Le site Internet WebMD est le plus grand site de santé (conventionnelle) aux Etats-Unis.
Et comme ils sont les plus forts, ils n’hésitent pas à… humilier leurs lecteurs.
Ainsi, sur les fuites urinaires, le conseil aux patients est de « porter des vêtements sombres » :
« Si vous êtes inquiet que vos collègues voient des taches humides sur vos vêtements, portez des vêtements sombres ! (…) Le noir et le bleu marine marchent le mieux, selon le Dr Wakamatsu. [1] »
Bon, j’avoue, j’exagère. Il recommande aussi de boire moins, d’aller aux toilettes plus souvent, de prévoir des couches et de faire des exercices musculaires, ce qui est en effet une bonne idée.
Toutefois, ce sujet est suffisamment grave pour mériter d’être traité en détail.
Je ne l’avais encore jamais fait dans Santé Nature Innovation. Je le regrette à présent car il s’agit du cas typique des problèmes dont on n’ose pas parler à son médecin.
Il est donc important de s’arrêter tranquillement sur ce sujet, dans l’intimité de cette lettre d’information confidentielle, pour en faire le tour.
Différents types d’incontinence
Excusez-moi d’être grossier mais commençons par clarifier une chose. « Incontinence urinaire » veut dire « faire pipi dans sa culotte ».
Autrement dit, ce n’est pas une maladie précise. Il peut y avoir toutes sortes de raisons de faire pipi dans sa culotte involontairement.
Certaines sont très bonnes : quand on a le fou rire. Quand on a trop bu, qu’on s’est retenu trop longtemps, qu’on ne trouve toujours pas d’endroit pour faire et qu’on n’arrive plus à se retenir !! On lorsqu’on est trop vieux, qu’on a trop mal à la hanche, aux genoux, et qu’on n’a plus la force de se déplacer pour aller aux toilettes.
Je ne vais pas vous parler de ces cas là ; je ne vais pas non plus vous détailler les mille et un cas possibles qui expliquent que l’on n’arrive plus à contrôler sa vessie, que ce soit à cause d’un accouchement, de l’âge, d’une maladie (diabète, Parkinson, sclérose en plaques), d’une opération…
La seule question intéressante est : « qu’est-ce qu’on fait » ??
Les solutions évidentes
Dans l’urgence, il faut bien faire quelque chose, même si c’est humiliant justement, et on recourra évidemment aux couches et aux vêtements sombres.
On restera à proximité des toilettes.
Comme on est souvent mouillé, il faut éviter d’aggraver les irritations en se frottant trop souvent et en se lavant trop souvent. Préférer l’application d’une pommade grasse, type beurre de cacao, pour protéger la peau.
Mais maintenant, pour résoudre le problème sur le long terme, voici le programme à entreprendre.
Les exercices de Kegel
L’incontinence urinaire est souvent causée par un affaiblissement des muscles du périnée, ou « plancher pelvien ». C’est le cas en particulier des femmes après un accouchement.
Le périnée est l’ensemble des muscles situés en bas du bassin. Ils servent notamment à maintenir la vessie en place et à contrôler l’évacuation des selles et de l’urine.
Pour muscler le périnée, il faut pratiquer les exercices de Kegel.
Pour apprendre à faire ces exercices, il faut commencer à les pratiquer couché sur le dos, les genoux légèrement repliés et écartés à la largeur du bassin. Dans un second temps, quand le mouvement sera bien maîtrisé, on pourra les faire assis, puis debout.
On procède en 3 étapes :
- Contracter les muscles qui permettent de « retenir » l’urine ou les selles sans contracter les muscles du ventre et des fesses. Il faut sentir une contraction autour du vagin ou du pénis.
- Maintenir cette contraction 5 à 10 secondes en respirant calmement
- Relâcher la contraction 5 à 10 secondes.
Ces exercices sont à répéter 20 fois, 3 fois par jour. C’est donc contraignant. Mais c’est efficace : entre 40 % et 75 % des femmes qui y recourent notent une amélioration de leur contrôle urinaire.
