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Être optimiste, une simple histoire de volonté ?

Une étude de l’université de l’Illinois (États-Unis) montre que plus une personne est optimiste, mieux elle dort.

La conclusion des chercheurs américains ?

« Soyez optimiste, changez votre vision du monde pour voir tout en rose, et tout ira mieux. »

Mais ce n’est pas si facile…

Impossible de changer en claquant des doigts

S’il suffisait de décider, pour devenir optimiste, tout serait simple.

Malheureusement, dans la vie, ce que nous voulons ou décidons n’a la plupart du temps aucune conséquence. Nous ne pouvons pas changer à volonté de caractère. Nous ne parvenons même pas à changer de comportement :

  • Combien d’étudiants décident à chaque rentrée de travailler plus et finissent l’année scolaire comme l’année précédente?
  • Combien de personnes décident de faire du sport, un régime, ou de ne plus manger de chocolat, pour craquer à la première occasion ?
  • Combien de personnes aimeraient devenir, du jour au lendemain, plus sympathiques, plus drôles, plus détendues, ou plus sérieuses, mais n’y arrivent pas ?

Malheureusement, nous ne pouvons pas « décider » de changer en claquant des doigts. Nous sommes beaucoup plus compliqués que ça.

L’être humain n’est pas comme un cavalier qui guide sa monture.

Si c’était le cas, n’importe qui pourrait « décider » de devenir champion olympique, Prix Nobel ou musicien.

Il suffirait de “décider” un beau matin de s’entraîner 12 heures par jour et, après quelques années, on deviendrait champion de course à pied, de mathématiques ou de violoncelle, selon notre décision.

Mais cela est impossible. Parce que nous avons aussi en nous quelqu’un qui veut se reposer, sortir, aller voir ses amis, sa famille, se consacrer à ses loisirs et occupations habituelles, cuisiner, etc. et qui entre en collision avec celui qui avait décidé de “devenir champion” de ceci ou cela.

Notre personnalité est un assemblage disparate et incohérent de multiples “sous-personnalités” contradictoires

La meilleure façon de nous représenter, ce n’est pas « une personnalité”, mais un assemblage disparate et incohérent de multiples « sous-personnalités ».

Ces petites personnalités sont comparables à des enfants turbulents dans une cour de récréation.

Chacun veut une chose et fait tout pour l’obtenir, sans tenir compte des autres.

Ainsi, par exemple, il y a eu en moi un petit Jean-Marc Dupuis qui a « décidé » d’écrire sa lettre sur la santé ce matin.

Mais un autre petit Jean-Marc, au même moment et dans le même corps, la même tête, a eu envie de regarder par la fenêtre et de sortir se promener.

Logiquement, il se sont mis à se battre pour prendre le contrôle du « grand » Jean-Marc.

Mais ce n’est pas tout.

Au même instant, un autre petit Jean-Marc Dupuis a décidé que c’était le moment de se faire une tasse de thé.

Un autre petit Jean-Marc a levé le doigt et a rappelé qu’il avait promis à un ami de lui téléphoner.

Un autre petit Jean-Marc s’est souvenu qu’il devait passer au supermarché acheter du poisson.

Un autre petit Jean-Marc a remarqué que le bureau était encombré de livres et que, avant de commencer à écrire, mieux valait ranger la bibliothèque.

Un autre petit Jean-Marc a dit que personne n’avait rangé la table du petit-déjeuner, qu’il fallait passer le balai, vérifier les nouvelles sur Internet, passer à la banque et à la Poste, et ainsi de suite…

Vous imaginez la pagaille.

Nous ne pouvons pas donner la priorité à notre “chouchou”, en oubliant les autres

Vous pouvez toujours essayer de donner la priorité à votre “chouchou”, les autres ne disparaîtront pas pour autant.

Ils vont continuer à négocier, à quémander, à s’impatienter, pour vous faire craquer.

Certains sont très forts. Ce sont les caïds, les petites terreurs de la cour de récréation : le Jean-Marc qui a faim, qui a soif, qui a sommeil, qui doit payer les factures… Ceux-là finissent toujours par prendre le dessus à un moment ou à un autre.

Tout ce que vous pouvez espérer est de les tenir à distance le plus longtemps possible pour réaliser votre objectif prioritaire, mais pas de les faire disparaître.

Car ils reviendront frapper à votre porte pour réclamer leur dû, jusqu’à ce que vous cédiez.

