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santé nature innovation

Chère amie, cher ami,

Aux Etats-Unis, les travaux du Dr John Lee [1] pour promouvoir la progestérone naturelle ont constitué un progrès déterminant. Les nombreux ouvrages qu’il a publiés sur le sujet, dont certains furent traduits en français [2], en montrent le rôle essentiel.

J’ai connu personnellement ce brillant médecin et l’ai reçu en France, dans le cadre des activités de l’Association pour le développement de la médecine orthomoléculaire que je préside. , qui a malheureusement disparu brutalement en 2003. Son héritage, lui, est plus vivant que jamais et aide des milliers de femmes à mieux vivre.

Peut-on vraiment parler de progestérone naturelle ?

La seule progestérone qui peut être qualifiée de « naturelle » est celle que produisent les organes de la femme : le placenta, les ovaires, les glandes surrénales. Elle est principalement sécrétée par le « corps jaune » des ovaires en fin de cycle menstruel.

C’est donc un abus de langage… Ce qu’on appelle, en supplémentation, la « progestérone naturelle » est en fait une hormone extraite en laboratoire [3] à partir d’un produit naturel, en l’occurrence une plante : l’igname sauvage.

À quoi sert cette progestérone naturelle ?

  • Elle est dépendante, comme les autres hormones stéroïdes, du métabolisme du cholestérol
  • Elle préserve la qualité de la muqueuse endométriale (utérus)
  • En tant que diurétique naturel, elle s’oppose à l’action des œstrogènes
  • Elle contribue, chez la femme, au soutien de la libido
  • Elle est considérée comme protectrice vis-à-vis des cancers de l’endomètre et de certains cancers du sein
  • Elle stimule directement l’édification du tissu osseux. Pour le Dr John Lee, elle le fait beaucoup mieux, dans ce cas, que les œstrogènes qui sont pourtant les premiers prescrits dans cette indication par la majorité des médecins.
  • Elle est nécessaire à la croissance de l’embryon et à celle du fœtus tout au long de la gestation, ce que j’ai constaté moi-même après en avoir conseillé à certaines femmes qui n’avaient pas réussi auparavant à mener des grossesses à terme.

Si votre taille diminue trop vite vers la cinquantaine, pensez à suspecter l’ostéoporose et à essayer la progestérone naturelle.

La protection osseuse en cas de chute des taux hormonaux avant, pendant et après la ménopause a fait l’objet des principales recherches et publications du Dr Lee. Il avait traité des femmes ménopausées dont la taille baissait par tassement vertébral (signe d’ostéoporose). Nombre d’entre elles présentaient, par ailleurs, une ou plusieurs fractures. Dans son étude rapportée dans l’« International Clinical Nutrition Review » en Juillet 1990, le Dr Lee avait constaté un accroissement de la densité osseuse d’un minimum de 10 % dans les six premiers mois et, par la suite, d’un minimum de 3 à 5 % par année jusqu’à atteindre le niveau d’une femme adulte de 35 ans. Le taux de probabilité d’apparition de nouvelles fractures fut, quant à lui, ramené à zéro.

Tableau : les différences entre la progestérone naturelle et de synthèse

PROGESTÉRONE NATURELLE
extraite du wild yam (igname sauvage)
PROGESTATIFS DE SYNTHÈSE
  • Protège le sein et l’endomètre du cancer
  • Augmente la fertilité +++
  • Stimule la libido
  • Prévient l’ostéoporose +++
  • Augmente la qualité du sommeil
  • Améliore la qualité du sommeil
  • Est souvent antidépressive et diurétique, et peut aider à perdre du poids
  • Moins de risque global dans le cadre de la supplémentation hormonale proposée au cours de la ménopause
  • Peuvent protéger le sein et l’endomètre de certains cancers
  • Sont anticonceptionnels +++
  • Peuvent augmenter le risque vasculaire et veineux
  • Peuvent provoquer des prises de poids et/ou des œdèmes
  • Peuvent améliorer la qualité du sommeil
  • Peuvent être masculinisants
  • Peuvent aggraver des dépressions
  • Moins de risque global sur la santé dans le cadre de la supplémentation hormonale proposée au cours de la ménopause

 

Pourquoi pourriez-vous préférer la forme en crème ou spray aux autres formes, et notamment aux formes en comprimés ou gélules ?

Sa présentation sous forme de crèmes à utilisation transdermique, gels ou sprays, avec différents extraits végétaux, lui évite d’être métabolisée par le foie. Son action n’est donc pas influencée par les troubles hépatiques.

