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Plus dangereux que le tabac, l’alcool et l’obésité

La solitude est plus dangereuse pour la santé que le tabac, l’alcool et l’obésité.

Elle augmente le risque de décès prématuré de 50 % !!

Il n’existe donc rien de pire pour l’homme que d’être seul.

Ou, pour voir les choses autrement, si vous vivez dans une famille heureuse et nombreuse, entouré de beaucoup d’amis fidèles, vous pouvez vous permettre de manger plus que de raison !

Constamment mise en cause dans les campagnes d’information sur la santé, l’obésité est pourtant moins dangereuse que la solitude et l’isolement. Qui le dit aux enfants ??

« L’isolation sociale, l’éclatement des familles, la mobilité géographique et l’anonymat du voisinage détériorent l’état de santé physique et émotionnel des adultes comme des enfants ».

« Il existe des preuves solides que les personnes célibataires ou divorcées ont plus de risque de souffrir de maladies que les personnes du même âge. Ces personnes sont également plus touchées par de nombreuses maladies comme les maladies dégénératives, les maladies coronariennes, les maladies mentales, ainsi que d’être victimes d’accidents, d’alcoolisme, de suicide… », avaient déjà constaté les chercheurs il y a 40 ans ! [1]

Devant ce tableau accablant, on se dit qu’il faut agir d’urgence.

Car la situation a largement empiré depuis. La France a connu récemment une explosion du nombre de personnes seules : 28 % des Français se sentent « exclus, abandonnés ou inutiles », soit presque une personne sur trois.

5 millions de personnes ne parlent jamais à un être humain, que ce soit un voisin, un commerçant, un ami ou un membre de la famille ! [2]

Le meilleur investissement de votre temps

Bien sûr, il n’est pas facile ni souvent possible de reconstituer rapidement une famille ou de se faire des amis quand on est isolé. Cela demande du temps, et surtout qu’on y consacre du temps et de l’énergie.

C’est comme en amour : il faut « cultiver » la relation. Les personnes qui travaillent trop et n’ont plus de temps à consacrer à leurs amours, leur conjoint ou leurs amis font une grave erreur.

On s’en mord les doigts tôt ou tard, par exemple lors d’une hospitalisation.

Si vous avez des proches pour vous accompagner, vous rendre visite, vous apporter des objets personnels, faire les démarches administratives, relancer les médecins et le personnel soignant, vous rappeler de prendre vos traitements, vous motiver pour suivre le régime et faire les exercices qui vous sont prescrits, vous avez beaucoup plus de chance de guérir, plus vite !

Être entouré est donc un atout capital pour la santé, plus important que les médicaments.

Les 5 canaux de l’intégration sociale

Comment éviter de se retrouver seul ? La solution commence par prendre conscience qu’il n’y a pas 36 moyens de connaître des gens.

En fait, il n’y a que cinq canaux possibles pour être intégré socialement :

  • Par la famille
  • Par les amis
  • Par le travail
  • Par les loisirs/activités sociales
  • Par le quartier (voisins, commerçants…)

Par conséquent, vous réduisez un maximum votre risque d’être seul un jour si :

  • vous vivez dans une famille, et non seul,
  • vous avez des amis et des occasions régulières de les voir (invitations, vacances communes, activités communes régulières)
  • vous travaillez dans une entreprise où vous êtes en contact avec des collègues, des clients et des fournisseurs ;
  • vous avez des loisirs et des activités sociales (club de sport, paroisse, association…)
  • et que vous connaissez vos voisins, les gens de votre quartier, notamment les commerçants.

Si vous entretenez ces 5 canaux, vous vous sentirez bien entouré. Vous serez en meilleure santé, et aussi plus heureux : les amitiés et contacts humains sont le principal facteur de bonheur dans la vie.

Si un seul canal vous manque, par exemple vous ne connaissez aucun de vos voisins, ou vous n’avez pas de famille, ou pas d’ami, il y a des chances que, déjà, vous commenciez à vous sentir un peu seul.

