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 Pas le même goût. Pas la même couleur. Pas la même taille. Et surtout pas les mêmes propriétés thérapeutiques !

Pourquoi ne trouve-t-on plus de vraies myrtilles au rayon fruits ?

Sous l’appellation « myrtilles » on nous vend en fait des « bleuets », une variété américaine anormalement grosse et à la chair verte.

 

D’ailleurs, on comprend tout de suite la supercherie quand on découvre que le bleuet se cultive en verger :

 

Dans quelques années les bleuets seront plus gros que des raisins

Le myrtillier européen, lui, est un minuscule buisson sauvage qui tapisse les sous-bois et les prairies des contrées froides. Chaque petite branche porte 2 à 3 myrtilles. Et non des grappes !

Ce que je préfère, c’est d’en ceuillir une bonne poignée, puis de tout engloutir d’un coup !

 

Lors de ma dernière cueillette en montagne

Les myrtilles sont plus juteuses et fragiles que les bleuets. Elles explosent les unes après les autres à mesure que vous mâchez.

Pour être honnête, rassembler une poignée de myrtilles demande pas mal de discipline… Notre instinct nous pousse à les goinfrer manger immédiatement plutôt qu’à faire des « provisions ».

Peu importe que vous soyez cigale ou fourmi face à un parterre de myrtilles sauvages… pensez que vous êtes en train de vous offrir la meilleure cure anti-âge et anticancer au monde (et en plus, elle gratuite !).

Je reviendrai sur les bienfaits des myrtilles plus tard. Mais revenons un instant à notre problème initial.

Pourquoi les myrtilles sont-elles bien meilleures que les bleuets ?

D’abord, parce que les myrtilles sont sauvages. Elles sont plus naturelles, meilleures au goût et meilleures pour la santé.

Bien sûr, l’homme a essayé de les cultiver, mais c’est compliqué et les rendements sont médiocres. De plus, elles sont fragiles, ce qui complique leur transport. Heureusement, elles se conservent (et se transportent) très bien une fois surgelées.

Vous l’aurez compris, il est beaucoup plus facile (et rentable) de cultiver des bleuets.

La myrtille est un des rares fruits courants qui est resté à l’état sauvage. Il n’est pas passé par nos laboratoires pour subir des croisements (hybridations) ou se faire changer un gène par-ci par-là.

Certes, nous ne sommes pas en mesure de changer les circuits de la grande distribution afin qu’ils réintroduisent des vraies myrtilles. Mais nous pouvons transmettre ce savoir aux générations futures qui auront sans doute des solutions pour contenir l’invasion des « myrtilles américaines ».

D’autant que les forêts et prairies du nord de l’Europe et des Alpes regorgent de myrtilles.

« Elles regorgent de myrtilles », Eric ? …Vraiment ?

Si, si ! Un exemple, 20 % du territoire suédois est recouvert de buissons à myrtilles [1]. Le miracle, c’est qu’elles prospèrent sur les sols pauvres.

Par comparaison, 37 % du territoire français est cultivé, 34 % est couvert d’arbres et 19 % est couvert d’herbe [2].

Les myrtilles tachent – c’est un détail important

Lorsque vous mangez des myrtilles, vos doigts, votre langue et vos lèvres prennent une couleur violette, presque noire.

Les bleuets, dont la chair est verte, ne colorent pas autant.

C’est une autre différence importante entre les myrtilles et les bleuets.

Ces pigments violets sont des anthocyanes – des antioxydants très recherchés pour la santé.

Les vraies myrtilles sont bien plus riches en antioxydants que les bleuets. C’est aussi votre corps qui appréciera la différence.

Quel est l’intérêt des antioxydants ?

Les antioxydants détruisent les radicaux libres. Or les radicaux libres attaquent la paroi de vos cellules, ce qui les affaiblit prématurément. Vos cellules abîmées sont plus susceptibles de dégénérer en cellules cancéreuses.

Les études sont nombreuses sur ce sujet.

Dans l’une d’elles, des chercheurs ont observé que des extraits de myrtilles (mais aussi les mûres, framboises, airelles et fraises) freinaient la croissance des cellules cancéreuses humaines (en particulier pour les cancers du sein, de la prostate, du côlon et de la bouche) [3].

