Chère lectrice, cher lecteur,
Je n’avais plus vu Agathe depuis 20 ans.
Nous nous étions rencontrés dans notre jeunesse, à Berlin. Elle m’a recontacté parce qu’elle était devenue fan de Santé Nature Innovation, depuis plusieurs années.
« Es-tu disponible pour un café ? », m’a-t-elle écrit par email, « j’ai plein de choses à te demander ».
Quelques semaines plus tard, nous étions attablés au soleil sur une terrasse.
Agathe semblait nerveuse. C’est comme si elle était un peu intimidée, et même mal-à-l’aise avec moi. Avais-je tant changé que ça ? Je fis de mon mieux pour la rassurer. J’étais bien le même que celui qui « balisait » à ses côtés avant les oraux, et prenait avec elle ses plateaux-repas à la cantine universitaire.
J’essayais de prendre quelques nouvelles de sa famille, mais elle avait clairement autre chose en tête. En fait, elle était en train de réfléchir à abandonner son travail pour commencer une formation de thérapeute, en naturopathie. Et elle voulait mon avis.
« Hm… je ne sais pas. Es-tu sûre que ce n’est pas trop risqué ? » (La formation coûte 3000 euros). « Ton salaire ne va-t-il pas manquer à votre foyer, dans un premier temps ? »
« Mais c’est ce que j’ai toujours rêvé de faire ! », me répond-elle. « On ne vit qu’une fois, et si je ne le fais pas maintenant, je ne le ferai jamais ! »
« D’accord. As-tu une idée de l’endroit où tu vas t’installer ? Qui seront tes premiers clients ? »
En fait, Agathe n’avait qu’une idée très floue à ce sujet. Elle me dit qu’elle avait « plein d’amis » qui avaient besoin des conseils d’un bon naturopathe. Mais en creusant un peu, pour savoir qui parmi eux serait vraiment prêt à venir régulièrement et à payer le prix de sa consultation, je m’aperçus qu’elle ne pouvait me citer qu’une seule personne, peut-être deux. Pas vraiment assez, même pour démarrer petit.
« Regarde », reprit-elle. « Toi, tu as un métier passionnant. Tu écris. Tu aides les gens. Si je pouvais, moi aussi, je me lèverais tous les matins débordante d’énergie pour aller au travail. Là, cela fait des années que j’ai l’impression de m’encrouter dans ma carrière. » (Agathe travaille dans le département marketing d’une grande entreprise allemande).
Elle me souriait mais je sentais qu’elle était sérieuse.
« Bon », lui dis-je, « j’aime beaucoup mon métier, c’est vrai. Mais je ne pense pas que tu doives avoir l’impression d’avoir tout gâché parce que tu as choisi une autre voie. Chaque situation a ses avantages et ses inconvénients. Je ne te cache pas que, bien souvent, j’envie les personnes qui peuvent se rendre tranquillement au bureau à 9 heures tous les matins, partir à 19 heures, et avoir chaque fin de mois la garantie que leur salaire tombera sur leur compte en banque. Quand tu es indépendant, il n’y a pas de week-end, pas de congés-payés, pas de garantie de salaire, pas de prime de licenciement le jour où tu perds ton travail ; et le dimanche, tu remplis tes papiers pour l’administration. »
« J’ai déjà pensé à tout ça » reprit-elle. « Je suis prête à prendre le risque. »
Un « sésame » pour impressionner les clients
Nos cafés étaient en train de refroidir sur la table. Elle porta sa tasse à ses lèvres, et le silence s’installa pendant quelques minutes.
« Donc, ce que je prévois de faire, c’est de donner ma démission pour septembre, et commencer une formation sur un an. Le programme est génial. Je vais apprendre des tonnes de chose sur le corps, l’esprit, les produits naturels, les thérapies, les maladies… »
Manifestement, sa décision était prise. Je décidai d’aborder le sujet sous un autre angle.
« Dis-moi, Agathe, depuis combien de temps t’intéresses-tu à la santé naturelle ? »
« Depuis trois ans », me répond-elle.