Ostéopathie
Une revue de l’ensemble des études scientifiques menées sur l’ostéopathie dans le traitement de l’incontinence urinaire indique une efficacité équivalente aux exercices de Kegel [2].
Eviter les aliments irritants pour la vessie
L’envie d’uriner est accentuée par une vessie irritée, car l’irritation provoque des contractions. Or, la vessie est sensible à un certain nombre d’aliments :
- Les agrumes, et les jus d’agrume (orange, pamplemousse)
- Les tomates
- Les épices « qui piquent » (piment, paprika)
- Le chocolat
- Les sodas aux sucres artificiels (Diet Coke, etc.)
- L’alcool
Tous ces aliments sont à éviter, surtout si l’incontinence est provoquée par des besoins soudains et pressants d’uriner que l’on n’arrive pas à retenir.
Eviter les boissons qui donnent envie d’uriner
Il est souvent conseillé de boire moins pour limiter les fuites urinaires, mais c’est un mauvais conseil.
Peu boire augmente la concentration de l’urine, ce qui irrite la vessie et donne encore plus envie d’uriner.
Le bon choix est de boire de l’eau et d’éviter la bière, le thé, le café et le Coca-Cola qui ont des effets diurétiques (donnent envie d’uriner). C’est le cas de nombreuses tisanes.
Rééducation de la vessie
Lorsque vous avez envie d’uriner, essayez d’attendre au moins 10 minutes. Augmentez ce délai à 20 minutes, puis essayez de tenir au moins deux heures.
Le mieux est de tenir un journal où vous notez l’heure chaque fois que vous allez aux toilettes. Cela vous permettra probablement de détecter des régularités, et vous pourrez alors mieux anticiper pour éviter les accidents.
Vous pouvez adopter un horaire fixe pour aller aux toilettes.
Il est inutile en revanche de se retenir plus de 4 heures.
Acupuncture
Plusieurs études scientifiques ont montré que les séances d’acupuncture permettent de réduire le volume et la fréquence des fuites urinaires [3]. L’une d’entre elles a été réalisée selon des critères rigoureux de recherche médicale (l’étude randomisée contre placebo sur 85 femmes).
La conclusion a été que :
« Quatre mois de traitement par acupuncture visant spécifiquement la vessie ont entraîné une amélioration significative du volume de la vessie, une diminution des besoins d’uriner et de la fréquence, et une amélioration de la qualité de vie par rapport aux femmes ayant reçu un traitement d’acupuncture placebo. [4] » (placebo veut dire fictif : les aiguilles n’étaient pas placées aux bons endroits).
Hypnose
Il semblerait enfin que l’hypnose ait aidé certains patients à réduire leurs problèmes d’incontinence urinaire, selon une étude publiée en 2011 par la Mayo Clinic, le plus grand centre médical (conventionnel) des Etats-Unis [5].
L’efficacité reposerait sur la suggestion pour modifier les comportements et les perceptions. Ces résultats n’ont cependant pas été confirmés.
Occupez-vous de votre prostate
Si vous êtes un homme et que vous avez des problèmes pour commencer et arrêter d’uriner (arrêt trop précoce ou trop tardif), c’est probablement la prostate.
La prostate est une glande sous la vessie, à travers laquelle passe le canal urinaire. Si la prostate gonfle, elle écrase le canal et rend beaucoup plus difficile d’uriner et surtout de vider entièrement la vessie, ce qui fait qu’on a à la fois souvent envie d’aller aux toilettes, mais sans jamais parvenir à se soulager complètement.
Le terme médical est hyperplasie bénigne de la prostate et il n’existe pas à ma connaissance d’information aussi complète et surtout à jour qui ait été publiée, en librairie ou sur Internet.
Conclusion
J’espère avoir réussi à vous aider mais je suis conscient que cette lettre ne contient pas grand chose d’original.
Si certains lecteurs de Santé Nature Innovation ont des expériences réussies avec des thérapies alternatives non mentionnées ici, merci de m’en faire part en venant commenter l’article ci-dessous.
Un grand merci de votre aide,
À votre santé !
Jean-Marc Dupuis
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