Chère amie, cher ami,
Je sais que beaucoup d’entre vous sont un peu désespérés face aux allergies qui vous pourrissent la vie. Je vous ai déjà donné les clefs d’une alimentation saine qui écarte les risques allergiques.
Mais on peut aller plus loin et mettre en place une véritable stratégie de supplémentation nutritionnelle contre les allergies.
Cela va bien sûr dépendre des types d’allergies dont vous souffrez.
Mais une chose est sûre, la supplémentation en huile d’onagre est incontournable : 1 à 3 capsules de 1300 mg par jour [1]. Cette huile permet d’enrichir la ration en acides gras oméga-6 qui conduisent à la synthèse des prostaglandines et prostacyclines anti-inflammatoires et antiallergiques.
Les acides gras de la série oméga-3 (acide éïcosapentanéoïque (EPA) et docosahexaénoïque (DHA)) sont à l’origine des prostaglandines PG E3 qui sont anti-inflammatoires et anticoagulantes, vasoprotectrices, antitriglycéridémiques et anticholestérolémiques. Les huiles de colza, de soja et de noix apportent également des acides linoléniques oméga-3. En cas de ration déficitaire en poisson gras, 4 à 6 capsules par jour d’huile de poisson, que l’on trouve en pharmacie ou en diététique, sont donc recommandées pour la prévention et le traitement de fond des syndromes allergiques.
La vitamine C, et c’est assez méconnu, a une action antiallergique et antihistaminique par le biais d’une cascade de phénomènes. Tous les allergiques chroniques devraient en prendre, d’autant qu’une étude française récente a montré qu’au moins 20 % des sujets allergiques présentaient des taux très bas de vitamine C.
Comment agit la vitamine C ? Elle a en réalité des réactions très diverses :
- Une action « antitoxique » et immunorégulatrice hépatique
- Une action antihistaminique directe par hydroxylamine
- Une action anti-inflammatoire et antiœdémateuse au niveau de la microcirculation
- Une action anti-infectieuse et antivirale sur les infections souvent intriquées aux allergies, comme les rhumes et les rhinites (elle agit là comme les corticoïdes).
Il faut cependant, surtout pour des traitements de longue haleine, prendre garde à la qualité et la forme d’administration de la vitamine C que l’on propose. On préfère les formes « non acidifiantes » et à effet retard telles qu’on les trouve dans les comprimés de formulation dite « américaine ».
Dans le cadre d’une bonne hydratation de l’organisme et en présence de magnésium, il ne faut pas avoir peur de donner des doses suffisantes afin de provoquer les effets souhaités : pour cela, il faut prendre de la vitamine C dite à « action prolongée », 2 à 4 g par jour en au moins deux prises, ou de l’Ester-C aux mêmes doses.
D’après une étude publiée dans « Archives of Pediatric and Adolescent Medicine », la vitamine C pourrait réduire la fréquence des crises asthmatiques provoquées par l’exercice physique. Cette étude, conduite sur vingt asthmatiques âgés de 7 à 28 ans, montre qu’une dose élevée unique de vitamine C (2000 mg) prise avant l’exercice prévient l’asthme chez 9 patients et réduit sa sévérité chez 2 autres patients.
Pensez aussi au zinc !
Le zinc est aussi essentiel en tant qu’adjuvant au traitement de pratiquement toutes les allergies qu’en tant que préventif (de l’allergie et du vieillissement).
La plupart des enfants allergiques manquent de zinc (parfois de silicium et de calcium) et cela se lit sur leurs ongles finement tachés de blanc. C’est le cas typique des enfants à peau sèche, aux rhinopharyngites chroniques (dont le déclenchement se fait par le biais de l’allergie), parfois asthmatiques ou eczémateux…
Le zinc est un puissant stabilisateur de membrane. Il est de ce fait un antihistaminique en s’opposant à la libération d’histamine par le mastocyte.
Il est immunorégulateur et essentiel au fonctionnement de l’enzyme clé (la Delta-6-désaturase), enzyme zincodépendante dont le fonctionnement peut être génétiquement perturbé (atopie) ou ralenti avec l’âge.
