Le journal New York Times a annoncé le dimanche 8 novembre 2015 qu’un « séisme » se produit dans les habitudes alimentaires des gens [1].
Les ventes de soda ont diminué de 25 % par personne depuis 1998, principalement remplacées par de l’eau.
Les ventes de jus d’orange se sont écroulées de 45 % sur la même période. Longtemps présenté comme une composante essentielle d’un petit-déjeuner sain, les gens ont maintenant compris que le jus d’orange est une bombe à sucre qui n’a rien de diététique.
Les ventes de céréales du petit-déjeuner, riches en sucre également, ont baissé de 25 % depuis 2000, remplacées par le yaourt et le müesli.
Les repas surgelés ont baissé de 12 % entre 2007 et 2013. Le chiffre d’affaires moyen des restaurants McDonald’s est parti dans une spirale à la baisse depuis trois ans.
Ces chiffres concernent les consommateurs américains. Mais on sait que la tendance est la même des deux côtés de l’Atlantique.
L’industrie agro-alimentaire tremble et va être obligée de se réformer si elle ne veut pas disparaître
Selon une enquête récente, 42 % des jeunes consommateurs entre 20 et 37 ans ont perdu confiance dans les grandes firmes agro-alimentaires, contre seulement 18 % dans le reste de la population.
Les produits industriels, emballés, longue conservation, sont devenus synonymes pour beaucoup de malbouffe, sucres ajoutés, graisses cuites de mauvaise qualité, additifs en tout genre.
Il était temps !
Le résultat est que les grandes firmes agro-alimentaires sont obligées de réformer leurs pratiques pour survivre :
« Le seul espoir de survie des grandes firmes agro-alimentaires historiques est de faire des changements audacieux dans les produits qui sont leur cœur de marché. Elles vont devoir réduire fortement leur teneur en sucre ; vendre des produits locaux et bios ; intégrer dans leurs produits plus de légumes, fruits et aliments sains ; créer de nouveaux produits frais. », selon l’article du New York Times.
Déjà, le résultat de ce changement de mentalité des consommateurs a des conséquences visibles dans les supermarchés. Ils sont obligés d’agrandir leurs rayons de produits frais, dont les ventes ont augmenté de 30 % depuis 2009. La consommation de légumes et fruits crus a augmenté de 10 % ces cinq dernières années.
Aliments bio vendus sans emballage plastique
Le 4 novembre 2015 a ouvert à Paris le premier magasin où 100 % des produits sont biologiques et vendus en vrac, donc sans emballage [2].
Il s’agit du magasin Biocoop 21, 14 rue du Château d’Eau dans le Xe arrondissement de Paris.
On y trouve 250 références dont bien sûr les fruits et légumes frais, les légumes secs comme les haricots rouges, lentilles, quinoa, mais aussi du miel, yaourt, huile vierge, thé, café (à moudre sur place), vin ou même liquide vaisselle.
Les consommateurs sont invités à venir avec leur propres bocaux, sacs et paniers. L’avantage du vrac est que cela permet de prendre uniquement la quantité souhaitée pour ainsi éviter la surconsommation. Les produits sont visibles. Ils ne sont pas représentés par une photo alléchante mais trompeuse sur l’emballage. Cela évite les achats d’impulsion savamment favorisés par les experts en « packaging ». Le vrac permet de réduire les déchets. Enfin, les produits coûtent en moyenne 15 à 20 % moins cher, à qualité égale.
Hausse des surfaces agricoles bio
La hausse de la demande en produits bio entraîne une hausse des surfaces agricoles qui y sont consacrées : +101 % en France entre 2007 et 2014, avec une tendance à la hausse qui se maintient.
Source : Chiffres de la bio en France en 2014
Et le phénomène se traduit même dans les statistiques de santé : aux Etats-Unis, la hausse de l’obésité et du diabète qui paraissait inexorable s’est arrêtée.
La quantité de calories consommées quotidiennement par les enfants a baissé de 9 % depuis 2003 [3]. Le taux d’obésité parmi eux a reculé de 43 % en dix ans [4].
