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Achetez d’urgence un vélo électrique

Un jeu bon pour la santé, qui procure de la joie et épargne l’environnement

Une des meilleures décisions de ma vie a été de m’acheter un bon vélo électrique, il y a cinq ans.

Le vélo électrique est vraiment la solution de l’avenir.

C’est silencieux, discret, rapide, efficace, écologique et économique.

C’est moins dangereux que le vélo si vous achetez un modèle solide, avec de gros pneus et de bons freins, de puissants phares et un bon casque.

Une étude qui vient de sortir montre que le vélo électrique est un des meilleurs moyens de faire du sport. [1] Cela vous fait plus de bien que la marche à pied. Vous faites travailler votre cœur, vos muscles, vos poumons, vos articulations et votre sens de l’équilibre, le tout sans perdre de temps et même en gagnant du temps puisque, en ville, le vélo électrique est souvent plus rapide que la voiture et les transports en commun, et bien sûr que la marche.

Et peut-être plus important que le reste, il y a… la joie.

Le vélo électrique procure de la joie

Rappelez-vous, l’homme n’est pas un animal d’intérieur, même si nos ancêtres habitaient des cavernes…

Nous aimons sentir le vent, le soleil, ou même la pluie sur notre peau.

Nous aimons la vitesse de la course, qui nous fait sourire ou rire.

Le vélo est ce qui nous rappelle le plus, à l’époque moderne, la joie de galoper à cheval, qui est dans notre ADN. Le vélo est euphorisant.

Avant d’être un moyen de transport, le vélo est bien sûr un jeu : tous les enfants vous le diront. Dans les squares, ils peuvent jouer des heures, sans se fatiguer, à virevolter, accélérer, freiner, se dépasser…

Les inévitables chutes, les bosses, les coudes et les genoux couronnés, ne peuvent suffire à les dissuader de remonter sur leur vélo.

Le principal problème du vélo est résolu

A l’âge adulte, quand le vélo devient un moyen de transport, qu’on a gagné en poids, en taille, et qu’on surveille plus ses battements de cœur, et sa transpiration, le vélo a pu devenir pénible, surtout dans les montées, avec le vent dans la figure, et surtout avec un vieux biclou trop lourd.

Mais ce problème s’est volatilisé, avec le vélo électrique. Dès que vous peinez, vous augmentez d’une pression de l’index la puissance, et la souffrance s’envole.

Ne reste plus que la joie de se déplacer comme sur un coussin d’air.

Pour l’anecdote, j’ai appris que le vélo électrique n’était nullement une invention récente. En fait, le premier vélo électrique a été breveté dès 1885 aux Etats-Unis ! Dans les années 1920, tous les facteurs allemands étaient équipés de vélos électriques…

Dans les années 1990, j’ai voyagé dans les pays d’Asie Centrale ex-communiste (Kirghizistan, Ouzbökistan…) et j’ai été surpris de voir que beaucoup de personnes se déplaçaient avec des scooters électriques parfaitement silencieux, datant de l’époque soviétique.

Cela leur paraissait normal, et en fait arriéré par rapport aux motos occidentales pétaradantes…

Mais chez nous, on ne sait pourquoi, il a fallu attendre les années 2010 pour que le vélo électrique fasse son grand retour.

Aujourd’hui, ces vélos sont parfaitement au point, solides, et plus accessibles qu’avant. Alors, l’été arrive, la hausse des prix des carburants aussi, profitez d’avoir une solution bonne pour votre santé !

A votre santé !

Jean-Marc Dupuis

 

Sources:

[1] https://ift.tt/whDNfTM



from Santé Nature Innovation https://ift.tt/PxrCge1

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Danger à l’hôpital

 

Selon l’étude “Amadeus” réalisée dans les hôpitaux français, qui vient de paraître :

  • Entre 45 et 60 % des soignants dans nos hôpitaux sont en burn-out
  • Entre 31 et 49 % ont des troubles du sommeil
  • Entre 16 et 21 % abusent des somnifères
  • 32 % des médecins sont en dépression
  • Un médecin sur quatre a des problèmes d’alcool
  • Un tiers des aide-soignants sont accros au tabac, soit trois fois plus que les médecins.

Cette étude a été publiée dans une revue mondiale de management paramédical : Journal of nursing management, par G. Lucas et Guillaume Fond. [1]

Bref, c’est la Bérézina.

Des opérations qui tournent mal

Cette situation a des conséquences très concrètes sur tout le pays et ses habitants : 20 % des lits d’hôpitaux publics sont fermés en raison du manque de personnel. [2]

Cela entraîne une situation catastrophique dans tous les services, même en pédiatrie (soins aux enfants). Au mois d’octobre dernier, en pleine épidémie de bronchiolite, cinq enfants en situation d’urgence vitale ont dû être refusés au Centre hospitalier Bicêtre à Paris, et 25 opérations programmées depuis plusieurs mois ont dû être annulées. [3]

Au CHU de Poitiers, un médecin a témoigné sur France-Bleu : “Il y a tellement de choses à faire seule que j’ai parfois peur de me tromper dans mes diagnostics“. Dans cet hôpital, trois médecins sur quatre devaient s’en aller à partir de janvier 2022.

Si nous avons des hôpitaux, c’est parce que de nombreux soins nécessitent des produits dangereux à manipuler, des procédures médicales sophistiquées.

Les opérations à cœur ouvert, les prothèses de la hanche, les radiothérapies, les transplantations, ne souffrent pas les approximations.

Une rigueur sans faille, une compétence et une concentration absolue du chirurgien sont nécessaires pour mettre toutes les chances de réussite du côté du patient.

