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Le détective de votre santé !

N’avez-vous jamais eu l’impression, face à votre médecin, d’être nez à nez avec un inspecteur de police, ou face à un commissaire suspicieux, à l’affût du moindre indice ?

Car une bonne consultation, surtout la première, c’est comme une enquête de police.

Un de me vieux amis, malheureusement décédé, qui était directeur départemental de la sécurité publique, me disait toujours : « Un bon flic devrait être bon médecin et inversement ! »

Dans « l’enquête médicale », les résultats des diverses analyses et les épais dossiers médicaux que les patients ne manquent pas d’apporter servent de « pièces à conviction » !

Ces « preuves » doivent ensuite être analysées, commentées et expliquées.

Mais le poids de ces documents ne doit pas entraver le reste d’une consultation qui est avant tout un dialogue singulier entre le médecin et son patient.

Tout n’est pas dans le dossier, ce serait trop facile…

Pour mener son enquête sur la santé d’un patient, le médecin va devoir alterner interrogatoire et examen des preuves, exactement comme le feraient un Hercule Poirot ou un commissaire Maigret !

En dépit du temps consacré à la première consultation, il persistera beaucoup d’interrogations auxquelles il sera difficile de répondre immédiatement. Le médecin ne pourra résoudre d’emblée toutes les zones d’ombres de son enquête.

Je me souviens de cette patiente qui avait des douleurs abdominales, des périodes de stress ou d’énervement sans raison. Je lui ai conseillé une « coproculture fonctionnelle [1] » dans un laboratoire spécialisé. On a alors découvert des parasites (Endolimax nana [2]) dans ses selles. Des parasites proches des amibes mais qui ne provoquent pas les mêmes symptômes diarrhéiques que les amibes africaines ou asiatiques.

La patiente n’arrivait pas à comprendre comment, en menant la vie qui est la sienne dans ce quartier privilégié de l’ouest parisien, elle avait pu attraper ces parasites.

Sans cette analyse, elle aurait conservé ses problèmes. Dans le meilleur des cas on lui aurait peut être prescrit pour ses douleurs et ses spasmes un calmant plus ou moins bien toléré, dans le pire des cas, un tranquillisant.

Je repense aussi à cette jeune femme qui ne comprend pas pourquoi elle enchaîne les rhumes à répétition dès que les premiers froids de l’hiver arrivent. Pour identifier le coupable, j’ai dû là aussi passer par une enquête un peu « fouillée ». On finira par prouver que la raison de sa grande sensibilité à ces petites affections hivernales vient du fait qu’elle manque singulièrement de zinc, de vitamine D ou C. Et, surtout, du fait qu’elle ne mange jamais, ou si peu, de fruits et légumes, de poisson, de légumes secs ou de fruits de mer !

Cet autre exemple est presque un cas d’école. C’était une jeune femme blonde, assez timide, très sensible. Nos vieux maîtres homéopathes auraient parlé de « Pulsatilla [3] » ! Cette jeune femme fragile saignait tellement que le fer lui manquait : ses règles, parfois douloureuses, se prolongeaient une semaine par mois. On découvrira par la suite qu’elle manquait de progestérone que ses ovaires ont oublié de fabriquer en fin de cycle, ce qui explique aussi ses troubles des règles, mais également son risque de ménopause précoce, et parfois ses insomnies.

Comment on évolue vers la médecine anti-âge

On passe, ici, d’une « médecine de la forme » qui se conjugue au présent à une « médecine anti-âge » qui va se conjuguer au futur.

Ainsi, grâce à une prévention efficace et adaptée, on aura peut-être évité à cette jeune femme d’avoir prématurément des fibromes utérins et plus généralement des symptômes ou handicaps liés à la ménopause, comme bouffées de chaleur, prise de poids et fatigue.

Quand la thyroïde se mêle de ce qui ne la regarde pas !

