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Autres réflexions positives sur la dépression

Je vous ai parlé de Roland Feuillas, ce chef d’entreprise plein de réussite qui est soudain tombé en dépression, à la suite de quoi il a commencé sa conversion pour devenir boulanger à Cucugnan.

Roland Feuillas a écrit : « La dépression est une chance », comme je l’expliquais avant-hier.

Mais il va encore plus loin, dans son livre, et écrit que « la dépression est un signe de bonne santé ».

Il s’explique :

« La dépression est ce signe qui vient frapper à notre porte pour nous dire : “Changez votre vie, soyez en accord avec ce qu’il y a de plus authentique au fond de vous-même, de plus généreux, de plus bienveillant, de plus partageur [1]”. »

La dépression est le signe que nous avons besoin de nous reconnecter

La dépression est, selon lui, « un premier signe que nous ne sommes pas dupes, que nous avons en nous des possibilités de nous reconnecter à des terres fertiles ».

Avant-hier, je disais que l’impression de paralysie provoquée par la dépression pouvait être vue comme une réaction naturelle de notre organisme qui se fige face à un danger, à une situation inconnue. L’insomnie, les ruminations, seraient nécessaires pour nous permettre de réfléchir aux problèmes qui ont surgi autour de nous, et qui demandent une solution intelligente.

Mais l’inaction de la dépression peut aussi être vue comme l’âne ou le cheval qui soudain refusent d’avancer.

Ils ont porté leur charge sur des centaines de kilomètres sans se poser de questions, sans renâcler, sans se plaindre, mais aussi sans réfléchir.

Et soudain, ils comprennent qu’ils n’ont aucune bonne raison de continuer. La carotte et le bâton avec lesquels on les a fait avancer jusque-là ne suffisent plus.

La carotte et le bâton ne suffisent plus

Ils se rendent compte que le bâton, finalement, ne fait pas si mal et que la carotte n’est pas aussi bonne qu’elle en a l’air !

Ainsi le cadre surmené se demande-t-il soudain, vers 40 ans, ce qu’il fiche là, si vous me passez l’expression.

Un de mes professeurs employait cette image :

« Quand vous avez 20 ans, vous êtes comme au pied d’un immeuble. Vous vous élancez dans les escaliers pour monter les étages. Vous montez, montez, montez et, à 40 ans, vous arrivez sur le toit. Et c’est alors que vous vous apercevez que vous vous êtes trompé d’immeuble. »

C’est alors la panique, et l’effroi. Vous regardez autour de vous et vous vous apercevez que vous vous êtes donné tout ce mal pour rien.

Du haut de l’immeuble, on voit mieux, et plus loin

Enfin, pas tout à fait. Car maintenant que vous êtes en haut d’un immeuble, vous avez une meilleure vue sur votre environnement. Vous voyez mieux où vous voudriez aller que lorsque vous étiez au ras du sol, et plus loin.

Vous avez aussi l’expérience d’avoir escaladé un immeuble. Il vous sera donc plus facile d’en gravir un autre. Peut-être même pourrez-vous prendre l’ascenseur.

S’arrêter pour contempler le monde

Il n’empêche que, à ce moment-là, votre course s’arrête.

Pour la première fois, vous redressez la tête, vous prenez le temps de contempler le monde autour de vous. Tout vous apparaît avec des horizons plus vastes que vous ne le pensiez.

Peut-être comprenez-vous que vous avez escaladé cet immeuble non pas parce que vous le souhaitiez pour vous, mais pour faire plaisir à quelqu’un (un parent, un conjoint, un professeur, un groupe d’amis…), ou en imaginant faire plaisir à quelqu’un.

Peut-être vous rendez-vous compte que vous n’avez pas assez réfléchi à ce que vous vouliez faire. Vous pensiez suivre une voie évidente, avec des buts clairs : aimer et être aimé, acheter une voiture, une maison, voyager, faire carrière.

Mais la vie vous a enseigné que les choses étaient un peu plus compliquées que cela. Que chacun doit « trouver sa voie », en développant ses talents particuliers, en suivant son propre destin, et que le « bonheur » ne signifie pas la même chose pour tout le monde, loin de là.

Le bonheur n’est pas un état qu’on atteint une fois pour toutes

Vous avez compris que le bonheur n’était pas un état que l’on atteignait une fois pour toutes, mais plutôt un chemin. Que pour éprouver du bonheur, il fallait à la fois du confort et de la sécurité, mais aussi une dose de risque, de défi, de « challenge », sans quoi on en venait vite à mourir d’ennui.

Trouver sa voie peut prendre plusieurs mois, parfois plusieurs années de réflexion. Il va souvent falloir se résigner à redescendre de l’immeuble qu’on avait mis tant d’énergie à gravir.

Il y a un renoncement à faire, mais c’est un renoncement plein de promesse.

Je laisse la parole à Roland Feuillas, qui conclut ainsi son propos sur la dépression :

« Plus vous trouvez cet accord avec vous-même, plus la vie vous gratifie de ses dons. Mon existence est aujourd’hui une source de très intense réconfort, de très bouleversantes joies, au point que j’en viens aussi à me demander si j’ai mérité toutes ces faveurs. Je dirais qu’il demeure en moi ce fond dépressif comme une capacité de vigilance, de m’assurer que je ne dévie pas de mon axe, que je reste dans la perspective la plus haute. »

Quelle belle promesse !

À votre santé !

Jean-Marc Dupuis

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À lire par toutes les personnes concernées par le diabète et le prédiabète

Chère lectrice, cher lecteur,

Quand vous avez le diabète, vous êtes obligé de vous intéresser au fonctionnement du corps humain.

Sans aller dans les études de médecine, vous avez besoin de connaître au moins les bases suivantes.

D’abord, sur le rôle de la graisse.

Autrefois, l’Homme n’avait pas toujours accès à la nourriture en tendant la main. Il devait marcher au moins 10 km par jour pour les cueillettes et la chasse. Il devait affronter des périodes de disette. Il avait donc besoin de réserves d’énergie importantes.

Nous avons acquis une capacité exceptionnelle à stocker de l’énergie, sous forme de graisses.

Notre foie transforme la graisse en sucre et, plus précisément, en « glucose ». Le glucose est une forme primitive de sucre directement utilisable par les muscles et le cerveau.

Aujourd’hui que nous n’avons plus besoin de nous dépenser pour trouver de la nourriture et que nous mangeons plusieurs fois par jour, tous les jours, ces réserves sont moins utiles. La graisse a donc tendance à s’accumuler, d’abord dans notre foie, puis autour de celui-ci et dans les autres organes qui sont dans notre abdomen (graisse viscérale) ainsi que dans des zones de stockage comme les fesses, le haut des cuisses, le haut des bras et, d’une façon générale, sous la peau.

De façon continue, cette graisse est transformée en glucose, ce qui élève notre glycémie (taux de sucre dans le sang).

Notre organisme subit les déséquilibres de l’alimentation moderne

Dès que nous mangeons, cette glycémie monte encore, et ce d’autant plus que l’alimentation moderne contient énormément de produits sucrés, mais aussi des féculents et des céréales (pain, pâtes, pommes de terre, pâtisserie, riz…) qui se transforment en sirop de glucose dans l’estomac au cours de la digestion.

Même nos « fruits » ne sont plus les fruits de nos ancêtres. Les pommes, fruits autrefois petits, acides, bourrés de vitamines, sont devenues d’énormes boules d’eau sucrée, pauvres en nutriments mais riches en calories. De même, nos oranges et nos bananes n’existaient pas sous cette forme dans la nature. Pour la petite histoire, en 2014, un zoo anglais a décidé de ne plus donner de bananes aux singes parce que « les bananes cultivées par l’homme sont trop sucrées et que leur en donner reviendrait à leur faire avaler du chocolat ou des gâteaux… Elles contiennent beaucoup de calories et bien trop de sucre, ce qui est mauvais pour leurs dents. Ils peuvent aussi développer du diabète [1] » !!!

Même si nous respectons les conseils nutritionnels officiels de manger plus de fruits et de légumes, on comprendra que notre régime moderne provoque des afflux de sucre considérables auxquels notre organisme n’est pas préparé.

Le pancréas : un allié de taille qui peut rapidement s’affaiblir

Nous avons un système « de secours » permettant de faire baisser le niveau de sucre dans notre sang avant qu’il ne devienne toxique.Ce système, c’est l’insuline fabriquée par notre pancréas. L’insuline force nos cellules à ouvrir de petites portes pour absorber le glucose de notre sang, faisant ainsi mécaniquement baisser la glycémie.

Mais, bien entendu, la capacité d’absorption de nos cellules est limitée. Tels des canards gavés, elles commencent, dans un premier temps, à grossir, car elles transforment le glucose en graisse. Dans un second temps, elles tombent malades. Dans un troisième temps, elles s’asphyxient. Le pancréas a beau tourner à plein régime, augmenter le niveau d’insuline dans le sang, les cellules nabsorbent plus dglucose. Elles saturent et deviennent « résistantes à l’insuline ». Le niveau de sucre dans le sang monte : c’est l’hyperglycémie, caractéristique du diabète de type 2.

