Un déficit de vitamine K dans votre organisme provoque un regrettable phénomène : le calcium quitte vos os et s’installe dans vos artères.
Tandis que vos os deviennent de plus en plus fragiles du fait d’une déminéralisation osseuse (ostéoporose), vos artères, elles, deviennent rigides sous l’effet de la calcification. Vous vous transformez en massif de corail ambulant. Votre risque cardiaque et votre risque de fracture (au col du fémur, à la hanche et au poignet) augmentent dramatiquement.
Plusieurs études ont d’ailleurs montré que les femmes souffrant d’ostéoporose après la ménopause ont aussi de plus grands risques de souffrir d’athérosclérose [1]. Ce n’est pas un hasard.
À la ménopause, les hormones féminines régulent les cellules travaillant à l’entretien des os. Au moment de la ménopause, la baisse du niveau d’hormones entraîne une désorganisation de ce travail et une fragilisation des os. Le calcium fuit des os et se dépose dans les artères.
Maximiser vos apports de vitamine K2
Pour empêcher la fuite du calcium dans vos artères, il est nécessaire de maximiser vos apports en vitamine K. Vous en trouvez en grande quantité dans les épinards et tous les légumes de la famille des choux, mais il s’agit d’une forme bien particulière de vitamine K : la vitamine K1. Celle-ci est très rapidement utilisée puis éliminée de notre organisme, tant et si bien que ses bénéfices sur la santé mettent des années ou des dizaines d’années à se faire sentir ; bien trop long pour quiconque souhaite retrouver rapidement des os et des artères en bonne santé.
Il existe aussi une deuxième forme de vitamine K, la vitamine K2, qui est active beaucoup plus fortement et beaucoup plus longtemps dans notre organisme, en particulier sous une forme particulière appelée « MK-7 ». Le problème est que cette vitamine est plutôt rare, voire très rare dans l’alimentation moderne. On en trouve uniquement dans le natto, une pâte de haricots de soja fermentée, couramment consommée au Japon mais presque introuvable en Europe.
Les Japonais de certaines régions, qui mangent du natto plusieurs fois par semaine, ont des niveaux sanguins de MK-7 bien plus élevés que les autres et également beaucoup moins d’ostéoporose et de fractures osseuses.
Il existe aussi la vitamine K2 MK-4. Moins efficace que la MK-7, elle est aussi beaucoup plus courante : on en trouve en quantité notable dans les œufs (entiers), les foies d’animaux et de poisson. Une étude japonaise de deux ans montre ainsi que la vitamine K2 MK-4 a diminué l’incidence des fractures de la colonne vertébrale de 52 % chez 120 patientes souffrant d’ostéoporose par rapport à des sujets n’ayant pas reçu de supplémentation [2].
Dans les pays occidentaux, de nombreuses personnes mangent peu ou jamais de ces produits et cela pourrait expliquer l’extrême fréquence, actuellement, des problèmes cardiaques et de la fragilité osseuse chez les personnes âgées.
Notre propre côlon (gros intestin) peut aussi produire lui-même de la vitamine K2, mais encore faut-il que sa flore intestinale soit saine et abondante. La solution la plus efficace peut alors être de prendre de la vitamine K2 sous forme de complément alimentaire. Des études cliniques ont été faites à ce sujet.
10 fois moins de fractures avec la vitamine K2 qu’avec un médicament pour les os
Une étude a comparé les effets d’un complément de vitamine K2 sur l’incidence des fractures de la colonne vertébrale de femmes ménopausées, par rapport à ceux de l’étidronate, un médicament censé produire le même effet.
Les femmes ayant pris 45 mg de vitamine K2 avaient un taux de fractures de 0,8 % contre 8,7 % pour celles ayant pris le médicament, soit dix fois moins [3].
Dans le groupe sous placebo, le taux était de 21 %.
La vitamine K2 prévient les maladies coronariennes
Le lien entre la vitamine K2 et les maladies cardiaques a été établi dans une vaste étude hollandaise en double-aveugle contrôlée contre placebo, qui a porté sur 4800 sujets suivis pendant sept ans.
Cette étude a révélé que les sujets ingérant les quantités de vitamine K2 les plus importantes dans leur alimentation avaient un risque 57 % moins important de mourir de maladie cardiaque que ceux qui en consommaient moins.
Une consommation plus importante de vitamine K2 correspondait également à moins de dépôts de calcium dans l’aorte (une mesure indirecte de l’athérosclérose), alors qu’une consommation moindre montrait une calcification modérée à sévère [4].
Un effet anticancéreux
Notons enfin que dans une petite étude japonaise portant sur 40 femmes ayant une cirrhose du foie, il a été constaté une nette différence de l’incidence de cancer entre les femmes prenant ou non de la vitamine K2 : seulement 2 sur 21 ont développé un cancer dans le groupe supplémenté, contre 9 sur 19 dans celui sous placebo [5].
Peut-être est-ce anecdotique, mais je trouve personnellement intéressant de savoir que, en plus de réduire le risque cardiaque et d’augmenter la solidité de mes os, mon complément alimentaire de vitamine K2 pourrait peut-être aussi réduire mon risque de cancer.
La vitamine D3 renforce l’action de la vitamine K2
Prendre de la vitamine D3 en même temps que la vitamine K2 permet de renforcer considérablement ses effets sur la solidité des os.
Dans une étude, 172 femmes souffrant d’os fragiles (ostéoporose) ont reçu de façon aléatoire de la vitamine K2, de la vitamine D3, l’association des deux ou un placebo quotidiennement pendant deux ans. Leur densité minérale osseuse a été mesurée au début de l’étude puis tous les six mois. L’association des deux vitamines a nettement plus augmenté la densité minérale osseuse que la vitamine K2 seule [6].
La vitamine K2 se présente sous la forme MK-7 qui, nous l’avons dit plus haut, est la fraction la plus active et biodisponible de la vitamine K2.
Ce complément intéresse particulièrement les femmes qui ont passé la ménopause, ainsi que toutes les personnes qui souhaitent que leur calcium se fixe sur leurs os, pas dans leurs artères.
À votre santé !
Jean-Marc Dupuis
from Santé Nature Innovation http://ift.tt/1mqUshe
0 commentaires :
Enregistrer un commentaire