Pages

Subscribe:

santé nature innovation

Des millions de fausses évaluations

 

Beaucoup de sites Internet publient, malheureusement, des faux témoignages de clients.

Ces témoignages sont souvent inventés par les auteurs du site. Ils peuvent aussi être fabriqués en masse par des sociétés spécialisées, qui ont des logiciels qui vont sur les sites et laissent des commentaires d’apparence réelle.

Même sur Amazon, vous ne pouvez pas vous fier à ce qui est dit:

64 % des commentaires sur les compléments alimentaires sont frauduleux sur le site Amazon

Selon une analyse indépendante de Fakespot, un outil qui évalue l’authenticité réelle des témoignages, la majorité des commentaires sont faux, dans certaines catégories de produits d’Amazon. [1]

Ainsi, parmi les produits électroniques, 61 % des commentaires sont faux. Pour les produits de beauté, 63 % des commentaires sont faux et, pour les compléments alimentaires, 64 % des commentaires sont faux.

Même problème sur Google

Le problème est tout aussi répandu sur Google, avec le système des étoiles jaunes.

Des millions de fausses évaluations sont postées chaque mois. [2] Il existe des “robots” programmés pour cliquer sur articles, évaluations de produits, d’hôtel, de service, et modifier les résultats.

Selon les cas, ces robots sont programmés pour améliorer le score des produits ou, au contraire, pour dénigrer.

86 % des consommateurs lisent les commentaires et leur font confiance

Or, 86 % des consommateurs consultent les avis publiés en ligne et leur font confiance, selon une enquête.

En fait, ils leur font autant confiance qu’aux avis personnels donnés par leurs amis !! [3]

Ce phénomène montre une chose inquiétante : nos cerveaux – et notre bon sens – n’évoluent pas aussi vite que la technologie.

Nous avons beau entendre parler de plus en plus d’intelligence artificielle, utiliser quotidiennement des appareils qui font des prodiges (smartphone, GPS…), nous ne réalisons pas assez que ces inventions peuvent aussi être utilisées, et sont utilisées, au détriment de la vérité.

“Un avis négatif, c’est 10 000 euros de perte de chiffre d’affaires”

Internet est devenu une épée de Damoclès pour des milliers de petits commerçants, restaurants, hôtels, professions libérales.

Un avis négatif sur Tripadvisor, c’est 10 000 euros de perte de chiffres d’affaires pour l’entreprise”, estime Rodolphe Roux de Pierre & Vacances. “Il suffit d’un client qui raconte n’importe quoi.” [4]

Dans le domaine de la santé en particulier, il est très difficile de distinguer le vrai du faux. Plus que les témoignages individuels, il faut se référer aux études scientifiques, aux traditions médicinales, à la pratique de thérapeutes honnêtes et expérimentés, aux encyclopédies, aux livres, aux revues sérieuses.

Ce n’est pas aussi rapide ni amusant, mais il n’y a pas trop le choix…

À votre santé !

Jean-Marc Dupuis

The post Faux témoignages sur les compléments nutritionnels appeared first on Santé Nature Innovation.



from Santé Nature Innovation https://ift.tt/2Dumoff

santé nature innovation

Diabète : prendre de la vitamine C et du magnésium

 

Une bonne raison de faire attention à ce qu’on mange, c’est d’éviter le diabète.

Le diabète entraîne des complications terribles.

  • Le glucose en excès fait coaguler le sang et abîme les nerfs, ce qui provoque des problèmes à tous les niveaux.
  • A cause des petits vaisseaux sanguins bouchés (capillaires), les diabétiques ont deux à quatre fois plus de problèmes cardiovasculaires (infarctus et AVC).
  • Leur vue se détériore, jusqu’à formation de cataractes, de glaucome, et enfin la perte de vue totale. 60 % des diabétiques de type 2 ont les yeux abîmés.
  • Les reins, qui sont eux aussi irrigués par des capillaires cessent de fonctionner peu à peu.

C’est l’insuffisance rénale, maladie irréversible. Il faut alors se faire dialyser, une procédure lourde à l’hôpital, qui recommence tous les jours ou tous les deux jours, de façon définitive.

Le diabète : première cause d’amputation

Et ce n’est pas tout : l’extrémité des organes, surtout les pieds et les orteils, souffrent également car le sang peine à les irriguer.

Les plaies ne cicatrisent plus. Les diabétiques souffrent souvent d’ulcères dans ces zones, ce qui peut déboucher sur des amputations (pieds ou jambes).

De plus, les atteintes aux nerfs entraînent des douleurs de toutes sortes, allant du simple fourmillement jusqu’aux douleurs qui remontent tout au long des membres (neuropathie).

En moyenne, les diabétiques perdent 5 à 10 ans d’espérance de vie.

Quand le diabète devient une urgence médicale

Le diabète de type 2 non traité dégénère en état hyperosmolaire.

Le patient souffre d’une soif inextinguible, urine constamment, se déshydrate. Le cœur s’emballe, les muqueuses s’assèchent et la tension artérielle s’effondre. Il s’agit d’une urgence médicale fatale dans plus de 50 % des cas

Quand au diabète de type 1, qui se caractérise par un manque d’insuline, il est très dangereux également car le manque d’insuline provoque l’acidocétose diabétique.

Le corps remplace le glucose par les acides gras et produit des corps cétoniques qui augmentent l’acidité de l’organisme. Le patient vomit, se déshydrate, souffre à l’abdomen, respire difficilement, tombe dans le coma et meurt si on ne lui injecte pas d’insuline d’urgence.

L’insuline, une découverte récente à l’échelle de l’histoire de la médecine

Souvenons-nous que ce n’est qu’en 1921 que l’insuline a été découverte et isolée.

Ce n’est donc que depuis cette date qu’on peut sauver les diabétiques de type 1. Auparavant, cette maladie entraînait la mort du patient, sans aucune possibilité d’intervention.

Nous fêterons donc dans deux ans le centenaire de cette grande découverte par un jeune chirurgien canadien, Frederick Grant Banting, qui reçut pour cela un Prix Nobel bien mérité en 1923.

Il ignorait cependant que le mode de vie moderne allait rendre sa découverte nécessaire à tant de personnes ! A l’époque, le diabète de type 2 était rarissime. Aujourd’hui, des centaines de millions de personnes en souffrent à travers le monde, et chaque jour, 1500 personnes meurent de ses complications.

Prévenir et accompagner le diabète avec des substances naturelles

Parce que le diabète est si courant et peut être si grave, les personnes qui se préoccupent de l’art de vivre sain s’intéressent de près à cette maladie et donc à :

  • l’alimentation qui prévient le diabète,
  • celle qui est nécessaire quand on souffre de la maladie,
  • celle qui permet de le corriger voire de le guérir,
  • les substances naturelles hypoglycémiantes.

Les substances hypoglycémiantes sont celles qui réduisent naturellement le taux de sucre sanguin.

Ce sont des plantes ou des extraits de plantes, souvent issues de la médecine ayurvédique (indienne) qui s’y connaissait dans ce domaine : Coccina indica, gymnema sylvestris, Momordica charantia, Pterocarpus marsupium et Phyllanthus amarus.

Le principal médicament hypoglycémiant, la metformine, est une molécule dérivée d’une plante utilisée depuis l’Antiquité contre le diabète. Cette plante, appelée rue-de-chèvre ou sainfoin d’Espagne (Galéga Officinal) pousse en zone méditerranéenne. Elle est hautement toxique, surtout la fleur, et peut empoisonner le bétail lorsqu’il s’en trouve dans le fourrage.

100 grammes de cette herbe séchée suffisent à tuer une brebis, notamment parce qu’elle fait s’effondrer leur niveau de sucre sanguin (hypoglycémie).

Mais je voudrais aujourd’hui vous parler de deux substances beaucoup plus classiques, auxquelles nous sommes parfaitement habitués, et qui peuvent (doivent !) être prises en complémentation nutritionnelle pour les diabétiques.

Il s’agit de la vitamine C et du magnésium, tout simplement.

La vitamine C et le magnésium contre le diabète

Des études ont établi que la vitamine C, par ses vertus antioxydantes, protège les diabétiques de plusieurs effets délétères de l’excès de glucose. En particulier, elle neutralise les radicaux libres provoqués par la glycémie élevée, qui abîment la paroi interne des artères.

Par ailleurs, la vitamine C permet de diminuer la glycémie chez les patients diabétiques. L’effet se manifeste au bout de trente jours de supplémentation, selon une étude publiée dans la revue Nature en mars 2017. [1]

Tout récemment une étude randomisée sur la vitamine C a indiqué une amélioration de la qualité de vie, de la vitalité, et une baisse de la glycémie à jeun des patients atteints de diabète de type 2. D’autres indicateurs du diabète, comme le HbA1c (hémoglobine glyquée) ou le taux d’insuline n’ont cependant pas été influencés par la vitamine C. [2]

Par ailleurs, une étude a montré que les personnes souffrant du diabète de type 2 ont une glycémie plus élevée, deux heures après le repas, lorsqu’elles manquent de magnésium. [3] Le magnésium serait en effet nécessaire au bon fonctionnement des récepteurs à insuline.

Une autre étude publiée début 2019 dans le “Journal of the American College of Nutrition” a montré que les diabétiques ayant un faible taux de magnésium avaient un taux d’hémoglobine glyquée (HbA1c) et un taux de glycémie dans le sang après les repas beaucoup plus élevés que les autres. [4]

Rappelons que le manque de magnésium est très fréquent, avec plus de 75 % de la population française touchée. Les spécialistes recommandent une supplémentation en magnésium de 300 à 600 mg par jour pour les personnes en déficit. Une fois le niveau restauré, un régime alimentaire riche en magnésium est hautement conseillé, c’est-à-dire riche en légumes et noix. Certaines personnes voient cependant apparaître des symptômes de manque de magnésium (crampes, fasciculations) dès qu’elles arrêtent leurs compléments et en prennent donc quotidiennement.

Bien entendu, les vertus du magnésium et de la vitamine C ne se limitent pas aux conséquences du diabète. La peau, le sang, les systèmes nerveux, musculaires et cardiaques en bénéficieront aussi.

À votre santé !

Jean-Marc Dupuis

The post Diabète : prendre de la vitamine C et du magnésium appeared first on Santé Nature Innovation.



from Santé Nature Innovation https://ift.tt/2OAInYl

santé nature innovation

Compléter comme il faut une alimentation très riche en légumes et produits végétaux

 

Les Autorités de Santé nous demandent d’accroître notre consommation de légumes et fruits. C’est une bonne chose contre le surpoids, les maladies cardiaques et même certains types de cancers.

Cependant, certains nutriments sont difficiles ou impossibles à trouver dans les végétaux.

Si vous ne mangez plus aucune viande, poisson, œufs ou lait, vous risquez de souffrir de déficit dans les sept nutriments suivants :

1) Vitamine B12

Cette vitamine est un nutriment essentiel (on ne peut pas vivre sans) qui se trouve presque exclusivement dans les aliments d’origine animale.

Connue également sous le nom de cobalamine, c’est un nutriment hydrosoluble (qui se dissout dans l’eau) impliqué dans la fabrication des globules rouges, la bonne santé des nerfs et les fonctions cérébrales.

Les études ont montré que, sans complémentation nutritionnelle, les végétariens ont un risque élevé de déficit en vitamine B12, surtout à partir d’une année à ce régime.

Les symptômes associés au manque de vitamine B12 sont :

  • la fatigue, la faiblesse ;
  • les problèmes mentaux, psychiatriques et neurologiques ;
  • l’anémie mégaloblastique ;
  • avec un lien possible avec la maladie d’Alzheimer et les maladies cardiaques.

Pour obtenir des apports suffisants en B12, les végétariens et plus encore les véganes doivent consommer des produits enrichis en vitamine B12 : extraits de levure, céréales, pains.

On trouve des traces de vitamine B12 bioactive dans de rares produits végétaux :

  • le nori, un type d’algues marines dites “rouges” (mais d’apparence verte…). Elles se présentent sous forme de plaques de feuilles séchées très fines ;
  • le tempeh, une sorte de soja fermenté

J’ai bien écrit des “traces” donc ces aliments ne pourront servir à eux seuls à compenser.

La spiruline, quant à elle, est réputée contenir de la vitamine B12, mais c’est en fait de la “pseudo-vitamine”, qui n’est pas assimilable biologiquement.