Le manganèse qui est souvent associé au zinc se trouve fréquemment en état de subcarence ou déficience chez un grand nombre d’allergiques. Il a également une action antiradicalaire. Dans les ouvrages sur la médecine fonctionnelle, le Dr Ménétrier (1908-1986) [2] avait bien compris le rôle du manganèse sur la « diathèse allergique ».
Le calcium a un effet antihistaminique propre et neurorégulateur. Il faut s’assurer que l’on n’est pas déficitaire en apports quotidiens, ce qui ne signifie pas, loin de là, qu’il faut obligatoirement augmenter sa consommation quotidienne de produits laitiers : les eaux minérales, les légumes verts et secs, les fruits secs en apportent des quantités appréciables.
Attention au « syndrome du restaurant chinois » !
La vitamine B6 (pyridoxine) est un cofacteur du zinc. Elle intervient dans le fonctionnement de la Delta-6-désaturase et est anti-inflammatoire et antihistaminique.
Le « syndrome du restaurant chinois » est une allergie spécifique aux glutamates, se traduisant par des maux de tête et des malaises chez des sujets génétiquement déficients en B6. Ces sujets ne peuvent pas métaboliser le monoglutamate de sodium (utilisé comme exhausteur de goût dans la cuisine orientale). L’apport de B6 corrige le trouble. Chez les sujets génétiquement atopiques, il ne faut pas avoir peur d’apporter des doses quotidiennes de 10 à 25 mg de cette vitamine tout en surveillant que l’apport à très long terme ne provoque pas de neuropathies sensitives et réversibles.
L’acide pantothénique (vitamine B5) est un antiallergique précurseur de l’acétyle coenzyme A. Il stimule le métabolisme surrénalien et donc la libération de glucocorticoïdes endogènes et d’adrénaline par la médullosurrénale. Des résultats objectifs réclament des doses variant de 250 à 500 mg par jour.
Ces vitamines hydrosolubles du groupe B (B3, B5 et B6) sont encore plus efficaces lorsqu’elles sont proposées conjointement avec la prise de comprimés dits « Multivitamines B » à des doses de 50 à 100 mg à effets retard ou « prolongés » pris une à deux fois par jour.
Il faut toutefois s’assurer qu’ils ne contiennent pas de levures, ni que les vitamines ne sont pas poussées sur levures car elles seraient alors susceptibles d’être mal tolérées par exacerbation des fermentations intestinales et de la pousse de micro-organisme tels que les champignons (candida-albicans, aspergillus…).
La niacinamide (et non la niacine) a, à elle seule, des propriétés antiallergisantes.
Les acides aminés soufrés – encore la diathèse « allergique » du Dr Jacques Ménétrier – (méthionine, cystéine), le soufre (cures thermales, oligo-éléments) et la N-acétyl cystéine (proposée en pharmacie en tant que fluidifiant des excrétions bronchiques) sont à la fois des antiallergiques et des hépatoprotecteurs. Leurs effets antihistaminiques proviennent de leur activité antioxydante (elles augmentent la synthèse du glutathion) et de l’accentuation du métabolisme de l’histamine qu’ils contribuent à détoxiquer, par méthylation, en méthadone.
La palette nutritionnelle en matière de prévention du terrain allergique est donc assez méconnue. Vous ne la trouverez pas systématiquement chez nos amis spécialistes de l’allergie qui, outre les traitements médicaux d’ailleurs très efficaces et plus particulièrement nécessaires en cas de crises allergiques brutales, proposent des désensibilisations qui ne réussissent pas toutes.
Ne commettez pas l’erreur d’opposer les deux approches : elles sont complémentaires pour l’épanouissement de votre santé et j’espère que cette lettre vous en fera comprendre les fondamentaux.
Si vous suivez ces conseils diététiques et nutritionnels, vous devriez oublier un peu vos allergies.
A très bientôt et surveillez bien votre messagerie…
Docteur Dominique Rueff
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