Ne croyez pas les oiseaux de mauvaise augure
A force de regarder des films hollywoodiens, nous avons pris l’habitude d’imaginer des catastrophes mondiales où la situation est sauvée, au dernier moment, par un héros isolé, employé par une agence gouvernementale quelconque (agent secret, policier, militaire…)
Nous nous représentons la masse de la population au mieux comme un troupeau de bovins inconscients, vaquant à ses occupations habituelles et allant à l’abattoir sans même se douter de ce qui lui arrive, au pire comme des délinquants en puissance qui ne songeraient qu’à piller les magasins, dévaliser les banques, et s’attaquer aux plus faibles, si l’ordre établi disparaissait.
C’est pourquoi nous admettons, sans trop réfléchir, que les forces de l’ordre redoublent de sévérité contre la population, partout désignée comme irresponsable, incapable de se discipliner, face à la crise.
La réalité historique est pourtant exactement l’inverse.
Quand arrivent des catastrophes, se produit en général une explosion de générosité, de dons de soi, de courage, d’actes héroïques, à grande échelle dans la population et en particulier chez les personnes les plus ordinaires.
- Ainsi la population de New York, célèbre dans le monde entier pour son matérialisme, son hédonisme, sa cupidité même, s’est-elle illustrée par son courage, son sang-froid et sa grandeur d’âme au lendemain des attentats du 11 septembre 2001 (World Trade Center). Pas de pillages ni de désordres, mais au contraire des dizaines de milliers de personnes qui se sont précipitées pour participer aux recherches dans les décombres, ouvrir leur appartement à des inconnus pour les loger, réconforter les blessés, les veuves, les orphelins ;
- En France, en 1940, quand les Allemands sont arrivés et que toute la population du nord du pays est partie sur les routes, personne n’a pillé les maisons. Lorsque les habitants sont revenus, pas une petite cuillère n’avait disparu des maisons pourtant restées ouvertes ;
- A Londres, pendant les bombardements de la Seconde Guerre mondiale, les médecins racontent leur surprise d’avoir vu le nombre de suicides diminuer : “Nos pires dépressifs se sont transformés en chauffeurs d’ambulance !”, ont-ils raconté ;
- En Pologne, en 1939, face à l’invasion nazie et soviétique, les habitants ont organisé des mouvements d’entraide qui ont permis de sauver des centaines de milliers de personnes. Souvent, des familles se sont mises en danger pour cacher des innocents, par pur esprit d’entraide ;
- Le même phénomène s’est produit en France avec la Résistance, ou encore en Hollande pendant la dernière Guerre, où beaucoup de familles cachaient des Juifs malgré le danger de mort.
En fait, dans tous ces cas, les forces politiques n’étaient pas leaders, mais plutôt à la traîne (quand ils ne s’opposaient pas carrément à ceux qui cherchaient à faire le bien).
Aujourd’hui, comme hier, je vois des dirigeants largement dépassés par la situation. Ils veulent faire croire qu’ils maîtrisent le cours des choses, mais ils ne savent pas mieux que le premier quidam venu ce qu’il faudrait faire.
Comme ils craignent qu’on leur reproche leur inaction, ils choisissent de “taper fort”. Il est aujourd’hui interdit de se promener en montagne, dans les bois, sur les plages désertiques…
L’argument est le suivant : “S’il vous arrivait un accident, on serait obligé de mobiliser des secours pour vous, alors qu’on manque déjà de moyens pour le coronavirus”.
Vous n’avez même pas le droit d’expliquer que vous acceptez le danger, que vous vous assumez vous-même, et que vous ne feriez pas appel aux secours s’il vous arrivait un problème. Vous êtes considéré comme un mineur irresponsable.
Pour ma part, vous l’avez compris, je m’attends à ce que la crise du Covid-19 rapproche les gens. Qu’il révèle le courage dont sont capables nos concitoyens. Que l’immense majorité d’entre eux n’ont pas besoin qu’on les menace d’amende pour prendre toutes les précautions nécessaires pour se protéger de la contagion et protéger les autres.
Pendant cette période de confinement, mon projet est de répertorier les actes d’héroïsme “ordinaire” que je vois autour de moi. De les raconter. Les diffuser. Pour que, au moins, on sorte de cette crise avec la joie d’avoir vu des hommes et des femmes autour de nous donner le meilleur d’eux-mêmes.
J’ai déjà plusieurs beaux exemples. Je m’attends à en voir beaucoup d’autres. Je compte sur vous, également, pour me signaler les cas que vous voyez autour de vous.
Un grand merci d’avance et,
A votre santé !
Jean-Marc Dupuis
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