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Le tragique décès du père d’Astérix

 

André Goscinny, le père d’Astérix, avait 51 ans lorsqu’il alla chez le cardiologue pour un bilan.

« On ne sait jamais », avait-il dit à sa femme avant de partir.

Et le voici sur un vélo d’appartement, la poitrine couverte d’électrodes. Le cardiologue avait décidé de lui faire faire une « épreuve d’effort », qui consiste à pédaler ou courir pour pousser le cœur au maximum :

  • « Docteur, j’ai mal au bras et je ressens une douleur à la poitrine !! »
  • « Pédalez encore quinze secondes ! »

Quelques secondes plus tard, Goscinny s’écroule et décède par arrêt cardiaque.

        Son cœur avait lâché.


Chère lectrice, cher lecteur,

La chirurgie cardiaque a fait d’immenses progrès ces cinquante dernières années ; mais la cardiologie de ville, celle qui prescrit statines et des conseils nutritionnels pour le cœur et les artères n’a pas tant progressé.

Etude après étude, on découvre au contraire que les médicaments prétendument miracles découverts dans les années 70 et 80 ont surtout rempli les poches des grands laboratoires, et font très peu de bien aux patients, quand ils n’ont pas carrément fait du mal.

En entrant chez votre cardiologue, ayez bien conscience que vous êtes en terrain mouvant, incertain.

Par exemple :

1. Méfiez vous des épreuves d’effort

Les tests ou épreuves d’effort consistent à vous faire pédaler ou courir pour pousser votre rythme cardiaque au maximum. Vous haletez, vous soufflez, le médecin mesure alors votre consommation d’oxygène et votre production de gaz carbonique.

Mais si vous souffrez effectivement d’une faiblesse au cœur, si vraiment vous êtes sur le point de faire une crise cardiaque, alors le test d’effort est la meilleure façon de déclencher l’accident immédiatement !!

C’est pourquoi l’examen est contre-indiqué pour tout personne souffrant d’hypertension, d’endocardite, myocardite ou péricardite (inflammation des tissus du cœur), d’angine de poitrine instable ou ayant fait récemment un infarctus.

Cela veut dire que, si vous êtes capable de passer l’épreuve d’effort sans dommage, c’est que vous n’êtes de toute façon pas sur le point d’avoir un infarctus !!

Goscinny n’est pas le seul, loin de là, à en avoir fait la fatale expérience. Ian Stewart, le « 6e Rolling Stone » qui était aussi le membre sobre du groupe, est décédé ainsi alors qu’il n’avait que 47 ans. Environ 150 personnes font une attaque ou meurent chaque année au cours d’une épreuve d’effort.

Ce test d’effort continue à être largement pratiqué en France.

Il n’est pourtant plus recommandé depuis des années au Royaume-Uni et les vrais spécialistes s’accordent aujourd’hui à dire que l’épreuve d’effort ne sert pratiquement à rien.

Une grande étude réalisée en 2000 sur 25 000 hommes de 43 ans en moyenne a montré que, parmi tous les hommes morts d’infarctus ou AVC dans les 10 ans, 40 % étaient apparus « complètement normaux » à l’issue du test. [1] L’épreuve d’effort est donc très mauvaise pour prédire le risque d’accident.

Les scientifiques estiment aujourd’hui que l’épreuve d’effort n’apporte pratiquement aucune information complémentaire par rapport à un examen clinique sérieux. [2]

2. Prenez leurs conseils alimentaires avec des pincettes

Pendant des décennies, les cardiologues ont infligé à leurs patients des régimes sans graisses et en particulier sans cholestérol. Les œufs, les crustacés, la viande, le fromage étaient interdits.

Des millions de patients se sont ainsi imposés des privations pénibles et parfois même néfastes :

  • Par exemple, ceux qui ont remplacé le beurre par des margarines bourrées d’acides gras trans ont doublé leur risque d’accident cardiaque ; [3]
  • Ceux qui ont remplacé les produits au lait cru et entier par des produits allégés n’ont eu aucun bienfait pour leur cœur. Par contre, ils ont pratiquement doublé leur risque de Parkinson et de maladies dégénératives du cerveau et des nerfs ; [4]
  • Pire, les patients ont été poussés à remplacer les graisses par des glucides, autrement dits des sucres. Or nous savons aujourd’hui que l’excès de sucre est la cause réelle des maladies cardiovasculaires, sans parler du diabète de type 2, des démences et de l’obésité…
  • Ils ont aussi été poussés à remplacer les graisses saturées par des graisses insaturées. Résultat, une montée en flèche de la consommation d’huiles végétales de mauvaise qualité bourrées d’oméga-6 (tournesol, maïs, germe de blé, soja), dont on s’aperçoit aujourd’hui qu’elles sont inflammatoires et hâtent les problèmes artériels, surtout si la consommation d’huiles riches en oméga-3 est faible par ailleurs !