Du personnel hospitalier dépressif, alcoolique et en manque chronique de sommeil, c’est la garantie que continuent la litanie des histoires d’horreurs liées à des erreurs médicales ces vingt dernières années en France :

  • ainsi cet homme de 57 ans, conducteur de travaux à Nice, venu pour un simple contrôle de la prostate et infecté par une bactérie, la klebsiella pneumoniae, qui le conduira à être amputé des deux jambes et de tous ses doigts ; [4]
  • ainsi cet enfant de 3 ans mort parce que l’infirmière lui avait administré le mauvais produit en perfusion ; [5]
  • ainsi à Bordeaux, ce patient d’un centre anticancer qui était décédé après avoir reçu une injection d’un médicament qui ne lui était pas destiné; [6]
  • ou encore à l’hôpital Gabriel Martin, dans le Val-de-Marne, le chirurgien a oublié un morceau de textile médical de 50 cm sur 50 cm dans le ventre d’une patiente, entraînant son décès dans d’atroces souffrances. [7]

Ce ne sont bien sûr que des exemples épars, très loin de la liste publiée dans le “Livre Noir des hôpitaux” en 2009, sur les bavures médicales et l’incroyable inégalité de mortalité (variant de un à dix) entre des établissements distants pourtant de quelques kilomètres seulement.

Des solutions sans espoir

Les chercheurs qui ont réalisé cette étude sur l’effondrement du moral des médecins hospitaliers s’inquiètent des conséquences dramatiques de ces problèmes pour le bien-être des malades comme pour les personnes touchées.

Ils préconisent des solutions, qui me paraissent, personnellement, sans aucun espoir de pouvoir fonctionner à grande échelle :

Il faut développer des interventions visant à augmenter le sens de son travail, par l’identification correcte des valeurs et du Moi. Des thérapies cognitives et comportementales de troisième génération pourraient être déployées à grande échelle parmi les soignants (thérapie d’acceptation et d’engagement, pleine conscience, thérapie de gratitude, thérapie d’identification correcte du Moi).”, écrivent-ils.

Ce langage pseudo-scientifique dissimule mal l’absence totale de vision sur ce qu’il convient de faire.

Quand les médecins eux-mêmes sont malades, qui va les soigner ? Où sont les centaines de milliers de psychiatres qui seraient disponibles pour s’investir massivement auprès de leurs confrères dans les hôpitaux ??

On sait qu’il faut des semaines ou des mois pour obtenir un rendez-vous auprès d’un spécialiste, car tous sont débordés. Qui va nous faire croire que des psychologues compétents vont tomber du ciel pour résoudre cette catastrophe ?

Et qui va les payer ??

D’ailleurs, à supposer même qu’ils existent, pourraient-ils faire quoi que ce soit contre le désespoir qui s’est emparé de tant de médecins ?

Je trouve pour ma part grotesque de considérer cet effondrement collectif comme une épidémie d’une prétendue “maladie mentale” qui se transmettrait comme le Covid. Il est évident que ces problèmes ont des causes très réelles, dans un présent insupportable et absurde, qui ne fait qu’empirer avec les années, où notre système s’ingénie à tout contrôler, tout réglementer pour finalement, tout interdire.

Les professions médicales ne sont pas, de très loin, les seules touchées par cette maladie qui affecte toute la société.

Mais qui aura la volonté, le courage, et surtout la capacité, d’abolir des centaines de milliers de pages dans nos codes de loi, qui nous étouffent et nous désespèrent ?

Pas notre nouveau Président, j’imagine, mais peut-être un autre, un jour ?

A votre santé,

Jean-Marc Dupuis

 

Sources:

[1] https://pubmed.ncbi.nlm.nih.gov/35332585/

[2] https://www.francebleu.fr/infos/sante-sciences/a-l-hopital-public-un-lit-sur-cinq-est-ferme-faute-de-personnel-1635354628

[3] https://www.francebleu.fr/infos/sante-sciences/hopital-un-collectif-denonce-une-situation-catastrophique-en-pediatrie-1635441422

[4] https://www.lexpress.fr/actualite/societe/sante/apres-un-examen-de-la-prostate-il-se-retrouve-ampute_2059375.html

[5] https://www.ladepeche.fr/article/2008/12/26/513359-hopital-cochin-erreur-medicale-coute-vie-enfant-3-ans.html

[6] https://www.ouest-france.fr/nouvelle-aquitaine/bordeaux-33000/erreur-medicale-bordeaux-sursis-pour-les-infirmieres-l-hopital-relaxe-4659225

[7] https://www.zinfos974.com/Gabriel-Martin-Une-erreur-medicale-etouffee-qui-pourrait-changer-le-visage-de-l-Hopital-public_a78413.html



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Pénurie de Doliprane, aussi

Les lecteurs de JMD étaient visionnaires

Durant la première vague de Covid, le Doliprane avait déjà été rationné :

L’Agence du médicament (ANSM) avait limité la délivrance à deux boîtes par patient durant le premier confinement.

Deux années se sont écoulées, depuis, et le Doliprane 1000, ainsi que le Doliprane pour enfants “Liquiz” sont désormais en rupture de stock dans la plupart des pharmacies, et ce pour “quelques mois”. [1]

Dans la presse médicale professionnelle, on minimise :

“ll n’y a pas que le Doliprane dans la vie”, insiste un journaliste. On peut se rabattre, dit-il, sur le Dafalgan et l’Efferalgan, puisqu’il s’agit de la même molécule (le paracétamol). On peut aussi prendre le Doliprane sous une autre forme, en plus petites gélules, par exemple.

“Tout va très bien, Madame la Marquise”

De mon côté, je trouve problématique cette attitude qui me rappelle étrangement “Tout va très bien, Madame la Marquise.

Je ne peux approuver le fait que le Paracétamol puisse être remplacé si facilement.

Au cours de ma vie intense, j’ai vu en médecine un nombre incalculable de cas inexplicables, où des patients étaient soulagés par un médicament et pas par un autre, pourtant chimiquement semblable.

Citons le cas de ma femme, qui souffrait de maux de tête. Seules les gélules rouges et blanches de Doliprane fonctionnaient, pas les comprimés. Personne n’a jamais compris pourquoi, mais c’était un fait.

D’autre part, je trouve un peu “léger” pour les journalistes de nous expliquer que la pénurie est sans conséquences, et ne peut durer que quelques mois au plus.

Ce n’est pas comme si les produits pharmaceutiques étaient les seuls concernés. Entre l’électronique, le bois, la mécanique, le bâtiment, tant et tant de produits viennent à manquer qu’il ne s’agit plus de cas isolés. C’est le système tout entier qui se grippe, j’en parlais récemment au sujet des denrées alimentaires les plus banales (huile de tournesol, moutarde, pâtes…).

