Après l’épidémie et la guerre, les mauvaises récoltes
Nous avions eu l’épidémie, puis la guerre.
Voici que les journaux annoncent la sécheresse et de mauvaises récoltes.
Êtes-vous étonné ?
Plus de lait pour bébé dans le pays le plus “riche” du monde
Les Etats-Unis, première économie mondiale, championne de la surconsommation depuis cent ans, reine des surplus, des portions gigantesques, de l’obésité, affronte actuellement une dramatique pénurie de lait pour bébé.
Je ne sais pas comment les parents américains gèrent cela car cela dure depuis le mois de février.
Il est impossible de remplacer le lait infantile par du simple lait de vache, ni même par du lait de chèvre ou de soja. La composition du lait infantile est spécifiquement adaptée aux besoins des nourrissons. Ils doivent développer leur cerveau, leur ossature, leur musculature, de façon totalement différente d’un veau, d’un chevreau, et a fortiori d’un plant de soja. Ils ne peuvent pas s’en passer, et un mère qui n’a pas allaité depuis la naissance ne peut pas recommencer.
Pendant les guerres, l’absence de lait pour bébé entraînait de graves carences et une forte hausse de la mortalité infantile.
Personnellement, je ne comprends pas comment font les Américains, et j’espère que le problème ne va pas s’étendre à l’Europe. ll semblerait que non, heureusement, car le problème viendrait principalement du fait que les Américains interdisent les laits infantiles européens sur leur territoire.
France : silence assourdissant des médias
En France, comme dans les autres pays, les pénuries s’aggravent lentement mais sûrement.
Les sanctions contre la Russie, qui consistent, je le rappelle, à nous interdire à nous-mêmes de leur acheter les produits dont nous avons besoin, ont vidé nos rayons d’huile de tournesol, de moutarde, de certaines pâtes et, surtout, provoqué déjà des envolées des prix.
A cela viennent s’ajouter trois problèmes dont les conséquences ne sont pas encore visibles, mais qui annoncent une catastrophe dans les douze mois :
1. A cause de la guerre, l’Ukraine n’a pas ou peu semé cette année, ce qui veut dire qu’il n’y aura pas ou peu de récoltes ;
2. A cause des sanctions, nous n’importons plus de potasse de Russie, indispensable pour nos engrais, ce qui veut dire que nos rendements agricoles vont baisser ; même si la météo était bonne, il faudrait s’attendre à de mauvaises récoltes (et la météo est, pour l’instant, mauvaise) ;
3. La hausse du prix du pétrole et du gaz, et surtout les coupures de gaz russe, provoquent une désorganisation de la production agricole (le gaz représente 80% du coût des engrais, et il est aussi nécessaire pour la fabrication des emballages, le pétrole est nécessaire pour toutes les machines agricoles).
Ces sujets n’intéressent pas, semble-t-il, nos journalistes. Ils n’en parlent pratiquement pas à la télévision. Dans le journal Le Monde, il n’y a eu sur ce sujet que deux articles en un mois. C’est étonnant car les pénuries alimentaires provoquent des émeutes, des révoltes, des révolutions, même (“C’est une révolte ? Non, Sire, c’est une révolution”).
Certains expliquent le silence des journalistes par le fait qu’ils sont massivement parisiens, consomme plutôt de l’huile d’olive, et que Paris n’est pas encore trop touchée.[1]
Le problème, c’est vous
Dans Libération, des sociologues expliquent que c’est la peur de la pénurie qui est le gros problème des Français, pas la pénurie elle-même.
Le problème, selon ces sociologues, c’est vous, et moi, qui cherchons à nous “rassurer” en achetant de la nourriture, qui nous sert de “doudou” et des “produits totem” pour surmonter nos angoisses. Nous sommes, médiocrement, “à la recherche de confort alors que la famine ne nous menace pas du tout”.[2]
Le Président Macron avait pourtant annoncé lui-même il y a deux mois, une “crise alimentaire sans précédent dans les douze à dix-huit mois”, voir son discours ici : https://www.youtube.com/watch?v=zHiuwRYfkcs
La production de lait est en train de s’effondrer en France.[3]
Qui a une boule de cristal pour pouvoir garantir qu’il n’y aura, chez nous, jamais de problème plus vaste ? Comment les journalistes savent-ils que, en France, les pénuries sont forcément provisoires, et n’ont pas tendance à s’étendre et s’aggraver ? Par quel prodige la France serait-elle forcément épargnée par les difficultés qui touchent 80 % des pays du monde ?
Jamais deux sans trois
On peut voir cette sécheresse et les mauvaises récoltes comme un coup du sort, de la malchance. Une série noire, après l’épidémie et la guerre, puisque “jamais deux sans trois”.
De mon côté, je dirais plutôt : “Mêmes causes, mêmes effets.”
