La folle histoire des bêta-bloquants
Les bêta-bloquants sont des médicaments contre l’hypertension.
Vous avalez un médicament et, boum, sans aucun autre effort, votre pression artérielle diminue.
Miracle ?
Pas du tout.
Pourquoi personne n’explique ceci ??
Personne n’explique jamais avec des mots simples comment marchent les médicaments.
Pourquoi ?
Parce que tout le monde a intérêt à entretenir le flou. Cela permet de maintenir le public dans l’illusion que les médicaments sont des sortes de pilules magiques.
On justifie à la fois :
- le prix des consultations,
- les délais pour consulter (qui s’allongent constamment) pour obtenir la sacro-sainte « ordonnance », sésame indispensable pour mettre la main en pharmacie sur la pilule magique ;
- et surtout le coût des médicaments, toujours supérieur 100, 1000 ou 10 000 fois à leur coût de fabrication.
Permettez-moi donc de vous expliquer en quelques mots comment marchent les bêta-bloquants. Cela n’est pas si technique que ça et, une fois que vous aurez lu, tout vous paraîtra clair comme de l’eau de roche.
Mais venons-en au fait :
Courte histoire des bêta-bloquants
Vous savez ce qu’est l’adrénaline. C’est cette substance que votre corps produit en cas de peur, de stress, d’excitation. « Bourré d’adrénaline », vous éprouvez une euphorie, une énergie, vous partez à l’assaut des sommets la fleur au fusil.
Mais physiquement, que se passe-t-il ?
Votre cœur bat dans votre poitrine et dans vos tempes. Votre respiration s’accélère. Vous transpirez, vous tremblez, même. Votre pression sanguine monte.
Tout cela s’explique très simplement. Les cellules du cœur, des artères et des poumons, sont tapissées de récepteurs d’adrénaline.
Les scientifiques l’ont constaté dès le 19e siècle, à l’aide de microscopes très primitifs.
L’adrénaline est fabriquée par des glandes se trouvant sur les reins (d’où le non ad-rénal-ine), lorsque vous détectez dans votre environnement une raison de stresser. Elle passe dans votre sang et se fixe sur tous ces récepteurs : dans le cœur, les artères, les bronches.
Les cellules, alors, absorbent de l’oxygène et se contractent. C’est pourquoi la pression sanguine monte, le rythme cardiaque et la respiration s’accélèrent. Vous sentez votre cœur qui bat dans votre poitrine, c’est l’excitation, vous brûlez plus de calories, votre niveau d’énergie bondit.
Une fois cette découverte effectuée, il ne fallait pas être prix Nobel pour imaginer que, si on découvrait un poison capable d’empêcher ces récepteurs d’adrénaline de fonctionner, le cœur, les artères, les bronches deviendraient indifférentes à la montée d’adrénaline dans le sang.
Quelle que soit la quantité d’adrénaline produite par les reins (ou plus précisément, les glandes surrénales fixées sur les reins), l’individu resterait calme, le cœur n’accélérerait pas, ni sa respiration.
Mieux, dans le cas d’une personne hypertendue, surexcitée, il suffirait de lui donner ce produit bloquant ces récepteurs à adrénaline, pour voir baisser sa pression sanguine, ralentir son rythme cardiaque, et diminuer son niveau de stress – comme par miracle.
Oui, évidemment, me direz-vous. Mais il ne fallait pas être un génie non plus pour deviner que, en bloquant les récepteurs d’adrénaline, on déclencherait toute une série d’effets nocifs plus ou moins catastrophiques.
Le corps humain, en effet, est une machine compliquée mais plutôt bien faite. Si ces récepteurs à adrénaline existent, il doit bien y a avoir une raison. Et commencer à perturber ces subtiles équilibres est téméraire.
Mais les chercheurs se sont dit « on verra plus tard pour les éventuels effets indésirables ». « D’abord, trouvons ce produit bloquant les récepteurs. »
La tâche n’était pas très compliquée. En 1948, le célèbre chercheur Raymond P. Ahlquist avait découvert qu’il y avait deux catégories de récepteur à adrénaline, les récepteurs alpha et les récepteurs bêta.