« Et as-tu déjà acheté des livres sur ce sujet ? T’es-tu abonnée à des journaux ? »
« Plein !! J’achète tout ce qui sort. Livres sur les plantes, développement personnel, livres de cuisine, bio, végétarienne, paléo, zen, livres de méditation, médecine chinoise, Ayurveda ; j’ai même acheté des livres un peu bizarres, qui parlent de chamanisme et d’ésotérisme. Et je suis abonnée à Santé Nature Innovation, Pratiques de Santé, Rebelle-Santé, Vous et votre santé… »
« Bon ! Et combien as-tu déjà dépensé ? »
« Je ne sais même pas ! Plusieurs centaines d’euros, c’est sûr, peut-être plus encore ! »
« Et pourtant, tu as l’impression que tu dois maintenant dépenser 3000 euros pour une formation au cours de laquelle tu auras forcément des polycopiés et des cours à apprendre en plus ? »
Elle acquiesça, m’expliquant que c’était aussi nécessaire pour obtenir un certificat professionnel, une sorte de reconnaissance qui permettrait de garantir son niveau de connaissance à ses futurs clients.
« Cela fait beaucoup d’argent et beaucoup à lire ! », lui dis-je. « Es-tu sûre que tu ne reçois pas déjà trop d’information ? Réussis-tu à lire tous les livres et toutes les revues que tu achètes ? »
Agathe me regarda, interloquée. Elle me dit que non. En fait, elle n’avait pas lu à fond tout ce qu’elle avait déjà. Ni essayé et mis en pratique la plupart des conseils. Parmi ses livres, beaucoup avaient à peine été ouverts. Mais elle s’attendait à ce que je l’encourage à acheter et à s’abonner au maximum de choses. Après tout, est-ce que moi-même je n’avais pas rempli ma chambre de livres et de revues sur la santé ?
Je lui expliquai que si, mais qu’il y a une différence entre consommer de l’information et utiliser de l’information.
« Je le garde pour plus tard »
Le consommateur d’information est « accro » au fait d‘acheter toutes les informations qui passent à sa portée. Il a l’impression d’en savoir plus sur la santé parce qu’il a acheté de nouveaux livres, de nouvelles revues, qu’il a vu une nouvelle émission ou assisté à une nouvelle conférence sur la santé.
Mais en réalité, il n’exploite pas réellement ce qu’il apprend. Il ne le met pas en pratique. Souvent, il se contente de lire ce qui le distrait, ce qui lui paraît le plus facile, ou amusant. Et il garde le reste « pour plus tard », tout en sachant au fond de lui-même… qu’il n’y aura jamais de « plus tard ».
Car entre temps, il aura découvert d’autres livres, d’autres journaux, d’autres blogs et sites Internet, il sera allé à d’autres conférences et salons où, là aussi, il ne fera que survoler ce qui est le plus facile et accessible, qui correspond justement en général à ce qu’il connaît déjà.
L’utilisateur d’information, lui, a une approche toute différente.
Il est très pragmatique dans ses achats. Il n’achète que les informations dont il a besoin dans la pratique. Et il les utilise, souvent dans le cadre de son travail, ou alors parce qu’il est vraiment passionné et concentré sur son sujet. Il poursuit des objectifs précis et concrets. Comme, par exemple, devenir le pro de la cuisine délicieuse sans lait et sans gluten. Connaître l’usage précis de centaines de mélanges d’huiles essentielles. Maîtriser en profondeur la nutrition chinoise, pour s’attaquer sérieusement à de graves problèmes de santé… Il achète, met en pratique, observe les résultats, compare, et progresse.
Il passe à autre chose… puis encore à autre chose
Le consommateur d’information est au sommet de son enthousiasme au moment où il achète un livre, ou s’abonne à une revue, ou prend son billet pour une conférence.
Mais sa motivation s’évanouit rapidement. Après quelques heures, ou quelques jours, il a besoin de passer à autre chose. Le nouveau livre échoue dans sa bibliothèque, où il rejoint tous les autres pour accumuler la poussière. Si c’est un e-book, il reste, non exploité, sur le disque dur de son ordinateur, tandis qu’il est déjà en train de chercher quelque chose de nouveau.
L’utilisateur d’information est en progrès constant. Si vous le regardez lire un livre sur la nutrition, il y a une forte probabilité (si le livre est bon), qu’il affine son point de vue, abandonne des idées fausses qu’il avait auparavant, et modifie en fonction ses habitudes alimentaires. Dès le repas suivant, il fera déjà des adaptations, selon ce qu’il a appris. Le consommateur d’information, au contraire, peut avoir 26 livres sur la nutrition dans son salon. Il peut même les avoir tous lus… en mangeant des chips, couché sur son canapé.