C’est ainsi que Jean-Marc se retrouve, certains jours, à décider, simultanément, de sortir, d’entrer, de revenir monter au premier étage, de descendre à la cave, de chercher ses clés, de sortir les poubelles, de jouer quelques notes de piano, de rentrer des bûches, de mettre en route une tisane, de ranger un livre, de téléphoner à un ami…

Tout cela sans avoir tapé le premier mot de la lettre qu’il avait pourtant « fermement décidé » d’écrire ce matin-là !!

La matinée s’achève et la page reste blanche.

Comment mettre nos priorités dans le bon ordre

Est-ce à dire que Jean-Marc a manqué de volonté, de discipline ?

Pas forcément.

Mais il se trouve que, ce jour-là, en effet, le Jean-Marc « bon élève » s’est fait dominer par les autres. On l’a mis au coin, pendant que les autres avaient le champ libre.

Le problème, donc, est de savoir comment instaurer de l’ordre dans la cour de récréation.

On peut le faire. Mais c’est un travail sur soi très long, difficile, fatigant.

Ce travail consiste à faire grandir en soi la ou les « sous-personnalités » qui nous plaisent, nous aident à atteindre les objectifs de vie qui sont importants pour nous. Et à contenir, au maximum, celles qui prennent trop de place à notre goût.

Comme un directeur d’école, il faut arriver à canaliser les perturbateurs.

Nous ne pouvons pas décider, d’un coup, d’instaurer la discipline. Ainsi un directeur d’école ne peut-il pas, d’un coup de sifflet, transformer des élèves agités en classe obéissante.

Il va falloir y aller progressivement.

Faire un bilan, sans se mentir, sur les forces en présence

Il faut commencer par faire un bilan, sans se mentir : qui sont les perturbateurs ? Qui est le meneur ? Et quelles sont les mesures réalistes pour évoluer ?

Qui sont les bons élèves potentiels ? Combien sont-ils réellement ? De quoi ont-ils besoin pour s’épanouir ?

Cela veut dire regarder avec courage quels sont nos actes. Que faisons-nous réellement de notre temps, de notre vie ?

Il faut oser se regarder vivre, comme si on était au cinéma.

Et ce n’est, en général, pas Indiana Jones ni James Bond. La première fois qu’on regarde le film, le « héros » est plutôt pathétique. Il ressemble plus à un vagabond, comme Charlot, Forrest Gump, Pinocchio lorsqu’il est encore une marionnette, ou Simba, le fils du roi Lion, avant d’avoir compris qu’il était capable de reprendre le trône de son père.

Nous avions décidé, en début de semaine, de travailler sérieusement, de ne plus grignoter, de nous coucher à heure fixe, etc.

Mais qu’avons-nous fait réellement ? Combien de temps avons-nous effectivement travaillé de la façon idéale, selon nos propres critères d’efficacité ? Quel équilibre réel entre aliments sains et malbouffe ? Combien de temps avons-nous réellement fait du sport ?

Si le bilan est sévère, ce n’est pas grave

Bien souvent, il va falloir se reconnaître à soi-même que nous n’avons pratiquement rien fait, ou même rien fait du tout.

Il va falloir reconnaître que nous avons laissé gagner les garnements à chaque récréation. Que les bons élèves se sont cachés, ou même qu’ils ont tous déserté l’école depuis longtemps !!

Mais le reconnaître est déjà un premier pas, à partir duquel on va pouvoir construire.

« Puisque je n’ai pas fait une seule minute de sport, alors que je m’étais promis d’en faire quatre heures, peut-être mon objectif était-il irréaliste. Je vais me fixer comme objectif de faire 5 minutes de sport, ou 2 minutes, ou même 30 secondes, et voir si j’y arrive. Car ce sera déjà un progrès, par rapport au néant. »

En effet, le but n’est pas de devenir parfait du jour au lendemain, mais de se mettre en route.

Et pour se mettre en route, il faut se fixer un objectif que l’on est sûr d’atteindre. Cela évite le découragement.

Reconnaître à ce moment-là notre faiblesse, voire notre « nullité », devient un atout.

Car, au moins, nous bâtissons sur quelque chose de sûr, de solide, avec des buts atteignables.

Nous ne partons pas du point de vue illusoire que nous « devrions être capables de » faire 12 heures de sport par semaine.

Si nous faisons zéro heure, zéro minute de sport, alors un objectif réaliste pour nous est peut-être de faire 5 minutes de sport. Mais si nous n’arrivons pas à faire 5 minutes, alors il faut réduire, réduire, réduire : une minute, trente secondes, dix secondes ?