2) La créatine

La créatine est une molécule qui se concentre dans les muscles et le cerveau. Elle sert à fournir une énergie facilement disponible pour les cellules musculaires, ce qui augmente la force et l’endurance.

La créatine a mauvaise réputation car elle a surtout été exploitée dans le body-building. Elle est associée aux dangers du dopage et a, pour cette raison, été interdite brièvement par les Autorités sanitaires françaises.

En réalité, la créatine ne comporte aucun danger et n’est absolument pas un dopant, même s’il est vrai qu’elle améliore les performances physiques.

La créatine n’est pas un nutriment essentiel. Elle peut être fabriquée par le foie. Néanmoins les études montrent que les végétariens connaissent une baisse de leur niveau de créatine dans les muscles, ce qui peut entraîner de moindres performances.

Il est très facile de se procurer des compléments alimentaires de créatine et ils sont sans danger pour la santé.

3) La carnosine

La carnosine est un antioxydant qui se concentre dans les muscles et le cerveau de l’Homme, et des animaux.

La carnosine est très importante pour la fonction musculaire. De hauts niveaux de carnosine diminuent la fatigue et augmentent les performances.

On la trouve uniquement dans les produits animaux. Elle est cependant considérée comme non-essentielle car nous pouvons la fabriquer à partir de deux acides aminés, l’histidine et la bêta-alanine.

Cependant, l’essentiel des sources de bêta-alanine sont la viande et le poisson.

Les végétariens ont tendance, comme avec la créatine, à avoir moins de carnosine dans leurs muscles que les omnivores.

On trouve très facilement des compléments de bêta-alanine d’origine végétale.

4) Vitamine D

La vitamine D est indispensable pour de nombreuses fonctions et nous l’obtenons en principe naturellement, en nous exposant au soleil.

Cependant, la plupart des personnes vivant sous nos latitudes sont en manque chronique de vitamine D3, n’ayant pas assez d’occasions d’exposer leur peau.

Dans l’alimentation, les principales sources de vitamine D sont les poissons gras et le jaune d’œuf, mais les quantités sont minimes.

Les personnes en déficit de vitamine D doivent donc compenser par des compléments qui se présentent sous forme de vitamine D2, d’origine végétale, ou vitamine D3, qui est le plus souvent d’origine animale.

Il existe heureusement de la vitamine D3 extraite du lichen qui est adaptée aux végétariens.

5) Acide Docosahexaénoïque (DHA)

L’acide docosahexaénoïque (DHA) est un type d’oméga-3 qui est important pour le fonctionnement du cerveau.

Un manque de DHA peut affecter les fonctions mentales, surtout chez les enfants. Les femmes enceintes doivent particulièrement veiller à leurs apports, pour le développement du cerveau de leur bébé.

On trouve le DHA principalement dans les huiles de poisson, les poissons gras et certains types de microalgues.

En principe, le corps humain est capable de produire du DHA à partir d’oméga-3 végétaux (ALA) qu’on trouve dans les noix, les grains de lin et de chia.

Cependant, le taux de conversion est trop faible pour assurer des niveaux sanguins suffisants.

La solution pour les végétariens qui ne veulent pas prendre de DHA issue des poissons est de choisir un complément à base de microalgues que l’on trouve aisément dans les boutiques en ligne.

6) Fer hémique

Le fer hémique est un type de fer que l’on trouve dans la viande, en particulier la viande rouge.

Il est beaucoup mieux absorbé que le fer non-hémique que l’on trouve dans les végétaux.

Le fer non-hémique est mal absorbé s’il n’y a pas de fer hémique, ce qui peut compliquer les choses, surtout pour les femmes qui perdent du sang, et qui ont besoin de reconstituer leurs réserves de fer. L’anémie ferriprive est plus fréquente chez les végétariens.

Il est alors nécessaire de planifier l’alimentation végétarienne d’une façon qui maximise les apports de fer non-hémique, auquel cas il est possible de se dispenser de compléments nutritionnels de fer.

7) Taurine

La taurine est un composé sulfuré que l’on trouve dans différents tissus, dont le cerveau, le cœur, les reins.

Elle joue un rôle dans la formation des sels biliaires et les défenses antioxydantes.

Certaines personnes ont pu raconter que la taurine était issue des testicules de taureau, raison pour laquelle il y en aurait dans le Red Bull. Il s’agit d’une légende urbaine, la taurine se trouvant dans le poisson, les fruits de mer, la viande et les laitages.

Notre corps peut produire de faibles quantités de taurine, donc elle n’est pas considérée comme un nutriment essentiel.

Toutefois, les végétariens ont tendance à en manquer, et se porteront mieux s’ils prennent des compléments alimentaires. Il en existe d’origine végétale.

Conclusion

Un régime végétarien ou végan bien organisé est excellent pour la santé. Il est toutefois nécessaire d’avoir en tête les éléments ci-dessus, et de compenser lorsque c’est nécessaire avec de bons compléments nutritionnels.

Ceci est important pour les personnes qui pratiquent ces régimes, mais aussi pour la cause en général. Trop de moqueries sont encore formulées contre les végétariens qui seraient “pâles”, “le cheveux triste”, “maigres” et “manquant d’énergie” voire “lymphatiques”.

Cela peut être facilement évité par une complémentation nutritionnelle ciblée.

À votre santé !

Jean-Marc Dupuis

The post Sept nutriments que vous ne trouvez pas dans les végétaux appeared first on Santé Nature Innovation.



from Santé Nature Innovation https://ift.tt/2KXC1zL

santé nature innovation

Comment la maman et l’amie de Bambi ont fait de lui un mâle Alpha

 

Ayant reçu beaucoup de questions suite à ma lettre sur les mâles alpha, je dois préciser aujourd’hui un élément crucial, sur le rôle des femmes pour permettre aux hommes de devenir des Alphas.

Les femmes, qu’elles le veuillent ou non, jouent en effet un rôle décisif.

Ce sont elles qui, bien souvent, obligent les hommes à sortir de l’immaturité, l’irresponsabilité, à se développer et donner le meilleur d’eux-mêmes.

Nous allons en parler à partir du film… Bambi, de Walt Disney.

Comment Bambi se transforme en mâle alpha

Bambi est bien plus qu’un dessin-animé pour les enfants.

Les adultes doivent regarder Bambi. Ce film est bourré d’histoires où les femmes éduquent les hommes, et les aident à grandir. Bambi, jeune faon sans expérience au début du film (à gauche sur l’image) se transforme en mâle alpha à la fin du film (à droite sur l’image).

Cette transformation, il la fait d’abord grâce à sa maman, qui lui apprend à manger, survivre à l’hiver, échapper aux chasseurs.

Mais c’est ensuite une petite femelle de son âge nommée Faline, qui prend le relais. C’est elle qui obligera Bambi à devenir adulte courageux, sage et responsable.

Le parallèle est clair avec ce qui se passe chez les humains.

Nous allons décomposer, étape par étape, la scène du film où Bambi rencontre Faline.

C’est pour moi la plus belle scène du film : touchante, tordante par moments, et psychologiquement très profonde :

1ère étape : Bambi découvre son image et son double féminin (anima)

Cela commence par une scène où Bambi boit dans une mare. Il contemple son reflet, et soudain apparaît le reflet d’une adorable petite faonne, nommée Faline.

Le fait pour Bambi de s’observer dans la mare symbolise la première prise de conscience de son identité, ou plus exactement de son “moi”. Le « moi » est l’image que nous nous faisons spontanément de nous-même, quand par exemple nous nous regardons dans le miroir.

Mais si le garçon continue son introspection, c’est-à-dire l’exploration de son inconscient, il ne s’arrête pas à son moi. Il peut découvrir l’existence en lui de son double féminin, que le psychologue Carl Jung a appelé l’anima. [1]

C’est ce qui arrive à Bambi. Il croit ne voir que son image mais, soudain, il découvre l’image de son double-féminin dans la mare.

L’anima est la sous-personnalité féminine qui existe en chaque homme. Elle explique leur propension à tomber amoureux, ce qu’ils font en « projetant » leur anima sur une femme qu’ils rencontrent et qui devient, pour eux « la plus belle femme du monde », « la seule, l’unique », leur « moitié » dont ils se persuadent qu’ils l’avaient recherchée toute leur vie et qu’ils n’attendaient qu’elle pour être heureux (même si, en fait, ils pensaient à tout autre chose avant de la rencontrer et qu’ils n’avaient jamais imaginé cela possible, comme les Sept Nains qui vivaient paisiblement avant que Blanche-Neige ne débarque dans leur vie…) . Les femmes ont, elles aussi, une sous-personnalité masculine que Jung appelle animus et qui fonctionne à l’inverse.

L’existence de l’anima explique comment tous les hommes qui tombent amoureux éprouvent au fond les mêmes sentiments, tout en étant persuadés de vivre une chose totalement exceptionnelle, une histoire à part.

Le fait que Bambi ne voie pas directement Faline, mais voie son image reflétée comme dans un miroir est aussi une allusion au mythe de “La Dame de Shalott”, dans les Chevaliers de la Table Ronde. La Dame de Shalott est condamnée à voir le monde à travers un miroir. Elle meurt le jour où elle se retourne brutalement pour voir revenir l’élu de son cœur, le chevalier Lancelot.

Cette histoire signifie qu’il est plus facile de se nourrir d’illusion, du reflet des choses, plutôt que de regarder les choses en face.

Regarder le monde en face, sans filtre, est dangereux. Cela peut tuer.

C’est ce qui se passe pour Bambi.

Bien sûr, Bambi ne meurt pas à ce moment-là. Mais il meurt symboliquement, dans le sens où le “Bambi petit bébé à sa Maman”, fusionnel, naïf et inoffensif, disparaît pour laisser place à un nouveau Bambi, plus fort et courageux.

Mais nous n’en sommes pas encore là. Pour l’instant, Bambi a découvert son anima, redresse la tête, voit Faline en vrai, et… se fige.

2ème étape : Bambi est pétrifié de peur

Devant un danger, nous avons trois façons de réagir. C’est la règle des “3 F” : Freeze, Fight, Flight, que l’on peut traduire par se figer, combattre, ou fuir.

En l’occurrence, Bambi se fige.

C’est la réaction de “pétrification”, donc la transformation en statue de pierre, ou de sel, que l’on retrouve dans de nombreux mythes anciens (Persée et la Méduse, Orphée et Eurydice, Lot et sa famille fuyant Sodome et Gomorrhe).

La pétrification indique que l’homme est menacé par un danger mortel immédiat.

Sur le plan nerveux, c’est un réflexe archaïque remontant à nos plus lointains ancêtres, les primates vivant dans les arbres qui se figeaient face au danger mortel du serpent. En effet, le serpent est plus rapide que le primate et la meilleure stratégie pour lui échapper est de ne plus bouger d’un poil, car il repère ses proies à leurs mouvements. D’où la légende du serpent qui « hypnotise », comme Ka le fait avec Mowgli, ou Japhar avec le Caliphe dans Alladin.

Mais pourquoi Bambi se sent-il autant en danger face à “l’innocente” Faline, toute douce et charmante ? Faline n’a rien d’un serpent !

Eh bien si, justement.

Faline représente un danger terrible pour Bambi. Pour la première fois, il est confronté à une potentielle conjointe, et se pose à lui la question cruciale de savoir s’il va être accepté ou rejeté par la femme.

En effet, notre survie ne se joue pas seulement à l’échelle individuelle. Elle dépend aussi de notre capacité à perpétuer l’espèce, donc à engendrer.

La femme qui refuse “d’aller plus loin” avec un homme lui envoie très concrètement le message suivant : “Je veux bien être amie avec toi, mais, franchement, tes gènes ne méritent pas de passer à la génération suivante”.

C’est donc une forme de condamnation à mort pour l’homme. Sa personne est jugée non-intéressante, ou en tout cas non-optimale, pour la survie de l’espèce. La femme décrète à l’homme que ses gènes peuvent disparaître. Selon elle, ils n’ont pas besoin d’aller plus loin dans l’histoire de l’Evolution.

D’où la terreur que tant d’hommes éprouvent face aux femmes, qu’ils préfèrent éviter, fuir, ou au contraire humilier, agresser. Mais dans tous les cas, c’est la peur qui les domine ; la peur d’engager une relation honnête, normale, bienveillante, réciproque, basée sur le respect mutuel et la bonne foi, mais qui risquerait pour eux de déboucher sur un « non » prononcé en toute connaissance de cause et donc particulièrement désagréable pour eux.