3. Attention aux médicaments pour le cœur

 

Depuis des décennies également, un des grands dogmes de la cardiologie est de diminuer agressivement le taux de cholestérol et de lipides dans le sang de leurs patients.

On a d’abord utilisé les fibrates, qui déclenchèrent une catastrophe sanitaire dans les années 70. Puis on s’est tourné vers les statines dans les années 80. Aujourd’hui, les statines comptent parmi les médicaments les plus prescrits de toute l’histoire.

Des médecins ont suggéré de donner automatiquement des statines à toutes les personnes de plus de 50 ans. D’autres sont allés jusqu’à imaginer en ajouter dans l’eau du robinet.

Pourtant, les statines peuvent provoquer des effets néfastes graves et nombreux : pertes de mémoire, douleurs musculaires et parfois même rhabdomyolyse, une maladie extrêmement grave où les muscles libèrent des toxines mortelles dans le sang.

Une étude parue il y a trois ans dans le Journal of the American Medical Association a montré que les personnes de plus de 70 ans ne retirent aucun bienfait quel qu’il soit des statines.

Aucune étude n’a prouvé que les statines réduisaient le risque de décès, quel qu’il soit. Les patients qui prennent des statines ne vivent pas plus longtemps que celles qui prennent un simple placebo (pilule en sucre). A l’échelle de la population, on n’observe d’ailleurs aucune réduction de la mortalité cardiaque depuis l’introduction des statines, ni du taux de survie après un premier infarctus.

Surveillez ce que vous mangez, pas votre poids

Nous avons trop tendance à croire qu’il suffit de « faire du sport » pour « brûler les calories en trop ».

Il est vrai qu’il est plus efficace de faire du sport que de prendre des médicaments contre le cholestérol.

Mais il est pratiquement impossible de compenser un mauvais régime alimentaire par du sport. Si vous mangez trop et mal, il faudrait vous dépenser plusieurs heures par jour pour neutraliser les effets.

Il est également insensé de passer votre temps à surveiller votre balance. Ce n’est pas vos kilos qui sont importants mais ce que vous mangez.

Ainsi les recherches scientifiques montrent que le moyen le plus efficace de réduire son risque cardiaque est de suivre une diète méditerranéenne, qui inclut huile d’olive, petits poissons de mer, noix, beaucoup de légumes et de fruits, un peu de céréales.

Ce régime réduira votre risque de décès cardiaque même si vous êtes en surpoids. Car le fait est qu’on ne maîtrise pas bien aujourd’hui les liens entre surpoids et maladies métaboliques.

Ainsi par exemple les habitants d’Islande, de Mongolie et des îles du Pacifique (Micronésie) ont de forts taux d’obésité mais pas de diabète de type 2.

En Chine, très peu de personnes sont obèses mais 11 % sont diabétiques de type 2. Aux Etats-Unis, il y a énormément d’obèses mais seulement 9 % de diabétiques, donc moins qu’en Chine.

Et figurez-vous que beaucoup de personnes meurent du diabète alors qu’elles ont un poids tout-à-fait normal (environ un tiers des patients !).

Moralité

Sur le sujet si vital de votre cœur et de vos artères, prudence est mère de toutes prudence est mère de toutes les vertus. L’art de vivre sain, tel que nous essayons de le découvrir dans Santé Nature Innovation, reste et restera pour longtemps le moyen le plus efficace d’éviter les maladies et les accidents.

A votre santé !

JM Dupuis

Sources de cet article :

[1] http://ift.tt/2fQNv8q
[2] http://ift.tt/2xoZWmY
[3] Conjugated linoleic acid in adipose tissue and risk of myocardial infarction,” Am. J Clin Nutr 2010 Jul;92(1):34-40
[4] Does Consuming Low-Fat Dairy Increase the Risk of Parkinson’s Disease?” Neurology (www.aan.org) 6/7/17

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