Personne n’est jamais “nul”

Évidemment, c’est douloureux. Car alors on s’aperçoit qu’on est bien plus faible qu’on ne le croyait.

« Quoi, qui suis-je pour ne pas être capable de faire plus de dix secondes de sport ?? Un nul ?? »

Non, pas forcément “un nul”, car chacun a des talents qu’il peut développer. Mais si la vérité est que l’on est bien moins fort qu’on ne le voudrait, alors il vaut mieux se la reconnaître à soi-même. Ainsi, on peut commencer à travailler.

Nous ne sommes jamais complètement nuls au départ. C’est ça justement qui donne tout son intérêt à la vie. Nous pouvons toujours décider de faire quelque chose, d’essayer de devenir un peu meilleurs, ou un peu moins mauvais, même si nous sommes faibles ou handicapés.

En revanche, une fois que nous sommes en route, il devient possible régulièrement de réévaluer ce qui constitue pour nous un objectif raisonnable.

Et ainsi, de jour en jour, de semaine en semaine, de mois en mois, nous devenons plus forts.

Personne ne peut savoir jusqu’où nous pourrons aller, une fois que nous nous serons mis en route

Sur le long terme, les pas de fourmi s’additionnent et nous pouvons être étonnés de nous retrouver, sans même nous en être rendu compte, à faire un jour des pas de géant.

Nous n’avons en fait aucune idée des objectifs que nous pouvons atteindre après plusieurs années d’effort.

Notre vie peut devenir bien meilleure, bien plus formidable que nous ne l’aurions jamais imaginé.

Il n’y a en fait aucune limite à ce que nous pouvons devenir.

Personne, y compris nous-mêmes, ne ne connaît notre véritable potentiel.

Mais notre adaptabilité étant prodigieuse, nous pouvons vraiment nous transformer de façon incroyable.

Comment devenir réellement “optimiste”

De même, on peut se transformer de pessimiste en optimiste, mais pas du jour au lendemain.

Nous avons en nous une bande de garnements qui nous disent constamment : « Tu es nul », « Tu es mauvais », « De toute façon, ça ne sert à rien de travailler », « Et puis le prof, c’est un facho », « Il a décidé de te saquer », « Tu dois te venger », « Va lui casser la gueule à la sortie », etc.

Ce sont ces sous-personnalités qui alimentent en nous l’envie, la jalousie, la paresse, la colère, la vengeance, l’envie de tout détruire, d’en finir.

Fort heureusement, personne n’est complètement habité de telles personnalités. Il y a toujours aussi en nous, quelque part, des personnes qui ont envie de bien faire : écouter, travailler, donner le meilleur d’elles-mêmes, imaginer, avancer, construire, aider, pardonner, recommencer, etc.

Mais il se peut que ces personnages aient perdu l’habitude de s’imposer dans notre “cour de récréation intérieure”.

Chaque fois qu’ils redressent la tête, un de nos petits « voyous » lui tape dessus. Et si elles persistent, ils se mettent à plusieurs pour lui « faire sa fête ». Et c’est ainsi que nous terminons, dominés par les sentiments – et les actes − négatifs et destructeurs.

Pour changer, pour rendre le pouvoir, ou au moins une partie du pouvoir, aux personnalités positives et optimistes qui sont en nous, il faut travailler à leur rendre leur place, à les nourrir, à les faire grandir, bref, à en prendre soin.

Pour cela, il faut apprendre à nous récompenser chaque fois que nous atteignons un objectif, autrement dit chaque fois que nous arrivons à donner le pouvoir au petit personnage que nous avions choisi.

Par exemple, si nous arrivons à donner le contrôle au petit Jean-Marc « bon élève » et à lui laisser le temps d’écrire sa lettre jusqu’au bout, alors il  aura une récompense, comme le droit d’aller une heure dans son potager voir ses plants de tomate et préparer une tarte aux mirabelles (c’est la saison).

Ainsi, nous apprenons à être humains, bienveillants avec nous-mêmes. Nous éduquons, dans la joie et la bonne humeur, les bonnes personnalités qui sont en nous, en essayant de les valoriser, de les mettre en avant, de les récompenser.

C’est ainsi que, peu à peu, la vie devient plus heureuse, que l’on a des occasions de réelle satisfaction et que l’on devient naturellement… optimiste. Et que l’on retrouve un bon sommeil.

À votre santé !

Jean-Marc Dupuis

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