Il est donc logique que Bambi soit terrorisé en rencontrant Faline. C’est pour lui un moment de vérité, moment on ne peut plus dramatique pour lui.

3e étape : Bambi se ridiculise

Dès que Bambi parvient à se ressaisir, à sortir de la pétrification, il choisit de chercher à s’échapper.

C’est la fuite, donc la seconde réaction face à la peur. Fuir le verdict, fuir le jugement. Il est trop faible et immature pour faire face.

Bambi recule, mais bien sûr, il est tellement effrayé par Faline qu’il la surveille du regard et ne regarde pas où il met ses pieds. Il trébuche, tombe par-terre, se ridiculise.

Faline éclate d’un rire cristallin.

Elle n’est pas méchante. Elle ne s’est tout simplement pas rendu compte de son pouvoir sur Bambi. Elle ne se rend pas compte qu’il est terrorisé par son regard.

Bambi, en recherche de sécurité coûte que coûte, va se réfugier derrière les pattes de sa maman, assumant de passer pour ridicule.

4e étape : La maman de Bambi le force à aller vers Faline

Mais la maman de Bambi ne le laisse pas se cacher derrière elle.

Autrement dit, elle ne lui permet pas de renoncer à son destin, de rester le “petit bébé à sa maman”.

Avec son museau, elle pousse le jeune faon en avant, pour l’obliger à se présenter à Faline.

De son côté, la maman de Faline explique à celle-ci qu’elle devrait être un peu plus douce avec Bambi, se présenter, lui dire bonjour. Faline ne comprend pas, et elle est déçue de la réaction de fuite de Bambi. Elle l’interprète comme de l’hostilité, du rejet, alors que c’est de la peur !

Bambi, lui, est pris entre sa peur et l’autorité de sa mère. Il finit par accepter de dire bonjour à Faline, qui continue à rire de Bambi, preuve qu’elle n’a toujours pas pris conscience de son pouvoir.

Elle va continuer à se moquer de lui quelques temps. Bambi ronchonne, regarde ailleurs. Il ne comprend pas ce qui se passe en lui. Il est tout surpris de ne pas savoir ce qu’il doit faire.

Il est en terrain inconnu, tandis que la petite Faline, de façon très caractéristique, s’amuse comme une petite folle et ne ressent manifestement rien de la gêne de Bambi, allant jusqu’à lui lécher le museau, “en toute innocence” !!!

Ce qui est absolument classique :

Les femmes croient être du côté de la timidité, de la retenue. Et il est vrai bien sûr qu’il peut y avoir énormément de timidité, de complexes, de problèmes, chez la femme.

Mais il n’empêche que, ultimement, pour la femme, la question n’est pas de trouver un homme, mais de trouver un homme qui corresponde à ses critères, ce qui est totalement différent.

Si elle était prête à prendre absolument n’importe quel homme, elle finirait par trouver, dans au moins 98 % des cas. L’inverse n’est pas tout à fait vrai, car il existe une forte minorité d’hommes dont aucune femme ne voudra, quoi qu’il arrive.

La preuve en est que, si vous demandez à un homme de se mettre dans une rue très passante et d’arrêter les femmes au hasard pour leur proposer de monter avec lui gratuitement dans une chambre d’hôtel, il faudra probablement qu’il en arrête des centaines avant que l’une n’accepte. Certains hommes problématiques, par leur apparence physique ou leur comportement, ne trouveront jamais une seule femme qui acceptera. Toutes les femmes les repousseront. Ils représentent probablement 5 à 10 % de la population masculine, ce qui est important (1,5 à 3 millions d’hommes en France).

En revanche, si c’est une femme qui propose à tous les hommes la même chose, il s’écoulera moins de temps avant qu’elle ne trouve un volontaire. Il se peut que ce soit fait… en quelques minutes (secondes ?).

Ceci est logique, biologiquement : chez les êtres humains les risques associés à la sexualité sont beaucoup plus grands pour la femme que pour l’homme. Il est normal qu’elles soient plus prudentes, donc plus sélectives.

Ce sont donc les femmes, dans les sociétés humaines, qui, en dernière analyse, décident de qui a le “droit” de se reproduire. C’est différent chez la plupart des singes où le mâle dominant empêche physiquement les autres mâles de s’approcher des femelles en chaleur, mais ces dernières seraient prêtes à s’accoupler avec tous les mâles.

L’enjeu de la rencontre entre Bambi et Faline est donc beaucoup moins grand pour cette dernière, qui sait que, en tout état de cause, elle pourra trouver un autre candidat si par extraordinaire Bambi ne voulait pas d’elle.

Il est donc logique qu’elle soit plus détendue, qu’elle puisse se permettre de rire et de taquiner Bambi, qui lui est tout emprunté.

5e étape : Bambi prend conscience de son potentiel

Mais Faline fait tant et si bien qu’à force d’agacer Bambi, de lui lécher le museau, de lui tourner autour, de se moquer de lui… Bambi passe à l’action !

C’est la troisième réaction face à la peur : le combat !

Bambi, enfin, surmonte son angoisse, sa timidité, ses complexes, il se redresse et se met à poursuivre Faline (pour jouer, bien sûr…).

Miracle, il s’aperçoit qu’il court en fait plus vite que Faline. Qu’il est parfaitement capable de faire un « trape-trape » endiablé.

Bambi se “libère”. Il reprend la main. Et c’est une immense joie pour le spectateur de le voir se mettre à bondir et à poursuivre Faline dans tous les sens. Celle-ci a “réveillé la bête”, Bambi montre ce qu’il sait faire, et Faline en est ravie !

C’est exactement ce qui se passe quand, enfin, l’adolescent boutonneux quitte sa bande de copains, ses jeux et blagues stupides, pour répondre à l’appel d’une femme.

Il semblerait aussi que les bandes de délinquants juvéniles soient souvent brisées, non par la Police, mais par le fait qu’un ou plusieurs d’entre eux sont attirés par une femme, qui les remet dans le droit chemin. C’est pour cela qu’on voit beaucoup moins de bandes de criminels adultes, que des bandes de jeunes garçons (et heureusement !).

Dès que Bambi a découvert, grâce à Faline, qu’il était en fait capable de courir vite, comme par hasard arrivent de grands cerfs qui bondissent à travers la prairie.

Bambi se met à les imiter, et il y parvient très bien (malgré quelques ratés qui sont à se tordre de rire notamment quand il renonce au dernier moment à faire le “saut de l’ange” du haut d’un rocher). Il réalise qu’il peut faire beaucoup mieux que la démarche de bébé qu’il avait jusque là.

Une scène à pleurer d’émotion

Cette scène est à pleurer d’émotion, tant nous aimons voir le petit garçon sortir de sa coquille, et découvrir ce dont il est capable.

Dans la suite du film, Bambi adolescent retrouvera Faline, qui cette fois lui donnera l’occasion d’aller beaucoup plus loin dans son évolution vers le “mâle alpha”.

Pour elle, il devra affronter un rival, et donc découvrir sa propre force, l’usage de ses bois pour se battre. Bambi découvrira à cette occasion sa capacité à être dangereux pour ses congénères, ce qui est une condition essentielle pour pouvoir défendre la justice, la « veuve et l’orphelin », contre les méchants :

 

Au début du combat, Bambi (à droite) ouvre une nouvelle fois des yeux ronds, qui montrent qu’il n’a pas encore tout-à-fait compris que, dans la vie, il faut parfois combattre.

Mais il apprend vite et enverra son adversaire valdinguer dans la rivière.

Puis, c’est encore aux cris “Au secours, Bambiiiiiii !!!!” de Faline assaillie par des chiens que Bambi réalisera d’autres actes d’héroïsme, confirmant sa stature de chef.

Car quoi de plus efficace qu’une femme qui appelle à l’aide pour qu’un homme parvienne à surmonter ses craintes et révéler tout ce dont il est capable ?

Mais évidemment, une fois qu’il sera devenu le Grand Prince de la Forêt, Bambi connaîtra, en même temps que le prestige et la gloire, la solitude, perché en haut de son rocher… La solitude des cimes, que connaissent inévitablement les personnes qui ont surmonté des épreuves exceptionnelles, et qui est leur rançon :

Je crois qu’on n’a jamais fait mieux que ce film pour décrire ce qui se passe dans le coeur de l’homme qui rencontre une femme, et qui donnera le meilleur de lui-même pour lui plaire, et par là s’accomplir.

Si cette description vous a intéressé, je vous invite à regarder l’extrait sur Youtube (https://www.youtube.com/watch?v=PvoXX74Przc) de Bambi rencontrant Faline pour la première fois. Mais le mieux est encore de vous procurer le film si vous ne l’avez pas encore.

Vous y découvrirez des milliers de choses dont je n’ai pas pu parler ici, notamment d’autres drôles d’animaux (le lapin Panpan et le sconse Fleur) qui, eux aussi, apprennent à devenir des mâles alpha grâce aux femelles qui les provoquent !

Il paraît que c’était d’ailleurs le film préféré de Walt Disney.

À votre santé !

Jean-Marc Dupuis

The post Le pouvoir des femmes sur les hommes appeared first on Santé Nature Innovation.



from Santé Nature Innovation https://ift.tt/2QJL1wc

santé nature innovation

Propos interdits sur l’éducation à l’alimentation

 

  • Toto, mange ta soupe !
  • Nan, j’veux pas !
  • Les voisins : bourreau d’enfants !!

Ce sketch de Fernand Raynaud, qui nous a tant fait rire [1] n’amuserait plus personne aujourd’hui.

On lui enverrait la Police, les services de protection de l’enfance, des psychologues.

En aucune circonstance et sous aucun prétexte, vous ne devez forcer votre enfant à manger plus qu’il n’en a envie”, nous explique-t-on aujourd’hui.

C’est ce qui sort en premier sur Google quand on tape la question “Faut-il forcer son enfant à manger” :

S’en suivent des centaines d’articles expliquant tous la même chose :

Le bon parent “laisse son enfant manger comme il le souhaite”

Le bon parent “laisse son enfant manger comme il le souhaite”.

Il ne fait ni commentaire positif ni négatif. Si l’enfant refuse ce qu’on lui donne, le bon parent n’insiste pas, mais ne lui donne rien d’autre jusqu’au repas suivant.

Ainsi l’enfant apprend à s’autoréguler.

C’est une belle théorie. Mais elle est inapplicable.

La caricature du mauvais parent qui force son enfant à finir son assiette

Dans l’imaginaire collectif, on se représente facilement la mère énorme et tyrannique, qui force son enfant déjà surnourri à finir son assiette.

L’assiette est pleine, débordante. Malgré ses efforts et ses larmes, la pauvre victime ne parvient pas à fourrer tout cela dans son petit estomac.

On est en plein dans le conte “Hansel et Gretel”; ces enfants forcés à s’engraisser par une sorcière dans une maison en pain-d’épices !

Ou alors, dans le film “Le Grand Bleu”, la mère sicilienne qui force son fils Jean Reno à se bourrer de “pasta” :

Dans le film “Le Grand Bleu”, Jean Reno est harcelé par sa “Mama” qui le force à se bourrer de spaghettis.

Cette image ne correspond évidemment pas au problème dont je parle aujourd’hui.

Le cas dont je vous parle, c’est l’enfant de 1 à 6 ans qui refuse de manger parce qu’il veut sa Danette au chocolat tout de suite.

Si l’enfant ne finit pas son assiette maintenant, il reviendra au bout de 30 minutes réclamer des bonbons

L’assiette n’est pas surchargée.

L’enfant n’a rien ou très peu mangé.

Si on le laisse quitter la table sans finir son assiette, il reviendra au bout de 30 minutes réclamer un biberon, un dessert, des gâteaux, des bonbons, sous peine de cris, de colères.

De mauvaise humeur à cause de l’inanition, il se disputera avec les autres, se mettra en situation d’être puni, alors que tout irait mieux pour lui s’il n’avait pas l’estomac vide, et s’il avait mangé les bonnes choses que vous lui aviez préparées.

Le laisser faire, ce n’est pas lui rendre service. Ce n’est pas non plus rendre service aux adultes qui devront le supporter (voir plus loin au sujet des adultes).