Une aggravation rapide et régulière

Depuis le début du Covid il y a plus de deux ans, les pénuries n’ont fait que se renforcer, les délais s’allonger et, surtout, les prix augmenter.

Mais les choses se compliquaient déjà, avant :

En vingt ans, les pénuries et ruptures de stocks de médicaments ont été multipliées par vingt en Europe.[2]

Actuellement, nos hôpitaux manquent de produits aussi essentiels que les anticoagulants, les anti-infectieux, les anti-cancéreux, les anti-inflammatoires injectables. Sans eux, c’est bien simple, on ne peut plus opérer.

Le Doliprane étant un des médicaments les plus consommés en France, il est naïf, pour ne pas dire ridicule, de prétendre que toute la population va pouvoir se reporter sur des alternatives sans créer des pénuries à leur tour, ou ne serait-ce que des hausses de prix provoquées par la hausse de la demande.

Le grand bond vers la sobriété heureuse

Je vous parlais récemment du grand bond vers la “sobriété heureuse”, par nécessité sinon par choix.

Pour un temps, en tout cas, je crois pouvoir annoncer pour très bientôt une forte montée en popularité :

  • des loisirs productifs (jardinage, coupage de bois, élevage d’animaux en plein air, bricolage, cueillettes),
  • des bains et douches froides (qui stimulent l’appareil cardiovasculaire),
  • de la médecine par les plantes
  • des vêtements durables en matières naturelles (pulls tricotés, chaussures en chanvre et en cuir…) ;
  • du vélo et de la marche à pied,
  • du végétarisme, le régime sans lait et sans gluten, l’alimentation crue,
  • du jeûne (intermittent ou prolongé),
  • des activités culturelles gratuites (chant, poésie, peinture, poterie, couture, guitare, violon et piano pour les plus chanceux),
  • des soirées au coin du feu ou du poêle (à bois ou à pellet) où les anciens raconteront aux plus jeunes des contes et des histoires de l’ancien temps.

Pour les lecteurs fidèles de Santé Nature Innovation, ce ne sera pas un cauchemar, bien au contraire, ni même une surprise.

Quand je vous disais que vous aviez été visionnaire !

Petite parenthèse sur la situation internationale

Blague à part, il me paraît important de souligner, même si chacun l’aura déjà entendu à la radio ou à la télévision, que l’invasion de l’Ukraine donne lieu à une escalade vertigineuse.

Alors qu’il s’agissait à la base d’un conflit local, entre deux voisins à l’histoire longue et sanglante, cela s’est déjà transformé en moins de deux mois un affrontement mondial, avec les Etats-Unis formant une “coalition de 40 pays” pour armer les Ukrainiens contre les Russes.

Qu’allons-nous subir, vous et moi, comme conséquences très concrètes ???

Les livraisons d’armes ont déjà commencé à grande échelle, avec les Anglais fournissant des missiles, les Américains des drônes, les Français de l’artillerie lourde, les Polonais des chars, les Allemands eux-mêmes des blindés, et j’en oublie.

Les gouvernements occidentaux ont fait le choix, manifestement, de traiter par le mépris les menaces de guerre nucléaire. Poutine les avaient pourtant formulées on ne peut plus clairement au moment de l’invasion. Il avait promis de déclencher des “destructions comme le monde n’en a jamais vues” en cas d’intervention occidentale.

Bien entendu, je n’ai pas plus d’informations qu’un autre sur les stratégies et tractations secrètes entre les Etats. Sans doute ces gens savent-ils ce qu’ils font, et ont-ils de bonnes raisons d’agir ainsi. On ne peut qu’espérer qu’ils maîtrisent les risques d’emballement.

Néanmoins, on peut convenir je pense que la guerre en Ukraine n’est pas en train de se terminer. Quand on sait que, par ailleurs, la Chine est en train de bloquer des régions entières à cause du Covid, stoppant les exportations, tout porte à croire que les pénuries devraient encore empirer avant de s’améliorer.

Alors, vraiment, prenez vos précautions, et prenez au sérieux tous les conseils de santé et de vie que vous trouvez dans nos pages. Ce n’est plus une option !

A votre santé!

Jean-Marc Dupuis

 

Sources:

[1] https://www.jim.fr/medecin/actualites/e-docs/penurie_de_paracetamol_plus_de_peur_que_de_mal_192208/document_actu_pro.phtml

[2] https://tvmag.lefigaro.fr/programme-tv/arte-enquete-sur-les-penuries-de-medicaments-en-france-comment-et-pourquoi-est-ce-possible_f7caf0c8-bafd-11ec-bca2-a94dd9d9e37e/



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Ces malades qui sont indispensables

 

En théorie, ce sont les bien-portants qui s’occupent des malades.

En pratique, ce sont bien souvent des personnes malades, blessées, infirmes qui prennent le mieux soin des autres :

→ ainsi cet employé accablé par le mal de dos, qui va trouver le moyen de continuer à faire son travail couché sur un lit, en aménageant une étagère spéciale pour faire de l’ordinateur couché…

→ ainsi cette femme seule qui suit une chimiothérapie et trouve encore le moyen d’éduquer ses enfants et de les aider à préparer leurs examens…

→ ainsi ce médecin abandonné par sa femme, parce qu’il “travaillait trop”, et qui continue à passer ses nuits à opérer, pour sauver les autres, alors que plus personne ne s’occupe de lui…

→ ou encore ce psychologue qui a eu tous les malheurs de la terre, et qui passe sa journée à résoudre les problèmes… des autres.

Oui, si souvent, je suis frappé de voir combien le fragile équilibre du monde repose sur les personnes qui paraissent avoir encore moins de moyens que les autres.

Pourtant, ce sont bien souvent leurs efforts à elles qui font que les choses tiennent debout.

Le sens des responsabilités, la conscience des problèmes

Je l’ai constaté partout, à la maison comme au travail, ou dans la rue.

Mon explication est que la souffrance, la maladie, les blessures, ouvrent les yeux, et le cœur. C’est cela qui permet la transformation qui fait que la personne réalise ce qui est vraiment important dans la vie, et qu’elle se met à utiliser son temps, son énergie, ses talents, de la bonne façon.