Le phénomène est aggravé par le fait que le pancréas, lui aussi, s’épuise. Les cellules des « îlots bêta », qui fabriquent l’insuline, cessent de fonctionner. L’organisme se met à manquer d’insuline ; on tombe dans le diabète insulinodépendant, qui ressemble beaucoup au diabète de type 1 caractérisé par une destruction des cellules bêtas du pancréas.

La conclusion, pour les diabétiques, tombe sous le sens. L’urgence est de :

  • soulager le pancréas en cessant d’exiger de lui de produire autant d’insuline ;
  • venir au secours de toutes ces cellules du corps engorgées de glucose.

Et la solution est simple : chaque fois que nous bougeons, une partie du glucose dans nos cellules… disparaît !

Stimulez votre dépense énergétique grâce à l’exercice physique

Après quelques minutes d’activité physique, nos muscles deviennent des éponges à glucose.

Ils absorbent et brûlent tout le glucose qui passe près d’eux. Si nous intensifions notre effort, notre cœur bat plus fort pour pousser plus de sang vers les muscles et les zones de notre corps peu irriguées au repos.

Chaque fois que vous respirez, vous absorbez de l’oxygène ; cet oxygène est amené dans vos cellules où il va brûler (oxyder) une cellule de glucose. Cette combustion produit de l’eau et du CO2 (dioxyde de carbone).

Le dioxyde de carbone et une partie de l’eau sont évacués par les poumons ; le reste de l’eau est évacué par la transpiration et l’urine (c’est pourquoi nous produisons de la « buée » en soufflant ; la buée est de la vapeur d’eau).

Cette production de dioxyde de carbone a lieu automatiquement en permanence, parce que notre corps consomme de l’énergie pour fonctionner, même au repos. Une personne de 75 kg au repos produit environ 590 g de dioxyde de carbone par jour.

Chaque molécule de CO2 que vous expirez est le signe que du glucose a brûlé dans une de vos cellules.

Faites place nette dans vos cellules en brûlant votre glucose

En brûlant le glucose, vous réduisez l’engorgement de vos cellules, diminuez vos besoins en insuline et permettez à votre pancréas de se reposer.

Pour augmenter la quantité de glucose brûlé, il faut donc faire de l’exercice physique.

Comment ?

Le moment idéal est de le faire après un repas, quand le glucose arrive dans votre sang et risque d’avoir du mal à trouver de la place libre dans vos cellules.

C’est le principe bien connu de la « promenade digestive ».

Commencez par marcher pour vous échauffer doucement pendant cinq minutes. C’est le temps qu’il faut à vos artères pour se dilater, et ainsi permettre une irrigation optimale de vos cellules musculaires et de vos organes.

Continuez votre marche. Après seulement 10 minutes, le corps commence à puiser dans les réserves de graisse qu’il a entreposées dans le foie et ses environs.

Votre corps est bien conçu. Votre cerveau dicte votre vitesse de marche naturellement en fonction de vos capacités. En cas d’obstacles (pentes, escaliers), vous ralentissez, et votre cœur et votre respiration s’accélèrent pour produire plus de combustion de glucose et donc plus d’énergie dans vos muscles.

Cependant, il est bénéfique de déjouer nos systèmes de régulation, en accélérant au moment où notre corps ne s’y attend pas.

Cela oblige le cœur à créer davantage de petits vaisseaux sanguins, pour mieux s’irriguer. Ces ramifications supplémentaires peuvent vous sauver la vie en cas d’infarctus (artère du cœur qui se bouche), comme cela arrive aux personnes diabétiques en particulier. Votre muscle cardiaque résistera plus longtemps s’il a bâti un réseau plus important de ramifications pour le nourrir.

D’autre part, les efforts plus intenses brûlent beaucoup plus de glucose en moins de temps.

L’importance de l’intensité de l’effort fourni

Commencez par de courtes périodes (de 30 secondes à une minute) d’effort à haute intensité, au nombre de six.

Attention : la première et la deuxième période sont faciles, mais ne forcez pas. C’est à partir de la troisième que cela devient difficile. Accélérez seulement votre pas pour pousser votre rythme cardiaque et respiratoire plus fort, mais sans vous asphyxier, car sinon vous ne pourrez pas faire les six répétitions.

Provoquez un essoufflement qui vous empêche de parler aisément, mais pas plus. Évitez d’en arriver à vous causer douleur, étourdissement, nausée ou essoufflement exagérés, très longs à récupérer. L’erreur la plus commune consiste à ne pas observer de progression ! Alors, débutez l’augmentation de votre intensité petit à petit.

Récupérez ensuite en marchant plus lentement pendant une minute.

L’intensité de ces intervalles augmente au fur et à mesure que votre capacité s’accroît. Ainsi, pour continuer à améliorer leurs performances, les personnes très actives doivent faire de petits intervalles très intenses.

C’est ainsi que la marche favorise l’utilisation des graisses abdominales et permet un meilleur contrôle de la glycémie. Vous diminuerez fortement votre risque de diabète, mais aussi votre risque cardiaque, votre risque de cancer, de dépression, d’ostéoporose et de bien d’autres maladies.

À votre santé !

Jean-Marc Dupuis

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Un regard positif sur la dépression

Les êtres humains, parfois, perdent leur joie de vivre, leur énergie, leur enthousiasme.

Ils cessent de se lever le matin, de se laver, de manger, de dormir, d’accomplir leurs devoirs et de prendre part aux activités sociales habituelles.

Plus rien ne les amuse, ne les fait sourire, pas même leurs activités et personnes favorites.

Les yeux dans le vide, les traits tirés, c’est comme s’ils étaient morts intérieurement.

Ils n’ont même plus peur de souffrir, de mourir. On a l’impression qu’un camion pourrait les menacer de les écraser qu’ils ne se sauveraient même pas pour lui échapper.

La situation est terrible pour eux. Ils ne salivent plus devant leur plat préféré, ils ne ressentent rien en écoutant les chansons qui, autrefois, les faisaient danser. Ils ne se réjouissent même plus quand on leur dit : « Je t’aime. »

Comme si un voile gris avait tout recouvert

Pour eux, c’est comme si un voile gris avait tout recouvert. Pour leur entourage, c’est un supplice de les voir ainsi, abattus, indifférents aux encouragements, aux paroles de réconfort, mais aussi aux menaces, aux pleurs, aux supplications.

Nulle surprise donc que les médecins aient autrefois tout essayé pour « guérir » ces malades, jusqu’à les mettre dans une cage qu’on descendait dans l’eau avec une grue, pour simuler une noyade, ou la « thérapie » par électrochoc, dans l’espoir (illusoire) de remettre en route leur système nerveux.

Plus souvent, ils se résignaient en expliquant que le patient souffrait d’un excès de « bile noire » dans l’organisme, ce qu’on appelait la « mélancolie » (en grec, melanos = noire, cholia = bile).

Aujourd’hui, les critères de la dépression

Les hommes n’ont pas changé aujourd’hui sur ce plan.

Au contraire, ils tombent de plus en plus souvent en dépression : + 20 % de cas chez les adultes en France, entre 2010 et 2017 [1].

Mais la médecine, elle, est devenue plus précise pour diagnostiquer la dépression. Elle a mis au point un questionnaire pour ne pas confondre la « vraie » dépression avec un simple coup de blues ou une humeur à tendance morose.

Aujourd’hui, les psychiatres posent au patient les questions suivantes :

« Au cours des 2 dernières semaines,

1. Vous êtes-vous senti(e) abattu(e), déprimé(e) ou désespéré(e) toute la journée, presque tous les jours ?

2. Avez-vous perdu de l’intérêt ou du plaisir dans vos activités toute la journée, presque tous les jours ? »

Si la réponse est oui à une de ces deux questions, ils recourent à deux grilles d’analyse pour diagnostiquer la gravité de la dépression.

L’une vient du Manuel diagnostic des maladies mentales (DSM), l’autre de la Classification internationale des maladies (CIM).

Dans les deux cas, les symptômes doivent être présents depuis au moins deux semaines pour s’appliquer :

critères dépression

Toute personne normalement constituée passe par certains de ces états, à l’occasion d’épreuves de la vie :

  • annonce d’une maladie grave : cancer, diabète, maladie neurologique comme Parkinson, sclérose en plaques, séropositivité, problèmes cardiovasculaires ;
  • épreuves familiales et relationnelles : deuil, maladie d’un proche, divorce, abandon ;
  • autres défis : chômage, agression, accident, incendie du domicile, isolement…

Mais c’est le fait de souffrir simultanément et sur une longue période de signes multiples qui pousse au diagnostic d’une authentique « maladie ». C’est alors que le médecin peut envisager une prise en charge médicale par psychothérapie, par médicaments ou par hospitalisation.

Mais certaines personnes ne voient pas la dépression comme une maladie. Aujourd’hui, je voudrais vous parler de Roland Feuillas, le boulanger de Cucugnan, qui explique pourquoi la dépression est, selon lui, une chance.