Nous avons gagné une bataille, pas la guerre
Il serait toutefois prématuré de crier victoire. Nous avons gagné une bataille, pas la guerre.
Personnellement, je reste effrayé à la vue de ce que les gens mettent sur le tapis roulant, à la caisse, les rares fois où je me rends dans un supermarché.
Tandis que je sors œufs bio, ail, chou, poireaux, olives, sardines, féta, vinaigre de cidre, salade, pommes, amandes et chocolat noir, je vois autour de moi des caddies remplis de sacs multicolores de biscuits apéritifs, de bonbons, de yaourts aux fruits, de canettes en tout genre, de frites et pizzas surgelées et de pâtes à tartiner.
Sans doute les gens consomment-ils plus de produits frais et bio qu’il y a dix ans. Mais nous revenons de loin, de très loin.
Chaque fois j’ai envie de les inviter à partager un repas avec moi. Pour qu’ils se rendent compte, de leurs propres yeux, qu’il est tellement agréable de manger des produits simples et entiers. Que ce n’est pas plus cher, tout aussi rapide, tellement moins écœurant et meilleur pour la santé.
Mais trop d’idées reçues sur la nourriture continuent à polluer les esprits. D’ailleurs, même parmi les personnes qui cherchent à bien faire, le résultat est souvent mitigé, pour ne pas dire plus.
Les décennies de matraquage ont laissé des traces
Les décennies de matraquage publicitaire ont laissé des traces. Je citais ci-dessus les personnes qui croient mieux manger parce qu’elles prennent du yaourt et du muesli à la place de leurs Frosties, Smacks, Miel Pops ou Choco Pops.
C’est un pas dans la bonne direction, mais un petit pas.
Dans le muesli et le yaourt il y a encore trop de glucides, pas assez de protéines, pas assez de bonnes graisses ni de vitamines et oligo-éléments.
C’est pareil pour les snacks : on croit bien faire parce qu’on abandonne les Mars et les Snickers au profit de barres de céréales bio.
Malheureusement, les barres de céréales, tout bio qu’elles soient, restent encore des bombes à sucre. Elles se composent de céréales grillées, soufflées, souvent liées ensemble par du sirop : leur « index glycémique » est maximum.
Le « bon » snack, c’est la poignée de noix, noisettes, amandes, la pomme, ou quelques olives, ou même le demi-avocat avec un peu de jus de citron, voire l’œuf dur !
Mais s’il vous-plait, pas de barre de céréales sucrées !
Combien de temps faudra-t-il encore pour faire passer ces idées toutes simples chez la majorité des consommateurs ?
Dix ans ? Vingt ans ? Nos lettres d’information sont si peu diffusées… elles ne sont lues que par une toute petite élite, les gens les plus cultivés, les plus engagés, je dirais presque ceux qui en ont le moins besoin !
Comment aider les autres ? Je n’ai pas de solution miracle. Santé Nature Innovation est gratuit, je ne sais que faire de plus. Faut-il envisager de payer les gens pour qu’ils nous lisent ? Je pousse volontairement le trait. Dans ce cas, encore faudrait-il que le gouvernement nous subventionne, mais ça ne risque pas d’arriver.
Alors que faire ?
Le meilleur moyen d’accélérer les choses serait que, déjà, chacun de vous en parle un peu autour de lui, suggère à ses amis de s’inscrire gratuitement aussi.
Car ne vous y trompez pas : en faisant cela, vous aidez les autres, vous nous aidez, mais vous vous aidez aussi vous-même.
Cela ne se voit pas encore de façon claire ; mais à force de progresser, de changer nos habitudes alimentaires, nous allons obliger collectivement des pans entiers de l’industrie agro-alimentaire à se réformer.
Le mouvement a déjà commencé. Collectivement, notre contribution au bien public, à l’avenir même des générations futures, peut être immense et salvateur.
À votre santé !
Jean-Marc Dupuis
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