L’Europe entière est en armes : on a trouvé des traces d’un produit chimique toxique, le fipronil, dans des œufs vendus dans le commerce ! [1]
Le fibronil est un produit utilisé contre le pou rouge.
Les gens sont scandalisés : « Quoi, on achète des œufs au supermarché, et on apprend qu’ils contiennent du poison ! Mais où sont les Autorités ? Les Inspecteurs ? Que fait la Police ??? Qui nous protège ? »
Le pou rouge, omniprésent dans les poulaillers
Pourtant, une des premières choses que vous apprenez quand vous élevez des poules, c’est qu’elles sont presque toujours accompagnées d’un sale petit parasite : le pou rouge, y compris dans les poulaillers familiaux.
« Y a pas de poulailler sans pou rouge », me grommelait l’éleveur qui m’a apporté mes poules, en me tendant un petit flacon portant une tête de mort… (le produit anti-pous).
Et ça n’a pas manqué.
Mes poules vivent aussi près qu’on puisse le rêver de la vie naturelle. Pourtant, début juillet, elles ont été attaquées elles-aussi par le pou rouge (et nous n’en sommes pas encore sortis).
C’est une horreur. C’est un acarien qui les infeste sous leur plumage et pénètre sous leur peau. La poule tente se gratter, se picorer, rien n’y fait. Elle finit par s’asseoir et souffrir en silence, tandis que les pous lui sucent le sang. Sur mes six poules, deux sont ainsi mortes les 18 et 20 juillet.
Mais le décès des poules n’est pas la fin du problème.
Ce n’est pas la peine d’en racheter car le pou infeste le poulailler lui-même. Il est dans les interstices, colonise le toit, les poutres, le plancher, et attend que de nouvelles poules arrivent !
Nous avons tout passé au Kärcher, sans succès.
Nous avons sorti le chalumeau, en vain.
Un voisin qui a l’expérience m’a recommandé de tout asperger de pétrole.
Devant mon air affolé, il m’a regardé d’un tristement et a lâché : « Y a pu qu’a tout brûler, alors ! »
Car voilà la vérité, cher lecteur : vous pouvez éviter les insecticides toxiques comme le fibronil dans le poulailler. Mais il faut être prêt à la seule solution « bio » efficace :
La purification par le feu !!
Stop aux fantasmes
Les citadins, les idéalistes, les rêveurs, voudraient manger bio sans se donner de mal. Ils trouveraient normal de pouvoir garer leur voiture devant n’importe quel supermarché et mettre la main sur de la nourriture saine, sans produits chimiques, amoureusement cultivée à la main par un agriculteur philanthrope.
Ils fantasment !
Si je devais vendre un seul de mes œufs, une seule de mes courgettes, il faudrait que j’en demande des dizaines d’euros pour tout le mal, les angoisses, le travail que cela m’a demandé.
Quand vous produisez vos propres œufs, vos fruits, vos légumes, comme c’est mon cas, vous savez que votre production est constamment attaquée par des parasites, des champignons, des maladies.
Le moindre légume que vous mangez est arraché de haute lutte.
Bien sûr, il faut travailler dur, retourner la terre, fumer, désherber, planter, tailler, arroser, renoncer à partir en vacances.
Mais ce n’est encore rien !
Il faut en outre accepter avec le sourire de voir une partie, souvent importante, de votre production détruite par le mildiou, l’oïdium, la chlorose, le charançon, le hanneton, les limaces, les acariens, les cochenilles, la mouche du fruit et cent autres que j’oublie.
L’issue de ma bataille contre le pou rouge
Après trois semaines où le combat a fait rage, le pou rouge infeste toujours mon poulailler.
Je ne me suis pas encore résolu à le brûler. Mes poules dorment donc dehors protégées néanmoins d’un épais grillage contre les fouines, le renard et les rapaces qui les contemplent avec des yeux de Chimène.
Sans doute finirai-je par gagner cette bataille. Mais je ne gagnerai jamais la guerre contre tous les animaux et organismes qui, eux aussi, revendiquent une part de ce que produit la terre.
L’homme ne doit pas se croire seul sur cette planète. Et il n’y a pas que l’ours blanc, le tigre du Bengale, l’éléphant d’Afrique et l’Orang-outang qui réclament qu’on les laisse vivre.
Il y a aussi la masse des petits animaux, des puces, des bactéries, qui n’ont la sympathie de personne et ne reçoivent jamais le secours du WWF. Le pou rouge en fait partie.
Le pou rouge dérange. On voudrait le voir disparaître spontanément, mais sans produits chimiques qui restent dans les œufs vendus dans le commerce.
Très bien.
Mais je peux vous dire que ça n’arrivera jamais. Pas tant que chacun prétendra manger tous les jours des œufs, y compris des œufs prétendument biologiques, mais dont il n’a jamais rencontré la poule qui les a pondus.
Car les industriels des œufs n’ont pas le choix : pour eux aussi, c’est soit incendier leurs bâtiments, soit utiliser du fipronil, ou un autre poison équivalent.
Croyez-moi, ils ont fait leur choix. Le scandale du fibronil va passer. On va oublier. Et ça recommencera.
A votre santé !
JM Dupuis
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