Chère lectrice, cher lecteur,
Le directeur général de l’OMS (Organisation mondiale de la Santé) a déclaré mardi dernier (19 septembre 2017) :
« La résistance antimicrobienne est une urgence de santé mondiale qui va sérieusement compromettre les progrès de la médecine moderne. »
« Sans investissements supplémentaires dans la recherche et le développement, nous allons revenir de force aux temps où les gens craignaient les infections communes et risquaient leur vie lors des petites opérations chirurgicales. »
Nous y sommes :
Ce n’est plus un titre de magazine à sensation ; ce n’est pas une affiche de film de science-fiction ; ce n’est même pas un titre de la grande presse qui cherche à faire du chiffre en affolant les populations…
C’est officiel, et c’est au sommet des priorités de l’organisme qui veille au niveau mondial à la santé de l’humanité : c’est la fin, toute proche, des antibiotiques.
Une motivation dix fois plus forte
Pour nous tous, c’est une motivation dix fois plus forte à adopter d’urgence un mode de vie sain.
Car c’est ainsi qu’on se dote du meilleur système immunitaire (défenses naturelles). C’est ainsi qu’on devient capable de résister aux infections. Et les antibiotiques ne sont plus aussi indispensables.
Cette stratégie d’augmentation de nos défenses immunitaires passe par :
- Le sport qui procure une musculature développée, dans laquelle le système immunitaire peut venir puiser des protéines, nécessaires à la fabrication d’anticorps en cas d’infection ;
- Le sport améliore aussi la circulation sanguine : c’est par le sang que les cellules immunitaires (globules blancs, macrophages…) arrivent sur les lieux de l’infection. Une bonne circulation facilite le combat ;
- Une flore intestinale propre, équilibrée, sans prolifération de bactéries pathogènes (sources de maladies) ; c’est dans notre côlon (gros intestin) que logent 80 % de notre système immunitaire. Un intestin en bonne santé, sans petits trous (intestin poreux), empêche les bactéries dangereuses de passer dans notre sang et de nous infecter ;
- Un bon taux de vitamine D, essentiel au système immunitaire (45 à 60 ng/mL) ;
- Dormir assez, le repos permettant au corps de « faire son ménage » ;
- Aux changements de saison, cures de détox et, si possible, jeûne de 5 jours pour purifier les émonctoires (organes filtrants qui éliminent les déchets : foie, reins, poumons, intestins, peau) ;
- Une alimentation saine ; on évitera les sucres et farines blanches raffinées associées à de graisses saturées (charcuteries, beurre, fromage, viande), chips, biscuits d’apéritifs, pizza surgelées et malbouffe en général ; pour bien fonctionner le système immunitaire a besoin d’apports réguliers d’aliments riches en vitamines et nutriments essentiels. On prendra quotidiennement un bon multivitamines. Ce n’est pas un hasard si les plus grandes épidémies ont frappé les populations victimes de famine et disette, comme la grande peste au moment de la Guerre de Cent-Ans, ou la Grippe Espagnole après la Première Guerre mondiale : la dénutrition est la porte ouverte aux infections ;
- Eviter le tabac, les toxines, métaux lourds, perturbateurs endocriniens et polluants qui dérèglent le système immunitaire ; parmi les perturbateurs endocriniens je signale la pilule contraceptive et les contraceptions hormonales en général ;
- Veiller à l’hygiène corporelle : se laver les mains au savon et à l’eau chaude plusieurs fois par jour, bien sûr, mais également comme on l’apprenait autrefois, aérer maison, literie, chaque matin, éviter de porter les doigts à la bouche, dans les nez, les oreilles, ou au contact de toute muqueuse.
- Surveiller d’éventuels déficits en zinc, sélénium, fer, cuivre, acide folique, vitamines A, B6, C et E, dont le système immunitaire a besoin pour fonctionner.
Je m’arrête là pour l’instant mais je pourrais continuer sur plusieurs pages la liste des trucs pour réduire votre risque d’infection. Je vous en donne d’autres ci-dessous loin.
Mais avant cela, permettez-moi de rappeler l’origine de cette crise.
80 % des antibiotiques utilisés… dans les élevages industriels (chiffres USA)
Si les bactéries deviennent résistantes aux antibiotiques, la faute incombe certes à l’abus d’antibiotiques chez les êtres humains. Mais à l’échelle mondiale, la crise vient surtout de l’usage massif des antibiotiques dans les élevages industriels.
80 % des antibiotiques consommés aux Etats-Unis concernent les animaux, pas les hommes. [1]
Confinés par milliers dans des bâtiments clos, les animaux sont victimes de contagions qu’il faut combattre en permanence. De plus, beaucoup d’éleveurs stimulent la croissance des animaux par de faibles doses d’antibiotiques ajoutées à leur nourriture.
S’il n’est pas dangereux de manger de la viande d’un animal ayant pris des antibiotiques, il faut avoir conscience que les bactéries animales qui ont acquis une résistance peuvent transmettre leur immunité à d’autres bactéries présentes chez l’être humain.
Pourquoi on ne trouvera pas, ou peu, de nouveaux antibiotiques
Les antibiotiques sont d’origine naturelle :
Ce sont des substances fabriquées par certains champignons microscopiques, pour se défendre contre les attaques bactériennes dans leur milieu naturel. Après la découverte du premier antibiotique dans un champignon appelé « pénicillium », dans les années 30, tous les champignons connus ont été méthodiquement étudiés par les laboratoires pharmaceutiques.
C’est ainsi que, dans les années 50 à 70, de nouveaux antibiotiques apparaissaient chaque année, enrichissant constamment « l’arsenal » à disposition des médecins, qui devinrent capables de traiter la plupart des infections.