Quand la dépression est une chance : le cas de Roland Feuillas

Roland Feuillas était ingénieur, et le dirigeant d’une entreprise informatique dans le sud de la France.

Les succès commerciaux et financiers s’enchaînaient, ses performances et celles de ses équipes s’accroissaient d’année en année.

Mais voilà qu’un jour, Roland est touché par un « burn-out ». Il perd le sommeil. Tout le fait souffrir.

Je cite des extraits du magnifique passage de son livre où il explique ce qu’a été pour lui la dépression [2] :

« Qu’est-ce que la dépression, pour moi ?

« Elle est ce moment où nous entrons en contact avec la réalité.

« La dépression est ce moment où le voile se déchire définitivement.

« Elle est cette faille par laquelle il nous est donné de voir la farce grotesque à laquelle nous avons assujetti notre existence.

« On parle de sombrer dans la dépression. Mais ne s’agit-il pas plutôt de prendre de la hauteur pour consulter les choses de plus haut, d’avoir un point de vue sur la réalité dans laquelle chacun est englué, d’activer une conscience globale ? »

Roland Feuillas explique que, pour lui, la dépression a été un moment de solitude, de souffrance, d’insomnie, mais aussi un moment riche qui lui a permis de trouver des solutions à des problèmes préoccupants :

« Le temps que vous passez à évaluer la faillite d’un système est un temps que vous ne pouvez pas consacrer à autre chose, ni à vivre ni à dormir. Je ne dors pas parce que je réfléchis. »

« Je me documente, je lis beaucoup, je réfléchis toutes les nuits, je ne dors pas parce que je cherche à me sortir de ce monde où je me suis enferré et qui n’est pas le mien. »

C’est à la suite de sa dépression qu’il décidera d’arrêter sa carrière de chef d’entreprise. Il renouera avec la vie en découvrant sa vocation, celle de faire du bon pain, du vrai pain, à partir d’espèces authentiques de blé moulu dans un moulin traditionnel, de l’eau pure, du sel, du levain et, bien sûr, un fournil à bois comme autrefois, dans le village de Cucugnan.

Je vous invite absolument à lire son livre, où il va beaucoup plus loin dans ses réflexions que les quelques citations extraites ci-dessus.

Mais je voudrais insister ici sur cette étrange façon qu’ont les dépressifs de se figer, qui inquiète tant l’entourage, mais qui est peut-être indispensable pour eux, pour leur donner le temps de réfléchir, comme l’explique si bien Roland Feuillas.

Dans ce cas, la dépression pourrait être vue comme un réflexe de survie, qu’il faudrait respecter.

Se figer, un réflexe de survie

Selon l’anthropologue Lynne Isbell, l’Homme aurait coévolué avec les serpents. Nos ancêtres primates partageaient en effet avec eux leur habitat principal, les arbres, et les serpents étaient nos principaux prédateurs.

Face à un serpent, il est inutile et dangereux de fuir. En effet, le primate est beaucoup plus lent que le serpent, d’autant qu’il le repère généralement trop tard à cause de son camouflage.

La meilleure stratégie de survie pour lui consiste alors à se figer, car le serpent détecte ses proies à leurs mouvements.

Ce réflexe serait resté imprimé au plus profond de notre système nerveux. Face à un danger, réel ou symbolique, nous nous pétrifions. On dit : « Cela m’a glacé le sang », ou encore : « Mon sang s’est transformé en plomb. » Ce réflexe archaïque pourrait aussi être à l’origine du mythe de Méduse, cette femme à la chevelure faite de serpents, qui avait le pouvoir de pétrifier tout mortel qui croisait son regard.

Cette réaction se produit face aux grands dangers et, en particulier, lorsque nous perdons nos repères, que notre environnement est violemment ébranlé, que nous avons l’impression que le monde s’écroule autour de nous.

Nous nous figeons. Nous ne pouvons nous remettre à bouger, à agir, que lorsque nous avons retrouvé nos repères, ce qui nécessite de réfléchir très intensément. Il faut observer le monde autour de nous, le comprendre, lui donner un nouveau sens : une tâche énorme pour notre cerveau si tout est bouleversé (suite au décès d’un proche, à un licenciement, à l’incendie de notre maison ou à tout autre catastrophe).

La dépression, qui nous couche de force dans notre lit, nous empêche de dormir et nous force à « ruminer » des pensées nuit et jour, pourrait donc bien être un « programme de survie » sur mesure qui se met en route pour nous aider à traverser les moments difficiles.

À nos petits-enfants, nous recommandons de ne surtout pas bouger lorsqu’ils sont perdus : « Si tu te perds, reste où tu es. Papa viendra te chercher. » Le danger le plus grand est que l’enfant panique et se mette à partir en courant dans tous les sens. C’est alors qu’il sera le plus difficile à retrouver.

De même pour nous : si notre corps nous dicte de ne plus bouger, il peut être sage de l’écouter, et imprudent de prendre des médicaments ou de suivre une thérapie pour nous pousser à bouger alors que nous ne savons ni où nous sommes, ni où nous devons aller.

En lisant le livre de Roland Feuillas, j’ai vraiment pensé que sa vie était une illustration magnifique de cela. Roland s’est donné la peine, et le temps, de réfléchir, et le moins qu’on puisse dire est qu’il a retrouvé son chemin. Et quel beau chemin !

Grâce à lui, les ailes du moulin de Cucugnan tournent à nouveau, et du fournil sort du bon pain chaud, croustillant, nourrissant, tant pour le corps… que pour l’esprit.

 

À votre santé !

Jean-Marc Dupuis

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Être heureux ou malheureux à l’hôpital

 « Bip, bip, biiiiiiipp !!!»

Il est 1 h 10 du matin. Pour la troisième fois cette nuit, ma perfusion s’est bloquée.

Le tuyau s’est plié dans le mauvais sens et la machine s’affole.

Dès mon arrivée à l’hôpital, on m’a percé le dos de la main et enfoncé dans la veine un tuyau en plastique. « Au cas où il faudrait, en urgence, vous administrer un médicament. »

« Au cas où… » C’est l’argument définitif. Ce tuyau va donc m’accompagner partout pendant mon séjour, compliquant la toilette, les déplacements, les repas, l’habillement, et perturbant surtout mon sommeil. « Au cas où… »

Mais pour l’instant, cette perfusion est inutile. De l’eau, du glucose et un peu de sel, alors que je peux boire et manger normalement, et n’ai aucun problème d’hydratation.

Des pas claquent dans le couloir. La porte s’ouvre. L’infirmière de service allume les néons qui grésillent, et la chambre s’illumine comme en plein jour. « Tout va bien, Monsieur ? », claironne-t-elle. Elle appuie sur un bouton qui stoppe la sonnerie, et repart.

Maurice, mon voisin de chambre, ne réagit pas. Dort-il ? Il a l’air habitué. Sa perfusion sonne, elle aussi, toutes les 5 heures environ, quand la poche du réservoir est vide. Même sonnerie, mêmes néons qui s’allument, même aller-retour précipité de l’infirmière.

Je transpire. Je n’ai pourtant qu’un petit drap et cette chemise de nuit qui ressemble à un tablier. À travers les persiennes qui ferment mal, clignote la lumière bleue d’un gyrophare : les pompiers. J’imagine le grand blessé de la route qui arrive à cette heure-ci, garrotté dans une civière. Je pense à son conjoint, à ses parents, à ses enfants, à ses frères ou sœurs… Ces vies qui ont basculé cette nuit.

Ça y est, mon esprit tourne comme en plein jour. J’ai les yeux grands ouverts. La chambre est d’ailleurs bien éclairée par les diodes de la télévision, des appareils électriques, et la lumière allumée en grand dans le couloir.

Je ferme les paupières. M’apparaissent tous les malades, les blessés, qui essayent de dormir, cette nuit, dans cet hôpital, et dans tous les hôpitaux du monde.

Ce troupeau immense coupé de la société. Ceux que tout le monde a oubliés. Ceux qui y sont depuis des mois, des années, seuls avec leur souffrance. Ceux qui n’ont aucun espoir d’en ressortir.

« Vous qui entrez ici, abandonnez toute espérance. » Me reviennent ces mots de L’Enfer de Dante.

Qui, parmi tous ces malades qui sont avec moi, souffre le plus ?

Ceux qui sont en phase terminale ?

Peut-être pas, ils sont souvent abrutis par la morphine, et se disent que la fin est proche

Ceux qui savent qu’ils en ont encore pour de longs mois ou années ? Oui, cela me paraît pire.

Sans oublier :

  • Ceux qui sont seuls, abandonnés de tous…
  • Ceux qui avaient de grosses responsabilités, qui ont du tout laisser en plan à cause de leur hospitalisation ;
  • Ceux qui sont poursuivis par les remords, et pour qui il est trop tard maintenant pour réparer.

Encore une fois, je pense à L’Enfer de Dante.

Ce livre a été écrit il y a plus de 700 ans, en Italie. C’est un très long poème considéré comme le plus grand chef-d’œuvre de la littérature mondiale, en rivalité seulement avec l’Iliade et l’Odyssée de Homère.