Comment utiliser la progestérone naturelle ?

J’ai l’habitude de « mimer » les gestes devant mes patients et je leur dis :

« Dès que vous recevez le pot de crème, mettez-le au frais. Commencez toujours par la dose la plus faible (sauf indication plus précise de votre thérapeute), soit ¼ de cuillerée à café, et augmentez progressivement jusqu’à atteindre les objectifs (par exemple régulation du cycle hormonal, diminution des saignements menstruels ou de la tension mammaire avant les règles). Appliquez toujours le soir, cinq à six jours sur sept, en alternant les avant-bras : un soir le bras droit, et un autre soir à gauche (c’est important pour ne pas saturer les récepteurs cutanés). Ne touchez pas la crème avec les doigts, pour ne pas la polluer, mais utilisez une cuillère à café que vous prendrez soin de bien nettoyer après chaque usage. »

Lorsque les femmes ont encore leurs règles, je conseille les applications cinq à six jours sur sept les deux dernières semaines du cycle [4]. Lorsqu’elles sont ménopausées, je leur conseille de faire les applications régulièrement cinq jours sur sept. Mais chacune adaptera en fonction de ses besoins et des effets constatés.

Y a-t-il des risques à l’utilisation de la progestérone naturelle en crème ou spray ?

Si rien n’est théoriquement sans risque, il faut savoir que 1 cuillerée à café de progestérone (2 ml) apporte environ 30 à 40 mg de progestérone [5]. On n’utilise souvent que ½ cuillerée (15 à 20 mg) voir ¼ (7,5 à 10 mg). Rappelons que la production physiologique (normale) du corps jaune, en fin de cycle, est d’environ 20 mg par jour : on reste donc dans un « fourchette physiologique ». De plus, une partie n’est pas obligatoirement absorbée. On peut considérer qu’en fonction de l’état de la peau, de la zone utilisée et de la façon dont on étale la crème, l’absorption pourrait être entre 90 et 70 %.

Par précaution je demande systématiquement à toute femme désirant entreprendre une supplémentation hormonale, quelle qu’elle soit, de faire réaliser un bilan mammaire complet : examen, mammographie, échographie. La supplémentation n’est envisagée que si tout est normal et je propose un nouveau bilan chaque année.

Dans tous les cas il faut, par principe, éviter toute supplémentation chez des personnes ayant eu, elles-mêmes ou dans leur famille proche, des antécédents de cancer du sein. De même il faut être très prudent chez les femmes ayant eu des kystes ou des microcalcifications dont heureusement la plupart sont bénignes mais exigent une surveillance régulière.

Combien de temps devrai-je utiliser la progestérone naturelle avant d’en constater les bénéfices ?

Dans le cas de syndromes prémenstruels (tension mammaire et règles douloureuses), quelques femmes ont constaté une amélioration presque immédiate, d’autres une diminution puis une cessation des symptômes désagréables dans un délai de un à trois mois.

D’une façon générale, les symptômes ménopausiques seront améliorés voire supprimés dans un délai de quelques mois. Il peut toutefois y avoir des exceptions, notamment chez les femmes qui ont eu une ablation de l’utérus (hystérectomie) et pour lesquelles l’usage d’œstrogènes en complément de la progestérone naturelle restera malgré tout nécessaire, à la dose la plus faible possible et sous contrôle médical. Mais la physiologie de chaque femme est différente et il n’existe pas de moyen exact pour prédire comment et quand les améliorations vont survenir.

La progestérone naturelle peut-elle m’aider dans le cas d’endométriose ou de fibrome mammaire ou utérin ?

La plupart du temps, un taux trop important d’œstrogènes circulants est à l’origine de ces affections. L’application de progestérone naturelle peut contrebalancer cet excès et donc améliorer ces pathologies.

La progestérone naturelle peut-elle m’aider à résoudre le problème de la sécheresse vaginale ?

La sécheresse vaginale dépend d’un déséquilibre hormonal et souvent d’un déficit de production. Elle survient plus généralement chez les femmes post-ménopausées. La progestérone naturelle, sous forme de crème, peut alors être utilisée localement, dans le vagin, et s’est avérée extrêmement efficace pour remédier à ce problème et à celui de l’atrophie des tissus de la muqueuse liée au déficit hormonal.

En cas d’hystérectomie, doit-on obligatoirement utiliser des œstrogènes?

