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Vous avez probablement entendu parler de la polémique récente autour des soins solaires. Si de nombreuses voix dénoncent leur impact sur l’environnement depuis plusieurs années, les médias viennent quant à eux de relayer une étude [1] qui jette le discrédit sur leur efficacité.

Dans cette lettre, je vous propose de faire le point. J’espère que les questions auxquelles je m’apprête à répondre vous aideront à mieux comprendre ce que sont les soins solaires et comment bronzer en toute sécurité.

Qu’est-ce qu’un produit de protection solaire ?

Un vrai soin solaire est un cosmétique qui doit pouvoir protéger la peau du rayonnement ultraviolet lorsqu’il est appliqué. Il peut s’agir d’une crème ou d’un lait, voire d’une lotion. La protection concerne tant les UVB, les rayons qui « brûlent » la peau [2], que les UVA, les rayons plus pernicieux qui provoquent des altérations sur l’organisme [3].

La formule d’un produit de protection solaire est toujours enrichie en éléments capables de « filtrer » ces rayons UV ou de les « réfléchir ». On parle beaucoup des filtres chimiques, capables d’absorber ou de neutraliser les UV. Ils sont obtenus à base de molécules synthétiques pour la plupart. On trouve aussi des filtres « physiques » qui réfléchissent les UV, comme un miroir. Ceux-ci sont généralement obtenus grâce au traitement de poudres minérales naturelles, comme l’oxyde de zinc, par exemple.

Que reproche-t-on aux soins solaires ?

L’étude en question a prouvé que les soins solaires ne sont pas forcément aussi efficaces qu’annoncé sur l’emballage [4]. C’est surtout la protection UVA qui semble laisser à désirer. Mais là n’est pas la vraie question.

La vraie question, c’est la formule ! Depuis le début des années 2000, on sait que beaucoup de filtres solaires ne sont pas dénués de risque pour la santé et pour l’environnement :

  • Le benzophénone est un filtre synthétique présent dans beaucoup de soins solaires et également dans certains produits de maquillage ou de soins anti-âge. Ce composé est réputé être un perturbateur endocrinien.
  • Il a été prouvé que les filtres solaires synthétiques sont responsables de graves pollutions des milieux marins. Le corail notamment n’y survit pas [5].
  • Le dioxyde de titane est un filtre minéral qui, s’il est réduit en taille nano, peut perturber la santé de l’organisme. Or, on le trouve parfois sous cette forme dans les soins solaires conventionnels, mais pas dans les soins bio qui l’utilisent en taille micro pour éviter sa pénétration dans la peau.

La vraie question est donc : comment trouver un soin solaire raisonnablement efficace mais dont la formule est naturelle et qualitative au niveau des ingrédients ? Le produit idéal n’existe pas, mais le minimum est de se tourner vers la certification bio ou les produits porteurs de la Mention Slow Cosmétique [6].

Qui doit utiliser un soin solaire et pourquoi ?

Les dermatologues et les autorités sanitaires vous diront : « Tout le monde doit utiliser un soin solaire, et plutôt deux fois qu’une ! » La recommandation se fait encore plus pressante pour les enfants en bas âge dont la peau est plus sensible et pour les personnes à la peau très claire.

Pourquoi ? Parce que dans notre société du « principe de précaution » maximum, les coups de soleil ne sont pas anodins pour la peau. Si l’action des UVA se révèle effectivement polémique sur le long terme, un produit de protection solaire est surtout conseillé quand on s’expose intensivement aux UV. Les heures les plus dangereuses : entre 11 h et 16 h, à la plage, lors des baignades, mais aussi à la montagne… autant d’occasions où les rayons du soleil peuvent gravement agresser la peau.

Quelle protection solaire pour moi ?

20, 30 ou 50+ ? Toutes les peaux ne sont pas égales face au soleil et tous les comportements ne se valent pas. Il va donc falloir réfléchir à plusieurs facteurs en même temps avant de choisir le bon soin solaire.

Le type de peau est important : une peau d’enfant ou une peau claire brûlera plus vite aux UVB qu’une peau mate ou noire. De même, une peau sensible, claire ou maculée de grains de beauté est plus fragile face à l’agression des UVA.

Les circonstances aussi jouent un rôle : en Europe, un pique-nique en maillot à la plage à midi est beaucoup plus dangereux qu’une promenade sur le sable en début de soirée, tout habillé.

Chaque cas combine donc tout une série de facteurs qui peuvent influencer la protection solaire dont on a vraiment besoin. C’est pourquoi la solution idéale n’existe pas. Pour faire simple, retenons que la protection « totale » est illusoire, mais que pour se garantir une sécurité raisonnable, il faut consommer le soleil avec modération et appliquer un produit lorsqu’on s’expose plus d’une vingtaine de minutes.

Quels conseils pour bronzer en sécurité ?

Comme dit plus haut, quoi qu’on fasse, la séance de « bronzage » en tant que telle n’est pas idéale pour la peau. Mais on ne peut pas éviter le soleil à tous les coups… En général, les conseils des marques qui proposent une gamme solaire pourront convenir, mais elles ont parfois tendance à vous faire surconsommer. On peut les nuancer selon les cas.

Je donne souvent à mes amis ces quelques règles de bon sens :

  • Si la peau est claire (personne blanche, de type caucasien), il faudra au minimum une protection 30 pour les activités d’extérieur au soleil. On montera à 50 pour le visage et tout le décolleté ainsi que les pieds ou les mollets si l’activité a lieu entre 11 h et 16 h, lorsque les rayons sont les plus agressifs. La protection 50 ou 50+ est conseillée pour les personnes de phototype très clair (peau blanche, cheveux souvent roux ou blonds) ou pour les enfants, quand on ne peut pas les tenir à l’écart du soleil.
  • Si la peau est mate (personne maghrébine, méditerranéenne, asiatique, noire…), un facteur de protection solaire 20 devrait suffire pour les activités courantes, sauf si l’on s’expose intensément (travail au jardin, randonnée, séance de bronzage).
  • Dans tous les cas, évitez l’exposition directe au soleil aux heures les plus chaudes du jour. Il vaut mieux faire la sieste, visiter un musée ou se couvrir de coton blanc.
  • Si vraiment vous devez vous exposer, appliquez de la crème en quantité généreuse car elle n’est pas très efficace si vous en mettez peu.
  • Préférez les soins solaires naturels à filtres minéraux et sans nanoparticules [7]. Ils polluent moins l’environnement et sont les moins problématiques pour la santé. Ils s’étalent un peu moins bien, c’est vrai… Mais le jeu en vaut la chandelle !

A bientôt,

Julien Kaibeck



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