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L’être humain est le seul primate à avoir du blanc dans les yeux. Voici pourquoi.

 

L’être humain est le seul primate à avoir du blanc visible dans les yeux.

Ce blanc nous permet de repérer, à des dizaines de mètres, dans quelle direction regardent les gens, et ainsi de comprendre ce qu’ils sont en train d’observer – et de convoiter.

Nous profitons ainsi, en permanence, des informations collectées par les autres.

Pour savoir où est la plus belle femme, il suffit de regarder dans quelle direction regardent les hommes. Pour savoir où se trouve la meilleure nourriture, il suffit de regarder les yeux des convives autour de la table.

Sans doute nos ancêtres chasseurs-cueilleurs fonctionnaient de la même façon, pour repérer les ressources dans la nature.

Nous sommes encore guidés par ces réflexes.

Si, dans la rue, nous voyons un groupe de personnes qui regardent dans une direction, il nous est presque impossible de ne pas regarder aussi.

Nous sommes des machines à repérer, toute la journée, ce que regardent et désirent les autres. C’est la principale source de nos propres désirs.

Les publicitaires le savent bien. Ils ne cessent de nous montrer des personnes en train de désirer des objets, de les obtenir, de les consommer, pour nous pousser à obtenir la même chose.

Nous détestons avoir moins que les autres

Car l’être humain déteste avoir moins que les autres.

Les sociologues ont pu établir que l’argent ne rend pas les gens plus heureux. Ce qui les rend plus heureux, c’est d’avoir plus que les autres. Leur niveau de satisfaction dépend donc… des inégalités !

Nous sommes très heureux avec 1500 euros par mois… si tous nos voisins n’en ont que 500.

Mais nous sommes très malheureux avec la même somme… si les autres en ont 5000 !

C’est la raison pour laquelle les progrès du niveau de vie n’apportent aucun bonheur supplémentaire sur le long terme à une population.

Au contraire, lorsqu’un pays s’enrichit, il y a beaucoup plus de personnes qui “réussissent” financièrement autour de nous.

C’est autant d’occasions de plus de se lamenter, se dévaloriser, d’avoir un sentiment d’échec, d’où une forte hausse des dépressions dans les pays les plus riches (Suisse, Allemagne, Japon, Etats-Unis).

Impossible d’arrêter d’être jaloux

Et le problème est que nous ne pouvons rien faire à cela. Il est impossible de décider de cesser d’être jaloux. C’est un des sentiments les plus profondément ancrés dans notre système nerveux.

Certains affirment que les homards, qui sont parmi les plus anciennes créatures (ils existaient déjà sous leur forme actuelle il y a 300 millions d’années), réagissent comme nous.

Quand ils rencontrent un autre homard, ils se comparent à lui. Si l’autre est plus gros, plus fort, ils repartent dépités, ce qui se voit à leur posture, recroquevillée. Si par contre, l’autre est plus petit et plus faible, ils sont tout contents et se redressent triomphalement, la queue fièrement dressée, les pinces en l’air !

Or nous partageons notre système nerveux primitif avec le homard, dirigé par notre hypothalamus qui gère nos fonctions primitives. Le besoin de se comparer aux autres en fait partie.

Comme si une autre personne vivait en nous

Lorsque ce système s’active, on se sent comme “possédé” par le sentiment de jalousie.

C’est comme si une autre personne s’emparait de nous, et vivait à travers notre corps. Elle prend possession de notre personnalité, se sert de nos capacités, nos connaissances, nos relations et même notre intelligence, pour arriver à ses fins.

Nous devons comme fou.

Il faut prendre à l’autre ce qu’il a. Coûte que coûte.

Et si nous n’y parvenons pas par nos efforts, nous sommes tentés de le détruire.

  • Ainsi celui qui passe à côté de la voiture de ses rêves, qui pense qu’il ne pourra jamais l’acheter, et qui sort sa clé et la raye sur toute sa longueur.
  • Ainsi la femme qui découvre que son mari la trompe voudra “crever les yeux” à sa rivale, la griffer, lui arracher les cheveux – autrement dit des gestes qui la défigurent et lui enlèvent ce qu’elle a, imagine-t-elle, de plus qu’elle.

