Bien réagir à une mauvaise nouvelle
– « C’est grave, Docteur ?? »
Avez-vous remarqué comme les médecins sont gênés quand on leur pose cette question ?
Il faut se mettre à leur place. Ils ne peuvent pas répondre à cette question. Car la réponse dépend de nous !
Quels sont vos projets, pourquoi avez-vous besoin d’être en bonne santé ??
La gravité d’une maladie dépend de votre vie.
Quels sont vos projets ? Quel est votre état de santé par ailleurs ? En quoi cette maladie sera-t-elle un obstacle pour vous ? Que devez-vous faire ? Qu’aviez-vous prévu de faire ??
Parce que vous êtes la seule personne à pouvoir répondre à ces questions, il n’y a que vous qui puissiez savoir si ce qu’on vous annonce est grave ou pas.
Exemple : vous arrivez dans son cabinet avec une profonde coupure au doigt. « Est-ce grave ? »
Non, pour la plupart des gens. On désinfecte, on referme, on met un pansement, et on attend que ça cicatrise.
Mais si vous êtes pianiste, violoncelliste, horloger ou électronicien, oui, cela peut-être très grave. Perdre de la sensibilité dans un de vos doigts peut signifier la fin de votre carrière, et une douloureuse reconversion professionnelle.
De même pour une foulure à la cheville, peu importante pour la plupart d’entre nous, dramatique pour le champion de ski.
Dans « L’aile ou la cuisse », Louis de Funès perd l’odorat. C’est une catastrophe pour lui et son entreprise, éditrice du célèbre « Guide Duchemin » de la gastronomie !
Se faire aider pour juger de la situation
Le médecin vous dit en quoi consiste la maladie, et le pronostic. C’est une donnée essentielle du problème, mais ce n’est pas tout le problème.
Le principal reste pour vous de réfléchir à savoir quel en sera l’impact dans votre vie, sans minimiser (risque de déni) mais sans exagérer non plus (risque de panique).
C’est en réfléchissant et en parlant avec un conjoint, un ami fidèle, éventuellement un psychothérapeute, que vous verrez clair et que vous saurez si ce qui vous arrive est grave, ou non.
Cela vaut même pour les maladies les plus graves : tout dépend de vos projets, de votre vision de la vie.
Peut-on être « soulagé » d’avoir une tumeur au cerveau ??
On se souvient du bon Dr David Servan-Schreiber. À 29 ans, alors que tout lui réussissait, il fut diagnostiqué d’une tumeur au cerveau.
Incroyable mais vrai, cette nouvelle fut plutôt un soulagement pour lui, a-t-il raconté.
Pourquoi soulagé ? Parce que, expliquait-il, il ressentait depuis l’enfance une insupportable pression de sa famille pour « réussir ».
Même sa grande carrière de psychiatre à Philadelphie (USA) était considérée comme « normale » dans une famille qui ne comptait que des personnes exceptionnelles.
Malade, il a enfin pu se permettre de quitter ce rôle qu’il n’avait pas choisi. Il a pu explorer de nouvelles voies, accomplir ses rêves, en dehors des ambitions démesurées que son père, ses oncles, avaient mises sur lui !!
C’est d’ailleurs à partir de là qu’il a commencé à faire les plus grandes découvertes de sa vie, celles qui nous ont marquées : cohérence cardiaque, EMDR, méditation, thérapie par la lumière (simulateur d’aube), sommeil, exercice, alimentation bio, oméga-3, antioxydants, etc. En 2003, il réunissait la somme de ses expériences dans ses livres « Anticancer » puis « Guérir », qui ont changé la vie de millions de personnes.
David Servan-Schreiber résistera plus de vingt ans à la maladie qui, selon ses médecins, devait le tuer en quelques mois !
Chaque destin est différent, et nous ne contrôlons pas l’essentiel
Attention, je ne dis pas que nous soyons tous capables de réagir comme David Servan-Schreiber, ni même qu’il faille s’efforcer de l’imiter.
Nous ne décidons pas ce qui se passe dans notre tête ni dans notre cœur, quand une mauvaise nouvelle nous tombe dessus.
Nous ne pouvons même pas savoir à l’avance comment nous réagirons.
Nous constatons, c’est tout.
David Servan-Schreiber ne savait certainement pas à l’avance qu’il allait être soulagé d’avoir une tumeur au cerveau, ni que c’est cela qui allait révéler en lui cette personne exceptionnelle que nous avons connue…
Pour chacun de nous, c’est la même chose. Nous allons peut-être bien réagir, ou peut-être pas.
L’occasion de se poser, enfin, les bonnes questions
Dans beaucoup de cas, la maladie est grave… On n’y trouve rien de positif. Une simple gastro, quand vous avez des enfants scolarisés, un travail, du ménage et des courses à faire, sème la pagaille dans la vie. Un cancer, une SLA (sclérose latérale amyotrophique), et c’est le sol qui se dérobe sous nos pieds.
Néanmoins, dans presque tous les cas, la maladie sera l’occasion de nous poser, enfin, les bonnes questions. Puisque le temps m’est désormais compté, que vais-je faire ? Comment ne plus perdre de temps ? Comment arrêter de faire des choses qui me nuisent, et nuisent aux autres, et comment faire les choses qui sont importantes.
Cette « reconversion » forcée est souvent vécue comme un moment décisif qui n’est pas uniquement négatif. Les médecins expérimentés le savent. Ils l’observent chez les malades qui font enfin ce qu’il fallait pour se réconcilier, mettre de l’ordre dans leur vie, poser des actes qui n’avaient que trop traîné. Leur maladie leur a fait prendre conscience de la valeur du temps, et de la nécessité d’agir.
C’est ainsi qu’ils peuvent voir, dans leur métier souvent confronté à la douleur et à la souffrance, un bon aspect des choses. Et garder l’espérance car dans la vie, « Même le plus noir nuage a toujours sa frange d’or ».
À votre santé !
Jean-Marc Dupuis
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