Dante est si admiré qu’on trouve des statues de lui dans le monde entier. Par exemple, celle-ci, qui se trouve à New York :

Le poète italien Dante Alighieri, qui a vécu il y a 750 ans, continue d’être vénéré dans le monde entier tant son œuvre, La Divine Comédie, a éclairé l’Humanité sur le sens de la vie.

Alors, qu’y a-t-il de si incroyable dans ce livre surgi du Moyen-Âge ? Comment se fait-il qu’on s’y intéresse encore à l’âge d’Internet, des manipulations génétiques et de la conquête spatiale ?

C’est que ce livre raconte le voyage imaginaire du narrateur qui se perd dans une forêt obscure. Là, il rencontre Virgile (un poète latin), qui l’emmène visiter l’enfer.

Mais il ne s’agit pas d’un enfer imaginaire peuplé de diablotins.

C’est une description scientifiquement et psychologiquement très exacte de nos vies, sur Terre, lorsqu’elles se transforment en quelque chose ressemblant à l’enfer : enfer de la violence, enfer de la haine, enfer de la solitude, enfer de la guerre, enfer de la tromperie, etc.

Dante analyse toutes les façons qu’il y a de souffrir, et il les classe. Il définit ainsi neuf cercles, par ordre de gravité dans la souffrance.

Ainsi, par exemple, dans le deuxième cercle, on trouve les personnes qui se sont laissées entraîner par leur passion amoureuse, et qui en souffrent.

On y rencontre Cléopâtre, dont on sait que les amours avec César et le général romain Antoine lui ont causé beaucoup de souffrances, jusqu’à la pousser au suicide en se faisant piquer exprès par une vipère à la poitrine. On y trouve aussi Pâris et Hélène, dont l’attirance réciproque déclencha une catastrophe : la guerre de Troie. Hélène finira étouffée dans son bain et son cadavre suspendu à un arbre. Pâris, son amant, sera massacré. Sa ville, Troie, sera rasée.

Dans le cercle n° 3, un peu plus douloureux donc, on trouve les personnes à qui des malheurs sont arrivés à cause de leur gourmandise et de leur goût excessif pour la boisson. On trouve dans ce cercle Cerbère, à qui il arriva des malheurs parce qu’il ne mangeait que de la viande vivante, et qui se fit piéger plusieurs fois par des gâteaux au miel contenant des drogues.

Et ainsi de suite… Dante passe en revue les catastrophes, les malheurs, la souffrance que les hommes éprouvent parce qu’ils ont dépensé tout leur argent par étourderie (cercle n° 4), parce qu’ils se sont mis en colère et se sont pourri la vie par la rancune (cercle n° 5).

Leurs vies sont de plus en plus insupportables au fur et à mesure que l’on passe les cercles.

Dans le cercle n° 7, ce sont les auteurs de crimes de sang. Attila, Alexandre le Grand et le tyran Denys de Syracuse, qui ont massacré physiquement des millions de personnes lors de leurs conquêtes inutiles. Adolf Hitler serait probablement dans ce cercle. Ils vivent dans des mondes de cris, de sang, de violence, de cadavres, qui paraissent vraiment horribles.

Dans le cercle n°8, ce sont les menteurs, les fraudeurs, les voleurs, tous ceux qui profitent de la bienveillance des autres. Dans le cercle n°9 enfin, ce sont les traîtres, comme Brutus (qui tua César qui, pourtant, l’avait adopté), Judas et Lucifer lui-même. Ce sont ces personnes à qui vous tendez la main pour les tirer hors de l’eau, et qui vous l’attrapent pour vous tirer et vous noyer avec elles.

Ces réflexions sur les différents types de souffrances ont inspiré énormément d’artistes, qui ont essayé de peindre des scènes de l’Enfer de Dante. Vous trouvez, par exemple, ce tableau dans le grand hall du musée d’Orsay à Paris. On voit Dante lui-même à gauche en rouge, avec Virgile (qui porte des lauriers), contemplant un homme enragé qui mord l’autre à la gorge.


Mais comprenons bien ce que signifie l’Enfer de Dante. Ces personnes qui souffrent dans les différents cercles de l’Enfer, elles ne représentent pas que les autres, les « méchants ». Elles nous représentent nous-mêmes, dans les différents aspects de nos vies.

Dante n’a pas mis, dans son « Enfer », les souffrances causées par les maladies ni les accidents.

Il n’a mis que les souffrances que nous provoquons, volontairement, dans notre vie et dans celle des autres. Comme si c’était cela, en fait, le pire qui pouvait nous arriver.

C’est en pensant à cela que j’ai fermé les yeux. Cela m’a paru très profond.

À votre santé !

Jean-Marc Dupuis

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L’effet anti-fer du café

Il est exact que boire du café réduit l’absorption du fer.

Cela a été montré dans de nombreuses études. Si vous buvez du café au cours (ou à la fin) d’un repas où vous avez mangé un steak, cela réduit l’absorption du fer de 39 % [1].

Par ailleurs, la consommation régulière de café fait baisser peu à peu les stocks de fer dans l’organisme. Une grande étude a montré que, parmi les personnes âgées, chaque tasse de café supplémentaire par semaine allait de pair avec une baisse de 1 % du niveau de ferritine, une protéine qui indique le niveau de votre stock de fer [2].

Or le fer est nécessaire au transport de l’oxygène dans le sang. Environ 70 % du fer de l’organisme se trouve dans l’hémoglobine et dans les cellules musculaires sous forme de myoglobine, une protéine qui permet de stocker l’oxygène dans le muscle et qui explique que la viande des muscles soit rouge, comme le sang.

Cet effet du café est dû à la caféine, aux tanins et aux polyphénols qui se lient au fer et le rendent plus difficile à absorber dans les intestins.

Buvez du café en dehors des repas

Cependant, l’effet anti-fer du café dépend du moment où vous en buvez.

Pris en dehors des repas (au moins une heure avant un repas), le café n’a pas d’effet sur l’absorption du fer [3].

L’effet anti-fer du café peut être compensé en consommant des aliments qui favorisent l’absorption du fer : vitamine C, cuivre et protéines animales.

Bien entendu, les aliments riches en fer vont aussi accroître vos apports. Il faut cependant distinguer entre le fer contenu dans les végétaux (les épinards, par exemple) et le fer contenu dans la viande (le boudin, en particulier).

Le fer dans la viande et le poisson s’absorbe beaucoup mieux (à 25 %) et il est beaucoup plus stable. Il est aussi moins sensible aux interactions avec le café.

Cela veut dire que, si vous suivez un régime végétarien et que vous buvez du café, c’est là que l’effet du café risque le plus d’entraîner un manque de fer. Une étude a montré que boire du café en même temps qu’un repas végétarien à base de pain réduit l’absorption de fer de 60 à 90 % [4].

Apporter du fer par l’alimentation est important, mais attention aux excès

Il est important d’apporter du fer à votre organisme par l’alimentation, surtout si vous êtes une femme avant la ménopause.

Les femmes, en effet, épuisent leurs réserves de fer du fait des pertes de sang et des grossesses.

Les hommes et les femmes qui n’ont aucun saignement perdent un petit peu de fer chaque jour, ce qui est compensé par une alimentation normale.

Cependant, une forte consommation de viande rouge et de charcuterie dans ce cas peut entraîner une accumulation de fer dans leur organisme, jusqu’à atteindre la surcharge.

Attention : le fer devient alors extrêmement oxydant et donc dangereux pour les cellules. Mais il est difficile de s’en rendre compte. Les analyses sanguines ne mesurent pas à proprement parler la quantité de fer dans l’organisme, mais le niveau de ferritine, une protéine qui stocke le fer et régule son absorption au niveau de l’intestin. Ce n’est qu’une mesure très indirecte de la quantité réelle de fer dans le corps.

Chez la femme avant la ménopause, le taux normal de ferritine se situe entre 20 et 150 microgrammes. Chez les hommes, entre 30 et 300 microgrammes par litre de sang. Si vous êtes dans les valeurs basses et que vous vous sentez fatigué, essoufflé, il se peut qu’élever votre taux de fer fasse une grosse différence sur votre niveau d’énergie.

On s’inquiétera, par contre, sérieusement au-delà de 400 microgrammes de ferritine par litre de sang. À ces niveaux, il est important d’en chercher la cause, l’excès de ferritine n’étant en général que le symptôme d’une maladie plus grave : hépatite, hémochromatose, tumeur, maladie rénale, infection.

Intense débat sur le fer dans les milieux de la santé

Le Dr Jean-Paul Curtay, que les lecteurs de SNI connaissent bien, est un farouche adversaire des compléments alimentaires de fer, et de cuivre d’ailleurs, à cause des risques d’oxydation indiqués ci-dessus.

Néanmoins, dans mon expérience personnelle, qui vaut ce qu’elle vaut, j’ai vu de mes yeux de nombreuses personnes, principalement des femmes, reprendre vie (j’exagère à peine) en prenant des compléments alimentaires de fer.