On ne reconnaît pas cette personne qui s’active en nous dans ces moments-là.

Cette personne pense des choses, veut des choses, dit des choses, fait des choses que la personne que nous sommes habituellement ne pense, ne veut, ne dit ou ne fait jamais !

D’où l’horreur que ressentent les personnes après avoir commis un acte, voire un crime, par jalousie.

Les tribunaux le savent, et reconnaissent les cas de “crime passionnel”. Le juge réduit la peine car il estime que la personne a été “aveuglée” par la jalousie.

La plus ancienne histoire connue

Dans une récente lettre, je parlais de l’histoire de Caïn et Abel, qui nous vient des Hébreux. Mais les Sumériens, il y a 5000 ans, racontaient la même histoire (le berger Dumuzid et le fermier Enkimdu).

C’est une des plus vieilles histoires du monde !

Il s’agit de deux frères. L’un, Caïn, est fermier, l’autre, Abel, est berger. Caïn imagine que la vie réussit mieux à Abel, que Dieu le préfère. Caïn en est tellement jaloux qu’il décide de le tuer.

Son meurtre accompli, il doit fuir jusqu’au bout de la terre pour se cacher.

Cette histoire est très intéressante car Abel n’a rien fait contre Caïn.

Ils ne sont pas en rivalité pour un bien. Caïn ne cherche même pas à tuer Abel pour s’emparer de ses troupeaux.

Non, tout ce qu’il veut, c’est nuire à ce frère qui, par son bonheur réel ou supposé, le rend malheureux.

Cette histoire nous enseigne que la jalousie ne se soucie pas des conséquences négatives : la personne essaye de nuire, c’est tout. Elle n’en espère aucun bienfait “positif” pour elle.

Mais elle est prête à payer un prix considérable pour la satisfaction de voir l’autre souffrir.

La jalousie chez les autres

D’où l’importance d’éviter de susciter de la jalousie autour de soi.

Pour vivre heureux, vivons caché”, dit le proverbe.

Les familles qui ont de l’argent depuis de nombreuses générations apprennent à faire attention. A ne pas trop l’exposer. Elles savent qu’il vaut mieux faire “comme les autres”. Porter des vêtements un peu usés, un peu dépareillés. Eviter de rouler en BMW… et préférer une Citroën. Parce que cela évite bien des ennuis. Le “nouveau riche”, lui, étale sa richesse… et s’attire des problèmes de toutes parts.

De même, les très jolies femmes apprennent à ne pas en rajouter. Elles savent qu’elles doivent se méfier. Elles apprennent à se faire discrètes. Elles ne peuvent se permettre un maquillage ou des accessoires trop visibles, des tenues trop aguichantes.

La starlette qui vient de découvrir son potentiel de séduction, elle, n’est pas aussi prudente. Elle s’expose ; elle est toute heureuse de rencontrer des succès. Mais très vite les jaloux prennent le pas sur les admirateurs. La foule adoratrice se transforme en foule vociférante, prête à la déchiqueter en morceaux (voir l’histoire de Loana, Britney Spears, Lady Gaga et tant d’autres).

Elles apprennent, à leurs dépens, qu’elles auraient mieux fait de faire attention, d’obtenir un bonheur sans doute plus simple, moins éclatant, voire un peu médiocre, mais d’éviter les violences de la sur-exposition médiatique, qui laisse les jalousies se déchaîner.

Consciente du problème, Brigitte Bardot a mis fin à sa carrière soudainement, et s’est retirée avec ses animaux en Provence. Sa décision a paru bizarre à beaucoup, mais elle a très bien fait à mon avis. La preuve en est d’ailleurs qu’elle s’est fait énormément critiquer, ridiculiser, les rares fois où elle est réapparue.