Quand vous souffrez :

  • Vous réalisez que rien n’est acquis dans la vie, pas même le fait de reposer sur un lit sans rien ressentir. Au contraire, après une douloureuse maladie ou un accident, vous mesurez la chance inouïe que c’est de n’avoir mal nulle part. La santé, “c’est le silence des organes” disait un célèbre médecin et chirurgien français, le Dr René Leriche. Les petites choses qui semblaient acquises et évidentes dans votre vie d’avant, vous apparaissent comme des dons inestimables ;
  • Vous comprenez, dans la souffrance, que nous sommes, au fond, tous dans le même bateau. Cela crée un sentiment de proximité et de solidarité réconfortant. L’humanité n’apparaît plus comme divisée entre des gagnants et qu’il faut jalouser, et des ratés qu’il faut plaindre ou mépriser. Les choses s’unifient et paraissent beaucoup plus simples et saines. La vérité est que nos différences sont bien moindres que nos ressemblances. Nous sommes tous appelés, tôt ou tard, à tomber malade, souffrir, mourir. La souffrance n’est donc pas une exception, mais la règle, le point commun qui rassemble les hommes. Elle leur permet de se comprendre, de se sentir proches les uns des autres, sujets d’une expérience commune. Elle leur permet de s’entraider, de s’épauler, au-delà de tous leurs conflits. Dans la souffrance, on réalise que peu importent, au fond, nos diplômes, nos titres, notre compte en banque, notre apparence. Nous nous révélons dans la vérité de notre être, notre faiblesse et notre vulnérabilité, notre dépendance aux autres. Les vraies valeurs nous apparaissent, c’est-à-dire notre capacité à sourire à la vie malgré tout, et ne pas nous transformer en boule d’égoïsme, de gémissement et de ressentiment.
  • Dans la souffrance et la maladie, les vrais héros se révèlent : ce sont ceux qui parviennent à continuer à écouter, apprendre, comprendre, progresser, assumer, en échappant à la tentation terrible du désespoir – même si celle-ci est inévitable à certains moments.
  • Le psychologue canadien Jordan Peterson raconte dans un de ses livres l’émotion qu’il ressent lorsqu’il s’aperçoit des épreuves insensées auxquelles sont confrontés ses patients, sans que cela ne les empêche, chaque jour, d’accomplir leurs tâches écrasantes. Le problème le plus fréquent, dit-il, n’est pas que les personnes se plaignent trop, mais au contraire qu’elles n’aient pas assez conscience du mérite qu’elles ont de tenir le coup, malgré tout ce qui leur tombe dessus. Ce sont des problèmes de santé, doublés de déconvenues sentimentales, de crises familiales, de déboires professionnels, d’abandons, de violences, de trahisons. La question qu’il se pose alors n’est pas pourquoi ces personnes vont mal (c’est tellement évident), mais au contraire : “Par quel miracle ces personnes arrivent-elles à tenir ??
  • Mais précisément, c’est là l’aspect merveilleux de la chose : ces personnes, pour la plupart, tiennent, et même c’est sur leurs épaules que reposent toutes sortes de choses improbables qui, grâce à elles, fonctionnent quand même. L’un parvient malgré son cancer à tenir un commerce, assurant une présence vivante dans son quartier, procurant un modeste revenu à sa famille, et un même un petit emploi à un ami dans le besoin. En l’écoutant, vous apprenez au détour d’une phrase qu’il trouve encore le temps de donner ses produits en voie d’être périmés à une vieille dame encore plus mal en point que lui, et qu’il a des talents de bricoleur qui lui permettent de rendre service à droite et à gauche.
  • L’autre cultive un jardin potager dans une association communale qui, constatant sa fidélité, lui a confié le poste de trésorier et la charge d’organiser la kermesse annuelle. Ses connaissances en botanique sont encyclopédiques, il sait rafistoler les vieux outils et procure à moindre coût des bêches et des bines de qualité à tous les jardiniers en herbe qui s’essayent. Bien entendu, il produit des surplus qu’il distribue, sans même y penser, à son beau-frère handicapé qui peut ainsi manger de bons légumes.
  • Et ainsi va l’humanité, “l’un poussant l’autre, l’autre tirant l’un”, avec bien sûr régulièrement la rencontre de la méchanceté, la bêtise, la mesquinerie, mais par ailleurs tant et tant et tant d’efforts, de talents, de dons, d’entreprises, qui s’épanouissent.
  • Tels des millions de ruisseaux qui se joignent pour former le fleuve Amazone, qu’aucun barrage ne peut arrêter, toutes ces forces positives se combinent pour produire un monde où, malgré tout, la plupart des gens ont un toit sur leur tête et un peu de nourriture à se mettre sous la dent.
  • Dans beaucoup de pays, y compris des pays qui étaient atrocement pauvres il y a encore trente ans, comme l’Inde, la Chine, le Mexique ou le Brésil, vous trouvez aujourd’hui des hôpitaux équipés des scanners dernier cri, des chirurgiens capables d’opérer à cœur ouvert, de l’eau potable dans tous les villages, des bus, des trains, des livres pour ceux qui en souhaitent, sans parler évidemment de smartphones dans toutes les poches.

Le mythe de la bonne santé

Nous restons, c’est bien compréhensible, attiré par le mythe de la personne en parfaite santé, tel l’athlète soviétique sculptural et impassible, capable des plus grands prodiges sportifs.

 

 

Pourtant, il faut ouvrir les yeux, dans la rue comme dans les transports : ce ne sont pas de telles personnes qui font tourner le monde. Ce sont des gens “normaux”, c’est-à-dire avec des infirmités, des limites, des petitesses, qui ont appris à “faire avec” et à pousser leur esquif malgré tout à travers les tempêtes.

“C’est comme ça qu’on vit sa vie, 

On est sur une corde raide

A chaque pas on croit qu’elle cède…” chantaient les Frères Jacques.

Pour ressembler à un athlète soviétique, beau, jeune, fort, bronzé et souriant , la principale qualité qu’il vous faut est une bonne dose de narcissisme pour être capable de fermer les écoutilles, rester sourd à tout ce qui vous appelle au dehors, et ne vous concentrer que sur vous-mêmes, vos performances, votre apparence.

