Pages

Subscribe:

santé nature innovation

Être un héros, le premier besoin de l’homme et de la femme, selon Otto Rank

Le psychanalyste Otto Rank a expliqué que le principal besoin de l’homme et de la femme était d’être un héros [1].

Héros dans son pays, sa ville, sa rue, sa maison, sa famille, sa chambre, ou même simplement dans son imagination : peu importe.

Il faut qu’il soit quelque part le héros de quelqu’un.

Si vous n’êtes le héros de personne, pas même de vous-même, alors vous vous sentez forcément submergé de sentiments négatifs.

Héros imaginaire

Depuis la nuit des temps, les hommes se racontent des histoires, des mythes, où des héros affrontent des monstres, des dragons, des épreuves en tout genre, y compris des épreuves intellectuelles (les énigmes posées à Œdipe par le Sphinx).

Rien n’a changé aujourd’hui.

Nous passons un temps incroyable dans notre vie à suivre les histoires de James Bond contre les méchants, de Pinocchio contre la baleine Monstro qui a mangé son père, du Petit Poucet contre l’ogre, de Tom Cruise contre ses ennemis dans Mission Impossible, d’Harry Potter contre Voldemort, d’Indiana Jones contre les pilleurs de tombes, etc., mais aussi les aventures tout aussi fantaisistes de nos politiciens, sportifs, têtes couronnées et célébrités diverses.

Nous nous intéressons à ces histoires, elles font battre notre cœur, nous font tout oublier, parce que nous nous assimilons au héros par l’imagination.

Nous sommes dans sa peau et nous menons son combat, de façon imaginaire. Le triomphe du héros, qui transforme une situation désespérée en une victoire, nous procure la joie la plus intense.

Avoir un bon ennemi, indispensable pour devenir un héros

Petit problème : pour être un héros, il faut avoir un ennemi.

L’ennemi permet au héros d’exister. C’est lui qui va révéler sa force, son habileté, son intelligence, son courage. Hercule ne serait rien sans ses douze travaux.

Les ennemis, ou les épreuves, nous sont indispensables pour exister. Sans défis, sans combats, sans défaites, nous aurions tous la psychologie d’un enfant colérique de 3 ans, qui n’a pas encore appris à maîtriser ses émotions, à dominer ses frustrations.

Les épreuves nous construisent et nous permettent de révéler nos forces aux autres, mais aussi, plus important encore, de les révéler à nous-mêmes. Nous faire prendre conscience de notre force et de nos pouvoirs, que nous ignorions.

Avoir des ennemis est nécessaire pour nous transformer en héros.

Plus l’ennemi est implacable, plus il nous oblige à puiser dans nos talents cachés, à les exprimer, pour les faire advenir dans le monde réel.

L’ennemi, en dépit des apparences, est donc en réalité notre allié. Il nous sert de marchepied, ou plutôt de tremplin, sans lequel nous n’aurions jamais pu triompher.

À petit ennemi, petit héros

À petit ennemi, petit héros. À grand ennemi, grand héros.

Nous avons toute notre vie pour apprendre à mieux combattre. Comme le samouraï qui affronte des ennemis de plus en plus redoutables, comme le karatéka qui passe la ceinture jaune, puis l’orange, la verte, la bleue, la marron et enfin la noire, nous devenons meilleurs dans le combat.

Pour nous préparer au combat… ultime.

Celui de la maladie et de la mort.

Le philosophe Michel de Montaigne disait avoir passé toute sa vie à se préparer à mourir : « Philosopher, c’est apprendre à mourir. »

Qui peut prétendre y parvenir ? Qui peut réussir comme un autre grand philosophe, Socrate, à être tellement sage qu’il n’a plus peur de rien, qu’il peut affronter la mort sans trembler ?

Socrate, raconte-t-on, fut condamné à mort et passa ses derniers moments à réconforter ses amis. Le voici, dans ce beau tableau du peintre David, le doigt levé, dans sa toge blanche, les exhortant à sécher leurs pleurs :

Socrate est un idéal, bien sûr.

Mais j’ai connu des personnes particulièrement avancées en sagesse, qui sont parvenues à voir leur grave maladie comme une épreuve leur permettant de progresser encore.

C’était impressionnant.

Faisons de notre mieux, mais sans non plus être trop sévères avec nous-mêmes.

La personne qui n’a pas connu l’épreuve du feu et n’a pas encore eu le temps de mûrir ne pourra pas, bien sûr, voir le côté « positif » du cancer. Elle se laissera facilement détruire par cet ennemi trop violent pour elle. Mais il est important de savoir, au moins en théorie, que cela est possible, même si cela paraît extrêmement difficile.

Cela permet d’envisager toutes les épreuves de la vie comme, potentiellement, une occasion de progresser. Même quand nous ne voyons aucune lumière au bout du tunnel, il est bon et réconfortant de savoir que c’est peut-être seulement à cause de nos yeux, qui ne voient pas assez bien.

À votre santé !

Jean-Marc Dupuis

The post Réflexion sur le sens (possible) de la maladie appeared first on Santé Nature Innovation.



from Santé Nature Innovation http://bit.ly/2Hsrv2l

0 commentaires :

Enregistrer un commentaire