En effet, il ne faut pas oublier que les adultes doivent se donner du mal pour préparer à manger, tous les jours, à leurs enfants. Même en famille, et même avec des petits, un minimum de réciprocité est nécessaire, pour continuer à faire à manger de bonne grâce aux enfants.

Si l’enfant jette sa nourriture à la figure de celui qui lui a gentiment préparé, il est inévitable que celui-ci se sente, à la longue, agacé, voire énervé contre son enfant, ce qui n’est jamais bon dans une famille.

Les psychologues se trompent de combat

Quand un psychologue vous conseille de laisser l’enfant manger “selon ses besoins naturels”, il se trompe – et vous trompe – de combat.

En effet, l’enfant qui refuse son assiette et exige un dessert tout de suite n’est pas dans l’expression de ses besoins alimentaires.

Il est dans l’épreuve de force.

La question n’est pas de savoir si, physiologiquement, son organisme a besoin des nutriments qui se trouvent dans le poulet, les carottes Vichy ou la purée de céleri.

Ce qu’il cherche à déterminer, c’est qui décide à la maison.

Est-ce moi qui ai le pouvoir ? Ou est-ce Papa et Maman ?

Mauvais pour la santé de ne pas prendre de bonnes habitudes alimentaires

De plus, il est faux de prétendre que les petits mangeront spontanément « ce dont leur corps a besoin« .

L’enfant qui mange ce qu’il veut finira inévitablement par se gaver à toutes heures de sucreries.

Rappelons-le, nous sommes parvenus à multiplier les cas d’obésité chez les enfants par dix en quarante ans, selon l’Organisation Mondiale de la Santé, [2] sans parler des pathologies liées à l’alimentation (boulimie, anorexie).

A cela s’ajoute l’explosion des maladies métaboliques chez les enfants : diabète et prédiabète [3], maladies du foie [4], surpoids.

Cette augmentation s’est produite précisément au moment où les saines habitudes alimentaires des enfants ont été perturbées.

Les conseils qui suivent visent donc à sauvegarder la santé des enfants, tout autant que la bonne ambiance dans la famille.

Ils s’appliquent lorsque les enfants ont bien joué et qu’ils ont besoin de reprendre des forces, et qu’ils ne viennent pas d’avaler un énorme goûter, juste avant de passer à table.

Eteindre la télé

D’abord, on éteint la télé.

S’il y a une télévision dans la cuisine, la débrancher et la transporter dans une autre pièce (par exemple la cave ou le grenier).

En détournant l’attention de la nourriture, la télévision perturbe la mastication, la production de salive et l’activation du goût.

De plus, l’être humain apprend à réguler son appétit selon ce que les autres mangent autour de lui, en vitesse et en quantité. Nous sommes des êtres sociaux et la télévision à table détruit cela, ce qui peut expliquer les pathologies autour de la nourriture.

Cuisiner quelque chose de bon, mais ne pas donner le choix

Il faut bien sûr leur cuisiner quelque chose de bon. Qui sente bon, et qui soit bon au goût.

En revanche, on ne leur donne pas le choix de ce qu’ils veulent manger, car les petits ne sont pas encore capables d’assumer la charge de cette décision.

En demandant : “Que veux-tu manger mon chéri ?”, l’adulte se défausse sur l’enfant d’une réflexion et d’une décision qui lui incombent.

La réponse sera toujours « des coquillettes ou des frites au ketchup » et des desserts.

De plus, le parent ne doit pas se mettre en situation d’esclavage vis-à-vis de son enfant. Vous n’êtes pas son domestique. Vous aussi, vous avez vos contraintes, notamment le repas que vous mangez vous-même et il est normal d’enseigner à votre enfant à tenir compte des autres personnes qui vivent sous le même toit.

Servir de petites portions

Installer l’enfant bien assis, à la bonne hauteur, devant son assiette, et le servir de façon raisonnable. Une petite assiette, correspondant à ses besoins minimums, quitte à le resservir s’il a encore faim.

Que veut dire raisonnable ? Hé bien, chez l’être humain, cela dépend du moment de la journée, de la saison, etc. Il n’y a pas de règle scientifique.

C’est une chose que l’on doit ressentir, et qui dépend de chacun. Une petite fille sage et fluette, restée toute la matinée à rêver dans le salon en écoutant des chansons, mangera moins qu’un petit boxeur de 4 ans qui revient tout crotté d’avoir fait les quatre cent coups dans le quartier.

Bref, on sert à l’enfant une portion raisonnable, et on l’invite à manger gentiment, ou on l’aide s’il n’a pas encore l’âge de manger seul. Tout cela doit avoir lieu dans la joie et la bonne humeur.

Donner à manger à quelqu’un est, rappelons-le, un acte d’amour.

Si, à ce moment là, le petit déclare qu’il n’aime pas, se plaint, s’énerve, exige autre chose, alors on lui montre… qui est le chef.

Lui montrer qui est le chef

Pensez au Roi Lion Muphasa devant son fils Simba :

Vous ne devez pas avoir besoin de vous énerver. Ni même d’élever la voix.
C’est une question de posture, de ton, de regard. L’enfant doit comprendre que vous serez implacable. Qu’il n’a aucune chance de parvenir à vous tenir tête.

Si vous affrontez un cas problématique, vous devez vous être organisé pour avoir tout votre temps car, nous allons le voir, les enfants peuvent être résistants, très résistants.

D’abord, essayez de jouer

Approchez une chaise pour vous asseoir devant l’enfant avec une cuillère.

L’enfant récalcitrant va tourner la tête dans la direction opposée. Si vous mettez la cuillère de l’autre côté, il ramènera sa tête dans votre direction.

Commencez par faire des jeux, comme “Tchou tchou le petit train, le petit train qui veut rentrer dans le tunnel” et faites “AAAAHHH” en ouvrant la bouche au moment où la cuillère arrive devant les lèvres fermées.

S’il refuse, faites semblant de ne pas comprendre. Montrez lui que vous voulez jouer, et recommencez quatre ou cinq fois, en souriant, en chantant, pour lui donner le temps de changer d’avis.

Le chatouiller et l’énerver pour l’obliger à ouvrir la bouche

S’il persiste à refuser d’ouvrir la bouche, il faut le chatouiller, l’énerver d’une façon ou d’une autre avec une main, jusqu’à ce qu’il finisse par ouvrir la bouche pour se plaindre, et boum, vous lui enfournez sa première cuillerée.

S’il crie et crache, recommencez aussitôt.

A ce moment, l’enfant va pleurer, se tortiller, essayer d’attirer la pitié d’un autre adulte dans la pièce (évitez donc la présence d’un autre adulte s’il n’a pas compris que vous faites cela pour rendre service à votre enfant, et non pour l’embêter).

Et c’est là qu’il va falloir faire preuve de patience, et d’humour intérieurement car les enfants peuvent résister des dizaines de fois.

Il est important de bien garder à l’esprit que vous jouez une pièce de théâtre… Regardez le de près, droit dans les yeux, et expliquez d’une voix calme mais forte qu’il ne gagnera pas.

Que quoiqu’il arrive, il est inutile d’essayer d’attirer la pitié de qui que ce soit. Vous n’êtes nullement en train de le brutaliser, mais de l’aider à faire la chose la plus naturelle qui soit, et qui lui est nécessaire à lui, pour son propre développement : manger.

Rappelez-vous que vous êtes beaucoup plus grand que l’enfant, et que c’est lui qui est censé avoir peur

Bien souvent, les adultes font l’erreur de se décourager trop vite.

Si vous sentez que vous doutez de vos chances de succès, rappelez vous la différence de taille et de force entre vous et l’enfant.

L’enfant est en train de s’en prendre à une personne qui fait cinq fois ou dix fois son poids, et trois fois sa taille. Foncièrement, il sait qu’il n’a aucune chance.

En fait, il vous mène une guerre purement psychologique, comme les Iraniens contre les Américains.

Le leader iranien Mahmoud Ahmadinejad, qui menaçait les Etats-Unis de destruction.

Il sait que, en cas de confrontation réelle, il n’a aucune chance.

Mais par contre il sait aussi instinctivement que vous êtes plein de doutes, que vous n’êtes pas vraiment prêt à vous battre, ce qui le galvanise et lui donne une audace disproportionnée à ses forces.

Tout va donc se jouer dans votre capacité à manifester extérieurement votre détermination. Votre capacité à lui montrer votre courage. Que s’il est obstiné, vous le serez plus que lui quoiqu’il arrive.

Poussez des grands cris d’approbation quand il obéit

Dès que l’enfant avale, poussez un grand cri d’approbation. Il faut le féliciter, lui montrer qu’on est fier de lui, et que l’ambiance, soudain, tourne à la fête.

Maintenant, ne soyez pas surpris si l’enfant finit quand même par gagner, les premières fois. J’ai l’expérience en particulier des petits vers l’âge de 10 ou 11 mois, qui vont refuser de manger leur petit pot quoiqu’il arrive.

Il va falloir persister plusieurs repas de suite pour leur faire avaler, à chaque fois, deux ou trois cuillerées. Mais c’est mieux que rien. Si vous tenez bon, vous serez surpris de constater que soudain, du jour au lendemain, ils se mettent à manger normalement.

J’ai vu des enfants qui tenaient une bonne heure avant de prendre une seule cuillère de nourriture. Deux heures pour manger leurs premières bouchées, forcés. Pour les plus teigneux, le bras de fer peut reprendre aux repas suivants. La limite maximale étant, dans mon expérience, de trois jours.

Mais si vous tenez bon, cela se termine toujours bien. L’enfant vous en est reconnaissant. Il devient affectueux. Il s’accroche à vous plus qu’à personne !

Cette méthode permet en fait d’éviter d’avoir à crier, ou à punir, les enfants à l’avenir. Et de développer des vraies relations de confiance et d’affection avec eux.

Attention, cette méthode n’est pas définitive. Les enfants grandissent, changent, et seront tentés de ré-essayer de vous tenir tête. L’épreuve de force peut donc avoir besoin de recommencer tous les six mois environ.

Les enfants respectent les adultes qui les prennent au sérieux

Je ne doute pas que ma méthode paraîtra inhumaine à beaucoup.

Mais contrairement à ce qu’on pourrait croire, l’enfant préfère l’adulte qui le prend au sérieux et qui est exigeant avec lui.

Il comprend que, si vous lui consacrez tant de temps et d’énergie, c’est parce qu’il compte pour vous, qu’il a du prix à vos yeux.

Que vous faites tout cela pour lui. Pour sa santé. Pour son bien. Pour l’aider à grandir.

C’est ce que les enfants veulent. C’est ce qu’ils aiment ! Et c’est cela qui permet aux familles d’être des endroits où il fait bon vivre, plutôt que des champs de bataille où les générations se font la guerre.

Les adultes qui prennent le temps d’apprendre à leurs enfants à manger méritent donc d’être félicités, et soutenus. C’est une étape fondamentale pour la socialisation des enfants et pour leur santé.

L’adoption d’un rythme alimentaire sain, dans un cadre de vie stable et régulier, propice à leur épanouissement, est essentiel pour eux. Ils vous en remercieront plus tard, si vous faites l’effort aujourd’hui.

Mais apprendre aux enfants à manger, et à remercier l’adulte qui s’est donné du mal pour eux, n’a pas uniquement pour but le bien-être de l’enfant.

Le but est également votre bien-être à vous, et c’est ce qu’oublient en général les pédopsychiatres.

Les parents n’ont pas une énergie ni une patience illimitées

En effet, il faut bien mesurer que, si l’on prend soin de bien faire la cuisine, avec de bons produits, les repas prennent au minimum 45 minutes, trois fois par jour, soit 70 heures par mois (deux semaines de 35 heures de travail…), même avec des enfants sages.

C’est une lourde charge.

Pour que les adultes continuent à l’assumer de bonne grâce pendant les 18 ans que dure l’éducation d’un enfant, il est indispensable que l’enfant apprenne à se montrer au plus vite bon convive à table, aimable et reconnaissant, ce qui revient, concrètement à manger ce qu’on lui donne sans récriminer, avec le sourire, et en disant merci.

Ce n’est pas seulement pour faire plaisir à ses parents. C’est aussi dans son intérêt.

En effet, les parents ne sont pas des anges.

Eux aussi ont leurs problèmes, leurs limites.

Lorsque l’enfant, qui a refusé le repas que sa mère lui avait préparé avec amour, revient pour réclamer des bonbons parce qu’il a faim, même le parent le plus patient du monde peut s’énerver.

