J’avais dénoncé dès le départ la psychose autour du virus Ebola.
Il n’y avait pas à annoncer de catastrophe planétaire pour Ebola. La maladie ne se transmet que par contact direct. Il faut d’une part, du liquide corporel infecté (salive, vomissure, sang, liquide séminal) d’un malade, et d’autre part, une plaie ou une muqueuse chez la personne saine pour que le virus puisse pénétrer dans son corps. [1]
Autrement dit, pour endiguer l’épidémie, de rigoureuses mesures d’hygiène suffisent. C’est ce qu’on fait les populations africaines concernées. La plupart n’étaient pas équipées des attirails spectaculaires que l’on montrait à la télévision. En évitant de s’approcher des personnes fiévreuses ou malades, elles ont arrêté la transmission de la maladie, ainsi que je l’ai expliqué en détail. [2]
Dès septembre 2014, j’avais annoncé qu’Ebola n’allait pas se répandre à travers le monde ni faire des millions de morts. [3] Ma position allait radicalement à l’encontre de celle de la grande presse, de la plupart des dirigeants politiques dont Barack Obama et François Hollande, de l’OMS et des associations humanitaires.
Malgré le flot des critiques, qui me traitaient d’irresponsable, les faits m’ont donné raison.
L’épidémie d’Ebola a fait 11 000 morts et s’est arrêtée au bout de neuf mois. [4] 11 000 morts, c’est beaucoup, mais c’est ce que le paludisme fait en 5 jours en Afrique, sans que cela ne fasse aucun titre alarmiste dans les médias.
Mais mon avis est exactement inverse concernant le virus Zika.
Zika, une menace dramatique pour l’humanité
Je pense que les médias et les autorités publiques n’en font pas du tout assez concernant le virus Zika.
Je pense que le virus Zika représente une menace absolument dramatique pour l’humanité.
C’est un virus qui a été isolé pour la première fois dans un singe rhésus dans la forêt Zika en Ouganda, en 1947. [5] La première épidémie humaine a eu lieu sur l’île de Yap en Micronésie française en 2007, mais ses conséquences ont été étouffées.
Malheureusement, de nouvelles épidémies ont éclaté en Polynésie et en Nouvelle-Calédonie en 2013 et en 2014, toujours sans réaction des autorités sanitaires.
En 2015, la maladie s’est transmise en Amérique du Sud où elle a pris des proportions épidémiques, touchant plus d’un million de personnes au Brésil.
Les autorités sanitaires disent de ne pas s’inquiéter parce que Zika n’est présent que dans les zones tropicales. Mais c’est de la désinformation pure et simple.
Un virus incontrôlable qui se transmet à toute allure
Le virus Zika est transmis par un moustique de type Aedes.
Or le moustique tigre qui infeste aujourd’hui de nombreuses régions de France fait précisément partie de cette famille (son nom scientifique est aedes aegypti). [6] Ce moustique est capable de survivre aux hivers jusqu’à Dunkerque.
Pire encore, le moustique préféré des parasites tropicaux, Aedes Albopictus, s’est installé depuis peu à son tour en France métropolitaine. Il est arrivé dans les Alpes-Maritimes (Nice) en 2004. Chaque année, il a gagné de nouveaux départements.
L’été dernier (2015), il s’est installé à Lyon, Strasbourg, Paris, en Vendée, en Isère et en Savoie !
Source, Institut de Veille Sanitaire. [7]
De plus en plus de cas de dengue et de chikungunya sont détectés en France et il n’y a aucune raison que cela ne soit pas bientôt le cas pour Zika également.
Le virus Zika va arriver en France
Il est selon moi certain que, grâce aux va-et-vient continus de populations et au transport aérien, des moustiques mais aussi des personnes infectées par le virus Zika vont arriver en France métropolitaine.
Selon une analyse génétique du virus Zika qui sévit au Brésil, il aurait été apporté d’Océanie par des athlètes des îles du Pacifique venus à Rio pour le sixième championnat du monde de canoë-kayak en août 2014 ! [8]
Cela s’est fait aussi simplement que ça.
Selon une autre étude publiée fin mars dans la revue américaine Science, Zika aurait été amené par un seul voyageur dans un avion en provenance de Polynésie française ou d’Asie du Sud-est, selon le séquençage du génome de plusieurs virus.
Et l’on est en train d’organiser les Jeux Olympiques à Rio cet été comme si de rien n’était.
C’est pourtant la certitude que les millions de personnes qui iront au Brésil puis reviendront dans tous les pays du monde rapporteront avec eux le virus Zika, prélude d’une pandémie planétaire.
Elles se feront piquer par le moustique tigre, qui deviendra porteur, et qui transmettra Zika à d’autres. Ensuite, le mouvement peut devenir exponentiel.
Nous sommes particulièrement concernés en France puisqu’on dénombre déjà 4000 cas en Guyane, un département d’Outre-Mer avec qui les échanges de population sont permanents. Le moustique est même dans l’aéroport de Cayenne ! [9]
Aucune mesure de protection ne pourra être prise à titre personnel. Contrairement à Ebola, où il suffisait d’éviter le contact physique avec les liquides corporels des malades, vous et moi n’aurons aucune possibilité d’éviter de nous faire piquer par un moustique porteur du virus Zika.
