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« Les Anglais sont nos ennemis héréditaires », disait mon institutrice de CM2, madame Clément.

De mon côté, je n’avais rien contre les Anglais, d’autant plus qu’une branche de ma famille était anglaise.

Nous avions l’habitude à la maison de boire du thé, de manger de la marmelade d’orange, du « Marmite » [1], du Christmas Pudding [2] à Noël, et d’aller parfois en voyage dans le Kent et au pays de Galles. Je m’émerveillais des jardins fleuris, des drôles de voitures roulant à gauche, des maisons en brique, des pubs où l’on jouait aux fléchettes dans une atmosphère de grosses moquettes à fleurs, lampes à pompons, « pintes » d’une bière noire affreusement amère…

Bref, j’aimais l’Angleterre et je suis affligé de voir ce que ses habitants sont devenus.

Selon une grande étude qui vient d’être publiée par « Public Health England », l’agence chargée de la santé publique, et l’université d’Oxford, 80 % des Anglais d’âge moyen (40-60 ans) sont « en surpoids, inactifs ou alcooliques ».

En cause, le poids des soucis liés aux enfants, à leurs parents âgés ou à leur travail.

Ils sont 83 % à avoir de mauvaises habitudes de vie. Cela concerne 77 % des hommes et 63 % des femmes qui sont en surpoids, et un tiers de cette population est classée comme obèse !

« Ces gens d’âge moyen sont tellement absorbés par leurs soucis quotidiens que prendre soin de leur santé est devenue la dernière de leurs priorités », explique le professeur Kevin Fenton, directeur de l’étude.

Beaucoup sont en manque de sommeil et ont tendance à compenser par la nourriture et par l’alcool.

Le nombre de personnes obèses entre 40 et 60 ans a augmenté de 50 % par rapport à 1996. Le travail de bureau, immobile derrière un ordinateur, s’est imposé à la plus grande partie de la population.

C’est une catastrophe pour le pays. Il faut absolument qu’ils se réveillent. Quant aux autres peuples européens, ils ne doivent surtout pas suivre leur exemple. Mais, malheureusement, nous sommes, nous aussi, sur la mauvaise pente, question obésité.

Les Français sur la très mauvaise pente

Certes, les Anglais, mal influencés sans doute par les Américains, représentent la population la plus obèse d’Europe.

Mais dans tous les pays, le nombre de personnes en surpoids a beaucoup augmenté.

Selon une étude publiée le mardi 25 octobre 2016 dans le Bulletin épidémiologique hebdomadaire, un Français sur deux est « trop gras, trop gros [3] ».

Ce nombre a été multiplié par huit par rapport à 1980, où seuls 6,1 % des Français étaient en excès de poids. Il a encore progressé de 76 % entre 1997 et 2012, soit plus vite encore qu’en Angleterre !

Nous allons à la catastrophe, nous aussi, si nous ne réagissons pas. Déjà s’annonce une épidémie épouvantable de diabète, hypertension, arthrose (car le surpoids abîme les articulations), maladies cardio-vasculaires.

Les changements qu’on oublie

Qui se souvient qu’avant la Première Guerre mondiale, la durée hebdomadaire du travail était en moyenne de 54 heures ? La plupart des gens travaillaient à l’extérieur, circulaient à pied ou à cheval, accomplissaient des travaux de force sans l’aide d’aucune machine.

Abattre un arbre n’est pas facile aujourd’hui, mais c’était tout autre chose lorsqu’il fallait y aller à la hache et à la scie manuelle, débiter les troncs sur place, les charger à la main dans une charrette, puis aider le cheval à tirer ce lourd fardeau sur des chemins boueux et pleins d’ornières.

Les maisons n’avaient pas le chauffage central et il fallait fendre les bûches pour alimenter la cheminée, ou porter des seaux de charbon pour approvisionner le poêle. L’absence d’eau courante obligeait à aller tirer de l’eau au puits, ce qui n’était pas facile !

Je pourrais continuer ainsi et noircir des pages et des pages, mais vous avez compris l’idée : le progrès technique et la baisse du temps de travail sont des bienfaits formidables pour l’humanité, mais qui ont malgré tout un inconvénient dont il faut avoir conscience.

La plupart d’entre nous ne sommes plus forcés de bouger et nous devons donc faire leffort conscient de trouver des occasions pour compenser cet état de fait.

Si nous profitons uniquement du progrès technique pour éviter toutes les tâches physiques pénibles et en faire de moins en moins sans remplacer ces efforts par quoi que ce soit d’autre, alors de graves problèmes métaboliques se produisent : surpoids, obésité, diabète, maladies cardio-vasculaires, arthrose et, très probablement, impuissance (chez les hommes), angoisse et dépression.

Réduire ses apports caloriques

Pour toutes ces raisons, il faut manger aujourdhui moins quautrefois. Nous n’avons plus besoin d’absorber autant de calories, car nous en brûlons beaucoup moins.

Les lecteurs de Santé Nature Innovation connaissent mes conseils pour manger moins.

Mais, s’il est bon de manger moins de gras, moins de sucre, il ne faut pas oublier que moins manger signifie aussi moins de vitamines, de minéraux, d’acides gras et d’acides aminés essentiels.

Cela peut devenir problématique, surtout dans le cadre de l’alimentation moderne fortement appauvrie (je pense en particulier aux oméga-3, à l’acétylcholine, à certaines vitamines – en particulier, les vitamines B et E –, au zinc, au bore et au lithium).

Ne faites pas nimporte quoi en vous engageant dans un régime. Vous pourriez vous retrouver ainsi à perdre vos cheveux, constater que votre acuité visuelle baisse, que votre mémoire se dégrade. Vous risqueriez aussi d’augmenter votre risque de maladie, en particulier de maladies cardio-vasculaires ou dégénératives liées à des déficits nutritionnels, ainsi que des problèmes émotionnels.

À votre santé !

Jean-Marc Dupuis



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