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Chère lectrice, cher lecteur,
En essayant de décrypter la page de Wikipédia sur les oméga-3, je me suis dit qu’il était urgent de faire un point à ce sujet. Car les informations disséminées sur Internet sont embrouillées, contradictoires et souvent mensongères.
Soit vous tombez sur des sites sponsorisés par des fabricants de margarine enrichie aux oméga-3 et vous en apprenez autant que lorsque vous regardez une pub à la télévision.
Soit ce sont des sites à prétention scientifique qui défendent le point de vue officiel du ministère de la Santé. Le credo : les compléments alimentaires, ça ne marche pas, rien n’est prouvé sur les oméga-3.
Cette opposition de principe à l’intérêt d’une bonne nutrition est horripilante. D’autant qu’on retrouve ce scepticisme dans la plupart des journaux et magazines. On attire le chaland avec une couverture du style « Peut-on croire aux régimes anticancer ? ». Puis, à l’intérieur, ce n’est que « bof, rien n’est sûr, mangez 5 fruits et légumes par jour, pas de tabac, pas d’alcool et faites du sport ». (Sans oublier l’inévitable encart qui vous explique que faire l’amour permet de brûler autant de calories que 3 minutes de jogging ; merci pour le renseignement, mais je ne suis pas tout à fait certain que cela suffira à prévenir le cancer…).
Dans la mesure où, en 50 ans, l’incidence de nombreuses maladies chroniques graves a été multipliée dans nos sociétés par 50, voire par 100 (sans parler des dépenses de santé…), nous demander de faire confiance au système officiel de santé est insupportable.
On a aujourd’hui des tonnes d’études faites sur les vitamines, les nutriments, les acides gras, etc. On sait que la vitamine D protège du cancer. On sait que l’organisme ne peut pas fabriquer lui-même certains acides gras essentiels. S’il en manque dans votre alimentation, vous êtes carencé.
Aussi inéluctablement qu’une pierre tombe par terre lorsque vous la lâchez, des réactions chimiques ne peuvent plus se faire dans vos cellules, entraînant dans votre organisme des dommages qui conduisent à des maladies graves.
Tout ceci a été documenté encore et encore par une littérature scientifique abondante, et au moins aussi fiable que celle sur laquelle sont décidés les protocoles de la médecine conventionnelle. L’ignorer délibérément cause des centaines de milliers de morts chaque année, sans compter toutes les souffrances qui auraient pu être évitées.

Ce qu’il faut savoir sur les oméga-3

Alors voici ce que vous devez savoir sur les oméga-3 :
Les oméga-3 sont appelés acides gras « essentiels » parce que votre corps ne peut pas les fabriquer lui-même.
Ces substances ont des effets favorables sur la composition des membranes cellulaires ainsi que sur de nombreux processus biochimiques de l’organisme, notamment la régulation de la tension artérielle, l’élasticité des vaisseaux, les réactions immunitaires et anti-inflammatoires, et l’agrégation des plaquettes sanguines.
Il existe deux types d’oméga-3 : l’un vient des plantes, l’autre des animaux.
L’oméga-3 qui vient des plantes s’appelle l’acide alpha-linolénique (AAL). L’AAL est une molécule qui compte 18 atomes de carbone (c’est compliqué mais retenez bien cela car c’est important pour la suite).
Normalement, c’est le seul type d’oméga-3 qui est essentiel à notre survie.
Vous avez plusieurs manières de vous approvisionner en AAL : la première, ce sont les graines de lins. Elles sont très riches en AAL et l’AAL est d’ailleurs nommé d’après le lin puisqu’il s’agit d’acide « alpha-linolénique ».
Vous en trouvez aussi beaucoup dans les huiles végétales comme l’huile de colza et l’huile de noix.
Mais pour que ces oméga-3 soient vraiment bénéfiques, il faut les manger frais, directement tirés des graines. Si vous mangez des graines de lin, la plupart passeront à travers votre système digestif sans être digérées, car leur enveloppe est très dure et elles sont difficiles à mâcher car toutes petites.
Il faut donc les broyer dans un moulin ou un robot juste avant de les manger.
À noter que l’on vend maintenant des œufs enrichis aux oméga-3 car les poules ont été nourries avec des graines de lin. C’est une formule intéressante car ces œufs contiennent en effet 10 fois plus d’AAL que les autres. L’estomac des poules étant plus puissant que le nôtre, elles assimilent plus facilement les oméga-3 des graines de lin. Ils se retrouvent ensuite dans les œufs.
Si vous achetez des huiles végétales industrielles, faites très attention à choisir une huile dite « vierge ». Cela signifie que l’huile a été fabriquée sans chauffer. Car l’un des intérêts des oméga-3 est qu’ils ont des liaisons atomiques doubles (qui leur donnent leur vertus biologiques), mais ces liaisons sont extrêmement fragiles et sensibles à la chaleur. Si elles sont chauffées, elles deviennent alors rances, peuvent être toxiques et n’assurent plus les fonctions bénéfiques à votre santé dont vous avez besoin.
Il est donc important de consommer de l’huile fraîchement fabriquée, et nous avons tous besoin de ces oméga-3 d’origine végétale.
La plupart des experts vous diront que ces oméga-3 végétaux suffisent à votre organisme, mais en réalité ce n’est pas exact.
En effet, votre corps doit ensuite transformer les AAL pour les utiliser dans tous vos organes.
Ce processus consiste à ajouter des atomes de carbone à la molécule d’AAL, jusqu’à atteindre 20 et 22 carbones.