Les petits enfants sont incroyablement obstinés. Ils ont les nerfs solides quand il s’agit d’obtenir ce qu’ils veulent (surtout des sucreries). Ils sont capables de revenir cent fois, mille fois à la charge.

Ils ne se rendent tout simplement pas compte qu’ils abusent.

Que plus ils insistent, plus ils risquent de faire exploser leurs parents, et ce quelles que soient les lois votées à l’Assemblée nationale qui “interdisent la fessée”.

Ce fait, à savoir que la patience des parents a des limites, est systématiquement occulté dans les articles moralisateurs – et les lois anti-fessées.

Tout se passe comme si les parents étaient tous des saints, avec la capacité de tout supporter sans réagir.

Mais ce n’est bien sûr pas comme cela dans la vraie vie, et c’est pourquoi il est important que les enfants apprennent le plus tôt possible les règles de la vie en société.

Ne pas gâcher l’ambiance en se plaignant de la nourriture vis-à-vis de la personne qui s’est donnée du mal pour vous la procurer. Prendre sur soi quand on “n’aime pas”. S’efforcer de manger même quand “c’est pas bon” parce que, dans la vie, on n’a pas toujours ce qu’on veut. Remercier.

Les enfants apprennent ainsi à ne pas se rendre malheureux à cause de ça – ni à rendre les autres malheureux – et c’est un grand service que vous leur rendez, pour toute la vie.

Enfin, il faut aussi se souvenir qu’on ne rend pas service à l’enfant en lui donnant l’impression que les adultes sont des esclaves à son service. Dans la vie, ce ne sera pas le cas. On n’obtient des choses des autres qu’en étant agréable, respectueux, et en remerciant. Apprendre cela tôt aux enfants, c’est leur donner un atout supplémentaire dans la vie.

À votre santé !

Jean-Marc Dupuis

The post Bourreau d’enfants ! appeared first on Santé Nature Innovation.



from Santé Nature Innovation https://ift.tt/2s4G6vx

santé nature innovation

Jolie fable qui guérit de la jalousie

 

Suite à la lettre sur les envieux, une fidèle lectrice, Samira, m’a envoyé une fable qui m’a ému.

La voici. Et mille mercis à Samira de ce partage :

Le Grillon, de Jean-Pierre Claris de Florian (1755-1794)

Un pauvre petit grillon

Caché dans l’herbe fleurie

Regardait un papillon

Voltigeant dans la prairie.

L’insecte ailé brillait des plus vives couleurs ;

L’azur, la pourpre et l’or éclataient sur ses ailes ;

Jeune, beau, petit maître, il court de fleurs en fleurs,

Prenant et quittant les plus belles.

Ah! disait le grillon, que son sort et le mien

Sont différents ! Dame nature

Pour lui fit tout, et pour moi rien.

je n’ai point de talent, encor moins de figure.

Nul ne prend garde à moi, l’on m’ignore ici-bas :

Autant vaudrait n’exister pas.

Comme il parlait, dans la prairie

Arrive une troupe d’enfants :

Aussitôt les voilà courants

Après ce papillon dont ils ont tous envie.

Chapeaux, mouchoirs, bonnets, servent à l’attraper ;

L’insecte vainement cherche à leur échapper,

Il devient bientôt leur conquête.

L’un le saisit par l’aile, un autre par le corps ;

Un troisième survient, et le prend par la tête :

Il ne fallait pas tant d’efforts

Pour déchirer la pauvre bête.

Oh! oh! dit le grillon, je ne suis plus fâché ;

Il en coûte trop cher pour briller dans le monde.

Combien je vais aimer ma retraite profonde !

Pour vivre heureux, vivons caché.

Voici qui est bien dit, en quelques mots.

À votre santé !

Jean-Marc Dupuis

The post Êtes-vous grillon ou papillon ? appeared first on Santé Nature Innovation.



from Santé Nature Innovation https://ift.tt/2KyXZJ4

santé nature innovation

Votre vie est-elle gâchée, sans que vous ne vous en rendiez compte, par un envieux ?

 

Selon le dictionnaire ancien des frères Grimm (ceux qui ont écrit les contes) :

L’envie est un sentiment qui ronge l’âme et la remplit de fiel.

Elle fait éprouver du déplaisir à la vue des qualités ou des propriétés d’autrui.

Elle inspire le regret de voir l’autre posséder ces qualités ou propriétés, et le souhait de les réduire à néant.

 

Aucun être humain ne peut s’empêcher d’éprouver ce sentiment qui monte du plus profond de son système nerveux.

L’anthropologue René Girard a montré que nous sommes “câblés” pour identifier ce que les autres convoitent, et le convoiter à notre tour.

Malheureusement, l’envie peut détruire des vies. Il faut donc s’en protéger. Mais comment faire ?

D’abord, en comprenant comment fonctionne l’envieux :

Le plaisir de voir l’autre trébucher

L’envieux ne cherche pas à obtenir, de façon loyale, les qualités ou choses que l’autre possède.

Ce qu’il veut d’abord, c’est assister au spectacle de sa chute, de sa ruine, de son humiliation.

L’envieux est en effet dévoré par un sentiment d’infériorité et d’impuissance provoqué par l’existence d’une personne dont il imagine, à tort ou à raison, qu’elle réussit mieux que lui.

Pour faire cesser ce sentiment d’infériorité, il souhaite qu’il arrive malheur à l’autre.

Il ira boucher votre source, même si cela ne fait pas gonfler la sienne ; empoisonner votre puits même si cela risque de contaminer le sien ; tuer votre bétail pour éviter d’avoir à contempler votre troupeau.

Il n’attend pas d’autre bienfait que le soulagement de voir l’autre descendre, et ainsi diminuer son sentiment d’infériorité.

Mais surtout, n’essayez pas d’apaiser un envieux en lui donnant ce qu’il vous envie.

Plus on fait de bien à l’envieux, plus il devient mauvais” (Proverbe allemand)

Plus on fait de bien à l’envieux, plus il devient mauvais”, dit un proverbe allemand.

La tentation, fréquente, est de donner à l’envieux ce qu’il vous envie : pour l’apaiser ; pour qu’il vous fiche la paix et aille vivre sa propre vie.

Mais c’est une grave erreur.

Loin de l’apaiser, votre geste stimulera son envie, en lui montrant à quel point vous lui êtes supérieur. En effet, vous lui montrez que vous pouvez, vous, vous passer facilement de ce que vous lui donnez.

Il se sentira diminué, humilié par votre don, même si vous l’avez fait de bon cœur, et surtout si vous l’avez fait de bon cœur.

Même si vous vous dépouillez en sa faveur de tout ce que vous possédez, il continuera à vous envier, non plus cette fois pour vos biens, mais pour votre grandeur de caractère. Il enviera votre générosité, votre détachement. Et il inventera de sombres motifs à votre geste, pour vous diminuer dans son esprit et ainsi apaiser sa souffrance.

De même, si vous essayez de l’aider à se hisser au même niveau que vous, il estimera que ce qu’il a acquis vous est dû en partie. Il aura l’impression que vous l’avez privé de l’occasion de montrer sa valeur par lui-même, et vous en voudra.

Vous êtes donc coincé, quoiqu’il arrive.

Faire un cadeau à un envieux ne vous attirera pas sa reconnaissance, mais une haine supplémentaire.

Votre seul moyen de calmer son envie serait de vous avilir vous-même. Ce qui l’apaiserait, c’est que vous vous rabaissiez, mais pour vous, ce n’est pas forcément une bonne idée.

Un cas extrême d’envieux

Selon Herman Melville, auteur de Moby Dick, il existe un cas extrême d’envieux. [1]

Il s’agit d’une personne instruite, polie, qui vit dans une simplicité austère. Cette personne présente a priori toutes les apparences de la respectabilité.

L’envie ne lui monte jamais à la tête et ne s’accompagne d’aucune passion. Vous ne surprendrez donc jamais cette personne commettre un petit méfait, un acte mesquin.

Mais la raison en est qu’elle est possédée par un orgueil inouï qui lui interdit de faire des choses qui la rabaisseraient à ses propres yeux.

Cette personne semble donc a priori, parfaitement raisonnable et fiable.

Mais il y a une faille énorme, monstrueuse.

Toutes ses actions si “raisonnables” en apparence sont dirigées vers un but totalement irrationnel : celui de détruire une personne qu’elle envie.

Le personnage d’Herman Melville, nommé Claggart, est tellement habité par l’envie qu’il en est marqué physiquement : teint jaune-vert (de jalousie), joues creusées, silhouette desséchée.

Herman Melville explique que ce type d’homme :

mettra en œuvre avec sagesse et mesure sa froide raison pour atteindre un but dont la perversité exorbitante porte tous les signes de la folie.

 

Ces hommes, ajoute-t-il, sont aveuglés par leur délire. Mais pour le premier venu, leurs actes paraissent normaux.

Jamais ils ne divulguent leur vrai but ; leurs méthodes et leurs procédés sont toujours parfaitement rationnels, et il n’y a que lorsqu’on examine leur but final qu’on s’aperçoit qu’ils sont en proie à la démence.

La première victime de l’envieux, c’est lui-même

L’envieux est tellement esclave de sa passion qu’il n’hésitera pas à se nuire à lui-même si par là il peut infliger une peine à celui qu’il envie.

Il n’a même pas besoin que votre peine soit aussi grande que la sienne.

Il est prêt à perdre un bras pour le soulagement de vous voir perdre un doigt. Il peut même être prêt à se suicider, dans la perspective où cela permettrait de nuire à votre bonheur (ce qui permet de considérer de nombreux suicides sous un jour nouveau).

L’envieux est donc une sorte de masochiste.

L’envieux cherche à provoquer le conflit

Il n’est absolument pas nécessaire d’avoir causé le moindre tort à un envieux pour qu’il ait envie de vous nuire.

Au contraire, selon le sociologue Herman Schoeck, “souvent l’envieux est particulièrement irrité – et son envie n’en est que plus intense – de ne pas pouvoir provoquer un conflit avec la personne enviée.” [2]

Il cherchera donc par tout moyen d’inventer un conflit avec vous, pour un motif futile qui camouflera ses vraies raisons.

Camoufler la vraie raison, qui est l’envie, semble particulièrement important. En effet, il arrive souvent que les hommes se reconnaissent coupables : de tromperie, de vol, de viol, de meurtre, de choses graves.

Mais ils prendront en général le plus grand soin à trouver une excuse. Ils diront par exemple qu’ils étaient dans le besoin, en manque, en proie à un coup de folie ou une « pulsion », qu’ils ont été mal-influencés, qu’ils ont été immatures, idiots, imprudents, trop pressés de réussir…

En revanche, il est extrêmement rare qu’ils avouent la raison profonde de leur acte : « Je l’ai fait… par envie. »

Comment se protéger des envieux

Conscients au plus profond de nous-mêmes des dangers de susciter l’envie, nous essayons instinctivement de nous en protéger.

Car l’envie peut surgir de partout, y compris de personnes que l’on ne connaît pas.

Selon Helmut Schoeck toujours, nos règles de la politesse servent à nous protéger contre l’envie :

“ Les bonnes manières ne sont au fond que des règles de conduites permettant d’échapper à l’envie des autres.” écrit-il.

Les bonnes manières exigent en effet de “s’excuser”, “céder sa place” et carrément “s’effacer” devant les autres, un terme assez violent quand on y réfléchit.

De même, la “bonne éducation” nous apprend à nous faire discrets, minimiser nos mérites, voire attribuer aux autres nos propres réussites.

Cela passe pour une vertu, l’humilité. C’est aussi de la prudence.

Votre intérêt bien compris est de ne pas trop “la ramener” quand il vous arrive un succès.

  • Ainsi tel employé qui bénéficie d’une grosse promotion insistera sur les responsabilités supplémentaires qui lui incombent, prendra une mine préoccupée, feindra de craindre l’infarctus sous le poids du stress.
  • Telle personne qui hérite d’une forte somme insistera sur les impôts qu’elle a dû payer, et qui ont amputé le montant effectivement touché.
  • Telle autre qui décroche un diplôme ou une médaille remerciera avec insistance toutes les personnes de son entourage, ses parents, professeurs, entraîneurs et sponsors, à qui elle attribuera l’essentiel du mérite de sa victoire. “Rien de ceci n’aurait été possible sans le soutien d’untel et untel…

Tout cela est sain, et d’ailleurs juste, car en effet on ne gagne en général pas tout seul.