Cela peut marcher – pour un temps. Mais même si vous réussissez aussi bien qu’Arnold Schwarzenegger, en son temps, il est sage de garder en tête que, même pour lui, la roue tourne :

A votre santé !

Jean-Marc Dupuis

 



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Pénurie : après l’huile de tournesol, la farine

 

L’huile de tournesol classique est en train de disparaître des rayons de nos supermarchés, mais vous en trouvez encore chez Carrefour paraît-il, ainsi que de l’huile biologique, certes un peu plus cher, dans les chaînes spécialisées Greenweez, Naturalia, Huilerie Richard et Bien Manger.

Chez Leclerc, vous ne pouvez pas prendre plus de trois bouteilles par passage en caisse. Chez Metro, les professionnels ne peuvent plus acheter plus de 50 litres par jour. Selon l’Association nationale des industries agroalimentaires, l’huile de tournesol, rare aujourd’hui, deviendra introuvable d’ici trois ou quatre mois.

Pendant ce temps, les ventes de farine explosent, entraînant là aussi des ruptures de stock plus fréquentes. Les distributeurs préviennent par ailleurs que vont manquer, dans les prochaines semaines, les pâtes, le steak haché, les compotes de fruits, le sucre, les œufs, les cornichons et les biscuits comme les palets bretons.

Que se passe-t-il ?

Que se passe-t-il ?

Tous les journaux s’accordent sur une explication simple et rassurante : il n’y a aucune pénurie.

C’est la peur de la pénurie qui fait que les Français se ruent dans les supermarchés pour vider les rayons, comme pour le papier-toilette au début du Covid.

De toute façon, le tournesol se récolte en septembre, ce qui fait que nous avons encore les stocks pour l’année.

Pour résoudre le problème, il suffit d’instaurer un système de rationnement, limitant la quantité d’huile pouvant être achetée, ce que les magasins ont d’ailleurs commencé à faire.

Un air de déjà-vu

Le problème pour vous et moi est qu’il est impossible de savoir la vérité.

Ayant voyagé dans ma jeunesse dans les Pays de l’Est et en URSS, je peux témoigner que c’était le discours qui était diffusé sur les chaînes de télévision étatiques.

Dans les magasins, il n’y avait pas de viande.

A la télévision, les journalistes expliquaient qu’il n’y avait aucune pénurie de viande, mais que des “saboteurs” faisaient courir le bruit qu’il n’y avait pas de viande, ce qui incitait les consommateurs à se ruer sur la viande, ce qui expliquait que les rayons fussent vides.

Si vous interrogiez les gens qui faisaient la queue devant les magasins, la moitié, qui soutenaient le système, pensait que c’était effectivement la faute des saboteurs, tandis que l’autre moitié pensait qu’il y avait réellement des pénuries et que les saboteurs n’y étaient pour rien.

Mais au bout du compte, pour les uns comme pour les autres, c’était le même résultat : pas de viande.

Qui croire, et que faire ?

Nous en sommes un peu au même point aujourd’hui.

Selon les opinions et le caractère de chacun, il y a ceux qui s’inquiètent et ceux qui s’en moquent, ceux qui pensent que la situation va se rétablir et ceux qui n’y croient pas, ceux qui font leurs réserves et ceux qui n’en font pas.

Le problème de l’huile de tournesol est qu’elle est utilisée partout dans l’agroalimentaire : pour les plats préparés, les conserves, les biscuits, les sauces, les pâtes feuilletées et bien entendu les frites et les chips. La farine, elle-aussi, est omniprésente dans l’alimentation occidentale.

Les prix ont été multiplié par trois par rapport à il y a un an, le bidon de 25 litres passant de 33 euros à 110 euros. Du coup, restaurants et fabricants d’aliments se tournent vers l’huile de colza mais celle-ci commence à manquer à son tour.

Il n’y a aucun manque d’huile de colza, c’est uniquement à cause de la pénurie de tournesol que les gens se ruent dessus et que vous n’en trouvez plus dans les rayons”, pourrions-nous lire bientôt dans les journaux. également.

Et ce sera peut-être – ou même sûrement – vrai.

Les huiles plus chères

Après l’huile de colza, resteront évidemment toutes les autres huiles comme l’huile d’olive, de noix, de noisette, et aussi les graisses animales : beurre, graisse de bœuf, saindoux, graisse de canard.

Le problème, bien entendu, est qu’elles sont beaucoup plus chères, et n’ont pas exactement les mêmes propriétés, en particulier pour la cuisson.

Or, les Français doivent faire face au même moment à une hausse des prix du carburant, mais aussi de tous les autres produits alimentaires. Chez Lidl, on annonce une hausse moyenne de 20 à 22 % sur les pâtes, et une forte raréfaction de la viande de bœuf, qui entraînera inévitablement une hausse des prix.

Cette fois, il semble bien que le retour à la “sobriété heureuse”, au fait maison, à l’alimentation plus végétarienne, à la culture du potager voire à la cueillette sauvage ne soit plus tant une question de choix ou de goût, que de nécessité.

Les lecteurs de Santé Nature Innovation et de nos diverses revues spécialisées, qui ont pris de l’avance depuis des années, vont pouvoir très bientôt se rendre compte qu’ils ont été visionnaires et ont, vraiment, fait les bons choix pour leur santé.

A votre santé !

Jean-Marc Dupuis

 



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Ne vous acceptez pas comme vous êtes

Chère lectrice, cher lecteur,

Nous dépensons, collectivement, un temps et une énergie colossale à essayer de nous “accepter comme nous sommes”.

Dès leur plus jeune âge, nos enfants reçoivent l’ordre de “s’accepter comme ils sont”, comme si c’était le sommet de la sagesse, la clé du bonheur.

Mon expérience de la vie, et en particulier mon expérience de la maladie, m’a montré que c’était l’inverse qui était vrai :

Ceux qui s’en sortent le mieux sont ceux qui ne s’acceptent pas comme ils sont.

Ceux qui s’en sortent le mieux sont ceux qui font un maximum d’efforts pour changer, en améliorant leur alimentation, leur mode de vie, leur façon de faire du sport, leur vie intérieure, leurs relations, etc.