L’utilisateur d’information achète de l’information pour en faire profiter son entourage et lui-même. S’il consacre du temps et de l’argent à un sujet, il va tout faire pour gagner quelque chose en retour, par exemple une amélioration concrète sur le plan physique ou spirituel. Si cela ne marche pas, il saura analyser précisément ce qui n’a pas été. Il saura si c’est lui qui a mal appliqué le conseil, ou si c’est le conseil qui était mauvais.
Le consommateur d’information, lui, n’a pas la patience d’attendre et de mesurer les résultats. Il a besoin sans cesse de nouveauté, qu’il absorbe comme de la drogue ou des bonbons. Cela lui procure un satisfaction immédiate, puis plus rien. C’est pourquoi il a besoin d’acheter de nouveau.
L’utilisateur d’information place ses attentes sur le long terme. Il sait que plus il en apprend dans un domaine, plus il deviendra facile ensuite d’enrichir et compléter ses connaissances. Toute découverte d’un nouveau sujet demande un fort investissement au départ. C’est comme apprendre le piano ou une langue étrangère. Il faut se donner du mal au début pour profiter ensuite des fruits de son effort.
Le consommateur d’information, lui, veut s’amuser tout de suite. Il ne croit pas aux vertus de l’effort et de l’économie. Il recherche toujours le nouveau truc qui vient de sortir.
Avec Agathe, nous avons donc pris la décision qu’elle allait commencer par assimiler en profondeur et mettre en pratique les informations qu’elle avait déjà chez elle ou sur son ordinateur, et qui la concernent.
Une fois que cela sera fait, elle pourra identifier précisément ce qui lui manque, ce qu’elle a besoin de savoir en plus et qu’elle ne trouve pas dans sa propre documentation. Elle aura alors la certitude d’avoir le goût pour ce métier, pour s’y consacrer à plein temps, progresser sur le long terme, et apporter quelque chose d’unique aux autres tout au long de sa vie. Elle sera en voie pour devenir une naturopathe exceptionnelle.
Elle sera alors sûre de prendre la meilleure décision pour elle, sa famille, son avenir.
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Et vous, cher lecteur ? Êtes-vous un consommateur ou un utilisateur d’information ?
Au cours de l’année passée, avez-vous acheté plus de 10 livres que vous n’avez pas lus ?
Êtes-vous abonné à des revues que vous lisez moins d’une fois sur deux ?
Si vous répondez Oui à ces deux questions, vous pourriez appartenir à la catégorie des « consommateurs d’information ».
Comme mon amie Agathe (qui me l’a avoué à la fin de notre conversation), vous pourriez penser que cela m’arrange, puisque c’est grâce à nos abonnés que Santé Nature Innovation existe et se développe.
Mais en fait, pas du tout. Car notre base d’abonnés ne grandit que si les gens qui s’abonnent chez nous sont des utilisateurs d’information.
Les utilisateurs d’information sont, pour des éditeurs comme nous, les lecteurs que nous recherchons car ce sont les plus fidèles, puisqu’ils tirent le plus profit de ce que nous leur offrons. Ils s’aperçoivent que ce que nous leur donnons a une forte valeur, et ils rentabilisent leur investissement des dizaines ou des centaines de fois. Les efforts que nous faisons pour fournir les informations les plus fiables sont donc récompensés, pour eux comme pour nous.
Par ailleurs, ce sont des personnes exigeantes, qui sélectionnent les revues et journaux de la plus haute qualité ; le fait de les compter parmi nos lecteurs nous motive à faire encore mieux.
Si vous avez l’impression d’être plutôt du côté des « consommateurs d’information », ne désespérez pas. Vous pouvez devenir utilisateur d’information en suivant les deux règles suivantes :
- Lorsque vous achetez un livre ou une revue, fixez-vous une date limite pour le lire et mettre en œuvre ce que vous avez appris. Par exemple, fixez-vous le but de suivre au moins un conseil dans les 24 heures après l’avoir reçu. Prenez ensuite la résolution de suivre au moins un autre conseil chaque semaine qui suivra.
- N’achetez rien d’autre tant que vous n’avez pas fait des progrès concrets grâce au précédent que vous avez acheté (si vous avez suivi les conseils mais qu’aucune amélioration ne s’est produite, alors le livre ou la revue étaient probablement de mauvaise qualité et demandez à être remboursé).
C’est tout ce que vous avez à faire. Respectez ces deux règles et vous n’allez pas seulement vous libérer de votre habitude, vous allez radicalement améliorer votre vie, et pouvoir toujours mieux aider les autres.
À votre santé !
Jean-Marc Dupuis
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