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La proposition indécente des labos pour lutter contre la calvitie

Chère lectrice, cher lecteur,

Voulez-vous une vraie histoire d’horreur pour Halloween ?

C’est l’histoire de J., un homme de 45 ans qui s’inquiétait de perdre ses cheveux.

J. n’avait pas lu ma lettre intitulée « Plus séduisant, chauve [1] », qui n’existait pas encore.

Cette lettre explique que les hommes chauves sont jugés plus courageux, virils, séduisants, sur les photos retouchées par ordinateur, avec ou sans cheveux.

Mais J. était sérieusement persuadé que ce front qui grandissait était un problème et alla consulter.

Son médecin décida aussitôt de lui prescrire du Finastéride. C’est un médicament dûment autorisé par les autorités de santé contre la perte de cheveux et les problèmes de prostate (hypertrophie bénigne de la prostate).

Un médicament pour perturber les hormones

Le Finastéride agit en bloquant la fabrication d’hormones masculines liées à la chute des cheveux et au gonflement de la prostate.

C’est donc un perturbateur endocrinien… légal. On le donne délibérément aux patients, comme la pilule contraceptive qui agit en déréglant le cycle naturel de la femme.

Mais contrairement à la pilule, le Finastéride est très peu efficace. Il ne réduit que de 30 % les chutes de cheveux [2]. La différence est imperceptible pour l’entourage. Et les chutes reprennent dès qu’on arrête le traitement.

Suite de l’histoire de J.

Les cheveux de J. tombèrent un peu moins, mais il se sentit rapidement beaucoup plus triste.

Il perdit complètement son désir pour les femmes, ce qui tombait bien puisqu’il était devenu impuissant.

J. constata aussi que des seins s’étaient mis à pousser.

Mais il ne s’en inquiéta pas non plus, car il était de plus en plus dépressif et négligeait sa vie…

Mal lui en prit : J. déclara bientôt un cancer du sein, pourtant rarissime chez les hommes. Il se suicidât dix-huit mois plus tard, peu avant que les métastase aient terminé leur funeste travail.

« La faute à pas de chance »

« La faute à pas de chance », pensa sa famille, bien désolée de l’avalanche de malheurs qui s’étaient abattus sur un homme qui n’avait à l’origine qu’une simple préoccupation esthétique.

Personne, dans le milieu médical, ne chercha à la détromper.

Pourtant, tous lemalheurs de J. avaient été la conséquence de cette cochonnerie, si vous me passez lexpression, quest le Finastéride.

Ce médicament a bénéficié pendant dix-sept ans du silence des autorités de santé, et il est toujours en vente, toujours prescrit !!!

Dix-sept ans de silence

Tout le monde ne peut pas faire dix ans d’études de médecine ni être capable de juger par lui-même si tel médicament vaut la peine ou non d’être pris.

Il est normal de s’appuyer sur l’avis des autorités de santé et des médecins. C’est ce qu’on nous demande de faire, d’ailleurs, à longueur de journée : « Parlez-en à votre médecin. »

Trente mille hommes en France prennent du Finastéride sans se douter de quoi que ce soit.

Pourtant, de graves effets indésirables psychiatriques (dépression, idées suicidaires) ont été signalés à l’agence du médicament depuis 1999, il y a dix-sept ans !! [3]

En décembre 2008, l’Agence des produits pharmaceutiques de Suède, au terme d’une enquête de sûreté, a averti du fait que l’utilisation du Finastéride à 1 mg (le plus petit dosage commercialisé) pouvait déjà causer un dysfonctionnement sexuel irréversible (impuissance) même après l’arrêt du traitement [4]. Pas étonnant pour un perturbateur d’hormones.

Une grande étude pharmaco-épidémiologique, publiée dans le JAMA Internal Medicine en mars 2017, a confirmé l’existence du « risque dautomutilation et de dépression » lié au Finastéride [5].

Mais il a fallu encore des mois pour que, finalement, l’Agence européenne du médicament demande « d’avertir les professionnels de santé et les patients sur les risques de changements d’humeur, d’idées suicidaires et de dépression », et qu’elle rappelle que le Finastéride peut entraîner des troubles sexuels et un cancer du sein [6].

Par ailleurs, on sait que les hommes traités au Finastéride qui auraient un enfant risquent fortement que celui-ci naisse handicapé. Le Finastéride est en effet un « tératogène », autrement dit un médicament qui provoque des malformations du fœtus. Il est d’ailleurs recommandé de reporter la conception au moins trois mois après la fin de l’exposition paternelle.

Mais le produit reste en vente dans nos pharmacies, et les médecins peuvent continuer à le prescrire.

Comprenez : les autorités de Santé sont trop occupées à pourchasser les médecins qui prescrivent des plantes, des compléments nutritionnels et qui pratiquent les médecines douces !! [7]

Joyeux Halloween de la part de Big Pharma !

Jean-Marc Dupuis

Sources de cette lettre : 

[1] http://ift.tt/2xcO5qx

[2] S. Varothai et W.F. Bergfeld, « Androgenetic alopecia : an evidence-based treatment update », American journal of clinical dermatology, vol. 15, n° 3,‎ juillet 2014, p. 217-230.

[3] http://ift.tt/2A4ocsv

[4] http://ift.tt/2xGXILW.

[5] http://ift.tt/2zQnOwN.

[6] Idem.

[7] Voir à ce sujet le nouveau numéro d’Alternatif-Bien-Être : « Ces bons médecins victimes du Conseil de l’Ordre ».

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