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« Mal manger coûte très cher. »

Vivre sain, un luxe ?

Non, c’est le contraire !

« Mal manger coûte très cher. Il suffit de regarder le prix au kilo des aliments industriels », témoigne Périco Légasse, chroniqueur gastronomique et rédacteur en chef de Marianne [1].

Les chips, 5 à 20 fois le prix de la pomme de terre

Un kilo de pommes de terre coûte 1 à 2 euros, mais un kilo de chips coûte 10 à 20 euros, soit cinq à vingt fois plus [2].

Une pizza contient pour quelques centimes d’ingrédients : un peu de farine blanche, de l’eau, du sel, quelques centimes de sauce tomate, dix centimes de fromage et d’olives (soyons généreux). Elle sera pourtant vendue 8, 9, parfois 10 euros.

Les repas achetés à la sauvette dans des sandwicheries le midi atteignent des prix stratosphériques par rapport aux ingrédients, même quand ils paraissent « complets » :

  • Un tiers de baguette, un peu de beurre, une tranche de mauvais jambon, une feuille de salade, trois rondelles de mauvaise tomate, un peu d’œuf et de la mayonnaise industrielle : il y a pour moins de 60 centimes d’ingrédients et le sandwich est vendu 6 ou 7 euros.
  • Pareil pour les salades toutes faites : vendues avec les couverts en plastique, elles coûtent 7 ou 8 euros, mais ne contiennent pas 1 euro de produits frais.

Des économies considérables en mangeant sain

« Adopter une alimentation plus équilibrée, moins riche en mauvaises graisses et en sucres, permet en fait des économies considérables », confirme l’agronome Marc Dufumier, qui publie l’éclairant 50 idées reçues sur l’agriculture et l’alimentation.

« Les produits carnés figurent en tête des dépenses alimentaires des Français. Pourtant, diminuer les excès de viande permet de composer des menus sains, voire bio, à budget constant. »

Selon l’enquête NutriNet-Santé des équipes de l’Inserm, la malbouffe n’est pas une question de revenu mais de diplôme [3].

Ce n’est pas le porte-monnaie mais les cellules grises qui déterminent le plus ce qui se retrouve dans notre assiette.

Les femmes d’un niveau universitaire savent très bien manger en faisant leurs courses dans les superdiscounts

Les personnes qui mangent le mieux sont d’ailleurs les femmes d’un niveau universitaire. Elles réfléchissent à leur nourriture, connaissent les règles. Elles sont capables de faire leurs courses dans les superdiscounts en se nourrissant correctement [4].

Une étude parue le 3 avril 2019 dans la revue médicale britannique The Lancet et qui a étudié l’alimentation des adultes dans 195 pays, conclut que les milieux populaires en Espagne mangent comparativement mieux que les autres, parce qu’ils n’ont pas assez d’argent pour acheter des plats préparés, et font la cuisine eux-mêmes, à partir de produits bruts, non transformés en usine ! [5]

Il y a, bien sûr, une limite : mais laquelle ?

Budget nourriture saine : 100 euros par mois en centre-ville

À moins de 3,50 euros par jour et par adulte, il devient impossible de manger équilibré, selon le journal Télérama [6].

La blogueuse Ariane Grumbach, diététicienne à Paris, a décidé de relever le défi.

En se nourrissant de salade de lentilles, concombre, oignons, brocolis, jardinière de légumes Picard, boulgour, endives, mimolette, noix, œufs pochés, carottes, tagine de poulet, compote de poire, soupe de légumes, chou rouge, pois chiches, quichelette (entre la quiche et l’omelette avec poireau, fromage frais, carotte, chou rouge), sardines, citron, saucisses, ananas, oranges, raisins secs, elle a réussi à manger pour 25,20 euros la semaine [7].

« Au total, j’ai dépensé 25,20 euros, soit une moyenne de 3,60 euros par jour, entre 0,65 euro (les pâtes aux brocolis) et 3,37 euros (le tagine) par repas, et j’ai très bien mangé », explique-t-elle, tout en précisant qu’elle n’est pas allée faire ses courses dans les endroits les moins chers, et qu’elle a acheté les produits en petites quantités, donc plus chers.

Vous pouvez suivre ses menus précis en allant visiter son site [8].

Coût, pas si caché que ça, de la malbouffe

Mais le coût total de la malbouffe n’est pas celui qu’on paie à la caisse du supermarché ou du fast-food.

Derrière, il y a le coût de la maladie, prise en charge par la collectivité.

Ainsi les chips et les sucreries sont-elles une décision d’achat individuelle.

Mais la personne qui s’en nourrit pendant quarante ans et tombe malade du diabète ne paye pas elle-même ses traitements.

Le coût des traitements est sans proportion avec ce qu’aurait coûté une bonne alimentation.

On parle de 3 000 euros par an en médicaments et par patient, à vie. 3,5 millions de personnes étant concernées, cela représente un coût annuel de 10 milliards d’euros [9].

Et ce n’est que la partie émergée de l’iceberg avec d’autres maladies (cancer, dépression, arthrose, maladies cardiovasculaires, ostéoporose, maladies neurodégénératives, etc.) liées à une mauvaise alimentation.

En outre, 50 % des gaz à effet de serre seraient liés à la production et à la consommation de nourriture, qui impliquent des engrais, du pétrole pour les machines, les transports, la conservation et la transformation.

Si nous continuons comme ça, la « bouffe bon marché » va tous nous ruiner !

À votre santé !

Jean-Marc Dupuis

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