Depuis des années, elles souffraient de fatigue, d’essoufflement, de difficultés à sortir de leur lit, à se motiver le matin, cheveux tristes, ongles cassants… Selon les médecins, « tout va bien, c’est dans votre tête que ça se passe, c’est vrai que vous êtes un peu pâle, prenez un peu de Tardyféron ».

Et puis un jour, ces femmes découvrent que non, le Tardyféron ne marche pas ; mais oui, elles souffrent vraiment d’un manque de fer. Elles prennent un bon complément alimentaire de fer, à base de biglycinate de fer et de vitamine C (comme Féralim de Lorica) et soudain, en quelques jours, tout va mieux pour elles.

Ce n’est que mon expérience, c’est vrai. Mais j’ai vu ces femmes, à de nombreuses reprises, arrêter leur prise et retrouver aussitôt leurs anciens symptômes.

Tant que leur ferritine ne monte pas au-dessus de 200 microgrammes/litre (ce qui n’arrive jamais, car elles partent en général d’un niveau plancher, autour de 10 ou 15, parfois moins), pourquoi faudrait-il leur dire de s’arrêter ?

À votre santé !

Jean-Marc Dupuis

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En faisant baisser le niveau d’insuline, le jeûne intermittent pourrait réduire le risque de cancer du sein

La ménopause est un cap difficile, où près de la moitié des femmes prennent du poids (4,6 kg en moyenne [1]).

Cette prise de masse pourrait être accueillie avec humour, ou du moins avec bonne humeur, si c’était pour devenir plus « appétissante », comme disait ma grand-mère.

Le problème est que la graisse :

  • disparaît là où il ne le faudrait pas : au cou, sous les bras (avec la peau qui se met à pendre), aux aisselles, à la poitrine ;
  • s’accumule là où il ne le faudrait pas non plus : dans les cuisses (mais sous les fesses, formant des culottes de cheval), aux mollets, aux chevilles, aux poignets et surtout… au ventre.

Dans le ventre, c’est la fameuse « graisse viscérale », la pire de toutes. Elle se met autour des organes. En plus d’être très inesthétique, elle accroît le risque de pratiquement toutes les maladies, y compris le cancer, et en particulier le cancer du sein, terreur des femmes ménopausées.

Des études très prometteuses, réalisées sur des souris

Mais justement : sur ce sujet, des chercheurs ont fait plusieurs expériences sur des souris obèses. Ils leur ont injecté des cellules cancéreuses, et les ont soumises à un jeûne intermittent. Les résultats ont été présentés au Congrès annuel des médecins endocrinologues (spécialistes du diabète et des hormones) le 23 mars 2019.

Ces résultats indiquent que le jeûne intermittent représente une piste très intéressante pour amoindrir le risque de cancer du sein chez les femmes [2].

« Dans ces trois études, le jeûne intermittent a produit un effet drastique, retardant le développement des tumeurs, réduisant la croissance des tumeurs chez les souris obèses », ont expliqué les chercheurs.

En quoi consiste le jeûne intermittent ?

Le jeûne intermittent consiste à regrouper les repas sur une période de huit heures consécutives.

Par exemple, vous prenez votre premier repas de la journée à 10 h du matin, et terminez le dernier à 18 h.

Ainsi, 16 heures par jour (de 18 h à 10 h le lendemain), vous n’avez aucun apport calorique. Cela permet de mettre l’estomac, les intestins, mais aussi le pancréas au repos.

Le jeûne intermittent peut aussi se pratiquer sur la semaine : vous mangez normalement cinq jours durant, et jeûnez totalement (sauf boire de l’eau) pendant deux jours.

L’expérience de nombreuses personnes a montré que ce système était plus facile à suivre qu’un régime où vous devez indéfiniment restreindre votre alimentation.

Bienfaits du jeûne intermittent

Selon le spécialiste Chris Kresser, les bienfaits du jeûne intermittent sont les suivants [3] :

  • vous libérez des corps cétoniques dans votre sang, ce qui maintient les fonctions cérébrales et vous protège contre les crises d’épilepsie, les pertes cognitives et les maladies neurodégénératives ;
  • vous augmentez la production du facteur neurotrophique issu du cerveau (BDNF), des substances fabriquées par les neurones pour se protéger et stimuler la création d’autres neurones ;
  • vous accroissez votre production d’hormones de croissance jusqu’à 1 300 % pour les femmes et 2 000 % chez les hommes, ce qui fait grossir les muscles et augmente la vitalité ;
  • vous réduisez votre niveau d’insuline et développez la sensibilité de vos cellules à l’insuline. Des études ont montré que le jeune intermittent pouvait prévenir et inverser le diabète de type 2 ;
  • vous élevez vos niveaux de norépinéphrine, un neurotransmetteur qui aide à brûler le gras pour s’en servir comme carburant pour le métabolisme ;
  • vous faites baisser le stress oxydatif et l’inflammation ;
  • vous régulez votre horloge biologique ;
  • vous régénérez votre pancréas et votre mécanisme de l’insuline.

Il s’agit donc d’une approche qui produit des bienfaits à tous les niveaux, et réduit le risque de nombreuses maladies graves, y compris les maladies cardiovasculaires, les maladies neurodégénératives (Alzheimer, Parkinson), le cancer (lié à l’inflammation et à l’oxydation), les douleurs articulaires et le diabète.

Précautions

Évitez d’entreprendre un jeûne, même intermittent, si vous souffrez de fatigue chronique, de dérèglement hormonal, si vous êtes une femme et que vous cherchez à accroître votre fertilité, si vous souffrez d’un problème d’anorexie ou de boulimie, ou si vous êtes soumis à un stress intense, au travail ou à la maison.

À votre santé !

Jean-Marc Dupuis

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La politesse élémentaire avec les plantes

La Nature explose en ce moment de fleurs, de jeunes pousses, de jeunes plants.

C’est à cette époque de l’année, en général, que nous redécouvrons ces merveilles… mais aussi notre ignorance.

À quelle famille appartient cette plante ? Quel est son nom ? Peut-on la manger ? Bien vite, nous nous sentons un peu bêtes et regrettons d’avoir perdu la connaissance des paysans, botanistes, herboristes, voire des sorciers d’autrefois, pour qui toutes ces plantes étaient des amies.

Des amies ?

Eh bien justement, que faisons-nous quand nous rencontrons une nouvelle amie  ?

Commençons-nous par lui dire : « Ah, tiens, voici un intéressant spécimen d’Homo sapiens femelle. Elle appartient à l’ordre des primates, à la classe des mammifères. Elle a actuellement 54 ans, pèse 63 kilos et présente une intéressante complexion blanche et des poils blonds. » ?

Non.

Ce serait impoli.

Vous commencez par vous présenter et vous intéresser à elle, à sa vie, ses goûts, ses joies et ses épreuves.

C’est la seule façon de bien la connaître. Peu importe la classification biologique de la personne.

Eh bien, je vous propose cette année la même approche avec les plantes.

Laissez les classifications botaniques pour plus tard

Vous n’avez pas besoin, dans un premier temps, de savoir si vous avez affaire à une solanacée ou à une ombellifère.

Ces termes scientifiques sont utiles aux professionnels, mais il faut savoir que les classifications des plantes ont changé de nombreuses fois au cours de la (très courte) histoire de la botanique scientifique.

Dans l’Antiquité, les plantes étaient regroupées selon leur utilité : celles qui se mangeaient, celles qui soignaient, celles qui empoisonnaient, celles qui permettaient de faire des tissus, des teintures, ou qu’on utilisait lors des processions (comme le laurier pour les triomphes), etc. On considérait que les plantes avaient une âme et servaient l’homme, qu’elles faisaient le lien entre les êtres inanimés et les êtres animés, qu’elles pouvaient éventuellement se transformer en animaux.

Mais d’autres classifications sont vite apparues.

Aristote et son disciple Théophraste, par exemple, classaient les plantes selon qu’il s’agissait d’herbes, de sous-arbrisseaux, d’arbrisseaux ou d’arbres.

Ces systèmes, simples et accessibles à tous, furent jugés insuffisants par les savants de la Renaissance.

Ils exigeaient plus de rigueur !

Au 18e siècle, l’Europe adopte le système de classification des animaux et des plantes de Carl von Linné, un naturaliste suédois, consistant à classer les plantes uniquement selon leurs organes sexuels : plantes à une, deux, trois, quatre graines ou plus, mâles, femelles ou hermaphrodites.

Linné décide de donner à chaque plante un nom et un adjectif en latin, pour remplacer tous les noms donnés dans les différentes langues, considérés comme non scientifiques. La pâquerette devient « Bellis perennis », et soudain le paysan et l’homme du commun se sentent idiots et commencent à se considérer comme dépassés (c’était sans doute l’effet recherché).

D’autres classifications plus compliquées seront inventées, comme celle d’Antoine-Laurent Jussieu qui crée trois grands groupes – les monocotylédones, les dicotylédones et les acotylédones –, ou le Français Michel Adanson qui classe les plantes en essayant de tenir compte du plus grand nombre de caractères observables.