Un autre patient nous confiera : « Je suis au top dans la journée, mais j’ai du mal à me réveiller le matin… Je suis anormalement frileux, et parfois je manque de répartie dans les dîners mondains. »

Que dirait Sherlock Holmes avec ces quelques indices ?

Lui, pas grand chose… Mais un médecin attentif identifierait probablement le suspect : la thyroïde.

Elle n’est pas malade bien sûr, seulement un peu « ralentie », ce que des dosages précis d’hormone thyroïdienne vont rapidement démontrer. Pourquoi cette paresse de la thyroïde ? Encore à cause de ce manque de fer ou d’iode dont l’hormone a besoin pour être fabriquée, ou bien d’un mauvais équilibre alimentaire, d’un surmenage passager, d’un problème infectieux sous-jacent ou d’une lointaine radiothérapie… ? Les protéines apportent des « acides aminés » qui sont essentiels au bon fonctionnement du cerveau et de la thyroïde. Si le régime est déficitaire, on pourra voir apparaître des troubles de l’attention chez l’enfant ou des symptômes apparentés à la dépression chez l’adulte. Bien entendu, il faudra modifier le régime et souvent augmenter l’apport en protéines. Ce ne sont pas obligatoirement des protéines animales mais des fruits secs, amandes, avocats, bananes… Parfois, le recours à des suppléments alimentaires de L-Tyrosine ou des formules en contenant ainsi que d’autres nutriments propices au bon fonctionnement thyroïdien, comme le « L-Thyrovital », sera nécessaire.

Et si les surrénales s’en mêlent, ce sera pire encore : la fatigue sera plus importante ou plus matinale. Parfois une supplémentation légère en hydrocortisone naturelle pourra améliorer la situation. Mais le mot « cortisone » fait tellement peur que même après plusieurs tentatives d’explication, on n’y arrive pas [4]. Ou il faudra mâcher toute la journée de la réglisse (ce qui ne donne pas une jolie langue !), mais cela n’est pas apprécié par tout le monde…

Il faut chercher, si l’on veut pouvoir aider

« Je ne veux pas des chercheurs mais des trouveurs », disait le général de Gaulle [5].

Mais dans tous les cas on peut aider, avec un interrogatoire minutieux qui identifiera des signes de déficiences, ou des infections chroniques méconnues, ou les raisons de ce manque de tel ou tel nutriment.

Gamma GT élevées : qui est le responsable ?

Tel autre sera surpris d’avoir des paramètres biologiques hépatiques que l’on nomme gamma GT [6] légèrement augmentés, quelle que soit son alimentation, et même dans le cas où il ne consommerait aucun alcool.

Qui est coupable ?

  • Une mauvaise alimentation avec trop de graisses animales saturées, c’est-à-dire trop de charcuterie, de viandes grasses, de laitages… ?
  • Ou alors est-ce le sucre ? Notamment les sucres « cachés » dans diverses boissons pétillantes ?
  • Est-ce plutôt lié à des problèmes de vésicule biliaire, à confirmer par un dosage sanguin de bilirubine, une échographie ?
  • Ou est-ce un problème méconnu (et souvent nié) « d’alcoolisme mondain » ?

Un bon « enquêteur » saura aussi se méfier des apparences. Car il y a des sujets qui ont héréditairement des gamma GT élevées. Pour eux, c’est donc moins le résultat de l’analyse qui compte mais bien le bon ou mauvais fonctionnement hépatique.

Pour écarter la responsabilité d’un possible « alcoolisme mondain », une seule solution : éliminer toute prise d’alcool pendant deux mois (boissons, parfums, eaux de toilette…) et refaire une nouvelle analyse après ce délai pour vérifier que le taux de gamma GT n’a pas diminué.

Dans le cadre d’une vraie consultation, un interrogatoire précis et soigneux permettra de trancher. Et parfois, malheureusement, de contrarier un peu le patient qui avouera à demi-mot que, oui, il est complice…

« Mais le vin, docteur, ce n’est pas de l’alcool ! »

À Carcassonne, on me disait souvent avec plus ou moins de bonne foi : « Mais le vin, docteur, ce n’est pas de l’alcool ! ». Ce type de formule n’est pas spécifique à cette jolie cité. Je crois l’avoir entendue avec toute la diversité d’accents régionaux que compte notre beau pays !