Lorsque la crainte des envieux va trop loin

Néanmoins, ce désir de ne pas se valoriser peut prendre un tour exagéré.

Certaines personnes en arrivent à s’excuser d’être venues au monde. Elles vivent dans la crainte que leurs dons soient visibles, et peuvent s’efforcer de les enfouir.

Elles préfèrent n’émettre aucune opinion personnelle, de peur d’attirer l’attention. Elles ont une peur panique des louanges, des distinctions et des cadeaux.

Cela peut être une personne talentueuse, qui préférera ne rien faire pour ne pas montrer sa supériorité.

Ce sera ces femmes jolies, mais qui ne s’habillent qu’en gris, en noir, en beige, qui n’osent pas mettre des bijoux voyants, des talons trop hauts, des coiffures visibles. Elles baissent les yeux, trottinent sur la pointe des pieds, chuchotent, rasent les murs !

La crainte de se faire remarquer

Ces personnes ressentent une crainte irrépressible quand on les exhorte à “s’accomplir”, à “réaliser leur idéal”, à “développer leurs talents”.

Car elles savent, et elles ont raison, que c’est dangereux : exposer ses talents de façon visible n’attire pas que des sympathies.

Ne comprenant pas ce qui leur arrive, ces personnes peuvent rester bloquées pendant des années sans oser entreprendre une chose qui leur ferait pourtant très plaisir, et pour laquelle elles auraient de grandes facilités !!

Et pourtant, oser se jeter à l’eau, c’est la seule voie qui s’offre à nous dans l’existence, sous peine de passer à côté du potentiel de notre vie.

Vous ne pouvez pas vous “effacer”, faire semblant d’être médiocre pour la simple raison que cela risque de montrer aux autres que vous avez des qualités qu’ils n’ont pas.

Mieux encore, en suivant votre voie, vous indiquerez aux envieux la seule façon de sortir eux-mêmes de l’enfer dans lequel ils se sont enfermés.

L’envieux pourra comprendre en vous voyant que le seul moyen d’arrêter de souffrir, c’est de détourner son regard de vous, et de canaliser son énergie vers des buts qui sont à sa portée et qui conviennent à sa personnalité.

Ce n’est pas facile, mais c’est possible. Surtout, c’est une magnifique libération.

Pour l’envieux, prendre conscience qu’il a ses talents propres, sa vocation qui l’attend, sa propre vie à vivre, indépendamment de la vôtre, c’est le moyen pour lui de se libérer de son esclavage – et de vous laisser vivre !

À votre santé !

Jean-Marc Dupuis

The post Malade d’envie appeared first on Santé Nature Innovation.



from Santé Nature Innovation https://ift.tt/2NRD2eH

santé nature innovation

Face à la terrible impression de ne pas être à la hauteur

 

Le sentiment de n’être pas à sa place, pas à la hauteur, est déjà assez pénible comme ça.

Le problème est qu’il se double souvent de l’impression coupable de tromper son monde.

 « – Ah, s’ils savaient ce que je vaux réellement, ils ne m’auraient pas confié cette tâche, ces responsabilités ! Au fond, je ne suis qu’un imposteur ! « 

Je vais peut-être vous étonner mais ce sentiment d’imposture est, à mon avis un bon sentiment.

Mais permettez-moi d’abord de vous raconter des souvenirs où je me suis senti, moi aussi, un imposteur.

Le jour de ma première rentrée scolaire

C’était… il y a longtemps.

J’avais un cartable “Tann’s” qui sentait drôle et des chaussures bien cirées.

Ma mère m’avait coiffé les cheveux en raie en mouillant la brosse sous le robinet et fourré un “choco” dans la poche. Puis, après m’avoir embrassé, elle m’avait envoyé dans la cour de l’école en me disant : “Courage, mon grand écolier !

Mais moi, je ne me sentais ni grand ni écolier.

On m’avait habillé comme un écolier mais je savais bien que les vrais, c’était les autres !

Les “CE”, les “CM”, en particulier les CM2, si à l’aise, qui criaient, et qui me paraissaient immenses, avec leurs longues jambes et leurs grandes dents plates et jaunes, moi qui n’avais que mes petites dents de lait !

– “Imposteur !

Le scénario se répète

Le même sentiment d’imposture m’a saisi dans les jours qui ont suivi mon mariage.

J’avais la bague au doigt, j’étais censé former un couple marié, appeler ma femme “chérie” avec le plus grand naturel.

Mais au fond de moi, je savais bien que je n’étais pas un “vrai” marié. Les vrais, c’était mes parents, mes beaux-parents ou leurs amis qui, sans doute, avaient toujours été en couple et le seraient toujours !

– “Imposteur”, me criait une voix, dans ma tête.

Et cela a continué lorsque j’ai été embauché pour mon premier emploi.

Je portais un petit costume, une cravate. C’était l’époque où les hommes qui allaient au bureau circulaient avec un “attaché-case”.

J’en avais un, moi aussi.

Sauf qu’il était vide.

Je n’avais dedans qu’un stylo bic, un ticket de bus et un sandwich au jambon.

– “Imposteur !”, entendais-je, encore, dans ma tête…

L’impression de porter des vêtements trop grands pour soi

Mais il y a, avec le recul, un bon aspect des choses.

Chaque fois, dans ma vie, que j’ai eu l’impression d’être un imposteur, j’étais en fait en train de franchir une étape décisive.

Oui, j’avais l’impression de me “déguiser” avec des vêtements trop grands, ou trop beaux, pour moi. Mais en réalité, j’étais en train de grandir.

De découvrir une nouvelle personnalité que j’étais capable d’incarner.

Au début, je devais “jouer”, me forcer. Mais dans un second temps, et à force de faire des efforts pour me montrer à la hauteur, je suis en général parvenu à devenir ce que j’avais souhaité être.

Je n’étais plus un imposteur. Je suis devenu un vrai écolier, puis un vrai époux et un vrai professionnel.

Oser faire du pain quand on n’est pas boulanger

Bien entendu, l’imposteur détendu et fier de l’être, qui se contente de tromper son monde sans se donner de mal pour progresser et se montrer à la hauteur, n’est pas un modèle à suivre.

En revanche :

  • Oser essayer de faire un pain alors qu’on n’est pas boulanger ;
  • Oser s’asseoir au piano et tapoter ses premières notes alors qu’on n’est pas pianiste ;
  • Oser enfiler un maillot et des chaussures de foot alors qu’on n’est pas footballeur…

Ce n’est pas du vice. C’est du courage.

Et c’est le premier pas incontournable pour réussir.

Nous, les adultes, nous avons peur – et cela peut nous faire passer à côté de notre existence

Les enfants le font tout le temps. Ils passent leur vie à essayer de faire des choses, rater, recommencer… puis réussir !

Mais nous, les adultes, nous avons peur.

Peur de l’échec. Peur de nos limites. Peur de nous prendre les pieds dans le tapis devant tout le monde.

Peur, en fait, de nous révéler (à nous-même et aux autres) tels que nous sommes.

C’est donc un manque d’humilité…

Moyennant quoi nous en oublions notre formidable capacité à apprendre, et à progresser.

Nous restons dans notre coquille. Et nous laissons passer le train de notre propre existence, en restant sur le quai.

Quitter sa zone de confort

Le mot “imposteur” est donc un peu méchant.

C’est un mot qui est uniquement négatif. En réalité, celui qui ne s’est jamais senti un imposteur dans sa vie n’a peut-être jamais quitté sa zone de confort.

Il ne s’est jamais mis en difficulté. Il n’a donc peut-être jamais eu à “ramer” à toute force pour rattraper le niveau, et assumer les responsabilités nouvelles qui étaient les siennes.

Je pense que, si on est honnête, nous sommes nombreux à nous sentir imposteurs.

Beaucoup de jeunes médecins, avocats, entrepreneurs, professionnels, se sentent imposteurs le jour où ils “posent leur plaque” en cuivre, certes titulaires d’un beau diplôme, mais manquant d’une précieuse expérience.

Mais l’important, c’est de ne pas rester imposteur. En travaillant, en s’améliorant.

Deviens ce que tu es !”, écrivait Nietzsche dans Ainsi parlait Zarathoustra. Il voulait dire par là que l’homme, tel qu’il existe, n’est qu’un brouillon, une ébauche, de lui-même. Le but de la vie est de ne pas rester ce brouillon, et de se rapprocher d’une “meilleure version de soi-même”, par le travail.

Comment j’ai appris la santé naturelle

Même en santé naturelle, la première fois que j’ai publié, j’étais dans mes petits souliers.

Pas encore tout-à-fait à ma place.

Et j’avais raison d’être inquiet.

Il m’a fallu des années et des années à lire, à me former, à expérimenter, à fouiner à vrai dire de tous côtés, et à rédiger des centaines, des milliers de pages sur un nombre de sujets incroyables, pour commencer enfin à me sentir légitime.

Comme le savent mes lecteurs les plus fidèles, qui souffrent à mes côtés depuis longtemps, nous sommes allés du plus infime antioxydant comme la quercétine, aux enzymes comme la bromélaïne, jusqu’à la philosophie de la médecine et aux considérations les plus échevelées sur la vie, l’amour, la mort…

J’ai rencontré des médecins, des experts, des spécialistes, avec qui nous avons créé des publications, des formations, des entretiens vidéos de toutes sortes.

Mais chaque année, quand je regarde en arrière, j’ai l’impression d’avoir été un grand ignorant – avant.

Le fruit de dix années de recherches et d’écriture intensive sur la santé naturelle

Grâce à toutes ces années de recherches et d’écriture sur la santé naturelle, j’ai acquis aujourd’hui une assez bonne culture médicale.

Cela me permet de me repérer dans la jungle des traitements et des thérapies. De savoir d’instinct dans quelle direction aller quand il y a un problème. De connaître les sources pour vérifier mes intuitions, et ainsi d’aider comme je le peux, certains de mes lecteurs.

Chaque année, chaque mois qui passe, nous parvenons à sortir de nouveaux programmes, dossiers, revues, formations, qui sans cesse s’améliorent. J’espère que vous en profitez, et je vous encourage à vous référer aux publicités qui entourent mes lettres. Elles proposent des pistes intéressantes dans un peu tous les domaines.

Je compte sur vous, car c’est aussi un bon moyen de me soutenir, en vous faisant du bien.

À votre santé !

Jean-Marc Dupuis

The post JM Dupuis est un imposteur appeared first on Santé Nature Innovation.



from Santé Nature Innovation https://ift.tt/354v8UZ

santé nature innovation

Oui, c’est possible, et c’est mieux que de les jeter à la poubelle

 

La banane fait partie de ces fruits, comme le kiwi, dont tout le monde jette la peau alors qu’elle se mange.

Vous vous en apercevez lorsqu’elles sont très mûres, et que la peau colle et devient difficile à enlever.

A ce moment-là, si vous avez une vraie banane biologique, non trempée dans les pesticides, vous pouvez la manger tout entière, ce qui est bien plus nutritif car riche en potassium, en fibres, en graisses polyinsaturées, antioxydants et en acides aminés essentiels. [1]

  • les fibres aident à réguler le glucose sanguin et améliorent la digestion ; [2]
  • le potassium régule la tension artérielle, protège contre les pertes osseuses, et réduit le risque de calculs rénaux ; [3]
  • les antioxydants réduisent l’inflammation chronique et diminuent le risque de maladies cardiovasculaires et de cancer. [4]

Si la banane n’est pas très mûre, cuire la peau

Mais c’est quand la banane n’est pas très mûre, et que la peau est la plus épaisse, qu’on gaspille le plus.

Si vous essayez de la manger crue, vous aurez une mauvaise surprise car la peau est âpre. Elle attaque les dents et les muqueuses de la bouche.

C’est pourquoi la coutume est de la cuire, et plus précisément de la frire, ce qui fait un excellent substitut au lard grillé dans les recettes végétariennes. La peau de banane grillée ou frite peut aussi être salée, et poivrée, et ajoutée dans un sandwich, avec d’autres ingrédients comme de la salade, des tomates, de l’œuf.

Après l’avoir lavée, vous pouvez aussi la couper en dés pour la mettre dans un curry, un ragoût et donner de la texture.

Vous pouvez la mixer pour l’ajouter dans une pâte à pain, une brioche, ou dans un milkshake, un smoothie ou un mélange de jus de fruit.