Ce moustique a de plus la particularité de muter très rapidement pour résister aux insecticides. Si nous décidons de lancer la lutte à coup de DTT et autres poisons, cela pourrait ne servir à rien d’autre qu’à massacrer à grande échelle nos oiseaux, nos poissons, nos grenouilles, nos abeilles, nos insectes pollinisateurs, etc., sans pour autant enrayer la maladie.
Déjà plus de 40 souches différentes circulent ! [10]
De plus, le virus se transmet aussi par les autres voies conventionnelles, comme tout virus, notamment les contacts sexuels et, bien entendu, les transfusions sanguines :
Selon Eskild Petersen, professeur de médecine tropicale à l’université danoise d’Aarhus, « le principal défi va être d’empêcher que le sang infecté par le virus Zika contamine les banques de sang et soit administré à un patient… ». [11]
Conséquences terribles pour les femmes enceintes
Les conséquences du virus Zika sont dramatiques pour les femmes enceintes.
Une étude publiée dans le New England Journal of Medicine portant sur 88 femmes enceintes infectées indique que, chez 29 % d’entre elles, le fœtus souffrait de graves malformations, certains étaient aveugles, d’autres avaient de graves lésions nerveuses, de la microcéphalie (crâne trop petit), une réduction du placenta, ou étaient morts. [12]
Pour des raisons que j’ignore, cette information n’est pas bien passée dans les grands médias, qui se sont contentés de citer le chiffre de 1 % de risque de microcéphalie. [13]
Une seconde étude publiée dans la revue scientifique Stem Cell le 4 mars dernier indique que le virus Zika cible spécifiquement les cellules nerveuses qui vont former le cortex dans le fœtus du bébé. [14] Cela veut dire que les conséquences peuvent encore s’aggraver après la naissance du bébé. L’enfant peut naître normal, et développer le handicap par la suite.
Le virus Zika empêche les tissus neurologiques du bébé de se développer normalement, entraînant un risque de naître avec un cerveau trop petit.
Dans les zones où le virus sera présent, il va devenir compliqué et dangereux de tomber enceinte.
Déjà aujourd’hui, les femmes sont inquiètes du risque de trisomie, de spina bifida ou d’autres malformations graves. Celles-ci ne concernent pourtant qu’un enfant sur mille environ.
Si la mère est infectée par le virus Zika, le risque de malformation est multiplié par 290 !
Or, on ne s’aperçoit pas toujours qu’on a été piqué par un moustique. Dans 80 % des cas, le virus Zika peut ne provoquer aucun symptôme chez la mère, pas même une simple fièvre (c’est pourquoi la médecine considérait jusqu’à présent Zika comme une maladie bénigne).
Les risques plus étendus qu’estimés
Les médecins brésiliens avaient estimé jusqu’à présent que les pires effets de Zika se produisaient si l’infection avait lieu pendant le premier trimestre de grossesse. Mais dans deux cas identifiés dans de nouvelles études, des bébés sont morts dans l’utérus de leur mère, durant la 25e et 32e semaine. Des enfants dont la mère avait été infectée en fin de grossesse ont également montré des signes de calcification du cerveau et de microcéphalie.
Certains virologues comparent Zika à la rubéole. La rubéole est très grave chez les femmes enceintes et donne, comme Zika, des malformations au fœtus. La différence est que la plupart des femmes sont immunisées contre la rubéole, l’ayant eu pendant leur enfance.
Aucune femme, en Europe, n’est immunisée contre Zika. En cas d’épidémie, il pourrait y avoir des dizaines de milliers d’enfants mort-nés et des millions d’handicapés.
Cela pourrait signifier la fin, ou la réduction rapide, de l’humanité : beaucoup de femmes pourront (légitimement) juger que le risque de tomber enceinte est tout simplement trop grand.
De plus, une fois installé, rien ne dit que l’épidémie disparaîtra d’elle-même. Elle pourrait faire partie du paysage définitivement, rendant la perspective pour les femmes d’avoir des enfants absolument affolante.
Zika peut provoquer une grave maladie neurologique proche de la sclérose en plaque
Le 12 avril 2016, nous avons également appris que le virus Zika peut provoquer le syndrome de Guillain-Barré, une maladie neurologique gravement handicapante semblable à la sclérose en plaque. [15]
La situation est donc en train de tourner à la catastrophe, pour un virus qui, je le rappelle, vient à peine d’apparaître dans les zones densément peuplées.
Je n’en dis pas plus pour l’instant, mais, vous vous en doutez, je garde les yeux rivés sur le dossier Zika. L’Organisation Mondiale de la Santé attend actuellement les résultats d’une grande étude menée en Colombie.
Nos dirigeants auront-ils le courage d’annuler les Jeux Olympiques à Rio cet été ? Je n’y crois pas un instant. Les compétitions sportives sont devenues la nouvelle religion, « l’opium des peuples ». Elles permettent de dévier l’attention des populations des vrais problèmes qui se produisent. Elles sont indispensables au maintien de l’ordre social actuel, aussi précaire soit-il.
C’est pourquoi les hommes politiques prennent tous soin de se déclarer fervents supporters sportifs, et chaque spot d’information, aussi dramatique soit-il, s’enchaîne directement avec les résultats sportifs, ce qui permet d’endormir les consciences à bon compte.
Ne comptez pas sur eux pour prendre des mesures pour vous protéger.
Bien entendu, je suis également en alerte sur toute information utile permettant de se prémunir contre Zika, et vous tiendrai au courant dès que j’ai quelque chose.
Bien à vous,
Jean-Marc Dupuis
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