétamol : les risques pour le foie.

Le paracétamol peut détruire les cellules du foie. Des accidents arrivent même en l’absence de surdosage, avec une utilisation normale, selon une étude publiée le 23 novembre 2011 dans le British Journal of Clinical Pharmacology.

Mais bien sûr, le risque devient très important si l’on dépasse les doses recommandées. Si vous prenez plus de 4 comprimés de 1 g par jour pendant 7 jours, vous entrez dans la zone dangereuse où vous pouvez mourir d’hépatite fulminante (une destruction accélérée et totale de votre foie).

D’où l’importance de se méfier de ce médicament pourtant réputé « anodin ».

Conséquences possibles sur le couple et la vie amoureuse

Le paracétamol est le médicament le plus consommé de France, avec 500 millions de boîtes chaque année [2].

Aux Etats-Unis, une personne sur quatre prend du paracétamol chaque semaine [3].

À ce niveau de consommation, on peut supposer que le paracétamol influence les rapports sociaux à grande échelle dans les pays occidentaux.

Imaginez par exemple que vous vous disputiez avec votre conjoint.

Vous dites ou faites des choses qui le font souffrir, pleurer.

Normalement, arrive vite le moment où vous comprenez que vous êtes en train de lui causer du mal, qu’il faut arrêter, demander pardon.

Mais vous avez pris du paracétamol, parce que vous aviez mal à la tête, ou tout simplement mal aux articulations.

Sans vous en apercevoir, ce médicament bloque, au moins partiellement, votre capacité de compassion. Vous sous-estimez la détresse de votre conjoint. Vous ne réalisez tout simplement pas combien vos paroles ou vos actes sont en train de le blesser.

Bien imprudemment, vous jugez inutile de vous excuser, ou même de vous arrêter.

Et ainsi, au lieu d’adopter l’attitude humaine et salutaire pour lui mais aussi pour votre couple (donc pour vous), vous ignorez les signaux qu’il vous envoie et vous laissez le conflit dégénérer.

La scène se répétant dans le temps, vous finissez par détruire, brique par brique, la relation de confiance, d’amitié et d’amour que vous aviez bâtie.

De dramatiques conséquences en chaîne

J’ai cité les problèmes conjugaux.

Mais évidemment il peut en aller de même entre un patron et son salarié, entre frères et sœurs, voisins, ou amis.

Il peut en aller de même au niveau au niveau de toute la société, où trop de personnes optent pour la solution du pire parce qu’elles sous-évaluent le mal qu’elles font à leur entourage.

Le journaliste Alexandre Imbert voit même dans les antidouleurs une explication possible de l’étrange apathie, résignation, dont nous faisons preuve face aux horribles attentats qui se succèdent :

« Les commentaires exaspérés fusent parfois (surtout le matin), mais on sent bien que le cœur n’y est plus. Il s’installe une résignation ou plutôt une stratégie d’auto-défense. On passe devant la Une de Libération comme on passe devant un mendiant dans la rue, en faisant semblant de ne pas voir… [4] »

Comment en sommes-nous arrivés là ?

Depuis 150 ans maintenant, notre civilisation fabrique des médicaments antidouleur à l’échelle industrielle.

En grande partie, l’industrie pharmaceutique d’origine germanique s’est construite sur l’aspirine (Bayer), les opiacées (morphine) et aujourd’hui sur toute la gamme des analgésiques (paracétamol, ibuprofène) et AINS (anti-inflammatoires non-stéroïdiens, comme le Diclofénac).

Tous ces produits visent à bloquer nos douleurs physiques.

Un cliché d’une toute petite partie des installations industrielles pharmaceutiques de Bâle, sur les bords du Rhin.

Nos pharmacies sont principalement remplies de milliers de boîtes de toutes les couleurs pour stopper les douleurs. Il existe plus de 60 formules différentes à base de paracétamol.

Vous les voyez remplir les murs des pharmacies de petits cartons multicolores.

Le paracétamol est un des seuls médicaments à être distribué librement dans les avions, les écoles. Les hôpitaux en font une consommation pharaonique, et en ajoutent presque systématiquement dans les perfusions.

Supprimer la douleur, c’est au fond le plus vieux rêve de l’homme. Ces médicaments ont donc été vus, dans un premier temps, comme un immense bond en avant pour l’humanité.

Problème : on ne peut anesthésier sa propre douleur sans anesthésier aussi le trésor le plus précieux de l’humanité, celui qui nous a toujours empêchés de nous détruire : la compassion.

En inventant et en diffusant à l’échelle mondiale ces médicaments, nous avons attaqué sans le savoir, sans nous en douter, le sentiment le plus humain, les plus nécessaire, le plus bénéfique.

La solution

Heureusement, il suffit (presque) de le savoir.

La prochaine fois que vous prenez un médicament antidouleur, songez bien que vos sentiments, et donc probablement votre comportement, en seront modifiés. Que vous risquez d’être plus dur, impitoyable, et peut-être injuste avec votre entourage.

Que cela peut nuire aux gens que vous aimez, et vous nuire à vous-même.

Réservez ces médicaments aux cas où ils sont indispensables.

Ne les prenez pas pour des raisons de confort.

Et choisissez, autant que possible, les moyens naturels (plantes, baumes) qui apaisent la douleur, sans perturber votre être dans son ensemble. Nous en parlons dans pratiquement toutes nos publications. Profitez-en !

À votre santé !

Jean Marc Dupuis



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