Ainsi les diabétiques qui cherchent à manger moins de sucre s’en sortent mieux, tout comme :

  • Les patients cardiaques qui essayent de faire plus d’exercice physique et de mieux soigner leur alimentation
  • Les personnes qui souffrent de maladies auto-immunes et qui cherchent à éliminer les aliments auxquels elles sont intolérantes
  • Les insomniaques qui cherchent à modifier leur mode de vie pour retrouver le sommeil.
  • Etc.

La mentalité américaine

Pour avoir régulièrement visité les Etats-Unis, je suis convaincu que leur dramatique épidémie d’obésité est provoquée, au moins en partie, par la mentalité américaine qui veut que chacun doit s’accepter comme il est.

Cela commence à la maternelle : “Tu es en surpoids ? C’est ton droit, tu es comme ça, et c’est aux enfants de la classe de faire l’effort de t’accepter comme tu es. Ceux qui se moquent de toi doivent être punis, car ce n’est pas de ta faute.

Cela évite les humiliations, ce qui est une bonne chose. Mais, poussé trop loin, ce système déresponsabilise. Beaucoup d’adultes se retrouvent en situation d’obésité morbide, sans éprouver le besoin pressant de changer.

Ils se sont acceptés “comme ils étaient”. Personne ne leur fait de remarque, et eux-mêmes finissent par trouver ça normal.

Résultat, c’est une catastrophe pour eux, pour leur famille, et pour la société, et rien ne change.

Le paraplégique qui ne s’acceptait pas comme il était

A contrario, j’ai un exemple différent.

Il s’agit du cas d’un de mes amis qui s’est retrouvé paraplégique, à la suite d’un terrible accident de montagne.

La moitié gauche de son corps ne fonctionnait plus :

  • la moitié du cerveau était détruite
  • l’œil gauche ne voyait plus
  • le bras gauche ne répondait plus
  • la jambe gauche ne bougeait plus

Très actif, chargé de responsabilités professionnelles et familiales, voyageant aux quatre coins du monde et ne tenant pas en place, il s’est retrouvé du jour au lendemain sur un lit d’hôpital où il a dû rester des mois, et des mois, et des mois…

Dans son secteur de l’hôpital, des dizaines de personnes étaient comme lui, accidentées de la route, tombées d’un échafaudage, victimes d’un accident domestique ou d’agression…

Il m’a raconté comment, lorsqu’il vous arrive ce genre d’accident, vous commencez par :

  • perdre votre emploi
  • vous faire quitter par votre conjoint
  • puis progressivement être laissé de côté par vos amis et votre famille, qui ne peuvent pas passer leur vie à vous rendre visite.

Dans sa chambre d’hôpital, mieux vaut vous dire que la consommation de Prozac, de somnifères et d’antidouleurs était industrielle. La plupart sombraient peu à peu dans le désespoir, et leurs efforts pour “s’accepter tels qu’ils étaient” ne marchaient pas.

Mon ami a suivi la stratégie inverse : il a refusé absolument de s’accepter comme il était.

Il s’est battu comme un fou pour faire de la ré-éducation. Peu à peu, il a appris à manger seul, malgré une partie de sa bouche qui ne s’ouvrait pas. Il a appris à se brosser les dents, puis s’habiller et même mettre ses lacets.

Puis il a réussi à s’asseoir, se mettre debout, faire quelques pas puis marcher, nager, et même conduire une voiture.

Aujourd’hui, il est capable de marcher des heures en montagne, sac au dos.

Personne ne comprend comment c’est possible. Les médecins sont stupéfaits. Lui-même n’aurait jamais cru cela possible. Mais c’est une réalité.

Cette histoire, et tant d’autres qui existent, prouvent que l’homme recèle un potentiel insoupçonné. Quelle que soit notre situation, et notre expérience, nous n’avons en vérité aucune idée de ce que nous pourrions devenir si nous commencions, aujourd’hui, à donner tout ce que nous avons pour nous améliorer.

En santé, ne vous acceptez surtout pas comme vous êtes

Le pire domaine pour s’accepter comme on est est celui de la santé.

  • Qui peut prétendre qu’il n’a aucun moyen d’améliorer son mode de vie, de diminuer son risque de cancer ou d’Alzheimer ??

L’enjeu est d’autant plus grand que les excès existent dans les deux sens :

  • il y a ceux qui ne font pas assez de sport, mais aussi ceux qui en font trop
  • il y a ceux qui mangent n’importe quoi, et ceux qui se surveillent trop et sont dénutris
  • il y a ceux qui ne se reposent pas assez et ceux qui se reposent trop
  • ceux qui devraient se soigner et ceux qui se soignent trop…

Même l’alcool et le tabac, peuvent dans certaines circonstances avoir leur intérêt pour la santé, en tant que psychostimulants (le calumet de la paix a permis d’éviter bien des morts…)

Trouver le bon équilibre ne se fait jamais en claquant des doigts. C’est un patient travail de recherche, d’essais, d’erreur. Il faut lire des choses, se renseigner, se former.

De plus, les bons choix ne sont en général que provisoires, adaptés à nos contraintes du moment.

Toute notre vie, nous pouvons rester en vigilance pour faire les meilleurs choix pour notre santé.

Alors, s’accepter comme on est ? Surtout pas !

A votre santé !

Jean-Marc Dupuis



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Nourriture : pas de pénurie jusqu’en juin

« Il n’y a pas aujourd’hui de risque majeur de pénurie de quoi que ce soit pour la consommation courante, au moins d’ici l’été », a insisté Michel-Édouard Leclerc.

« Des pâtes, il y en a. Pour l’huile de tournesol, nos stocks vont jusqu’à juin », a-t-il tenu à rassurer.” – Journal Ouest-France, lundi 4 avril 2022.

“Rassurer”.

Le mot est-il bien choisi ??

Pas rassurant…

Pour ma part, je ne trouve pas rassurant que Michel-Edouard Leclerc, patron d’une des plus grandes chaînes de supermarchés de France, nous annonce qu’il n’y aura pas de risque majeur de pénurie alimentaire “au moins d’ici l’été”.

L’été, c’est demain.