Mais toutes ces classifications seront totalement remises en cause au 20e siècle, où l’on décide de classer les plantes selon leurs ancêtres communs, sans se préoccuper de savoir le moins du monde si les plantes se ressemblent ou non. Or plus les techniques avancent (biologie moléculaire, séquençage des gènes, amplification par réaction de polymérisation en chaîne), plus on s’aperçoit que des plantes qui n’ont en apparence rien à voir sont, en réalité, cousines.

Car l’aubergine et la pomme de terre, par exemple, sont de la même famille, comme la gentiane et le chou, la rose et le géranium…

Foire d’empoigne entre botanistes

De violentes batailles opposent d’ailleurs les chercheurs car, bien entendu, dresser l’arbre généalogique des espèces végétales pose des questions inextricables, des problèmes plus obscurs que les plus sombres querelles théologiques.

L’histoire des plantes dure depuis des milliards d’années. Des dizaines de millions d’espèces sont apparues, se sont croisées, ont disparu, puis réapparu sous de nouvelles formes, au gré des climats, des époques et des hybridations sauvages.

L’arbre qu’on appelle communément « acacia » n’est ainsi plus considéré comme un acacia par les botanistes, qui ont compris depuis longtemps que ce nom revenait en fait au… mimosa.

Dans les jardineries, l’acacia est donc vendu sous le nom de « faux acacia » (Robinia pseudoacacia), bien que correspondant à ce que tout le monde considère comme… un vrai acacia.

Les meilleurs savants s’y perdent

Si vous n’y comprenez rien, rassurez-vous, les meilleurs savants s’y perdent aussi.

Les connaissances botaniques ne sont plus aujourd’hui des connaissances vivantes, dans l’esprit d’un sympathique naturaliste ventru se promenant avec son filet à papillons, son canif, sa loupe et sa besace, à la Gerald Durrell, mais des bases de données de séquençages d’ADN sur des serveurs informatiques.

Et c’est là que je voudrais vous proposer une tout autre approche.

Et si on oubliait les ambitions gigantesques de nos modernes scientifiques ? Et si on éteignait l’ordinateur ? Et si on se souvenait que nous sommes des hommes avec des yeux, des narines, des doigts, une bouche et, surtout, une âme capable de comprendre et de communiquer ?

Revenir au contact vrai avec la Nature

Quittons la course folle à celui qui aura créé le système le plus complet, le plus total de classification des plantes. Revenons à la poésie de la Nature, qui est, après tout, le plus beau trésor qu’elle nous offre et que nous ne découvrirons jamais si nous continuons à chercher la vérité dans des séquençages d’ADN.

Osons rencontrer une plante.

Nous présenter à elle.

Lui parler, non pour nous mettre en avant mais, par politesse, pour « casser la glace », comme on dit, et lui offrir l’occasion, si elle le souhaite, d’engager la conversation et peut-être de se lier d’amitié avec nous.

Puis, si elle se laisse faire, essayons de mieux la connaître. Souvenons-nous que les naturalistes autrefois observaient les plantes avec bonté, avec amour, au point de leur attribuer des qualités féminines.

Vous avez une histoire commune avec cette plante ; partagez-la avec elle !

Cette plante, comme vous, a des ancêtres. Et un de ses ancêtres a peut-être nourri, sauvé, l’un des vôtres, et explique que vous soyez là aujourd’hui pour la rencontrer.

Vous avez une histoire commune. De même, l’air qu’elle respire, l’eau qu’elle boit, le soleil qui la réchauffe, vous les partagez avec elle. Il se peut qu’une goutte d’eau ou une molécule de dioxyde de carbone qui l’ont nourrie soient également passées dans votre corps.

Les Amérindiens considèrent que leurs ancêtres sont présents dans le paysage naturel, chuchotant leurs conseils dans le vent ou partageant des réflexions à travers des fleurs sauvages. Quand ils rencontrent une fleur, ils ne la désignent pas par un nom scientifique, ils essayent de l’écouter.

Les plantes, elles aussi, connaissent des tragédies

Les plantes, comme tous les êtres vivants, vivent la tragédie de l’existence : la naissance, la croissance, la reproduction, mais aussi la maladie, le froid, la soif, les blessures, la vieillesse, la mort.

Qui s’inquiète de leurs souffrances, de leur mort ? Qui compatit ?

Dans un bureau où j’étais de passage, je voyais cette plante. Des dizaines de personnes étaient autour, et assistaient dans l’indifférence totale à sa lente et cruelle agonie :

Malgré ses bras suppliants, ses cris silencieux, personne pour lui donner le moindre verre d’eau.

Depuis des semaines, des employés de bureau la côtoyaient dans une indifférence absolue.

J’ai eu peur en voyant cela. Quelle différence, au fond, entre laisser « crever » une si belle plante, sans faire le moindre geste de compréhension ou d’amitié, et laisser crever un animal ?

Je me suis approché de la plante et je lui ai parlé. Je me suis excusé. Comme on met de l’eau sur les lèvres d’un mourant pour les humecter, je lui ai apporté un verre d’eau fraîche. Pas plus, car j’ai senti que, dans l’état où elle était, cela aurait pu lui faire du mal.

Je n’ai pas cherché à savoir si c’était un Spathiphyllum floribundum ou un Spathiphyllum patulinervum.

Mais je me suis assis à côté d’elle et je lui ai parlé de ma vie, de mes épreuves, de mes douleurs. Et elle m’a répondu, tendrement, tristement. Manifestement, elle me comprenait !

À votre santé !

Jean-Marc Dupuis

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« Mal manger coûte très cher. »

Vivre sain, un luxe ?

Non, c’est le contraire !

« Mal manger coûte très cher. Il suffit de regarder le prix au kilo des aliments industriels », témoigne Périco Légasse, chroniqueur gastronomique et rédacteur en chef de Marianne [1].

Les chips, 5 à 20 fois le prix de la pomme de terre

Un kilo de pommes de terre coûte 1 à 2 euros, mais un kilo de chips coûte 10 à 20 euros, soit cinq à vingt fois plus [2].

Une pizza contient pour quelques centimes d’ingrédients : un peu de farine blanche, de l’eau, du sel, quelques centimes de sauce tomate, dix centimes de fromage et d’olives (soyons généreux). Elle sera pourtant vendue 8, 9, parfois 10 euros.

Les repas achetés à la sauvette dans des sandwicheries le midi atteignent des prix stratosphériques par rapport aux ingrédients, même quand ils paraissent « complets » :

  • Un tiers de baguette, un peu de beurre, une tranche de mauvais jambon, une feuille de salade, trois rondelles de mauvaise tomate, un peu d’œuf et de la mayonnaise industrielle : il y a pour moins de 60 centimes d’ingrédients et le sandwich est vendu 6 ou 7 euros.
  • Pareil pour les salades toutes faites : vendues avec les couverts en plastique, elles coûtent 7 ou 8 euros, mais ne contiennent pas 1 euro de produits frais.

Des économies considérables en mangeant sain

« Adopter une alimentation plus équilibrée, moins riche en mauvaises graisses et en sucres, permet en fait des économies considérables », confirme l’agronome Marc Dufumier, qui publie l’éclairant 50 idées reçues sur l’agriculture et l’alimentation.

« Les produits carnés figurent en tête des dépenses alimentaires des Français. Pourtant, diminuer les excès de viande permet de composer des menus sains, voire bio, à budget constant. »

Selon l’enquête NutriNet-Santé des équipes de l’Inserm, la malbouffe n’est pas une question de revenu mais de diplôme [3].

Ce n’est pas le porte-monnaie mais les cellules grises qui déterminent le plus ce qui se retrouve dans notre assiette.

Les femmes d’un niveau universitaire savent très bien manger en faisant leurs courses dans les superdiscounts

Les personnes qui mangent le mieux sont d’ailleurs les femmes d’un niveau universitaire. Elles réfléchissent à leur nourriture, connaissent les règles. Elles sont capables de faire leurs courses dans les superdiscounts en se nourrissant correctement [4].

Une étude parue le 3 avril 2019 dans la revue médicale britannique The Lancet et qui a étudié l’alimentation des adultes dans 195 pays, conclut que les milieux populaires en Espagne mangent comparativement mieux que les autres, parce qu’ils n’ont pas assez d’argent pour acheter des plats préparés, et font la cuisine eux-mêmes, à partir de produits bruts, non transformés en usine ! [5]

Il y a, bien sûr, une limite : mais laquelle ?

Budget nourriture saine : 100 euros par mois en centre-ville

À moins de 3,50 euros par jour et par adulte, il devient impossible de manger équilibré, selon le journal Télérama [6].

La blogueuse Ariane Grumbach, diététicienne à Paris, a décidé de relever le défi.

En se nourrissant de salade de lentilles, concombre, oignons, brocolis, jardinière de légumes Picard, boulgour, endives, mimolette, noix, œufs pochés, carottes, tagine de poulet, compote de poire, soupe de légumes, chou rouge, pois chiches, quichelette (entre la quiche et l’omelette avec poireau, fromage frais, carotte, chou rouge), sardines, citron, saucisses, ananas, oranges, raisins secs, elle a réussi à manger pour 25,20 euros la semaine [7].