Ces récepteurs furent mis dans des éprouvettes et des chimistes versèrent dessus toutes les teintures, peintures, dérivés du pétrole possibles et imaginables, jusqu’à ce que l’un d’entre eux parvienne à les désactiver.
La tâche fut entreprise dans les installations de la multinationale chimique Imperial Chemical Industries (ICI) près de la ville industrielle de Manchester. Après quinze ans, il s’en trouva deux, le propanolol et le pronethalol, toutes deux dérivées du pétrole, à faire cet effet sur les récepteurs bêta.
Les « bêta-bloquants » étaient nés.
Sans bien sûr s’embarrasser d’expliquer aucun de ces détails aux cardiaques, hypertendus et angoissés qui venaient les consulter, les cardiologues se mirent à distribuer les « bêta-bloquants » à grande échelle.
Ce fut une catastrophe immédiate pour le pronéthanol. On s’aperçut rapidement qu’il provoquait le cancer du thymus (une glande en haut de la poitrine).
Le propanolol provoquait lui aussi toutes sortes d’effets secondaires mais il faut maintenu sur le marché et connut un succès commercial gigantesque. Quand le brevet expira, toutes les firmes pharmaceutiques rivalisèrent pour faire breveter une nouvelle version de la même molécule, très légèrement modifiée pour justifier une nouvelle formule, donc un nouveau nom et un nouveau prix, mais sans aucun bienfait supplémentaire pour les patients.
Le chimiste qui découvrit le propanolol et le pronéthanol, James Black, fut bien sûr récompensé du prix Nobel de Médecine en 1988, pour ses bons et loyaux services rendus à l’industrie pharmaceutique, dont il avait boosté les ventes de façon prodigieuse.
Aujourd’hui, les bêta-bloquants restent un des médicaments les plus largement prescrits. On les prescrit pour l’hypertension, mais aussi pour réguler le rythme cardiaque (arythmie), contre les douleurs cardiaques (angor) mais même contre le stress, les angoisses, le glaucome (problème d’yeux).
Le public continue à supposer que, puisque ces médicaments sont autorisés, et distribués, c’est qu’ils sont d’une façon ou d’une autre « sûrs », voire même « bons pour la santé ».
Malheureusement, après des décennies d’omerta, la vérité (qui était pourtant évidente dès le départ), émerge tranquillement. Et elle est effrayante.
On s’aperçoit que les bêta-bloquants sont beaucoup trop prescrits. Certes, des études ont montré de façon nette qu’ils sont utiles pour éviter les accidents cardiaques lors des opérations chirurgicales cardiovasculaires.
Le problème est que, sur la base d’études scientifiques biaisées, ils sont aussi utilisés en Europe lors de toute opération chirurgicale, même lorsqu’elles ne concernent pas le cœur ni les artères.
Or, dans ce cas là, les bêta-bloquants augmentent de 27 % le risque de décès pendant ou après l’opération.
27 % est un nombre colossal, vue les dizaines de millions d’opérations non-cardiaques qui ont lieu tous les ans.
Cela représente 800 000 morts en Europe sur les 5 dernière années.
Des chercheurs ont eu l’audace de l’écrire dans le European Heart Journal :
« L’été dernier, des chercheurs britanniques ont provoqué de l’inquiétude lorsqu’ils ont publié un article soulevant la possibilité que, en suivant les indications officielles, les médecins britanniques pourraient avoir causé 10 000 morts par an », écrivait Larry Husten, directeur éditorial du plus grand site d’information santé professionnel des Etats-Unis (WebMD professional news).
« Aujourd’hui, ils sont allés un pas plus loin et ont publié une estimation selon laquelle ces mêmes indications auraient conduit à la mort de 800 000 personnes en Europe sur les 5 dernières années… »
Ces 800 000 morts sont comparables en nombre aux pires cas de génocide et de meurtre de masse dans l’histoire récente. »
Puis, « bizarrement », l’article a été retiré du site Internet. Un silence de plomb s’est abattu.