Je pourrais en ajouter encore :

Dans la cour de récréation, le premier de la classe apprend à se faire discret. Il évite d’en rajouter en faisant la morale aux autres, en leur expliquant qu’il est le plus fort. Il ne s’en sort que s’il se montre un peu désolé d’avoir des bonnes notes, et prêt à aider les autres. Sinon, il se fait casser ses lunettes, comme Agnan.

La jalousie chez soi

J’ai écrit plus haut qu’il est impossible de faire taire la jalousie en soi. En effet :

  • Comment ne pas éprouver d’envie quand un couple semble beau, jeune, en pleine santé, heureux, amoureux, tandis que je suis seul, vieux, malade et triste ?
  • Comment ne pas éprouver d’envie quand je lance un projet qui vivote, puis échoue, alors que celui de mon voisin prospère ?
  • Comment ne pas éprouver de l’envie quand je me fais dépasser en compétition sportive par des personnes qui se “baladent” ?
  • Comment ne pas éprouver d’envie quand mon collègue obtient une promotion, et les félicitations de la direction, et pas moi ?

On ne peut pas faire taire la jalousie. Mais on peut la contenir dans un coin de son cœur.

Faire en sorte qu’elle n’envahisse pas tout. Qu’elle ne nous rende pas malade.

Pour cela, il faut avoir conscience de tous ces mécanismes ancrés au plus profond de nous-même. Les contempler, les regarder se mettre en route.

Mais se souvenir que, si nous leur cédons, il nous arrivera la même chose qu’à Caïn : après avoir “tué” notre frère (ou notre collègue, notre voisin, notre rival…), nous serons encore plus malheureux. Tuer ou ruiner la personne qui nous rendait jaloux ne fera qu’augmenter notre sentiment d’inadéquation.

Mettre toute notre énergie à ressembler à la personne qu’on jalouse, c’est la garantie de l’échec, du ratage. D’où la tristesse du destin des hommes qui veulent ressembler à Johnny, à Claude François, à Mickaël Jackson. Même s’ils sont émouvants, on ne peut s’empêcher d’être désolé pour eux.

La seule voie vers le bonheur authentique

La seule voie vers le bonheur authentique, c’est de se prendre soi-même comme point de référence :

  • Comment suis-je aujourd’hui, avec tous mes défauts, mes faiblesses, mes inadéquations, et mes qualités, mes forces, mes atouts ?
  • Comment vais-je faire pour atténuer ces défauts, un peu, et améliorer mes qualités, un peu aussi, jour après jour ?

Je me rends compte que je peux agir à tous les niveaux : mon apparence physique, mon comportement, mon travail, ma santé, mes talents artistiques, sportifs. Cela fait peur, car on s’aperçoit qu’il y a du travail partout, mais c’est enthousiasmant, car cela fait beaucoup de beaux projets à réaliser.

En fixant mes yeux sur les choses dans ma vie sur lesquelles je peux agir, je retrouve du sens à ma vie. Et chaque fois que je progresse vers mon idéal, cela me procure des bouffées de bonheur.

Je parviens ainsi à détourner mon regard des autres. Je cesse de me laisser fasciner par leurs avantages réels ou supposés.

En prenant conscience de tout le travail que j’ai à faire dans ma propre vie, je réalise que, très probablement, les autres ont autant de travail que moi. Y compris ceux qui me paraissaient si enviables.

Je deviens alors capable de les regarder avec plus de compréhension, plus de bienveillance, moins de haine et de jalousie. Je réalise que, en tant qu’êtres humains, nous sommes tous dans le même bateau. Que personne n’échappe aux grands problèmes de la vie : le doute, la solitude, la maladie, la souffrance, la mort…

Peu à peu, les sentiments les plus mauvais me quittent.

Même s’ils ne disparaissent pas, même s’ils reviennent régulièrement me visiter, je sais que mon énergie est mieux utilisée pour améliorer les choses dans ma propre vie, qu’à jalouser les autres. A la fin, je peux peut-être même me réconcilier avec celui que je jalousais le plus…

À votre santé !

Jean-Marc Dupuis

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