Mais ce n’est pas tout :

Les antioxydants renforcent votre système immunitaire.

Ils soulagent des douleurs d’arthrose.

Ils diminuent le risque d’infarctus et d’AVC (accident vasculaire cérébral).

Enfin, ils aident à la digestion en réduisant les inflammations des voies gastro-intestinales.

Les myrtilles ralentissent le vieillissement du cerveau

Voici ce qu’écrit mon confrère Jean-Marc Dupuis :

« Des scientifiques ont récemment montré que les myrtilles augmentent la mémoire et préviennent les démences.

Ils ont comparé deux groupes de personnes âgées pendant deux mois au cours desquels le premier buvait chaque jour du jus de myrtille tandis que l’autre buvait un simple jus de fruits sans myrtilles.

Les tests avant et après la cure ont montré une amélioration significative des capacités d’apprentissage et de la mémoire des personnes du groupe buvant le jus de myrtilles [4].

Ces résultats confirment les études préalables réalisées sur les animaux qui montraient que les myrtilles pouvaient inverser les déficits du cerveau, et les problèmes d’équilibre et de coordination liés à l’âge [5].

À noter que les bienfaits des myrtilles ont été constatés sur des fruits frais et du jus frais, non sur de la confiture de myrtilles et encore moins sur des tartes aux myrtilles où sucre et cuisson en ont modifié les propriétés.

Quant aux muffins aux myrtilles sous cellophane de McDonald’s et ailleurs, désolé mais il faudra bien sûr oublier.

Toutefois, et cela concerne toujours les randonneurs en montagne, manger des framboises au bord du chemin est également excellent pour conserver vos facultés cérébrales : une étude a montré que les myrtilles améliorent les capacités d’apprentissage, tandis que les framboises ont un effet plus fort encore pour la mémoire. »

Myrtilles et framboises contre l’hypertension

Lorsque vos artères se rigidifient, on observe une augmentation inquiétante de votre pression sanguine (hypertension). Cela accroît votre risque de mourir d’une maladie du cœur.

Une étude d’observation sur 134 000 femmes et 47 000 hommes a rapporté que les personnes qui mangent souvent des myrtilles ou des framboises ont un risque significativement plus bas de développer une hypertension [6].

Un récent essai clinique a confirmé ces résultats [7]. 48 femmes ménopausées (plus susceptibles de faire de l’hypertension) ont reçu chaque jour 22 g de myrtilles en poudre ou l’équivalent en poudre placebo. Après 8 semaines, celles qui avaient reçu des myrtilles ont vu leur tension systolique baisser de 5,1 % et leur tension diastolique baisser de 6,3 %.

En direct des sous-bois

Cette année est assez froide, donc la saison des myrtilles est un peu retardée.

Dimanche dernier, je me suis promené à 1300 mètres d’altitude. Les myrtilles à l’ombre des grands arbres étaient encore un peu acides. Et celles au soleil terminaient de mûrir.

Dans deux semaines, ce sera bon. Il faudra prévoir des paniers car la récolte sera colossale.

En attendant, nous terminons les myrtilles surgelées de l’année dernière. Cela va libérer de la place dans le congélateur pour la nouvelle récolte.

Bien à vous,

Eric Müller

PS : À propos du renard qui fait pipi sur les myrtilles

C’est une histoire qui stimule l’imaginaire collectif depuis des générations.

La maladie transmise par le renard existe bien. Elle s’appelle l’échinococcose. Mais elle ne se transmet pas par l’urine. Elle se transmet par les excréments.

Ce qu’on ne vous dit pas non plus, c’est que manger des baies non lavées comporte un risque faible :

Vous avez plus de risques d’attraper l’échinococcose si vous possédez un chien ou un chat (surtout s’il vous lèche ou qu’il mange dans votre assiette), si vous vivez près d’un champ, ou si vous cultivez des légumes [8].

Bien qu’il y ait des dizaines de millions de propriétaires d’animaux, de jardins, et de maisons à la campagne en France… l’échinococcose reste une maladie extrêmement rare.

On compte à peine 20 nouveaux cas chaque année (la plupart possèdent un chien ou un potager).

Conclusion : n’écoutez pas les rabat-joie et régalez-vous de fruits des bois.



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