Et comme la nourriture ne tombe pas du ciel, s’il y a effectivement un risque de pénurie dès juin ou juillet, il faut agir maintenant.

Le prix du blé multiplié par trois

L’Ukraine est, ou plutôt était, le grenier à blé de l’Europe.

Le second grenier, le grenier de secours, était la Russie.

Avant la guerre, déjà, le blé battait record sur record. Son prix avait presque triplé en quatre ans.

Mais désormais, la guerre empêche les agriculteurs de planter, et le blocus sur les produits russes empêchent d’acheter à la Russie.

Résultat, la progression des prix est verticale : + 70 % par rapport aux jours qui ont précédé le conflit.

Pourquoi est-ce un problème ?

Pas seulement parce que la baguette sera plus chère.

Le blé est, pour deux milliards de personnes dans le monde, le seul moyen de subsister.

Quand vous vivez avec moins de deux euros par jour, vous ne pouvez tout simplement pas pas survivre ni nourrir vos enfants, face à une telle augmentation.

Concrètement, vous êtes mort, à court terme.

Pénurie d’huile de tournesol : des problèmes inattendus, en chaîne

Les ports de Marioupol et Odessa sont, comme on le sait, bloqués.

Cela signifie que les produits agricoles ne peuvent plus quitter l’Ukraine par navire.

La Russie et l’Ukraine ne produisent pas que du blé. Ce sont aussi de gros producteurs de tournesol, de maïs et d’orge, des produits essentiels pour d’immenses populations, du Maroc jusqu’à l’Inde, en passant par l’Egypte, la Turquie, le Pakistan et toute l’Afrique.

En Egypte et en Turquie, 85 % du blé et 73 % de l’huile de tournesol viennent des deux pays en guerre. Le Liban, la Syrie, le Yémen, la Tunisie dépendent tous de l’Ukraine en tant que fournisseur de céréales et d’huiles.

Il faut s’attendre à des émeutes de la faim, des soulèvements, des révolutions, des guerres.

Ce qui va encore renchérir le prix du pétrole, du gaz, et aggraver les blocages des chaînes d’approvisionnement, chez nous.

Que va-t-il se passer en France ?

En France, les pâtes ont bondi de 14 % en mars 2022 par rapport à 2021. La farine a augmenté de 7,1%, les huiles de 7,4 %.

Ce n’est pas encore la famine, loin de là. Mais il y a des signes qui peuvent inquiéter.

Par exemple, les stocks d’huile de tournesol seront épuisés d’ici deux semaines.

Les fabricants de pâtes à tartes, plats cuisinés, biscuits, chips ont commencé à remplacer l’huile de tournesol par de l’huile de soja, de maïs et de colza, au risque de provoquer des allergies puisque les étiquettes n’ont pas pu être changées.

Il faut dire que les emballages, cartonnages (et papiers hygiéniques en tout genre) connaissent, eux aussi, une explosion de leur prix puisqu’ils ont besoin de gaz pour être fabriqués. Or, le gaz connaît lui-aussi, depuis la guerre, une augmentation stratosphérique, les prix ayant été multipliés par douze depuis l’été dernier !!

Les consommateurs ne mesurent pas encore bien l’ampleur des changements. Ils pensent que ce n’est pas si grave, car les gouvernements utilisent pour l’instant les stocks stratégiques pour amortir la hausse du coût de l’énergie.

Mais en l’absence de bouclier tarifaire, les prix du gaz auraient déjà augmenté de plus de 35% au 1er avril, selon le régulateur du secteur.

Si la guerre devait se poursuivre – et avec l’actualité qui s’envenime de jour en jour, tout indique que cela va être le cas – nous pourrions nous retrouver très vite comme les Anglais qui viennent de se faire administrer une hausse de 45 % du prix du gaz et de l’électricité, rendant la douche chaude un luxe inatteignable pour des millions de foyers.

Oui, je parle bien de l’Angleterre, pas de la Biélorussie ni de la Roumanie.

Et comme si ça ne suffisait pas…

Jamais deux sans trois, dit le proverbe.

Comme si l’épidémie et la guerre ne suffisaient pas, la France a connu début avril les pires gelées depuis 1947.

Les récoltes s’annoncent catastrophiques.

Or, les agriculteurs subissent par ailleurs :

  • l’explosion du prix des carburants
  • l’explosion du prix des engrais, dont 80 % du prix dépend du gaz naturel indispensable à leur production
  • et, cerise sur le gâteau, la fin des importations de fertilisants en provenance de Russie, qui est le premier exportateur mondial d’engrais azotés et le deuxième fournisseur d’engrais potassiques et phosphorés.

Si les récoltes de cette année devaient vraiment s’avérer mauvaises, la situation commencerait à ressembler étrangement à 1789.

Le régime monarchique, écrasé de dettes, fut confronté à des récoltes désatreuses à cause du mauvais temps, débouchant sur une hausse du prix du pain qui déboucha sur… la prise de la Bastille, la crise des assignats puis la Terreur, puis les guerres napoléoniennes…

Sommes-nous partis dans un tel engrenage ?

L’Homme ne désire pas toujours la paix et la prospérité

On sait que l’humanité, depuis la nuit des temps, peine à rester en paix très longtemps.

Nous aimons nous représenter nous-mêmes comme des créatures douces, préoccupées par les droits de l’homme, le respect d’autrui, la justice, le bien-être, la prospérité, l’amour du prochain…

Mais la vérité est que nous avons, aussi, une sacrée tendance à nous taper dessus.

Nous adorons nous épier mutuellement, nous jalouser, accumuler du ressentiment. Ce ressentiment, lorsqu’il a suffisamment macéré, fermenté, provoque une haine qui débouche, tôt ou tard, sur un besoin viscéral d’une riposte… sanglante.

C’est tellement criant en ce moment.

Vous ne pouvez plus regarder un écran, écouter une radio, sans qu’une voix, souvent féminine et douce par ailleurs, vous fasse part de nouvelles agressions, d’atrocités, d’images sanglantes justifiant que vous preniez les armes, ou du moins souteniez, à deux bras, ceux qui souhaitent les prendre.

  • “Rendez-vous compte ! Regardez ces images ! C’est horrible, scandaleux. Partout, il n’y a que massacres, destructions, crimes de guerre, génocide ! Nous ne pouvons pas rester les bras croisés !! Nous devons réagir !

