Les étonnants bienfaits d’un filet d’huile de lin sur votre salade
La civilisation gréco-romaine s’est bâtie sur l’olivier, autour de la Méditerranée.
Mais comment faisaient les autres, les Germains, les Gaulois, les Bretons, les Goths des terres du nord, brumeuses, humides et froides ?
Ils cultivaient le chanvre et le lin, qui leur servaient pour tisser, fabriquer de la corde, mais dont ils extrayaient aussi… de précieuses huiles.
Les graines de lin, en effet, paraissent petites, sèches, insipides et presque vides.
Pourtant, en grande quantité, elles peuvent être pressées, et produire une huile aux vertus extraordinaires. L’huile de lin a, en effet, la particularité unique de contenir 76 % d’acides gras polyinsaturés et 56 % d’un acide gras très particulier, l’acide gras alpha-linolénique, un oméga-3.
Les membranes de toutes vos cellules sont composées d’acide gras
Les graisses sont vues comme des ennemis qui ne sont là que pour nous embêter, former des bourrelets dans les cuisses, les fesses, le cou, nous donner de grosses jambes, de grosses joues, et finalement une silhouette de “pomme”, voire de “patate”, peu sexy.
C’est oublier que, bien avant de nous servir pour le stockage d’énergie (une fonction qui était indispensable autrefois, lorsque les hommes traversaient régulièrement des périodes de disette, mais qui en cette époque d’abondance alimentaire, n’a en effet plus d’utilité), les graisses entrent dans la constitution de notre corps, au niveau moléculaire.
Nous ne sommes pas seulement faits de protéines et d’eau, mais aussi et surtout de graisses qui entrent dans la composition de la paroi de nos cellules, de notre peau, de nos organes, des gaines de myélines autour de nos nerfs, de notre cerveau, notre moëlle épinière, notre rétine.
Mais toutes les graisses ne sont pas les mêmes. Il faut distinguer en particulier les acides gras saturés qui sont rigides, et les polyinsaturés qui sont souples, et qui donnent une plus grande fluidité à nos membranes cellulaires. Or, cette fluidité est essentielle pour permettre les échanges de nutriments, d’oxygène, et la fabrication d’énergie cellulaire.
Les graisses entrent par ailleurs dans la fabrication des cellules immunitaires, des hormones, et le transport des vitamines liposolubles (vitamines A, D. E et K). En tout, lorsque vous retirez l’eau du corps humain, et qu’il ne reste que vos os et vos organes desséchés, 20 % de ce qui reste est de la graisse, même si vous étiez au départ, maigre comme un clou.
Un déficit chronique d’oméga-3 dans l’alimentation moderne
Nos précieuses graisses polyinsaturées se présentent sous des formes nombreuses, dont certaines peuvent être fabriquées par notre organisme, et d’autres non. Celles que nous ne pouvons pas fabriquer sont les oméga-3 et 6, appelés, pour cette raison, acides gras essentiels.
Les uns comme les autres sont importants, il nous faut absolument les consommer tous les deux.
Historiquement, le régime alimentaire naturel des êtres humains leur apportaient ces acides gras dans des proportions bénéfiques à leur santé. Ce ratio oméga 6/oméga 3 doit être compris entre 1/1 et 4/1. Une alimentation que l’on considère comme équilibrée doit donc apporter au maximum cinq molécules d’oméga-6 pour une seule molécule d’oméga-3.
Le fait est cependant qu’actuellement, ce ratio est rarement atteint par la population qui consomme plutôt 20 molécules d’oméga-6 pour une d’oméga-3. En effet, les oméga-6 sont très courants dans les huiles de maïs, de tournesol, de soja et de pépin de raisin qui forment l’essentiel de la consommation, car ce sont les moins chères à produire.
Pour rétablir l’équilibre, il faut faire un effort conscient : penser. et s’organiser, pour apporter les oméga-3 nécessaires. Et la meilleure façon de le faire est d’avoir sous la main une petite bouteille d’huile de lin, car c’est l’huile végétale la plus riche qu’on connaisse en oméga-3.
L’huile de lin bannie pendant un siècle, et réhabilitée en 2009
L’huile de lin, donc, a longtemps été le principal fournisseur d’oméga-3 dans les populations du nord de l’Europe.
Mais à la fin du 19e siècle fut inventé le procédé industriel d’extraction à chaud, avec des solvants, pour augmenter le rendement, il est vrai très faible, obtenu grâce au pressage à froid traditionnel des graines de lin.
L’extraction à chaud avait cependant l’inconvénient de produire une huile instable, devenant facilement toxique. Avec la multiplication des intoxications, l’huile de lin fut interdite à la consommation humaine en France en 1908.
Elle est restée interdite à la consommation jusqu’en 2009.
Durant toute cette période, elle n’a été utilisée en France que pour les vernis, peintures et entretien des terres cuites, précisément parce que sa très forte propension à s’oxyder la rend intéressante pour ces usages. L’huile de lin est en effet “dessicative”, c’est-à-dire qu’elle fait dessécher et durcir les matériaux humides.
Lorsque la peinture à l’huile sèche et durcit, il s’agit du résultat d’une oxydation de ses acides gras polyinsaturés au contact de l’oxygène de l’air.
Précautions d’usage
La réintroduction de l’huile de lin a été accompagnée de certaines précautions indispensables.
Elle ne peut être vendue pour l’alimentation dans des flacons de plus de 250 mL, et ne peut être consommée plus de neuf mois après sa fabrication.
En aucun cas l’huile de lin ne doit être cuite, car elle devient toxique dès 150 °C.
Elle doit toujours être utilisée crue, sur une salade ou des crudités, ou sur vos légumes, pâtes, riz, poisson après cuisson.
Elle doit être conservée au frigo, dans un récipient opaque, fermé hermétiquement, et être consommée rapidement après l’ouverture. Dès qu’elle dégage une forte odeur, ou qu’elle change de couleur, il faut la jeter car elle est devenue toxique.
Des précautions qui en valent la peine
Ces précautions sont lourdes, j’en ai conscience, mais elles en valent la peine car les vertus de l’huile de lin pour la santé sont vraiment très nombreuses.
Vous avez compris en effet que l’on est en train de parler, non du traitement d’une maladie spécifique, mais de la composition même de votre corps au niveau cellulaire et même moléculaire.
En consommant le bon ratio d’oméga-3, votre corps se modifie dans ses structures les plus profondes. Vos cellules fonctionnent mieux, ainsi que votre système immunitaire, votre système nerveux, vos vaisseaux sanguins, vos muscles, vos yeux. Cela ne se produit pas immédiatement. Le changement est imperceptible et s’entretient sur le très long terme (des années, des décennies…) par le maintien de vos bons choix alimentaires.
Mais au bout du compte, vos efforts seront récompensés car vous réduirez le risque d’apparition des maladies nerveuses, cardiovasculaires et inflammatoires, et des carences vitaminiques.
Très riche en acide gras, l’huile de lin est utilisée en dermatologie contre les sécheresses et irritations de la peau, telles que le psoriasis et l’eczéma. Elle a un effet hydratant et nourrissant et renforce la barrière cutanée.
L’huile de lin est laxative et doit être évitée par les personnes souffrant d’occlusion intestinale. Par précaution, on la déconseille aux enfants et aux femmes enceintes, mais à ma connaissance aucun accident lié à l’huile de lin n’a été signalé depuis des décennies en Europe, donc il faut se garder de toute paranoïa.
A votre santé,
Jean-Marc Dupuis
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