Voici comment une véritable enquête médicale pourrait vous sauver la vie…

Il y a encore bien d’autres questions à se poser :

-Avez-vous des douleurs chroniques ?

-Oui, j’ai de petits élancements à la hanche qui m’agacent…

-Mais alors, prenez-vous des médicaments contre ces douleurs ?

-Un peu tous les jours

-Et quoi ?

-Du paracétamol [7]

-Et à quelle dose ?

– Parfois 1 gramme, parfois 2 ou 3

-Depuis longtemps ?

-Cela fait des années, puisque mon pharmacien m’a dit que c’était totalement inoffensif !

Ce que ce pharmacien pourrait vous dire, c’est que l’intoxication par le paracétamol [8] est devenue la cause la plus fréquente d’insuffisance hépatique (et de transplantation) en France, comme dans d’autres pays occidentaux.

Or, il n’est pas difficile de s’intoxiquer : ce médicament, peu cher, est en vente libre dans toutes les pharmacies et aujourd’hui il n’existe aucun moyen de connaître votre exacte consommation si vous n’en parlez pas à votre médecin.

Bien entendu, il y a bien d’autres toxiques hépatiques que le vin et le paracétamol.

En arrêtant ou en espaçant les prises de paracétamol, on pourrait parallèlement entamer une supplémentation en vitamine C, en glutathion (« maître des antioxydants » [9]) que la prise continue de paracétamol peut altérer jusqu’à l’apparition de problèmes hépatiques graves, mais également en précurseurs de ce même glutathion comme l’acétyl S-cystéine ou le chardon Marie (Carduus marianus), que l’on trouve à la fois en pharmacie et dans des compléments alimentaires.

Bref, votre santé est une grande énigme qu’il faut résoudre !

Certains, dès la naissance, sont plus gâtés que d’autres. Ceux-là n’ont presque rien à faire pour rester en bonne santé. Bien sûr, cela ne les met pas à l’abri d’une affection grave ou précoce.

D’autres, moins chanceux, devront dès l’enfance être plus protégés et « faire attention ».

Mais, paradoxe : de ce fait, ils pourront aussi mieux se protéger contre certaines maladies ou infections.

Et puis il y a les « inquiets chroniques », ces hypocondriaques à qui le destin peut parfois donner raison quand la maladie finit pas se déclarer.

Le métier de médecin et de thérapeute consiste à essayer de démêler les éléments de l’intrigue pour proposer des solutions qui ne sont, malheureusement, pas toujours bien perçues ni bien suivies.

Aidez votre Sherlock Holmes à identifier le coupable !

Sachez raconter en peu de mots à la fois votre vie et votre environnement personnel, et n’oubliez pas les maladies ou problèmes familiaux récurrents.

Au besoin, préparez un document le plus concis possible que vous remettrez lors de votre première consultation :

– Dans quelles conditions ai-je grandi : à la ville, à la campagne ? Qu’y avait-il comme environnement, hygiène et animaux autour de moi ?

La cour de la ferme ou la vie avec certains animaux de compagnie peuvent être à l’origine de maladies infectieuses découvertes tardivement.

– Ne trichez pas sur votre consommation présente ou ancienne de tabac, de drogues, de sucre, de médicaments…

– Expliquez aussi dans quelle ambiance vous avez grandi : dans l’amour, le rejet, la jalousie… ?

– Même si cela n’est pas facile à dire, si vous avez été la proie de sévices et agressions sexuelles, n’hésitez pas à en parler.

– Sachez faire une description simple et synthétique de vos habitudes alimentaires et culinaires, de votre environnement familial et professionnel.