Difficile de ne pas culpabiliser, de rester dans son fauteuil à lire un livre.

Il faudrait agir, tout de suite. Même si nous ne comprenons au fond rien à ce qui se passe. (enfin, vous, peut-être si, mais je parle pour moi).

Partout se multiplient les appels à intervenir militairement pour empêcher que “l’Histoire ne se répète”, ce qui risque bien d’aboutir à ce que l’Histoire se répète, pour de bon.

Attention je ne me range pas dans le camp des Bisounours. Je ne suis pas une colombe blanche, qui appelle à la paix en évitant prudemment de prendre position.

Non, c’est très clair, je suis absolument convaincu que la menace est bien réelle. Ni la paix ni la liberté ne sont gratuites. Et le monde regorge de frustrés bien décidés à nous agresser si on leur en laisse l’occasion.

Mais pour moi, la seule solution crédible pour assurer notre sécurité est d’aligner des chars, des avions, des hélicoptères, des lance-missiles et des troupes à nos frontières, pas d’aller agir ailleurs “préventivement”.

Qui veut la paix prépare la guerre.

On n’a jamais trouvé mieux pour éviter les problèmes. L’idée même de forcer le passage ne doit même pas effleurer l’esprit de vos voisins. Ne pas leur laisser d’autre choix que de se comporter de façon amicale avec vous.

Cela me paraît être le seul principe capable de réconcilier notre désir de paix avec un regard lucide et courageux sur la sombre réalité de la psychologie humaine.

Les conséquences pour notre santé

Je me permets d’insister longuement sur tout cela car les conséquences de ces crises qui s’enchaînent sont très graves pour notre santé.

Vous connaissez cette phrase d’Hippocrate, le médecin grec : “Que ton aliment soit ton médicament.

Avec la hausse du prix de la nourriture, il y a fort à craindre que l’alimentation se dégrade encore.

Une alimentation médiocre est un facteur majeur de maladies chroniques, d’invalidité, de fragilité, et de mortalité, particulièrement chez les personnes âgées.

En 2019, déjà, les maisons de retraite françaises ne consacraient plus que 5 euros par jour et par personne pour la nourriture. Comment manger sain ainsi ?

On dispose d’études faites aux Etats-Unis montrant une forte dégradation de l’alimentation ces vingt dernières années, surtout parmi les personnes âgées, avec une baisse d’un tiers de la consommation de fruits et légumes, des fruits à coques et des graines, compensés par plus de boissons sucrées, de viandes et d’aliments ultra-transformés.

De telles études n’existent pas en France à ma connaissance, mais on peut supposer que la hausse des prix, mise en face de la stagnation des pensions de retraite, ne peuvent qu’entraîner une dégradation de l’alimentation.

  • Quel retraité peut encore acheter du bon poisson frais, des fruits et légumes biologiques, des huiles de bonne qualité, dans le contexte actuel ?
  • Quelles vont être les conséquences pour la santé de la population, alors que déjà le diabète, l’obésité, les maladies cardiaques et les cancers font des ravages ?

Je n’imaginais pas, il y a dix ans, écrire un jour à mes lecteurs sur le sujet des pénuries alimentaires, et de leurs conséquences sur la santé des populations européennes.

Ce que nous pouvons faire, et espérer

Notre sort est aujourd’hui largement entre les mains des pouvoirs publics, dont on peut craindre bien sûr qu’ils prennent les mauvaises décisions, et laissent le prix de la nourriture s’envoler.

Mais en réalité, ils ont entre les mains des leviers d’action puissants :

Il faut savoir d’abord que des règlements européens imposent qu’une partie des cultures de céréales soient transformées en biocarburants, pour les voitures.

Ces réglementations doivent être abrogées d’urgence.

Par ailleurs, les subventions à l’élevage doivent être supprimées. La conséquence de ces subventions est que la plus grande partie de la production agricole européenne sert actuellement à nourrir, non les Hommes, mais le bétail. Cette tendance doit absolument être inversée.

Ensuite, il est clair que les prétendues “sanctions contre la Russie” ont échoué et n’ont nullement dissuadé Vladimir Poutine, comme on nous l’avait promis, d’envahir l’Ukraine, ni même de mettre quelques gants. C’est le contraire qui se passe : la population russe se sent injustement sanctionnée, pense que l’Occident veut la mort de la Russie, et rejoint Poutine dans sa paranoïa. Ils sont galvanisés. Notons au passage que, dans les guerres normales, le blocus n’a pas pour but d’empêcher un pays d’envoyer ses marchandises vers ses voisins, mais au contraire, d’importer les marchandises dont il a besoin.

Pendant les deux guerres mondiales, c’était les Allemands qui étaient privés de charbon et de blé !! Il ne serait jamais venu à l’idée des chefs d’Etat-Major alliés d’interdire à l’Allemagne de leur envoyer des ressources stratégiques !!

La réalité des actuelles sanctions, on le voit bien, est de nous affaiblir nous-mêmes. Cela n’a aucun sens et, je le répète bien que ce soit une évidence, elles n’ont pas la moindre chance de dissuader la Russie de continuer sa politique agressive. Au contraire ! Ils sont en train de mettre la main, gratuitement, sur toutes les usines et entreprises que nous avions financées sur leur territoire !!

Ces sanctions doivent à tout prix être abolies, au plus vite, et être remplacées par des mesures où c’est le reste du monde qui cesse d’envoyer des ressources en Russie. S’ils souhaitent nous envoyer du gaz, des engrais et des produits agricoles, il faut les prendre !

Sur le plan individuel, enfin, il est clair qu’il est plus nécessaire que jamais de redécouvrir les joies du potager, si vous en avez la possibilité, des cueillettes sauvages, d’une alimentation fondée sur les légumes et fruits locaux et de saison, et sur les techniques traditionnelles de conservation : conserves, fermentation, déshydratation.

Je vous écris régulièrement sur ces sujets depuis des années, en fait depuis plus de dix ans, et beaucoup d’entre vous se sont lancés, avec succès. Il faut continuer.

A votre santé !

Jean-Marc Dupuis

 



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