La feuille de chou antidouleur et antigonflement
Dans une section du British Medical Journal (BMJ) appelée « Minerva », où sont publiées de brèves informations médicales, deux médecins ont signalé le cas d’une patiente admise à l’hôpital pour une opération de prothèse du genou.
Cette patiente, qui souffrait d’arthrose du genou, s’était présentée à son opération avec une feuille de chou appliquée sur la zone douloureuse :
Elle leur expliqua qu’appliquer ainsi une feuille de chou sur son genou était le seul remède qu’elle avait trouvé pour soulager ses douleurs !
Le cataplasme du pauvre
Plusieurs médecins américains écrivirent au BMJ pour s’étonner qu’une information aussi fantaisiste soit publiée dans cette revue scientifique reconnue.
Mais des médecins européens s’étonnèrent au contraire qu’une information aussi banale soit publiée ! La feuille de chou, chez nous, est un remède traditionnel répandu contre tous les gonflements douloureux, en particulier les genoux gonflés et les seins engorgés. C’est le cataplasme du pauvre.
La feuille de chou est particulièrement pratique grâce à sa forme arrondie, qui s’adapte à l’anatomie (genou, sein). Sa fraîcheur, en soi, en fait une compresse apaisante aussi efficace que les poches de gel réfrigérant vendues (fort cher) en pharmacie. Par ailleurs, le chou contient des antioxydants et du sulforaphane anti-inflammatoire.
La controverse était lancée. Des chercheurs prirent le taureau par les cornes, pour déterminer scientifiquement l’efficacité de ce remède.
Les recherches scientifiques confirment
En 2016, des chercheurs publièrent une étude comparant l’efficacité des feuilles de chou à celle des gels anti-inflammatoires (au diclofénac, Voltarène) [1].
Les résultats ne se firent pas attendre : les feuilles de chou se montrèrent plus efficaces que le gel au diclofénac, autant en termes de mobilité que de douleur et de qualité de vie.
Ajouté à cela qu’elle ne présente aucun danger, aucun effet indésirable, et peut être utilisée sur le long terme (contrairement au Voltarène, qui est associé à un risque important d’accidents cardiaques), la feuille de chou ressortait grande gagnante de l’étude [2].
D’autres études récentes montrent que le chou a aussi des effets anti-inflammatoires et antioxydants apaisants lorsqu’il est consommé [3].
Une étude a constaté que, chez les femmes, la consommation de chou entraînait une diminution des marqueurs d’inflammation [4].
L’effet est particulièrement fort lorsque vous mangez des jeunes pousses de brocoli (une sorte de chou), qui se trouvent avoir le plus haut taux de nutriments protecteurs. L’effet ne s’observe pas seulement en éprouvette, mais aussi chez les êtres humains, avec une baisse de 48 % du niveau de protéines C-réactives (marqueurs d’inflammation) après 10 jours de consommation, dans une étude concernant de jeunes adultes fumeurs [5].
« Protège le cartilage de la destruction »
Une autre étude a également montré que le composé « magique » du chou, le sulforaphane (connu pour sa capacité à inhiber le cancer) « protège le cartilage de la destruction » [6] !!!
« Nos données montrent par conséquent qu’un régime alimentaire riche en choux peut être une mesure utile pour prévenir ou ralentir la progression de l’arthrose », écrivent les chercheurs.
Personne n’avait cependant réussi à montrer que le sulforaphane passait réellement de votre tube digestif à vos articulations jusqu’à… l’année dernière.
En 2017 en effet, une étude a montré que du sulforaphane d’origine alimentaire avait pu être détecté dans le liquide synovial (articulaire), et que « la consommation de brocoli pouvait affecter les tissus dans les articulations du genou », provoquant des changements épigénétiques dans l’expression des gènes dans l’articulation [7].
À votre santé !
Jean-Marc Dupuis
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