« Au total, j’ai dépensé 25,20 euros, soit une moyenne de 3,60 euros par jour, entre 0,65 euro (les pâtes aux brocolis) et 3,37 euros (le tagine) par repas, et j’ai très bien mangé », explique-t-elle, tout en précisant qu’elle n’est pas allée faire ses courses dans les endroits les moins chers, et qu’elle a acheté les produits en petites quantités, donc plus chers.

Vous pouvez suivre ses menus précis en allant visiter son site [8].

Coût, pas si caché que ça, de la malbouffe

Mais le coût total de la malbouffe n’est pas celui qu’on paie à la caisse du supermarché ou du fast-food.

Derrière, il y a le coût de la maladie, prise en charge par la collectivité.

Ainsi les chips et les sucreries sont-elles une décision d’achat individuelle.

Mais la personne qui s’en nourrit pendant quarante ans et tombe malade du diabète ne paye pas elle-même ses traitements.

Le coût des traitements est sans proportion avec ce qu’aurait coûté une bonne alimentation.

On parle de 3 000 euros par an en médicaments et par patient, à vie. 3,5 millions de personnes étant concernées, cela représente un coût annuel de 10 milliards d’euros [9].

Et ce n’est que la partie émergée de l’iceberg avec d’autres maladies (cancer, dépression, arthrose, maladies cardiovasculaires, ostéoporose, maladies neurodégénératives, etc.) liées à une mauvaise alimentation.

En outre, 50 % des gaz à effet de serre seraient liés à la production et à la consommation de nourriture, qui impliquent des engrais, du pétrole pour les machines, les transports, la conservation et la transformation.

Si nous continuons comme ça, la « bouffe bon marché » va tous nous ruiner !

À votre santé !

Jean-Marc Dupuis

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Une étude qui sent l’œuf pourri

La prestigieuse revue médicale JAMA (Journal of the American Medical Association) a récemment publié une très vaste étude sur les effets des œufs sur la santé [1].

Portant sur 29 000 personnes pendant 17 ans en moyenne, elle a conclu que chaque moitié d’œuf consommée quotidiennement était corrélée à une hausse de la mortalité cardiovasculaire de 6 % et du risque de mort prématurée de 8 %.

Par ailleurs, l’étude montre que 300 mg de cholestérol (deux œufs par jour) sont liés à une hausse du risque de maladies du cœur de 17 % et du risque de décès prématurés de 18 %.

Confusion chez les experts

Cette étude a fait la une des journaux [2].

Mais chez les experts, c’est la confusion.

Certains disent que ces résultats tiennent au fait que l’étude a porté sur des Américains :

« Ils mangent des œufs de poules en batterie, malsaines, et en plus ils mangent du bacon frit avec leurs œufs [3] »

D’autres relèvent qu’il s’agit d’une étude d’observation, c’est-à-dire d’une étude qui établit une corrélation (lien statistique) entre les œufs et les maladies, mais sans prouver un lien de causalité.

« On nous dit que ce sont les œufs qui rendent malade, mais cela pourrait être aussi l’inverse : les malades mangeraient plus d’œufs, ou encore : les gens qui mangent beaucoup d’œufs ont d’autres habitudes de vie néfastes qui expliqueraient qu’ils sont plus souvent malades [4]. »

D’autres, bien sûr, accusent « Big Pharma » d’avoir fait le coup : « Pour masquer l’échec des médicaments contre le cholestérol, ils attaquent les œufs [5] »

Tout cela serait amusant si ça ne rajoutait pas une couche d’angoisse sur la nourriture, qui devient une psychose.

Une démarche antiscientifique

Je l’ai dit et je le répète : il est fondamentalement ridicule, aberrant, antiscientifique, de chercher à expliquer des maladies aussi compliquées que les maladies cardiovasculaires par un seul facteur et, plus encore, un seul aliment : l’œuf.

L’œuf, pour commencer, est objectivement sain : plein de bonnes protéines, de choline, lutéine, zéaxanthine (antidégénérescence maculaire, cataracte), d’oméga-3 quand il est bio, de vitamines de toutes sortes.

Une étude publiée dans le BMJ (British Medical Journal) portant sur 3 millions de personnes n’a montré aucun effet néfaste lié à la consommation d’œufs [6].

Une étude chinoise récente a conclu que les œufs faisaient baisser le risque cardiovasculaire et la mortalité [7].

Une grande étude américaine de 1999 avait, nous avait-on dit à l’époque, clos le débat sur la question, montrant qu’on s’était trompé en accusant les œufs de causer des maladies cardiaques [8].

Combien d’œufs par jour ?

Un mode de vie sain et une alimentation saine vous permettent de manger deux, trois ou même quatre œufs par jour si vous le souhaitez. En fait, on ne connaît même pas la limite supérieure à partir de laquelle les œufs rendraient malades.

Ne faites pas comme les culturistes qui se fichent en l’air les reins à manger des dizaines d’œufs par jour, évidemment. Cela n’a aucun sens.

Mais n’écoutez pas non plus les marchands de peur qui prétendent que le cholestérol des jaunes d’œufs est dangereux : 80 % du cholestérol qui circule dans vos veines ne provient pas de votre alimentation, mais de votre foie, qui a fabriqué du cholestérol à partir du sucre !

Lorsque vous mangez des aliments plus riches en cholestérol, votre foie… diminue sa production ; c’est tout [9]. Au total, le cholestérol alimentaire n’influence pas, ou très peu, le taux de cholestérol [10].

Quant à savoir combien exactement d’œufs vous pouvez manger au maximum, cela dépend de leur qualité. Si ce sont de bons œufs bio, riches en oméga-3, en manger trois par jour ne pose aucun problème sur le plan diététique [11] (mais on trouvera ça écœurant à moins d’être un travailleur de force ou un athlète).

Un bon point pour le site Mangerbouger

À noter que le site officiel de la nutrition en France, Mangerbouger, marque un point en refusant la psychose anti-œufs.

Il dément l’idée qu’il ne faudrait pas manger plus de deux œufs par semaine : « Vous pouvez en manger régulièrement », dit-il. Il ne se risque pas, comme moi, à donner un chiffre précis, mais c’est déjà ça.

À votre santé !

Jean-Marc Dupuis

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Rester tranquille : un vrai défi

Les jours fériés et les ponts sont, pour beaucoup, l’occasion de faire « ce qu’on n’a jamais le temps de faire » : visites, voyages, bricolage, jardinage, courses, installations, fêtes de famille, etc.

On roule, on parle, on s’active, on finit la journée encore plus fatigué que d’habitude.

Mais il faut se souvenir qu’à l’origine, les gens étaient censés… ne rien faire, ces jours-là.

Certes, il y avait souvent l’obligation d’assister à une cérémonie religieuse.

Mais précisément, pour l’assistance, les cérémonies religieuses consistaient en réalité à… ne rien faire, à part écouter et prier, ce qu’on appellerait aujourd’hui « méditer ». Rester assis sur un banc, ou debout, l’essentiel du temps. Autrefois, les gens n’étaient même pas censés chanter. Les chants sacrés étaient réservés aux quelques personnes spécialement formées à cela, la « schola ».

Lutter contre la mauvaise conscience

Ne rien faire… En voilà un défi !

La difficulté est que cela nous donne mauvaise conscience !

 « Je ne peux tout de même pas rester là à ne rien faire, alors que je suis en retard dans tous les domaines ! »

Eh bien, justement, si vous êtes en retard partout, la meilleure solution pourrait être de passer une journée à ne rien faire du tout.

Selon Tim Herrera, éditeur de la rubrique « Vivre plus intelligemment » (Smarter Living) au New York Times :

« Il y a de nombreuses études qui montrent qu’intégrer des moments d’oisiveté dans votre emploi du temps vous rend bizarrement plus productif », explique-t-il.

« Laisser votre cerveau errer librement et être paresseux vous rend plus créatif, vous rend plus apte à résoudre les problèmes, et peut vous aider à faire de meilleurs choix sur le long terme. »

Il faut accepter les jours fériés pour ce qu’ils sont : des jours où on ne travaille pas, certes, mais où on ne fait pas non plus d’activités (culturelles, sportives, sociales…) qui prennent du temps et de l’énergie.

On reste chez soi, on prend son temps, on mange calmement, on lit, on se repose…

Le monde ne va pas s’écrouler si vous passez une journée entière sans répondre à vos e-mails et sans résoudre de problèmes pratiques.

Prendre le temps de faire des choses simples

Ces jours fériés peuvent, en revanche, être l’occasion de bien faire les choses simples du quotidien que le travail et les activités nous empêchent de faire.

Prendre le temps de préparer un bon repas, et prendre le temps également à table de parler tranquillement avec les membres de la famille. Entrée, plat, fromage, dessert, café : ce temps n’est pas perdu, il permet de resserrer les liens, d’échanger des nouvelles importantes, d’évoquer des questions qu’on n’a, en général, pas le temps de traiter.