C’est une façon intelligente d’économiser de la nourriture et éviter de remplir les poubelles inutilement.

À votre santé !

Jean-Marc Dupuis

The post Manger des peaux de banane appeared first on Santé Nature Innovation.



from Santé Nature Innovation https://ift.tt/2KbT4xz

santé nature innovation

L’être humain est le seul primate à avoir du blanc dans les yeux. Voici pourquoi.

 

L’être humain est le seul primate à avoir du blanc visible dans les yeux.

Ce blanc nous permet de repérer, à des dizaines de mètres, dans quelle direction regardent les gens, et ainsi de comprendre ce qu’ils sont en train d’observer – et de convoiter.

Nous profitons ainsi, en permanence, des informations collectées par les autres.

Pour savoir où est la plus belle femme, il suffit de regarder dans quelle direction regardent les hommes. Pour savoir où se trouve la meilleure nourriture, il suffit de regarder les yeux des convives autour de la table.

Sans doute nos ancêtres chasseurs-cueilleurs fonctionnaient de la même façon, pour repérer les ressources dans la nature.

Nous sommes encore guidés par ces réflexes.

Si, dans la rue, nous voyons un groupe de personnes qui regardent dans une direction, il nous est presque impossible de ne pas regarder aussi.

Nous sommes des machines à repérer, toute la journée, ce que regardent et désirent les autres. C’est la principale source de nos propres désirs.

Les publicitaires le savent bien. Ils ne cessent de nous montrer des personnes en train de désirer des objets, de les obtenir, de les consommer, pour nous pousser à obtenir la même chose.

Nous détestons avoir moins que les autres

Car l’être humain déteste avoir moins que les autres.

Les sociologues ont pu établir que l’argent ne rend pas les gens plus heureux. Ce qui les rend plus heureux, c’est d’avoir plus que les autres. Leur niveau de satisfaction dépend donc… des inégalités !

Nous sommes très heureux avec 1500 euros par mois… si tous nos voisins n’en ont que 500.

Mais nous sommes très malheureux avec la même somme… si les autres en ont 5000 !

C’est la raison pour laquelle les progrès du niveau de vie n’apportent aucun bonheur supplémentaire sur le long terme à une population.

Au contraire, lorsqu’un pays s’enrichit, il y a beaucoup plus de personnes qui “réussissent” financièrement autour de nous.

C’est autant d’occasions de plus de se lamenter, se dévaloriser, d’avoir un sentiment d’échec, d’où une forte hausse des dépressions dans les pays les plus riches (Suisse, Allemagne, Japon, Etats-Unis).

Impossible d’arrêter d’être jaloux

Et le problème est que nous ne pouvons rien faire à cela. Il est impossible de décider de cesser d’être jaloux. C’est un des sentiments les plus profondément ancrés dans notre système nerveux.

Certains affirment que les homards, qui sont parmi les plus anciennes créatures (ils existaient déjà sous leur forme actuelle il y a 300 millions d’années), réagissent comme nous.

Quand ils rencontrent un autre homard, ils se comparent à lui. Si l’autre est plus gros, plus fort, ils repartent dépités, ce qui se voit à leur posture, recroquevillée. Si par contre, l’autre est plus petit et plus faible, ils sont tout contents et se redressent triomphalement, la queue fièrement dressée, les pinces en l’air !

Or nous partageons notre système nerveux primitif avec le homard, dirigé par notre hypothalamus qui gère nos fonctions primitives. Le besoin de se comparer aux autres en fait partie.

Comme si une autre personne vivait en nous

Lorsque ce système s’active, on se sent comme “possédé” par le sentiment de jalousie.

C’est comme si une autre personne s’emparait de nous, et vivait à travers notre corps. Elle prend possession de notre personnalité, se sert de nos capacités, nos connaissances, nos relations et même notre intelligence, pour arriver à ses fins.

Nous devons comme fou.

Il faut prendre à l’autre ce qu’il a. Coûte que coûte.

Et si nous n’y parvenons pas par nos efforts, nous sommes tentés de le détruire.

  • Ainsi celui qui passe à côté de la voiture de ses rêves, qui pense qu’il ne pourra jamais l’acheter, et qui sort sa clé et la raye sur toute sa longueur.
  • Ainsi la femme qui découvre que son mari la trompe voudra “crever les yeux” à sa rivale, la griffer, lui arracher les cheveux – autrement dit des gestes qui la défigurent et lui enlèvent ce qu’elle a, imagine-t-elle, de plus qu’elle.

On ne reconnaît pas cette personne qui s’active en nous dans ces moments-là.

Cette personne pense des choses, veut des choses, dit des choses, fait des choses que la personne que nous sommes habituellement ne pense, ne veut, ne dit ou ne fait jamais !

D’où l’horreur que ressentent les personnes après avoir commis un acte, voire un crime, par jalousie.

Les tribunaux le savent, et reconnaissent les cas de “crime passionnel”. Le juge réduit la peine car il estime que la personne a été “aveuglée” par la jalousie.

La plus ancienne histoire connue

Dans une récente lettre, je parlais de l’histoire de Caïn et Abel, qui nous vient des Hébreux. Mais les Sumériens, il y a 5000 ans, racontaient la même histoire (le berger Dumuzid et le fermier Enkimdu).

C’est une des plus vieilles histoires du monde !

Il s’agit de deux frères. L’un, Caïn, est fermier, l’autre, Abel, est berger. Caïn imagine que la vie réussit mieux à Abel, que Dieu le préfère. Caïn en est tellement jaloux qu’il décide de le tuer.

Son meurtre accompli, il doit fuir jusqu’au bout de la terre pour se cacher.

Cette histoire est très intéressante car Abel n’a rien fait contre Caïn.

Ils ne sont pas en rivalité pour un bien. Caïn ne cherche même pas à tuer Abel pour s’emparer de ses troupeaux.

Non, tout ce qu’il veut, c’est nuire à ce frère qui, par son bonheur réel ou supposé, le rend malheureux.

Cette histoire nous enseigne que la jalousie ne se soucie pas des conséquences négatives : la personne essaye de nuire, c’est tout. Elle n’en espère aucun bienfait “positif” pour elle.

Mais elle est prête à payer un prix considérable pour la satisfaction de voir l’autre souffrir.

La jalousie chez les autres

D’où l’importance d’éviter de susciter de la jalousie autour de soi.

Pour vivre heureux, vivons caché”, dit le proverbe.

Les familles qui ont de l’argent depuis de nombreuses générations apprennent à faire attention. A ne pas trop l’exposer. Elles savent qu’il vaut mieux faire “comme les autres”. Porter des vêtements un peu usés, un peu dépareillés. Eviter de rouler en BMW… et préférer une Citroën. Parce que cela évite bien des ennuis. Le “nouveau riche”, lui, étale sa richesse… et s’attire des problèmes de toutes parts.

De même, les très jolies femmes apprennent à ne pas en rajouter. Elles savent qu’elles doivent se méfier. Elles apprennent à se faire discrètes. Elles ne peuvent se permettre un maquillage ou des accessoires trop visibles, des tenues trop aguichantes.

La starlette qui vient de découvrir son potentiel de séduction, elle, n’est pas aussi prudente. Elle s’expose ; elle est toute heureuse de rencontrer des succès. Mais très vite les jaloux prennent le pas sur les admirateurs. La foule adoratrice se transforme en foule vociférante, prête à la déchiqueter en morceaux (voir l’histoire de Loana, Britney Spears, Lady Gaga et tant d’autres).

Elles apprennent, à leurs dépens, qu’elles auraient mieux fait de faire attention, d’obtenir un bonheur sans doute plus simple, moins éclatant, voire un peu médiocre, mais d’éviter les violences de la sur-exposition médiatique, qui laisse les jalousies se déchaîner.

Consciente du problème, Brigitte Bardot a mis fin à sa carrière soudainement, et s’est retirée avec ses animaux en Provence. Sa décision a paru bizarre à beaucoup, mais elle a très bien fait à mon avis. La preuve en est d’ailleurs qu’elle s’est fait énormément critiquer, ridiculiser, les rares fois où elle est réapparue.

Je pourrais en ajouter encore :

Dans la cour de récréation, le premier de la classe apprend à se faire discret. Il évite d’en rajouter en faisant la morale aux autres, en leur expliquant qu’il est le plus fort. Il ne s’en sort que s’il se montre un peu désolé d’avoir des bonnes notes, et prêt à aider les autres. Sinon, il se fait casser ses lunettes, comme Agnan.

La jalousie chez soi

J’ai écrit plus haut qu’il est impossible de faire taire la jalousie en soi. En effet :

  • Comment ne pas éprouver d’envie quand un couple semble beau, jeune, en pleine santé, heureux, amoureux, tandis que je suis seul, vieux, malade et triste ?
  • Comment ne pas éprouver d’envie quand je lance un projet qui vivote, puis échoue, alors que celui de mon voisin prospère ?
  • Comment ne pas éprouver de l’envie quand je me fais dépasser en compétition sportive par des personnes qui se “baladent” ?
  • Comment ne pas éprouver d’envie quand mon collègue obtient une promotion, et les félicitations de la direction, et pas moi ?

On ne peut pas faire taire la jalousie. Mais on peut la contenir dans un coin de son cœur.

Faire en sorte qu’elle n’envahisse pas tout. Qu’elle ne nous rende pas malade.

Pour cela, il faut avoir conscience de tous ces mécanismes ancrés au plus profond de nous-même. Les contempler, les regarder se mettre en route.

Mais se souvenir que, si nous leur cédons, il nous arrivera la même chose qu’à Caïn : après avoir “tué” notre frère (ou notre collègue, notre voisin, notre rival…), nous serons encore plus malheureux. Tuer ou ruiner la personne qui nous rendait jaloux ne fera qu’augmenter notre sentiment d’inadéquation.

Mettre toute notre énergie à ressembler à la personne qu’on jalouse, c’est la garantie de l’échec, du ratage. D’où la tristesse du destin des hommes qui veulent ressembler à Johnny, à Claude François, à Mickaël Jackson. Même s’ils sont émouvants, on ne peut s’empêcher d’être désolé pour eux.

La seule voie vers le bonheur authentique

La seule voie vers le bonheur authentique, c’est de se prendre soi-même comme point de référence :

  • Comment suis-je aujourd’hui, avec tous mes défauts, mes faiblesses, mes inadéquations, et mes qualités, mes forces, mes atouts ?
  • Comment vais-je faire pour atténuer ces défauts, un peu, et améliorer mes qualités, un peu aussi, jour après jour ?

Je me rends compte que je peux agir à tous les niveaux : mon apparence physique, mon comportement, mon travail, ma santé, mes talents artistiques, sportifs. Cela fait peur, car on s’aperçoit qu’il y a du travail partout, mais c’est enthousiasmant, car cela fait beaucoup de beaux projets à réaliser.

En fixant mes yeux sur les choses dans ma vie sur lesquelles je peux agir, je retrouve du sens à ma vie. Et chaque fois que je progresse vers mon idéal, cela me procure des bouffées de bonheur.

Je parviens ainsi à détourner mon regard des autres. Je cesse de me laisser fasciner par leurs avantages réels ou supposés.

En prenant conscience de tout le travail que j’ai à faire dans ma propre vie, je réalise que, très probablement, les autres ont autant de travail que moi. Y compris ceux qui me paraissaient si enviables.

Je deviens alors capable de les regarder avec plus de compréhension, plus de bienveillance, moins de haine et de jalousie. Je réalise que, en tant qu’êtres humains, nous sommes tous dans le même bateau. Que personne n’échappe aux grands problèmes de la vie : le doute, la solitude, la maladie, la souffrance, la mort…

Peu à peu, les sentiments les plus mauvais me quittent.

Même s’ils ne disparaissent pas, même s’ils reviennent régulièrement me visiter, je sais que mon énergie est mieux utilisée pour améliorer les choses dans ma propre vie, qu’à jalouser les autres. A la fin, je peux peut-être même me réconcilier avec celui que je jalousais le plus…

À votre santé !

Jean-Marc Dupuis

The post Le blanc des yeux appeared first on Santé Nature Innovation.



from Santé Nature Innovation https://ift.tt/2rudQSM

santé nature innovation

Tout ce qu’il y a de vrai chez les sorcières

 

Les sorcières avaient comme chacun sait des potions à base de bave de crapaud, sang de fœtus humain et chair de vipère.