S’il vous manque plusieurs de ces canaux, alors il est vraiment important d’agir.

Préparer sa retraite : le réseau social plus important que l’argent

Tant qu’on travaille toute la journée en entreprise, on voit des gens, on est invité à des réunions, on est sollicité…

C’est un soulagement le soir, ou le week-end, de se retrouver au calme chez soi.

Mais il faut avoir conscience que, le jour où la retraite arrive, ce flux va brutalement s’interrompre.

Plus de rendez-vous dans l’agenda. Plus de réunion d’équipes. Plus de collègues le matin autour de la machine à café… Soudain, on se sent comme le voyageur resté sur le quai tandis que le train continue son voyage et disparaît à l’horizon.

Avant, bien avant la retraite, souciez-vous de cultiver votre réseau social hors de votre travail. Pensez à ce que vous feriez, qui vous pourriez voir et fréquenter toute la semaine en dehors de vos collègues.

Préparer sa retraite ne consiste pas uniquement à mettre de l’argent de côté ; il faut aussi se constituer le « capital social », les amitiés et relations, qui nous éviteront de nous retrouver seul, ou en tête à tête permanent avec notre conjoint, le jour où nous n’irons plus au travail.

Faire l’effort d’inviter, et d’accepter les invitations

Il est important d’inviter des gens chez soi régulièrement, et de les recevoir convenablement. Un voisin pour un café, un couple d’ami pour un dîner, une famille de cousins pour un week-end… Au moins une fois par semaine.

Cela demande d’avoir prévu chez soi de quoi recevoir un minimum. Quelques boissons, olives, saucisson de qualité, ou autres délicatesses régionales. Une chambre d’ami ou au moins un canapé-lit dans le salon.

Il faut aussi se réserver le temps de passer quelques jours en vacances avec d’autres personnes, et pour cela organiser des activités intéressantes et attractives.

Réciproquement, éviter de refuser les sollicitations. Lorsqu’une connaissance vous invite pour mieux faire connaissance, on peut refuser une fois, deux fois, par manque de disponibilité. Mais attention car cela risque de décourager les bonnes intentions.

Plutôt que de répondre « Je suis désolé mais je ne suis pas libre, voyons-nous une autre fois », répondre, « Je suis désolé mais je ne suis pas libre ce jour-là. Par contre, je suis libre à telle et telle date, cela vous convient-il ? ».

Il faut éviter de se vexer trop facilement, c’est le grand écueil des relations sociales. Un de mes bons amis, qui est toujours lui-même très entouré, m’a un jour confié que son « secret » : « inviter, inviter, sans jamais se décourager, sans se vexer si beaucoup (une majorité) refusent ou ne se donnent même pas la peine de répondre ».

« La plupart des gens ne viendront pas. Mais certains viendront. Et même ceux qui sont toujours occupés, qui ont toujours quelque chose de plus intéressant à faire (que de répondre à mes invitations), finiront par accepter de temps en temps. Ce sera une fois sur vingt ou une fois sur trente, mais ce sera déjà mieux que de ne pas se voir du tout ! »

En vacances, envoyer une carte postale à toutes les personnes qui nous sont chères, ainsi qu’une carte pour Noël ou le Nouvel An. Cela est particulièrement important si on n’a pas eu l’occasion de voir la personne physiquement pendant l’année. Cela rendra les retrouvailles plus faciles, car on aura gardé le contact entre temps.

Conserver des relations sociales est en fait tout un mode de vie. Certaines personnes sont meilleures à cela que d’autre. Elles le font plus naturellement.

Mais tous, nous pouvons nous obliger à faire un peu plus dans ce domaine, et on ne le regrette jamais.

A votre santé !

 

Sources : 

[1] Animal Companions and One-Year Survival of Patients After Discharge From a Coronary Care Unit

[2] Enquête du Credoc pour la Fondation de France, 5 décembre 2016.

 

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