Ne négligez aucune piste, même si elles paraissent insignifiantes

Qu’ils soient physiques ou psychologiques, les microtraumatismes sont plus nombreux qu’on ne le pense. Ces « coups » expliquent le succès parfois « miraculeux » d’une ou plusieurs hautes dilutions [10] d’arnica que relatent des homéopathes.

De même, des douleurs abdominales, ballonnements, gaz et des selles chroniquement molles ou de couleur anormale peuvent trahir un déséquilibre de la flore intestinale, une infection chronique à champignons (candida albicans), à parasites ou à germes microbiens.

N’ayez crainte de mentionner ces « petites fatigues » et « coups de pompe » du matin, du midi, du soir à votre médecin.

N’oubliez pas ces troubles du sommeil, dont les grincements de dents, les cauchemars et surtout les ronflements qui, avec les apnées du sommeil [11], peuvent conduire à l’apparition de troubles de l’humeur mais, plus grave, de troubles cardiovasculaires et d’hypertension artérielle.

Ne masquez pas vos anxiétés, énervements, colères trop fréquentes sans motivations ni réelle raison.

Ne cachez pas vos « petits boutons » qui ne guérissent pas : si vous les négligez trop longtemps, certains peuvent devenir des cancers, comme les mélanomes qui, parfaitement curables au début, peuvent devenir graves par la suite.

Ne négligez pas ces toux chroniques, douleurs de la gorge ou ganglions dans le cou, surtout si vous fumez ou avez fumé.

Les indigestions chroniques peuvent trahir des allergies ou intolérances alimentaires que des tests simples [12] permettent d’identifier. En évitant certaines gourmandises et en apprenant à lire les étiquettes des produits alimentaires, vous pourrez les éviter.

Si votre peau, vos ongles ou vos cheveux changent rapidement d’aspect, n’hésitez pas à en parler. Ce changement peut annoncer un déficit nutritionnel (comme le zinc ou le fer) mais également un bouleversement hormonal.

Ces simples gestes peuvent vous sauver la santé et parfois la vie

L’autopalpation des seins devrait être la règle, au moins une fois par mois.

Si votre cou grossit, pensez à en parler à votre médecin et à lui demander de pratiquer une palpation, voire de demander une échographie de la thyroïde.

L’examen du corps après la douche permet d’identifier une mauvaise piqûre, ou de trouver une tique accrochée à votre peau après une balade en campagne et d’éviter de risquer une infection chronique comme la maladie de Lyme.

Interrogez-vous sur certaines modifications de vos réactions, comme l’augmentation des mictions nocturnes. Elles ne trahissent pas forcément une prostate vieillissante mais peuvent également annoncer un début de diabète. Préoccupez-vous aussi de l’apparition d’une brutale frilosité ou au contraire de bouffées de chaleur.

De même si vos règles changent brutalement d’aspect, de durée, de fréquence ou deviennent douloureuses, n’hésitez pas à en parler.

Ne masquez pas le premier inconfort, quel qu’il soit, par une autoprescription, même si elle est conseillée par un pharmacien de bonne volonté.

Tout est question d’équilibre dans le questionnement : là est la question !

La santé doit trouver un point d’équilibre entre :

  • Le trop ou le trop peu d’interrogations
  • La paranoïa et la négligence
  • Le conscient et l’inconscient

Comme toujours, l’équilibre est au centre. Et pour bien placer le curseur au centre, le sien ou « celui de son coussin » comme disent les bouddhistes, il ne faut pas avoir peur de se confier dans ses manques ou ses excès, présents ou passés, ne pas avoir peur de se renseigner sur les thérapeutes que vous rencontrez et surtout d’être « transparent » avec eux.

Ne pas avoir peur d’avoir confiance, ni avoir peur de s’aimer sans tomber dans le narcissisme stérile et épuisant pour l’interlocuteur.

Ainsi vous trouverez plus facilement les chemins de la santé, ou du moins vous aiderez votre thérapeute à vous les proposer.

À très vite,

Docteur Dominique Rueff



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