Et tout continue comme avant.
Les petits changements font de grands effets
Si vous avez des problèmes de cœur, d’artère, si vous avez déjà eu un accident cardiovasculaire, la chose la plus efficace est de faire de petites améliorations de votre mode de vie.
Une récente étude publiée dans le British Medical Journal observe que manger une simple pomme chaque jour pourrait aider à prévenir autant de décès cardiovasculaires chez les personnes de plus de 50 ans que la prise quotidienne d’un médicament anticholestérol (statines). [1]
Une autre étude avait montré précédemment que faire un peu de sport est aussi efficace contre le diabète et les médicaments cardiovasculaires, que les médicaments. [2]
J’insiste sur ces petits changements car l’expérience montre combien il est difficile de changer de vie complètement.
Une personne sur six diagnostiquée du cancer du poumon fume toujours 5 mois après leur diagnostic (si elles ne sont pas encore décédées). [3] La plupart des diabétiques de type 2 continuent à manger trop de sucre et à ne pas faire assez d’exercice.
Cette fois, je renonce donc à vous donner une longue liste de changements de mode de vie, optimisation alimentaires, stratégies nutritionnelles, complémentation, gestion du stress, types d’exercices physiques que vous pouvez faire pour améliorer votre santé.
Je préfère que vous retourniez dans mes lettres ou dans les publications auxquelles vous êtes abonné et que vous choisissiez une ou deux choses que vous ne faites pas encore (prendre de la simple vitamine D tous les jours, par exemple, ou des oméga-3, la base de la base), et que vous vous y teniez.
Devenez un as de la cardiologie en 20 secondes
Je vous ai décrit le fonctionnement des bêta-bloquants, pour vous montrer qu’il n’y avait aucun miracle dessous. Mais les autres médicaments utilisés en cardiologie fonctionnent selon la même logique : fibrates, anti-cholestérol (statines), anti-coagulants divers (warfarine, aspirine), sartans (antihypertenseurs)…
Tous ces médicaments sont des produits chimiques qui bloquent votre métabolisme normal, créant ainsi un effet jugé désirable dans votre état de santé actuel : baisse de la pression sanguine, ralentissement du cœur, liquéfaction du sang, baisse des lipides (graisses) dans le sang.
Mais ce n’est pas la même chose qu’une véritable guérison, ni même qu’une authentique amélioration de votre santé. Ces mêmes effets, chez un autre patient, pourraient au contraire être jugés fortement indésirables, voire dangereux : pour celui dont la tension est trop basse, le cœur trop faible, le sang trop liquide, ou qui manque de cholestérol (car le cholestérol est une molécule très précieuse, et pas un poison).
Tous ces médicaments provoquent des changements dans le corps qui vont contre la nature et l’équilibre normal de votre organisme. Cela casse des mécanismes d’auto-régulation. On vous dit : « c’est bon pour vous, dans votre cas », et sans doute est-ce vrai.
Mais cela n’empêche pas que vous deviez absolument comprendre ce qui se passe dans votre corps quand vous les prenez. C’est votre corps. Ces blocages, modifications, altérations, voire destructions irréversibles de certaines fonctions peuvent toujours avoir des conséquences, parfois graves, et ce sera à vous de les assumer le jour où cela se produit (même si vous faites un procès à votre médecin, ou au laboratoire, ce n’est pas ça qui vous guérira).
Si les patients les comprenaient bien, si on leur expliquait en toute transparence ces risques, nombreux sont ceux qui choisiraient les approches naturelles. Car les solutions naturelles s’attaquent réellement aux causes des maladies. Elles n’ont aucun effet secondaire indésirable, uniquement des effets secondaires désirables : baisse du risque diabète, baisse du risque de caillot, de phlébite, meilleure forme physique, meilleur moral, meilleure résistance aux maladies et au infections.
A votre santé !
JM Dupuis
Sources :
[1] http://ift.tt/1a6eXcj
[2] http://ift.tt/2wpzKGW
[3] http://ift.tt/2vQtu7i
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