Mais la source s’est épuisée. Tous les champignons et levures connus ont été étudiés. Certes, on en découvre parfois de nouveau mais il en faut des milliers pour trouver un nouvel antibiotique qui soit à la fois efficace et non toxique pour l’homme.
Depuis les années 80, le nombre de nouveaux antibiotiques se comptent sur les doigts de la main. Plus de 80 % des « nouveaux » antibiotiques actuellement en cours de développement ne sont en fait que des formes légèrement modifiées d’antibiotiques existants, qui n’ont pas d’intérêt thérapeutique supplémentaire. [2]
Pendant ce temps, les antibiotiques « historiques » perdent de leur efficacité. Certains deviennent inutilisables, parce que leurs effets indésirables deviennent supérieurs à leur action anti-bactérienne. C’est le cas par exemple de la streptomycine, le premier antibiotique qui permit de vaincre la tuberculose en 1947, dont on s’est aperçu qu’il rendait aveugle et sourd, détruisant les nerfs optiques et l’oreille interne.
Autres approches pour améliorer votre résistance aux infections
Je vous avais promis d’autres approches pour améliorer votre résistance aux infections.
Les voici :
Beaucoup sont de simple bon sens, comme le fait de boire de l’eau non contaminée ou de se méfier des viandes porteuses de germes (porc mal cuit par exemple).
D’autres ne s’inventent pas : il y a les souches de probiotiques qui renforcent l’immunité dans le côlon, les huiles essentielles aux effets antibiotiques, la liste des plantes, tisanes, décoctions, hydrolats anti-infectieux, antibactériens et antibiotiques. Il faut se référer pour cela à une bonne encyclopédie de phytothérapie, ou vous faire une culture des plantes grâce à un bon journal comme Plantes & Bien-Être.
Mes plus fidèles lecteurs se souviennent de ces photos incroyables que j’avais publiées il y a quelques années sur des plaies énormes, ulcérées, résistant à tout traitement, dont seuls venaient à bout des cataplasmes d’argile, d’huile d’olive et de cire d’abeille. [3]
Il y a aussi tous les produits de la ruche (miel, propolis, pollens), les élixirs de plantes, plus ou moins efficaces, qui ont parfois des effets supérieurs aux antibiotiques.
Dans la littérature médicale, on trouve des considérations sur le stress chronique comme facteur probable de l’affaiblissements du système immunitaire :
Au départ, le stress déclenche une poussée d’adrénaline et d’autres hormones qui stimulent l’organisme. Mais s’il dure trop longtemps, le corps épuise ses ressources, entraînant une déperdition d’éléments biochimiques (potassium, magnésium, acides aminés, vitamines B) et des désordres métaboliques (excès de sucre, de cholestérol et d’acides gras dans le sang) qui le rendent plus vulnérable. Il est démontré que les personnes stressées souffrent plus souvent de rhume, une des infections les plus banales. [4]
Réduire votre niveau de stress, éventuellement en déménageant, en changeant de métier ou en réorganisant complètement votre vie, vous rendra plus résistant aux maladies.
Situation préoccupante
Peu de personnes en 2017 peuvent se représenter ce que signifiait la vie sans antibiotiques autrefois.
Vous aviez un homme de 20 ans bien portant, énergique, plein de projet. Puis un matin, une éraflure superficielle. Un staphylocoque (une sorte de bactérie) s’installait, se multipliait.
Bientôt l’éraflure devenait jaune, croûteuse, purulente. Après s’être largement étendue, des foyers d’infection, avec des cloques, apparaissaient un peu partout ailleurs sur son corps.
Quelques semaines plus tard, après une fièvre puis une septicémie (sang inondé de microbes), le pauvre jeune homme décédait et rejoignait le cimetière.
C’est la terrible réalité.
Nous avons eu l’expérience cet été encore avec notre petit Thomas, qui a neuf ans maintenant. En escaladant un rocher de granit, à la plage, il s’est fait une petite plaie sur le ventre.
Lavé vigoureusement à l’eau chaude et au savon par mes soins, la plaie semblait propre et nous n’y avons plus pensé. Une jolie croute se forma, annonciatrice d’une cicatrisation rapide.
Mais Thomas retourna dans l’eau, joua dans le sable, perdit la croûte. La plaie se mit à suinter.
Bientôt, exactement comme dans le scénario décrit plus haut, elle se mit à rougir, s’étendre, boursoufler. Le staphylocoque doré s’était installé. Bientôt la plaie faisait 10 cm de diamètre, partiellement recouverte d’une croûte jaune.
Nous avons absolument tout essayé, y compris les huiles essentielles et le fameux cataplasme argile/cire d’abeille/huile d’olive. Rien n’a fonctionné. En désespoir de cause, nous n’eûmes d’autre choix que de lui administrer par voie orale de la méticilline (antibiotique) et, en application sur la peau, après avoir retiré les croûte pour qu’elle puisse mieux pénétrer, la fameuse pommade Fucidine qui s’emploie pour toutes les infections cutanées à staphylocoques.
En quelques heures, l’infection avait disparu, une belle peau lisse, quoique rouge, s’était reconstituée, et Thomas (et ses parents) avaient retrouvé le sourire.
Les antibiotiques, c’est pas automatique, mais dans certains cas on est vraiment content de les avoir.
A votre santé !
JM Dupuis
NB : pour mes lecteurs qui auraient un doute, Thomas a bien sûr reçu sa cure de probiotiques pour ré-ensemencer sa flore !!
Sources de cette lettre :
[1] http://ift.tt/2txBQRM
[2] http://ift.tt/2w6NKCy
[3] http://ift.tt/2xoknQd
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