La crise du Covid a révélé l’extrême manque de sang froid de nos dirigeants, qui ont choisi les mesures les plus radicales, état de guerre, suppression des libertés publiques, confinement et répression de toute la société, plutôt qu’une approche modérée classique en cas d’épidémie (repérer les malades, les isoler, les traiter).
Moyennant quoi les conséquences des mesures anti-Covid sont rapidement devenues aussi graves, et à mon avis, pires que le Covid lui-même, sans pour autant empêcher des vagues successives toujours plus fortes.
A noter, que, si on ne parle plus de l’épidémie actuellement, c’est grâce à l’apparition, inopinée, du variant omicron, bien moins dangereux que les autres. Ce n’est ni grâce aux vaccins, ni aux masques, ni aux confinements.
Perte de sang-froid totale
Lorsque l’armée russe est entrée en Ukraine, la réaction a été tout aussi alarmiste.
Ils ont décidé qu’il s’agissait d’une invasion comparable à celle de la Pologne en 1939, début de la Seconde Guerre mondiale. Cela justifiait une mobilisation générale et mondiale dans ce conflit, toute personne s’interrogeant sur le bien-fondé d’une intervention étant considérée comme soutien de Poutine et traître à la démocratie.
Alors même que personne ne comprenait rien à ce qui se passait, et qu’aucun chiffre officiel n’était communiqué sur le nombre de morts (il n’y en a toujours pas), nous sommes tous sommés, depuis trois mois, de nous inquiéter de “crimes de guerre”, du possible début d’une “Troisième Guerre Mondiale”, et bien entendu d’un nouveau “génocide”.
Qui dit génocide dit, évidemment, devoir impératif d’intervenir. Tous les pays occidentaux ou presque, dont la plupart n’ont aucun intérêt stratégique en Ukraine, ont cru bon d’approuver l’envoi d’armes lourdes en Ukraine, sur la foi de reportages télévisés montrant des décombres, des explosions et des carcasses de blindés pourtant bien difficiles à analyser.
Par ailleurs, nous sommes supposés ignorer les menaces russes de nous envoyer des missiles nucléaires si nous nous mêlons de ce conflit, alors même qu’ils en ont parfaitement les moyens.
Cette impression de marcher sur la tête est exactement la même quand on nous parle de pénuries alimentaires qui s’annoncent :
Ils sont c*** ou quoi ??
Figurez-vous que le Secrétaire général de l’ONU, Antonio Guterres, inquiet de la famine globale qui s’annonce, est actuellement en mission auprès des Russes pour les convaincre de nous livrer la potasse (engrais) que nous leur interdisons nous-même de vendre à l’étranger.
“Nous vous autoriserons à nous vendre des engrais, si par ailleurs vous débloquez les ports en Ukraine pour faire partir des céréales vers chez nous”, leur dit-il (il faut le voir pour le croire ; pourtant, je vous promets que c’est vrai, voici l’article dans la presse https://www.wsj.com/articles/u-n-seeks-to-ease-russian-blockade-of-ukraine-grain-shipping-to-avert-food-shortages-11652717161)
Et le pire, c’est qu’il s’étonne que les Russes se montrent “peu intéressés” par sa proposition !!!
Les pieds-nickelés qui nous gouvernent
Ils commencent par imposer des “sanctions” à la Russie qui consistent à nous priver nous-mêmes des produits agricoles, des engrais, du pétrole et du gaz dont nous avons besoin.
Ils arment les Ukrainiens avec des missiles de plus en plus puissants, promettant de mettre la Russie à genoux.
Ils ignorent toutes les mises en garde et négligent de considérer les conséquences de leurs propres actions, sur nos propres pays, à très court terme.
Au bout de quelques semaines, ils ne peuvent plus ignorer qu’ils sont en train de provoquer une catastrophe chez nous, et dans tous les pays pauvres autour du monde, qui n’ont rien demandé, et dont les habitants ignorent l’emplacement et même l’existence de l’Ukraine.
Constatant que les produits et denrées indispensables viennent à manquer, ils vont demander au Russes, leurs ennemis jurés, de laisser l’Ukraine reprendre son commerce en notre faveur, en l’échange de la reprise d’exportations russes de potasse en notre faveur encore.
Et ils s’étonnent que la Russie refuse !!!
Franchement, je ne sais pas comment les choses vont évoluer mais je suis accablé.
Restez néanmoins à l’écoute, je vous ferai part de toute évolution intéressante sur le sujet.
A votre santé,
Jean-Marc Dupuis
Sources:
[1] https://www.femina.fr/article/supermarche-apres-l-huile-de-tournesol-et-la-moutarde-cet-ingredient-adore-des-francais-est-lui-aussi-menace-de-penurie voir tweets de Ariane Nicolas en fin d’article.
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