Ces potions pouvaient donner des visions, donner l’impression de voler (sur un balai), voyager dans le temps, comme on l’a vu dans “Les Visiteurs”.

Rien de tout cela n’est inventé.

La potion à base de chair de vipère a vraiment existé

Des recherches approfondies ont permis d’établir l’usage depuis au moins 2000 ans en Occident d’une potion appelée le “thériaque”, censée être une panacée (soignant toutes les maladies).

Sa composition varie selon les écrits et les époques mais elle a toujours été très compliquée avec plus de cent ingrédients. A une époque où la classification des végétaux et des substances chimiques n’était pas encore bien établie, les noms des plantes ne désignaient pas toujours, selon les lieux et les époques, les mêmes espèces.

En revanche, deux ingrédients se trouvaient toujours dans le thériaque : la chair de vipère et l’opium, comme l’explique Christian Le Marec dans son Histoire de l’opium. [1]

On peut supposer donc que la chair de vipère s’accompagnait de quantités infinitésimales de venin. Quant à l’opium, issu du pavot, ses vertus soporifiques et analgésique (anti-douleur) sont connues depuis les Sumériens (avant même les Egyptiens et les Grecs, qui faisaient grand usage du pavot comme en témoignent les aventures d’Ulysse chez les lotophages mangeurs de pavots).

Je rappelle que certaines variétés de pavot, en particulier la variété européenne “Parvum somniferum” produisent un alcaloïde bien connu des médecins modernes : la morphine, isolée au début du 19e siècle et tenant son nom de la déesse du sommeil Morphée, et pour cause.

De la morphine, des chimistes allemands de la firme Bayer ont synthétisé une molécule appelée di-acétyl-morphine, commercialisée avec grand succès à la fin du 19e siècle sous le nom de “héroïne”.

Hé oui, “héroïne”, parce que vraiment, en matière de médicament, les pharmaciens de l’époque pensaient qu’on ne trouverait jamais rien de mieux ! Il fallut une dizaine d’années de désastres pour que l’héroïne soit enfin interdite en 1905.

Le crapaud hallucinogène

La légende de la bave de crapaud quant à elle, est évidemment tout ce qu’il y a de plus authentique.

Les crapauds du genre “bufo” secrètent un mucus riche en bufotoxines dans leurs glandes parotoïdes.

Ces toxines provoquent un très grand nombre de réactions cardiaques, nerveuses, respiratoires, ainsi que des visions, hallucinations auditives, etc. jusqu’à l’épilepsie.

Ces crapauds sont d’ailleurs utilisés aussi en médecine traditionnelle chinoise, mais sous forme de poudre obtenue en broyant de la peau de crapaud séchée, connue sous le nom de chansu, 蟾酥, « Bufonis Venenum ».

Les sorcières avaient d’autres tours dans leur sac

Mais les sorcières avaient bien d’autres tours dans leur sac.

Elles connaissaient les champignons hallucinogènes :

  • Tout d’abord les célèbres psilocybes, donnant des visions kaléidoscopiques popularisées par les Beatles, experts en “champignons magiques” (magic mushrooms) et aujourd’hui très étudiés pour leur effet apparemment stupéfiant contre la dépression majeure, et dont je vous ai déjà parlé de façon approfondie ; [2]
  • Les amanites tue-mouche, ces fameux champignons rouges à point blanc, dont tout le monde croit qu’ils sont mortels, mais qui peuvent en réalité être mangés et donnent paraît-il une extraordinaire impression de voler (mais aussi de terribles maux d’estomac dans 50 % des cas).

Certains racontent que notre Père Noël, gros bonhomme rouge et blanc, serait un lointain dérivé de ce champignon, qui pousse en hiver dans les forêts de sapin. De là proviendrait l’étonnante légende de cet homme circulant sur un traîneau volant tiré par des rennes.

Il s’agirait de rites chamaniques venus de Scandinavie et même de Sibérie. D’où le fait qu’on retrouverait des amanites tue-mouche comme décorations traditionnelles sur les sapins et les bûches de Noël, en particulier dans les pays germaniques :

Les sorcières connaissaient également la jusquiame, la belladone et la digitale, des plantes riches en alcaloïdes faisant varier la pression sanguine, la dilatation de la pupille, le rythme cardiaque et pouvant provoquer des pertes de connaissance (et d’ailleurs la mort).

Ces plantes faisaient partie de la trousse à pharmacie de tout bon médecin avant 1914, et il est hautement probable qu’ils les aient découvertes auprès des sorcières.

Connaissance des simples

Toute sorcière qui se respecte devait aussi connaître les simples, ces plantes médicinales qui, comme leur nom l’indique, s’utilisent seule (contrairement donc aux potions, et en particulier au thériaque).

Ces simples, nous les utilisons toujours aujourd’hui, nous les prenons en tisanes, en décoctions, en extraits alcooliques ou glycérinés, en poudre ou entières dans notre cuisine de tous les jours.

Ce sont la verveine, la sauge, la camomille, la bardane, l’achillée millefeuille, la réglisse, la guimauve, l’armoise, la valériane, le millepertuis et tant d’autres.

Et je ne parle pas des autres compétences extraordinaires des sorcières qui étaient capables de se mettre en transe et de faire de la divination, interprétation des rêves, exploration de l’inconscient, philtres d’amour et autres formes primitives de la psychologie analytique moderne.

Pourquoi on brûlait les sorcières

Avec tout ce qu’elles apportaient, pourquoi brûlait-on les sorcières ?

Marlène Schiappa, secrétaire d’Etat, a signé ce dimanche un appel dans le Journal du Dimanche “Sorcières de tous les pays, unissons-nous”, [3] dénonçant avec passion les persécutions horribles subies par les sorcières à travers les âges.

Elle a aussi déclaré dans Elle s’intéresser à la sorcellerie (cartes, amulettes, chiffres magiques), intérêt qu’elle explique par ses origines villageoises corses. Elle revendique à ce titre de ne pas être brûlée comme tant de ses prédécesseurs.

Je vais peut-être vous étonner mais cet appel me paraît important.

En effet, malgré l’abolition de la peine de mort, malgré les droits de l’homme et de la femme qui semblent progresser partout dans le monde, il ne faut pas être naïf et imaginer que l’hystérie et les phénomènes de foule aient disparu.

Certes, on ne dresse plus des bûchers sur les places. Et ce ne sont plus les prêtres et les évêques qui pourchassent “l’hérésie”, comme au Moyen-Âge.

Mais nous connaissons d’évidentes et très violentes chasses aux sorcières, qui ont lieu quotidiennement, sous nos yeux, via la presse, les réseaux sociaux, les blogs, les sites Internet et les smartphones.

Une personne prononce un mot, une phrase, considérée comme “intolérable”, “inacceptable”, “scandaleuse”. On lui reproche un fait, remontant à des dizaines d’années, et sans qu’aucune preuve matérielle ni enquête judiciaire n’ait eu lieu, c’est toute la meute des journalistes, suivie par des foules vociférantes qui se précipitent.

Elles crient, invectivent, tout cela via leurs claviers évidemment, mais la victime n’en est pas moins harcelée, exposée dans toute son intimité à la vue de tous sur Internet.

Elle est poussée à supplier qu’on l’épargne, à s’enfuir, disparaître symboliquement des réseaux en effaçant son profil, avec des conséquences très réelles sur sa vie (exclusion sociale, licenciement, dépression, suicide).

Bref, n’imaginons pas trop vite que nous sommes passés des ténèbres à la lumière.

L’origine de l’image de la sorcière

La sorcière, comme le rappelle le texte signé par Marlène Schiappa, peut se présenter sous les traits d’une horrible vieille femme mais aussi sous ceux d’une jeune tentatrice abominablement séduisante.

Dans les deux cas toutefois, elle est le contraire de la sainte : douce, pure, bienveillante, inoffensive.

Les psychanalystes, qui ont travaillé sur l’origine des contes de fée, et donc sur le mythe de la sorcière, ont compris que la sorcière ne désigne pas une femme en particulier, à l’écart du village, mais toute femme, à certains moments, dans certaines conditions.

Ainsi, pour le petit enfant, sa Maman est à la fois la matrice chaude, douce et nourrissante, qui l’accueille, tel la Vierge à l’enfant sur ses genoux, mais également, potentiellement, la gorgone (furie) qui peut le blesser, le dévorer et, c’était l’obsession de Freud, le castrer.

Cette ambivalence n’est bien sûr pas particulière à la femme, mais à toutes les figures de notre imaginaire.

Ainsi la figure du père est-elle présente dans nos esprits à la fois sous les traits rassurants et sympathiques du vieillard ventru à barbe blanche, distribuant cadeaux et pain d’épices aux enfants (tel le Père Noël, Gepetto, Saint-Nicolas ou le Dieu de Michelange sur le plafond de la chapelle Sixtine) mais aussi sous les traits terrifiants de l’ogre, du tyran, tel le dieu Chronos qui dévore ses propres enfants, voire du violeur ou de l’assassin.

La petite fille, la poupée, est elle-aussi à la fois la figure la plus pure, la plus émouvante, la plus inoffensive… et la plus diabolique créature, comme on peut le voir dans tant de films d’horreur mettant en scène une poupée ou une petite fille infernale et cruelle (L’exorciste, the Kingdom de Lars von Triers, etc.)

L’union des contraires

Le psychologue Carl G. Jung a remis à la mode le mot “énantiodromie”, qui vient de la philosophie d’Héraclite, pour désigner ce phénomène bizarre mais pourtant omniprésent de l’union des contraires, que l’on retrouve dans la philosophie orientale avec le symbole du Tao (Yin et Yang).

Ainsi l’erreur, faite par les foules médiévales comme par les internautes enragés d’aujourd’hui, n’est de voir qu’un seul aspect d’une personne humaine :

  • Réduire la femme à la sorcière, sous prétexte qu’elle peut crier d’une voix suraigüe, avoir “une langue de vipère”, crever les yeux avec ses longs ongles, ou exercer une séduction tout-à-fait irrésistible.
  • Réduire l’homme à celui de violeur, de dominateur, de tyran, de tortionnaire.

Ou, réciproquement :

  • Ne voir dans la femme que la sainte, la douce, la protectrice, bienveillante, généreuse, dévouée et sacrificielle ;
  • Et dans l’homme le papa-gâteau, le grand-père qui raconte de belles histoires aux enfants, ou le jeune Brad Pitt drôle et séduisant.

Mais non, malheureusement, les choses sont toujours plus compliquées que cela.

En chaque personne, on rencontre alternativement l’une et l’autre figure, sous des formes plus ou moins atténuées bien sûr. Mais toujours on se trompe lorsqu’on réduit une personne (ou une catégorie de personnes) à l’une des deux faces de la médaille.

Simplifier ainsi le réel, évacuer “l’enantiodromie”, ce n’est pas aller vers le vrai, vers l’approche scientifique, mais vers l’idéologie. Une idéologie simplificatrice qui réduit, qui enferme, et ce toujours dans le but… d’exploiter.

La sorcière que j’aime

Ceci étant dit, et là où les choses se compliquent, c’est que l’homme n’est pas attirée uniquement par la “sainte” chez la femme, ni d’ailleurs la femme par le garçon poli et serviable.

Au contraire…

La sainte, c’est sympathique et rassurant. C’est aussi un peu ennuyeux.

Et l’homme honnête bien peigné n’est pas toujours aussi attirant que le mauvais garçon un peu canaille.

Je vais prendre le contrepieds cette fois de Marlène Schiappa, qui explique dans son appel que les hommes cherchent à exploiter voire tuer les femmes, et en particulier les sorcières.

Non, ma chère Marlène, pas tous, pas du tout.

Les hommes apprennent avec le temps à surmonter leur peur de la “sorcière” et à en apprécier les charmes, les mystères, les maléfices…

Ils recherchent chez les femmes mûres cette expérience, cette intuition profonde, dont ils ont besoin pour avancer, comprendre leur destin, se comprendre eux-même. Ils n’ont pas toujours envie de les brûler, bien au contraire !!

Et quant aux jeunes “ensorceleuses”, je ne me prononcerai pas à ce sujet, ayant tout de même une réputation à sauvegarder 😉

À votre santé !

Jean-Marc Dupuis

The post Sorcières et maléfices appeared first on Santé Nature Innovation.



from Santé Nature Innovation https://ift.tt/2CpUpN2