Protection des artères et du cœur

En ajoutant deux atomes de carbone à l’AAL, le corps fabrique de l’acide eicosapentaénoïque (AEP). L’AEP se transforme ensuite en eicosanoïdes de série 3, des substances qui contribuent à la protection des artères et du cœur et qui ont des effets anti-inflammatoires et anti-allergiques reconnus.
En ajoutant quatre atomes, votre corps fabrique de l’acide docosahexaénoïque (ADH). L’ADH joue un rôle fondamental dans le développement du cerveau et de la rétine ainsi que dans la formation et la mobilité des spermatozoïdes.
Mais pour pouvoir faire ces ajouts de carbone, votre corps a besoin d’une enzyme, la delta-6-désaturase.
Et malheureusement, en vieillissant votre corps produit de moins en moins de delta-6-désaturase.
La réalité est que, peu à peu, votre corps ne métabolise plus les oméga-3 AAL que vous prenez dans votre nourriture.
C’est là qu’il devient capital de manger directement de l’AEP et de l’ADH. Or, l’AEP et l’ADH ne se trouvent que dans certaines graisses animales et dans certains compléments alimentaires coûteux à base d’algues rares.
Le delta-6-désaturase est également perturbé par un niveau important d’insuline, une situation qui touche un très grand nombre de personnes dans nos pays, en fait la majorité des personnes adultes qui continuent à manger trop de glucides, qui ne font pas de sport ou qui sont touchées par le diabète. Vous pouvez être quasiment sûr que vous avez trop d’insuline si vous êtes en surpoids, si vous avez du diabète, un taux de cholestérol élevé ou de l’hypertension.
Les meilleures sources d’AEP et ADH sont les poissons gras et les crustacés. Attention de choisir cependant les animaux qui se trouvent le plus bas possible dans la pyramide alimentaire, c’est-à-dire en général les plus petits (anchois, sardines plutôt que thon et saumon). Car les plus gros contiennent aussi beaucoup de polluants comme le mercure ou les dioxines.
Bien que présents à tous les échelons de la chaîne alimentaire, ils sont en concentration beaucoup plus forte chez les animaux qui se sont nourris d’animaux qui se sont nourris d’animaux, etc., un grand nombre de fois (bio-accumulation).

Quelle quantité prendre ?

En 2004, un comité réunissant des experts internationaux a fixé l’apport idéal en AAL à 0,7 % des kilocalories quotidiennes, soit 1,5 g par jour pour une alimentation fournissant 2 000 kilocalories.
Ces experts recommandent également un apport minimal de 500 mg par jour d’AEP/ADH pour le maintien d’une bonne santé cardiovasculaire [1].
Toutefois, ces recommandations n’ont pas tellement de sens à mon avis, car tout dépend de votre niveau d’absorption des oméga-3, qui varie fortement selon leur forme.
Attention cependant car les huiles de poisson, et notamment celle de foie de morue, sont encore plus fragiles et instables que les huiles végétales. Faites très attention qu’elles ne soient pas grillées et rances.
Pour obtenir 1,3 g d’oméga-3 d’origine végétale (AAL) Pour obtenir 1,3 g d’oméga-3 d’origine marine (AEP+ADH)
½ c. à café (2 ml) d’huile de lin2 c. à café (10 ml) de graines de lin broyées2 c. à café de graines de chia1 c. à soupe (15 ml) d’huile de colza¼ tasse (60 ml) d’huile de noix
1½ c. à table (22 ml) d’huile de soja
13 g de graines de chanvre
50 g de maquereau de l’Atlantique65 g de saumon Atlantique d’élevage80 g de saumon rose ou rouge en conserve80 g de hareng de l’Atlantique ou du Pacifique130 g de thon blanc ou germon en conserve
130 g de sardines en conserve

Sources : USDA National Nutrient Database for Standard Reference.
D’autre part, il est important d’avoir un bon équilibre entre oméga-3 et oméga-6.
Nous n’avons pas parlé des oméga-6 car ils sont très abondants dans notre alimentation et il est quasiment impossible d’en être carencé aujourd’hui. Cela parce qu’ils sont présents dans les huiles de tournesol, de pépins de raisins, de maïs et de soja, massivement utilisées dans l’alimentation moderne, mais aussi dans les céréales, les viandes ou les produits laitiers.
Néanmoins, il faut savoir qu’il faut consommer des oméga-3 et des oméga-6 dans un rapport qui va de 1/1 à 1/4 environ. Mais la plupart des gens sont dans un rapport plus proche de 1/30. Si vous consommez beaucoup d’oméga-6, vous avez donc intérêt à augmenter d’autant votre consommation d’oméga-3.
À votre santé !
Jean-Marc Dupuis
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