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Depuis la crise de 2008, le nombre d’Américains qui reçoivent des allocations pour acheter de la nourriture est passé de 28 millions à 45,4 millions. C’est une augmentation de 62 %. Un Américain sur sept est désormais concerné.

Ils reçoivent des « chèques alimentaires » (food stamps, en anglais), distribués par le gouvernement fédéral aux personnes à faible revenu. Ces chèques doivent servir à acheter de la nourriture.

Problème : une étude qui vient de sortir indique que les chèques alimentaires servent à acheter de grandes quantités de sodas type Coca-Cola ou Fanta. Viennent ensuite les boissons sucrées type Nestea, Red Bull, jus de fruits à base de concentré.[1]

Cela représente environ 600 litres de soda par an pour une famille de quatre.

Ces « chèques alimentaires » ressemblent donc à une allocation Coca-Cola.

« En ce sens, les chèques alimentaires sont une subvention de multi-milliards de dollars à l’industrie des sodas », juge Marion Nestle, professeur de nutrition à l’Université de New-York, s’exprimant dans le New York Times.[2]

Légumes = 7 % du budget

Le chèque alimentaire partait d’une bonne intention.

Le but était d’améliorer la nutrition des catégories les plus pauvres de la population.

Mais les boissons sucrées, les glaces, bonbons, sucreries, les biscuits d’apéritifs, les plats surgelés, les gâteaux et le ketchup ne sont pas exclus du programme. C’est donc là que passent 36 % du montant des chèques alimentaires.

Les légumes, eux, ne représentent que 7,2 % du montant. Les fruits, 4,7 %.

Légumes : manger mieux et moins cher

C’est idiot mais, ces dernières années, l’idée s’est imposée dans l’opinion publique que les « légumes frais sont chers ».

Ceci est vrai si vous souhaitez manger au mois de janvier des haricots verts du Kenya, des raisins du Chili, des tomates élevées en serres chauffées. Toutes ces solutions sont désastreuses pour l’environnement.

Mais à part ça, les légumes frais de saison restent parmi les moyens les moins coûteux de se nourrir.

Les légumes sont toujours moins chers que les snacks, la restauration rapide et les plats préparés, même de mauvaise qualité.

Au cas où vous ne seriez pas convaincu, voici huit astuces intéressantes pour manger des légumes sans vous ruiner :

  • Choisissez les légumes de saison. La plupart des légumes et fruits mûrissent sur une courte période dans l’année et sont alors disponibles à bas prix ; c’est aussi le moment où ils sont les meilleurs ;
  • Profitez des légumes qui sont toujours économiques : carottes, navets, choux, poireaux. Les choux en particulier sont à redécouvrir, de toutes les espèces, sous toutes leurs formes, crus ou cuits, y compris la choucroute et les choux de Bruxelles, surtout en ce moment (mois d’hiver) ;
  • Achetez vos fruits à des stades de maturité différents pour éviter les pertes. Rappelez-vous : ce qui coûte cher, ce n’est pas tant ce qu’on achète, mais ce qu’on jette ;
  • Achetez directement aux producteurs pour ceux qui ont la chance de vivre à la campagne. Dans certains endroits, il est possible de récolter soi-même ses fruits et légumes dans le verger ou le champ, ce qui évite de payer la main d’œuvre, et fait une activité d’extérieur utile et agréable ;
  • Découvrez les nouvelles « filières » qui se créent pour distribuer les légumes et fruits qui ne finissent jamais au supermarché car réputés invendables. Des initiatives naissent un peu partout pour permettre à ces fruits et légumes de finir dans l’assiette du consommateur plutôt que dans la poubelle. Et bien-sûr à un coût largement inférieur à ce qui se fait dans les supermarchés. C’est le cas du collectif des Gueules cassées en France ;
  • Les fruits et légumes surgelés ne sont pas forcément plus chers, ni moins bons. Au contraire, ils sont récoltés à maturité, à la haute saison, au moment où ils sont les plus abondants et les plus riches en vitamines. Congelés immédiatement et souvent à proximité du lieu de culture, ils conservent mieux leurs nutriments que les légumes « frais » qui ont été transportés en camion frigorifique et ont traîné dans des entrepôts et sur les étals.
  • Utilisez les produits frais en début de semaine, après avoir fait vos courses, et gardez les produits en conserve ou surgelés pour la fin de la semaine ;
  • Récupérez ! Utilisez les fruits abîmés dans les salades de fruits, les crumbles et les compotes, et les légumes défraîchis dans les potages, les soupes et les purées ; mon confrère Eric Müeller a donné récemment une magnifique liste des produits qu’on jette habituellement à la poubelle, mais qui peuvent parfaitement servir.[3]

Mon potager fait triste figure

Remarquez que mon conseil de consommer des légumes locaux et de saison – et de cultiver ses propres légumes – est plus facile à dire qu’à faire en ce moment.

La vague de froid polaire a neutralisé mon potager, pourtant bien organisé.

Il me restait une vaste collection de choux (choux verts, frisés, romanesco, choux rouges, chou-fleurs, choux de Bruxelles), quoique bien attaqués par les chenilles. Quelques salades frisées, poireaux et carottes, aussi. Mais tout est désormais enseveli sous une épaisse couche de neige gelée.

Avouons aussi que le chou a un énorme problème : on s’en lasse.

Nous avons mangé depuis l’automne des quantités de chou braisé, soupe au chou, salades de chou émincé, chou romanesco à la vapeur, potée et tourte au chou.

C’était fantastique les premières semaines. Ensuite, l’enthousiasme s’est calmé. Puis nous avons commencé à nous demander comment faisaient les paysans autrefois qui se nourrissaient exclusivement de chou l’hiver. Cela ne devait pas être drôle à la fin. Bien sûr, ils n’avaient pas le choix.

C’est la raison pour laquelle j’ai « osé » aussi vous parler des surgelés, conserves qui peuvent être locales et qui représentent, reconnaissons-le, un sacré progrès.

Il faut tout de même le dire, parce que c’est vrai.



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