Ginkgo : l’arbre de la circulation sanguine
Le ginkgo est un arbre médicinal. De ses feuilles, on extrait des substances qui fluidifient le sang, augmentent le diamètre des vaisseaux sanguins (effet vasodilatateur) et permettent donc de mieux irriguer les organes, en particulier le cerveau et les extrémités [1].
Ces substances s’appellent les flavones glycosides et les terpènes lactones, mais il est inutile de retenir ces noms barbares.
Les extraits de ginkgo sont le remède naturel le plus utilisé en Allemagne par les personnes âgées. Ils ont des effets positifs pour :
- la démence sénile et les problèmes de mémoire, souvent dus à une baisse de l’irrigation du cerveau. En 2011, une nouvelle étude a confirmé l’effet bénéfique du ginkgo sur la mémoire chez 188 sujets sains âgés de 45 à 56 ans [2], [3] ;
- les acouphènes d’origine vasculaire (manque de sang dans le tympan) [4] ;
- les problèmes de vision : le ginkgo diminue les symptômes de la rétinopathie [5] et du glaucome [6], [7] ;
- les douleurs ou faiblesses musculaires soudaines dans les jambes provoquées par des problèmes artériels (en langage médical, « claudication intermittente »). Le gingko augmente le nombre de pas que peuvent faire les personnes touchées par cette maladie [8].
Toutes ces maladies, en effet, sont liées à des problèmes d’irrigation sanguine.
Le ginkgo peut aussi être employé en complément des médicaments pour le traitement de l’anxiété et de la dépression légère [9].
Ce qu’il ne faut pas attendre du ginkgo
Les extraits de ginkgo sont très antioxydants. L’arbre n’a aucun prédateur, ni maladie, ni parasite, et vit 2500 ans.
Il existait déjà avant les dinosaures. Aucune catastrophe naturelle ne l’a éradiqué (mais il s’en est fallu d’un cheveu lors de la dernière glaciation). C’est pour cela qu’on le plante en centre-ville : la pollution ne lui fait pas peur !!
Cette résistance digne d’un hoplite et sa richesse en antioxydants ont beaucoup fait rêver dans les milieux des médecines naturelles.
« Et si le ginkgo était l’arbre de la longévité éternelle ? Et s’il guérisssait les maladies cardiaques ? Le cancer ? L’impuissance masculine ?? »
J’aimerais vous répondre que oui et certaines personnes assurent avoir connu des guérisons étonnantes avec le ginkgo.
Mais, côté preuves matérielles, c’est pauvre. Non que les études aient manqué. Mais en dehors des maladies documentées ci-dessus, aucun effet probant.
Méfiez-vous des simples feuilles de ginkgo broyées
Un problème se pose aux consommateurs de ginkgo : la mauvaise qualité des produits disponibles sur le marché.
Beaucoup d’extraits de ginkgo vendus dans le commerce ne sont que de pâles copies de ceux utilisés au cours des études : ils sont généralement normalisés en flavones glycosides, mais pas en terpéno-lactones.
Les pires sont les teintures, les extraits non normalisés et les capsules ou comprimés contenant uniquement des feuilles séchées de ginkgo. Elles ne peuvent fournir de dosages thérapeutiques équivalant aux extraits normalisés à 50:1 (1 g d’extrait = 50 g de feuilles).
Veillez à n’acheter que des extraits de ginkgo contenant le « EGb 761 ». Il s’agit d’un extrait dont la teneur en actif est garantie.
Commencez par 60 mg par jour pour éviter les maux de tête, puis augmentez les doses si tout va bien, jusqu’à 240 mg par jour, en deux ou trois prises. Ce n’est pas un médicament, vous ne ressentirez donc pas d’effets immédiats. Les améliorations apparaissent progressivement, à partir de 2 ou 3 mois.
Des milliers d’écus d’or dans mon jardin
Pour la petite histoire, le nom complet du ginkgo est Ginkgo « biloba », parce que ses feuilles ont deux lobes (« bi-lobes »).
Mais son appellation chez nous est « l’arbre aux quarante écus ». C’est le prix, en effet, que dut payer le premier botaniste français qui en acheta cinq plants, M. de Pétigny. Ce nom évoque l’extraordinaire beauté des feuilles du ginkgo, qui prennent une couleur de vieil or à l’automne.
Un ginkgo vit dans mon jardin et, chaque année en cette saison, il nous fait un cadeau digne d’un roi : comme une cascade de milliers d’écus ! C’est ce qui m’a rappelé de vous en parler.
Bien sûr, je ne mange pas les feuilles, ni ne fais de tisane insipide. En prévention des infections d’automne, je prends des tisanes de thym, sureau, coquelicot, sarriette mauve et copeaux de cannelle, à parts égales. Si le rhume ou la gastro se déclarent, ce sera l’huile essentielle d’origan. Le gingko n’intervient pas là-dedans.
Très évocateur aussi, le ginkgo est l’arbre qui nous rappelle que la vie sera toujours plus forte que la mort. Au printemps 1946, les seuls arbres qui reverdirent à Hiroshima près de l’épicentre de la bombe furent les six ginkgos qui avaient pourtant été calcinés huit mois plus tôt (6 août 1945).
À votre santé !
Jean-Marc Dupuis
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