Si vous avez l’esprit libre, sans échéance contraignante, la conversation peut durer le temps nécessaire. C’est l’occasion par exemple de se réconcilier, une démarche importante mais qui prend du temps, car il faut s’expliquer, se pardonner, prendre des engagements réalistes pour ne plus recommencer, réfléchir ensemble à des solutions réalistes de long terme…

On peut prendre un peu plus de temps que d’habitude pour ranger sa chambre, nettoyer la vaisselle et les ustensiles de cuisine. Prendre le temps d’ouvrir des placards qui servent rarement, sortir des objets dont on se sert peu souvent : albums de photo, cahiers d’école d’autrefois, vieux vêtements évoquant de vieux souvenirs.

Cela fait ressurgir des souvenirs, donne matière à réflexion.

Votre journée libre, sans aucune contrainte extérieure, se transformera facilement et naturellement en une journée très productive mentalement, affectivement, mais qui vous apaisera, vous libérera et vous permettra de reprendre votre rythme plus sereinement.

C’est autant de gagné pour votre cœur, qui ralentira. Pour vos artères, qui seront soumises à une moindre pression. Votre respiration pourra devenir plus profonde, améliorant les échanges gazeux et l’oxygénation de vos cellules, notamment celles de votre cerveau. Votre niveau d’hormones du stress (cortisol, adrénaline) diminuera, votre digestion sera facilitée car elle se fera au calme.

Bon Lundi de Pentecôte si vous avez la chance de pouvoir le passer au calme !

À votre santé !

Jean-Marc Dupuis

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70 % des légumes frais contiennent des résidus de pesticides (même après lavage)

Dans chaque lettre ou presque, j’encourage mes fidèles lecteurs à manger plus de légumes frais, et en particulier des légumes verts.

« Pan sur le bec ! », comme on dit au Canard enchaîné.

Une étude vient de sortir affirmant que 70 % des légumes frais contiennent des résidus de pesticides potentiellement dangereux pour la santé, et ce même après lavage [1] !!

Les légumes les plus contaminés ? Le chou vert (kale) et les épinards, soit précisément les légumes verts que je recommande constamment !!

Épandage de pesticides sur des cultures destinées à lalimentation humaine.

 

Les moins contaminés sont les avocats, le maïs doux et les ananas. Mais cela pose aussi problème, car je recommande les légumes de saison, cultivés localement. Habitant en France, en Belgique ou en Suisse, vous avez peu de chance d’avoir des ananas et des avocatiers poussant dans la campagne environnante…

Les experts de Harvard nous « rassurent »

Les journalistes sont allés, comme d’habitude, demander leur avis aux experts de Harvard sur cette étude.

« Peut-on encore manger des légumes ? », « Allons-nous tous mourir intoxiqués ? »

La réponse : « Aucune idée ».

Ils ont répondu qu’on ne connaissait toujours pas les effets des résidus des pesticides sur la santé : « 90 % des Américains ont des niveaux détectables de pesticides dans les urines et le sang, mais les conséquences sur la santé du choix de consommer des légumes bio ou non bio ne sont pas connues. »

Pourtant :

  • une récente étude française a montré que les personnes mangeant bio couraient nettement moins de risques d’être atteintes d’un cancer [2] (je vous invite à signer ici la pétition pour que le bio soit accessible à tous);
  • une étude de Harvard (faite par d’autres experts) indique que les femmes suivant un traitement pour la fertilité ont moins de chances de concevoir un enfant si elles mangent des légumes et des fruits à haute teneur en pesticides [3] ;
  • les autorités de santé américaines (CDC) expliquent que « une large palette d’effets aigus ou chroniques sur la santé est associée à l’exposition aux pesticides », dont des impacts sur le système nerveux, la peau, les yeux, le cancer et des problèmes endocrines (hormonaux) [4].

Méfiez-vous des choux

Dans cette étude, le légume le plus infesté de pesticides était le « kale », une sorte de chou vert très à la mode. 92 % du kale analysé contenait des résidus de pesticides. Certains kales issus de l’agriculture conventionnelle pouvaient contenir 18 types différents de pesticides.

On peut donc redouter un « effet cocktail » ravageur.

Mais je n’ai pas été étonné de cette information.

Dans les rayons des supermarchés, on trouve des choux magnifiques, énormes, ronds comme des ballons de basket. Ils n’ont pas la moindre trace de bave de limace, le moindre papillon blanc dans leur cœur, le moindre trou dans leurs feuilles !

Mais avez-vous déjà essayé de faire pousser des choux bio, cher lecteur ??

J’ai une petite expérience dans ce domaine, et je peux vous dire que les résultats sont assez surprenants. Le chou a une odeur, une texture, qui attirent les insectes comme la Croatie attire les touristes.

Plusieurs années de suite, mes choux ont été intégralement dévorés par des chenilles, des larves et autres gastéropodes.

Au début, vous n’y croyez pas trop : il n’y a que de petits trous dans les feuilles, vous pensez qu’il en restera tout de même un peu pour faire une soupe.

Mais les bestioles font tant et si bien qu’elles mangent tout, sauf les grosses nervures trop filandreuses.

 

Mes choux ont aussi fait les délices des pigeons, qui ont mangé ce que les insectes avaient laissé.

Et les rares qui ont survécu et atteint péniblement la taille d’une balle de tennis, ont été croqués par un chevreuil glouton qui passait par là.

Bref, je n’ai pas eu besoin de lire cette étude sur les pesticides pour avoir mes convictions sur ce sujet : les choux vendus dans le commerce sont forcément imbibés de pesticides.

Quant au bio… je me pose des questions.

Il est vrai qu’il doit exister des trucs pour préserver les choux naturellement. Après tout, pendant des millénaires, les paysans ont bien réussi à faire pousser des choux… Mais en réalité, alors, les conditions étaient différentes. Il y avait beaucoup plus de crapauds, de hérissons, de chauves-souris, de musaraignes et surtout d’oiseaux sauvages qui mangeaient les chenilles dans les choux.

Le chou serait-il le « canari dans la mine », nous indiquant qu’il est plus qu’urgent que chacun de nous revienne aux joies du potager personnel, seul mode de production de nourriture ayant fait la preuve de sa durabilité à travers les millénaires ?

C’est mon avis, vous le savez, et j’encourage tous mes lecteurs à s’y mettre, si ce n’est pas déjà fait !

À votre santé !

Jean-Marc Dupuis

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Qui sauvera la planète, demain ?

Chère lectrice, cher lecteur,

Lors du dernier rapport du GIEC sur le climat, l’Agence France-Presse a publié un tweet pour inviter les gens à « avoir un enfant de moins », ceci afin de « réduire son empreinte carbone ». [1]

 

Il est vrai que cela paraît fou d’être si nombreux sur Terre. Et les enfants commencent à polluer dès leur première semaine de vie avec des montagnes de couches !

Il paraît logique, donc, que les personnes responsables décident d’avoir moins d’enfants, voire pas d’enfant du tout.

Mais cela pose un autre type de problème :

Les personnes les plus sensibles à l’environnement sont les mieux placées pour mettre au monde et éduquer les enfants dont la planète aura besoin demain.

Il nous faut des ingénieurs, des littéraires, des politiques, des leaders, etc., conscients des enjeux environnementaux, donc élevés dans des valeurs de respect de la nature et de la vie. D’où viendront-ils, si les personnes les plus sensibles, les mieux informées des problèmes, décident de ne plus avoir d’enfants ?  

Pour sauver la planète :

  • il va falloir de très bons ingénieurs, de très bons chercheurs pour inventer au plus vite les solutions technologiques vertes ;
  • il va falloir de très bons techniciens pour appliquer ces solutions sur le terrain ;
  • il va falloir de très bons littéraires pour écrire, parler, communiquer, et convaincre nos concitoyens et citoyens du monde qui n’ont pas encore compris l’urgence qu’il y a à changer ;
  • il va falloir des responsables politiques pour prendre les bonnes décisions (règlements, conventions internationales, etc.) ;
  • il va falloir des organisateurs, des chefs de projet, des responsables de toutes sortes, des leaders capables d’animer, de motiver les autres.

Si quelqu’un met au monde des enfants qui rempliront ces tâches demain, il contribuera à protéger la planète sur le long terme, pas à la détruire.

Tout dépend donc de l’éducation et des valeurs que l’on donne aux enfants. Si on les élève à circuler en voiture, en avion, et à passer leur temps libre dans les centres commerciaux ou devant la télé, c’est sûr, ce n’est pas ça qui va améliorer les choses.

Mais les projets ne manquent pas pour protéger les sols, les cours d’eau, l’air, le climat, les océans, les oiseaux, les insectes, et transformer les transports, l’habitat, la production d’aliments et d’énergie.

Il va falloir des têtes et des bras pour cela, et surtout des enfants sensibilisés et compétents. Ils ne vont pas tomber du ciel.

Si seules les personnes qui n’ont aucune conscience écologique ont des enfants, bonjour les dégâts !

À votre santé !

Jean-Marc Dupuis

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