Pas nécessairement : tout dépend des symptômes (bouffées de chaleur) qui suivent la chirurgie. Si l’hystérectomie a consisté uniquement en l’ablation de l’utérus et a laissé les ovaires en place, la progestérone naturelle seule peut être une solution adéquate et suffisante permettant de contrôler les symptômes ménopausiques, et aider à prévenir l’ostéoporose. Dans le cas d’une complète ablation de l’utérus et des ovaires, il est recommandé de commencer par l’utilisation de la progestérone naturelle seule. Si aucune amélioration n’est constatée dans un délai de deux semaines à deux mois, une légère supplémentation œstrogénique (sur ordonnance) sera alors nécessaire.

La progestérone naturelle peut-elle m’aider à conduire une grossesse à terme ?

La progestérone joue un rôle crucial dans la reproduction : elle prépare l’utérus à l’implantation de l’œuf fécondé. Sans une quantité adéquate de progestérone au sein des muqueuses utérines, la nidation de l’œuf ne se fait pas et il risque d’être expulsé.

Par conséquent, si une femme éprouve quelques difficultés à être enceinte, cela peut être tout simplement dû à un déficit de sa sécrétion de progestérone en deuxième partie de cycle. Dans ce cas, une supplémentation en progestérone naturelle peut s’avérer utile, je l’ai constaté à plusieurs reprises.

Et les hommes ?

Son utilisation est déconseillée chez les hommes de moins de 50 ans chez qui elle peut diminuer la libido. Chez des hommes plus âgés, souffrant de douleurs articulaires, on a noté une diminution voire une disparition de la douleur et un mieux-être à la suite d’applications de progestérone sous forme de crème au niveau des articulations. Chez ceux qui souffrent d’une hypertrophie de la prostate, l’application régulière d’une petite quantité de crème au-dessus, sur le bas ventre, peut contribuer (en association avec d’autres traitement) à réduire le volume prostatique et donc les symptômes.

Comment se procurer la « progestérone naturelle » ?

La progestérone en crème ou en spray est disponible sur Internet dans les pays européens qui autorisent sa commercialisation. Son prix est plus élevé que celui des progestatifs ou de la progestérone naturelle micronisée (en comprimés) ; elle ne peut être prise en charge par l’assurance maladie.

Dans tous les cas, il vous faut savoir qu’une application quotidienne de la dose habituelle de crème (soit ¼, ou ½ à 1 cuillerée à café rase) peut revenir en fonction des doses, des formes et des marques, d’environ 10 à 30 euros par mois. La forme « spray » préférée par certaines utilisatrices est souvent plus chère. En fonction des paramètres individuels de chacun, l’absorption des applications varie : c’est un inconvénient que l’on retrouve avec toutes les formes d’absorption transcutanées, qu’il s’agisse de crèmes, de gels ou de patchs, et quelle que soit la substance active.

Ce dernier inconvénient peut être facilement contourné si l’on contrôle le résultat de l’application de progestérone naturelle par un dosage hormonal. Prescrit par un médecin, ce dosage peut être effectué sur le sang et sera alors remboursable. Vous pouvez directement le faire réaliser sur la salive en le commandant par Internet – mais dans ce cas, il ne sera pas remboursé.

Des effets spectaculaires même chez des jeunes femmes

La progestérone naturelle en crème ou spray, à condition qu’elle soit régulièrement appliquée, est bien au centre d’une supplémentation hormonale physiologique à moindre risque à condition d’être surveillée par les dosages biologiques et des examens gynécologiques réguliers.

Ses effets sont souvent spectaculaires chez la femme jeune qui souffre de règles douloureuses ou d’irrégularités de cycle. Pendant et après la ménopause, elle peut permettre de se passer de la supplémentation œstrogénique et fait d’ailleurs mieux qu’elle pour la prévention, voire l’amélioration de l’ostéoporose. Associée avec les doses nécessaires et physiologiques de DHEA et/ou de prégnénolone, parfois de testostérone, elle améliore les conditions du vieillissement post-ménopausique de multiples femmes, ce qui ne doit pas les dispenser d’une attention particulière à leur alimentation et à la pratique d’une activité physique régulière pour contribuer à maintenir leur masse osseuse et musculaire, et ralentir le vieillissement.

Qui aurait pu penser qu’une simple plante vivace pourrait faire autant pour les femmes ? Il y a beaucoup de choses comme ceci que l’on ignore. Je vous en parlerai dans de prochaines lettres. D’ici là, surveillez bien votre messagerie !

Docteur Dominique Rueff



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