Comment la pollution crée 3,2 millions de diabètiques par an
La revue médicale The Lancet Planetary Health a publié le 29 juin 2018 une étude qui montre un lien étroit entre le diabète de type 2 et la pollution atmosphérique.
Selon les chercheurs, 3,2 millions de nouveaux cas de diabète apparaissent chaque année à cause des particules fines dans l’air : poussières, fumées, gouttelettes en suspension, toxiques, très présentes dans les villes.
C’est une très mauvaise nouvelle car le diabète est une maladie terrible : elle est la première cause d’amputation et de cécité (rend aveugle) dans nos pays.
Les habitants des pays riches sont les moins concernés
Les habitants des pays industrialisés sont les moins concernés par ce problème.
Les Français, les Belges, les Suisses, les Finlandais, les Islandais, respirent de l’air moins pollué que les autres et souffrent donc moins des maladies associées.
Ce sont les habitants de la Guyane (Amazonie), de la Papouasie-Nouvelle-Guinée (en Océanie), de l’Afghanistan, et des pays pauvres, qui sont les plus touchés.
En effet, dans ces pays qu’on imagine volontiers sauvages et protégés de la pollution industrielle, l’environnement est en réalité profondément dégradé. La pauvreté empêche tout investissement dans les technologies propres.
L’écologie marche et permet de vrais progrès
L’écologie, en effet, coûte cher. Elle n’est possible qu’une fois atteint un niveau élevé de richesse.
Dans les villes comme Londres ou Paris, l’atmosphère était irrespirable en 1900 à cause des poêles à charbon et des usines qui rejetaient des fumées toxiques. Les choses ont fortement empiré quand sont apparues les voitures qui produisaient d’épaisses fumées noires.
Dans les années 80, je me souviens de la façade de la cathédrale Notre-Dame de Paris qui était complètement noircie ; le Colisée à Rome était noir de crasse lui aussi…
Près de chez moi, dans le Nord de la France, les canaux dégageaient une odeur pestilentielle car les usines des environs s’en servaient pour jeter leurs produits chimiques usés.
Mais comme nous étions des pays prospères, bien organisés, il a suffi d’une prise de conscience, dans les années 60-70, pour commencer à attaquer sérieusement ces problèmes.
En trois décennies seulement, nous avons créé des système complexes d’épuration des eaux, tri des déchets, et normes environnementales sur l’industrie et la consommation, qui ont permis des progrès énormes.
Les particules primaires émises par les véhicules diesel ont diminué de 70 % à Paris entre 2000 et 2012. Et le phénomène s’est accéléré récemment. En une seule année, de 2015 à 2016, le nombre de Parisiens exposés à un dépassement de la valeur cible annuelle en particules fines (PM2.5) a encore baissé de 70 % ! [1]
On parle de se baigner à nouveau dans la Seine [2]. La promesse avait pourtant fait rire toute la France en 1988 quand Jacques Chirac avait promis qu’il ferait de la Seine un « fleuve propre ». Le mérou, disparu depuis 30 ans en Méditerranée, est revenu au large de Marseille, grâce à de gros efforts sur le traitement des eaux usées [3]. Le thon rouge, autrefois menacé, s’est aujourd’hui multiplié au point que certains l’accusent d’être devenu une nuisance et de « vider la Méditerranée de ses poissons bleus » [4]. Il y en a deux fois plus qu’en 1970, trente ans avant la catastrophe de la surpêche (600 000 tonnes contre 300 000 tonnes à l’époque).
Bien sûr, les défis environnementaux qui nous attendent restent nombreux et redoutables.
Si les cours d’eau et l’air des villes dans nos pays sont moins sales qu’autrefois, nous n’en faisons pas encore assez dans d’autres domaines comme l’agriculture ou les océans.
Mais je suis optimiste sur ces sujets. On a raison de déplorer la raréfaction des oiseaux mais ceux-ci se multiplieront certainement à nouveau dès qu’on arrêtera d’exterminer les insectes (leur nourriture !) avec des pesticides dangereux.
Il faut un peu de temps pour réagir
L’écologie est un problème compliqué qu’on ne règle pas d’une loi, un règlement, un coup de baguette magique.
Il faut se souvenir que l’humanité a fonctionné pendant des centaines de milliers d’années en partant du principe que les ressources naturelles étaient illimitées.
Ça ne fait que 50 ans (depuis la fin des années 60) que nous avons réalisé qu’il fallait faire attention. A l’échelle des temps, la prise de conscience, et les actions, ont malgré tout été rapides, même si on souhaiterait toujours que les choses aillent encore plus vite.
Des scientifiques auraient même créé par accident tout récemment une enzyme capable de manger les bouteilles en plastique, et ainsi potentiellement de résoudre la crise mondiale de pollution par le plastique. Ces enzymes seraient faciles et bon marché à produire, totalement biodégradables et sans aucun danger pour l’environnement [5]. Quelle plus merveilleuse nouvelle à entendre que celle-ci ??
Et tandis que l’on déplore la disparition de nombreuses espèces animales, des scientifiques envisagent de ressusciter l’espèce de rhinocéros blanc récemment disparue grâce à des technologies digne de Jurassic Park [6]. D’autres encore envisagent d’envoyer des navettes spatiales sur les astéroïdes qui passent à proximité de la Terre pour y récupérer tous les minerais qu’on ne trouve plus assez ici-bas [7].
Cela semble incroyable ? Mais ça ne l’est pas du tout. Nous envoyons déjà des navettes sur Mars. Or, rien qu’entre Mars et Jupiter se trouvent des astéroïdes atteignables dans l’état actuel des connaissances techniques, qui contiennent des quantités fabuleuses de minerais précieux. Une récente estimation des spécialistes chiffre cette fortune à 100 milliards de dollars pour chaque individu vivant sur Terre ! À tel point que le problème qui se pose aujourd’hui est de savoir qui, légalement, pourra revendiquer des droits de propriété dessus, pour éviter que n’éclate une sorte de « guerre des étoiles » !! [8]
Vous rendez-vous compte où nous en sommes, déjà ??
Mais revenons sur Terre pour l’instant. Je ne dis pas que tout va bien, au contraire : les défis qui nous attendent sont innombrables. Mais nous devons nous méfier de nos imaginations, parfois trop restrictives et pessimistes, car ces exemples prouvent à quelle vitesse la réalité peut parfois dépasser la science-fiction.
L’Homme n’est pas un « simple » prédateur comme le lion, le loup ou la baleine qui, théoriquement en tout cas, seraient capables de se reproduire au point de manger toutes les proies à leur disposition… puis de mourir de faim brutalement, faute de solution de rechange.
Nous avons un esprit, une intelligence, une capacité à nous projeter dans l’avenir qui nous permettent d’imaginer le futur, mais aussi de modifier le futur en mettant en œuvre nos projets, et ainsi éviter bien des ennuis.
Rien ne dit qu’à force de travail, d’inventivité, de bon sens, nous n’arriverons pas à arrêter les massacres de l’environnement commis par des individus ou des pays sans foi ni loi, et sans préoccupation pour leur propre descendance.
L’important est de lutter contre le pessimisme, le nihilisme (doctrine selon laquelle rien n’a de valeur, pas même la vie humaine, et que donc tout est permis), qui coupent l’énergie et la créativité des Hommes. Si nous y parvenons, nous pouvons espérer que les choses finissent par aller mieux, que nous parvenions à nettoyer l’environnement, les océans, et rendre la place qui leur revient à toutes les espèces animales et végétales.
À votre santé !
Jean-Marc Dupuis
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