Émotions : la leçon des Sept Samouraïs
Les Sept Samouraïs est un classique du cinéma japonais, réalisé par Akira Kurosawa, sorti en 1954.
L’histoire se déroule dans le Japon médiéval de la fin du XVIe siècle. Un village paysan recrute sept samouraïs pour lutter contre des bandits qui ravagent leur contrée.
La scène la plus célèbre montre le Maître samouraï assis au pied d’un arbre, contemplant un champ de fleurs devant lui, dans un rayon de soleil printanier. Il semble endormi.
Il est encerclé de bandits qui approchent discrètement. Un jeune paysan, caché dans l’herbe, observe la scène terrorisé, convaincu que le Maître est sur le point de tomber dans l’embuscade !
Mais le samouraï reste impassible. Il ne réagit même pas quand le bandit qui est dans l’arbre juste au-dessus de lui fait tomber un cailloux. Ce n’est qu’au dernier moment qu’il se dresse comme un cobra, sort son sabre et tue les quatre bandits qui le traquaient.
Le samouraï tue les trois premiers d’un seul mouvement, en tirant son sabre du fourreau.
Il fait ensuite trois enjambées et tue d’un coup le quatrième bandit.
Il n’a perdu aucune énergie, aucun temps, pour un succès total.
Les bandits, eux, sont montrés comme des personnes très actives, s’affairant dans tous les sens pour traquer le samouraïs. Mais ils sont mal préparés.
Ils se font stupidement surprendre car ils ne sont pas concentrés sur leur cible : ils sont occupés à manigancer, à se cacher, à parler entre eux. Ils sont dispersés.
Le samouraï est adossé à un arbre qui rappelle l’arbre que Bouddha aurait fait pousser en une nuit de méditation, lorsqu’il atteignit pour la première fois l’illumination. L’arbre, en effet, plonge ses racines dans l’obscurité de la terre, qui symbolise notre inconscient, et y puise l’énergie qu’il fait monter vers le ciel, symbole d’élévation spirituelle.
En patientant jusqu’au moment juste pour agir, le Samouraï ne gâche pas un instant de cette délicieuse après-midi ensoleillée, au milieu des fleurs et des oiseaux qui piaillent.
Vous pouvez regarder la scène complète sur Youtube, en cliquant ici : https://www.youtube.com/watch?v=-7I2N61y5_I
Concentrer nos forces pour obtenir le plus grand résultat possible
Dans la vie, nous avons constamment le même problème. Nous angoissons, nous réfléchissons, nous agissons, mais en réalité nous nous prenons des claques, des déceptions parce que nous étions dispersés.
Nous ne savions même pas ce que nous cherchions exactement.
Le principal obstacle à notre bonheur, en effet, c’est que nous n’avons pas de définition précise de ce que devrait être ce bonheur, que nous prétendons rechercher si activement.
Comme un archer qui n’aurait pas défini où se trouve véritablement sa cible, nous passons notre temps à tirer des flèches dans tous les sens qui, bien entendu, n’atteignent jamais le point qu’il fallait viser.
Nous passons notre vie à nous tromper de cible : nous choisissons un objectif pour faire plaisir aux autres, pour les impressionner, pour lutter contre un sentiment de dévalorisation, d’exclusion, d’inadéquation, au lieu de rechercher le plus haut bien qui nous procurerait un bonheur durable.
Comme le disait un de mes amis : “Nous, hommes modernes, nous passons notre temps à acheter des choses dont nous n’avons pas besoin, avec de l’argent que nous n’avons pas, pour impressionner des gens que nous n’aimons pas.”
Alors, même quand nous parvenons à notre objectif, celui-ci s’avère décevant et nous sommes instantanément frustrés et déçus.
Nous sommes comme un enfant qui était persuadé qu’il serait heureux le jour où il aurait un ballon, un légo, une voiture, et qui aussitôt satisfait porte son attention sur autre chose.
Le résultat est une dispersion permanente d’énergie, un gaspillage énorme qui finit par nous rendre malades, et rendre le monde malade autour de nous.
Cette maladie se manifeste par une angoisse, un stress permanent, une inquiétude diffuse qui ternissent chacun de nos moments, y compris quand nous pourrions être sereins et satisfaits.
Notre erreur, c’est de croire que le monde nous permet d’agir de façon utile en permanence. Nous passons d’une activité à l’autre comme des balles de flippers qui rebondissent à chaque seconde. Nous arrêter nous paraît insupportable.
C’est pourtant la seule issue possible à nos angoisses. Nous arrêter pour réfléchir à ce que nous voulons. Et ne reprendre notre route qu’une fois précisément défini notre objectif.
Par exemple :
- Dans 5 ans, quelle est la situation dans laquelle je veux absolument éviter de me retrouver ? Quels sont les regrets que je ne veux surtout pas avoir ? Y a-t-il une chose ou une personne à laquelle je m’accroche aujourd’hui, et dont je sais pourtant qu’elle me cause du mal ? Puis-je m’en libérer ? Quelle est la maladie qui me fait le plus peur, et quels sont les moyens de l’éviter, ou de diminuer le risque ? Avec qui ai-je envie de vivre dans 5 ans, et suis-je en train de prendre soin de cette relation, ou de l’abîmer ? Quels sont les talents, les compétences, les savoir-faire qui me rendraient vraiment heureux de ce que je suis, et suis-je en train de faire quelque chose pour les acquérir ou les entretenir ? De quoi suis-je fier, et que pourrais-je faire pour renforcer ce sentiment ? Quelles sont les personnes que j’aime, et que fais-je vraiment pour elles ? De quoi ont-elles besoin ? Qu’est-ce qui me fait le plus honte, et puis-je faire diminuer ce sentiment, par exemple en arrêtant de faire des choses qui déclenchent chez moi ce sentiment ?
Toutes ces questions sont incroyablement complexes. Elles méritent d’être longuement réfléchies, discutées, en prenant pour exemple des héros, ou des anti-héros, dans les films les histoires, les livres, ou en observant les personnes vivre autour de nous, pour tirer des leçons de leur expérience.
Plus on progresse dans ce travail, plus la pensée et l’énergie se concentrent. Mieux notre cible est définie, plus il devient facile de viser et plus augmentent les chances de l’atteindre.
Au début, bien sûr, on fait n’importe quoi, on se trompe. Mais chaque erreur est une occasion de progresser, de trouver une meilleure cible, et de mieux viser.
L’esprit s’allège, les émotions négatives se dissipent. Jusqu’au jour où, comme le Samouraï, on devient capable de profiter de la beauté du monde en toute tranquillité, et à ne nous occuper des dangers qui nous menacent qu’au moment précis où une intervention de notre part est nécessaire. A ce moment-là, évidemment, le fait d’avoir été serein, tranquille, bien reposé, bien concentré, nous permet de frapper vite et fort, et de nous débarrasser d’un coup du problème, sans hésitation.
A votre santé !
Jean-Marc Dupuis
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