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Le secret de la longévité

Chère lectrice, cher lecteur,

Si vous avez la chance d’avoir encore votre maman… rendez-lui visite !

Plusieurs études ont montré que plus vous passez de temps avec votre mère, plus longtemps elle va vivre.

Vous portez en vous le fameux « amour-médecin », dont le Dr Dominique Rueff et moi-même parlons régulièrement (c’est même le titre d’un livre qu’il a écrit).

Faites-le travailler !

La solitude plus dangereuse que le tabagisme et l’obésité

Comme vous l’avez lu récemment dans une de mes lettres, la solitude est plus dangereuse pour la santé que le tabagisme et l’obésité.

Une étude publiée dans le Journal of the American Medical Association (JAMA Internal Medicine) a montré que les personnes âgées meurent plus vite quand elles sont seules, quels que soient leur état de santé et leur niveau de vie.

L’étude a porté sur 1 600 adultes âgés en moyenne de 71 ans.

Les chercheurs ont constaté que 23 % des participants qui étaient isolés sont morts dans les six ans.

Parmi ceux qui vivaient en couple, le taux de décès était pratiquement deux fois plus faible (14 %).

Une autre étude, publiée dans la revue PLoS Medicine en 2010, avait déjà montré qu’il était moins dangereux pour la santé d’être obèse que d’être seul. Ainsi un « gros » qui fait la fête et s’amuse est-il promis à vivre plus longtemps qu’une personne fine, mais isolée…

Il n’y a pas que la santé dans la vie

Mais, si vous me permettez, il n’y a pas que pour des raisons de santé qu’il faut rendre visite à votre maman, ou d’ailleurs aux autres « anciens » de votre entourage : père, oncle ou tante, cousin-cousine, ami(e) de la famille, voisin ou voisine, grands-parents si vous les avez toujours…

Rien n’est plus malsain dans la vie que de ne rester qu’avec des gens de son âge.

Cela vous donne une vision complètement partielle et étriquée de la vie. Car chaque âge a ses préoccupations, ses avantages et ses défauts. Vous ratez tout un pan de l’existence quand vous ne fréquentez que votre propre génération.

Le rôle spécial des petits enfants dans la société

Les petits enfants, par exemple, jouent un rôle tout spécial dans la société. Ils ne travaillent pas, ils rendent peu de vrais services, au contraire ils réclament une surveillance et des soins constants.

Et pourtant, ils sont sans doute une des catégories les plus utiles.

Car les petits enfants provoquent constamment autour d’eux des petits « miracles » de joie pure et gratuite, par leur présence et par leur apparence.

Potelés, patauds, ils nous émeuvent par leur sourire édenté mais frais, leurs mains minuscules, leur nez tout mignon.

Je m’en aperçois chaque fois que je vois un petit avec sa maman dans le bus, le train ou même dans la rue.

Dès que mon regard croise le sien, il sursaute. Il se met à se tortiller, vous fixer avec un sourire coquin, ou au contraire détourner la tête pour, quelques secondes plus tard, vous décocher un regard en dessous pour voir si vous l’observez toujours…

Il fait la moue, éclate de rire, bref il ne tient plus en place depuis que vous lui avez souri.

Une relation est née. Ni vous ni les spectateurs ne peuvent s’empêcher de participer. Tout le monde s’intéresse. Dans l’atmosphère la plus sinistre d’un train de banlieue, d’une salle d’attente d’hôpital, voire d’un camp de prisonniers, raconte-t-on, le petit bébé fait le prodige de détendre l’atmosphère, réjouir les cœurs, et lier les adultes entre eux car grâce à lui on engage conversation avec la maman, ses voisins, etc.

Redécouvrir les personnes âgées

De même, le contact avec les personnes âgées, quand on est encore jeune soi-même, est la plupart du temps une expérience étonnante.

Sur les sites de bénévolat, des associations, on vous présente les visites aux personnes âgées dans un charabia inhumain. Par exemple, sur le site Internet des Petits frères des Pauvres, pourtant animés d’un bon esprit, on vous explique que vous pourrez ainsi :

  • « Jouer dans le champ social un rôle politique par des actions d’alerte, de témoignage et de proposition ;
  • Susciter, soutenir, mener des actions de recherche et d’innovation pour la reconnaissance de la place et la parole des personnes âgées dans le cadre d’une action collective. » [1]

Je ne sais pas ce que ça veut dire.

Mais je me souviens si bien de toutes les fois où j’ai eu la chance de passer du temps avec ma grand-mère, qui était une très vieille dame, et je retrouve la même douceur chaque fois que je parle à une personne très âgée.

Les personnes âgées, par définition, ont beaucoup vécu. Elles ont donc vu beaucoup de choses.

Elles sont par nature indulgentes, compréhensives et même, contrairement à ce qu’on pourrait penser, plus optimistes que les personnes plus jeunes.

Elles savent en effet que le temps arrange tout. Que les pires épreuves finissent par être surmontées. Et les pires souvenirs par s’effacer. Que la mémoire, d’ailleurs, a plutôt tendance à sélectionner les bons moments. Ainsi plus vous remontez en arrière, plus l’époque ancienne vous paraît heureuse (en général, car il y a bien sûr beaucoup d’exceptions).

Les personnes âgées, souvent, connaissent les vraies valeurs. Elles se rendent compte que les vraies joies sont dans les choses simples. C’est dans les maisons de retraite que la chanson « Prendre un enfant par la main » a connu le plus de succès.

J’ai longtemps travaillé, avant Santé Nature Innovation, dans des associations. Les personnes les plus généreuses, celles qui nous aidaient le plus, étaient les personnes âgées. Avant l’âge de 70 ans, nous avions très peu de soutiens. Ce n’est qu’à partir de cet âge-là que la plupart d’entre nous comprenons qu’il y a plus de bonheur à aider les autres qu’à dépenser son argent pour ses propres plaisirs.

Les personnes âgées ont beaucoup de choses à raconter. Ma grand-mère était très bavarde mais ses récits me passionnaient. Elle avait connu la guerre, caché deux petites filles juives dans son grenier, franchi des barrages de soldats allemands avec des provisions cachées sous ses vêtements, créé une maison d’enfants dans les Hautes-Alpes où les petites victimes de la tuberculose venaient pour leur convalescence… Elle voulait nous transmettre son expérience, et je crois que beaucoup de ses petits-enfants en ont profité.

Je l’écoutais les oreilles grandes ouvertes, bien sûr. Mais d’autres personnes âgées ont au contraire le don d’être à l’écoute, une écoute bienveillante, sans être dans le jugement. Elles s’intéressent authentiquement aux autres, elles se réjouissent qu’on soit là, de pouvoir vous voir et vous entendre. Ce sont des moments rares, propices à la vraie rencontre.

« Quand un vieillard meurt, c’est une bibliothèque qui brûle », dit un proverbe africain.

Je dois vous laisser, je dois rendre visite à ma maman…

Une maman et son fils…

À votre santé !

Jean-Marc Dupuis

Sources de cette lettre : 

[1]http://ift.tt/2zGqYUr

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