Vitamine D : le sketch
“Covid-19 : 73 experts lancent un appel pour qu’on donne de la vitamine D à la population française” (France-Inter, le 19 janvier 2021)
“Plusieurs associations de médecins appellent à utiliser la vitamine D face au Covid-19” (France24, le 21 janvier 2021)
“Des médecins appellent à prescrire de la vitamine D pour les tests positifs au Covid-19” (France-Info, le 21 janvier 2021).
“Santé : Pourquoi la vitamine D est utile pour lutter contre les formes graves de Covid-19”, (Europe 1, le 20 janvier 2020).
Cette brusque flambée de titres se produit un an après les premiers cas de Covid à Wuhan, et dix mois après les intenses campagnes que nous avons organisées en mars 2020 (!) pour distribuer de la vitamine D gratuite à la population française.
Ils ont découvert l’existence du feu !
Entendre les plus grands experts de France se prononcer en faveur de la vitamine D, c’est comme si les meilleurs ingénieurs du pays nous annonçaient la découverte du feu.
Car, franchement, ce n’était pas compliqué : la vitamine D sert à réguler le récepteur ACE2, qui est la cible qui permet au SarsCov 2 (le virus qui donne le Covid) de rentrer dans les cellules. Elle serait aussi capable de limiter l’orage cytokinique qui caractérise les cas les plus sévères de Covid.
Or, la moitié de la population en France souffre d’un déficit en vitamine D. Cela monte même à 80-90% chez les personnes âgées. Les suppléments sont faciles à prendre par voie orale et peu coûteux.
Il ne fallait pas avoir fait Polytechnique pour deviner que, face à une maladie infectieuse nouvelle, et en l’absence de tout traitement éprouvé, la première chose intelligente à faire était de donner de la vitamine D à toute la population, et vite !
Les précurseurs ont été persécutés (rien n’a changé depuis Galilée)
Dès mars 2020 donc, Santé Nature Innovation s’est mobilisée pour distribuer des articles (gratuits), des dossiers et même de la vitamine D gratuite le plus largement possible.
Notre action n’a été soutenue par aucune Autorité publique. Nous n’avons eu aucun soutien, aucune mention dans aucun journal, radio, télévision. Aucune subvention, aide, quelle qu’elle soit.
Que faisaient les experts, les Professeurs de médecine pendant ce temps-là ? A de rares exceptions près, ils se taisaient. Ceux qui ont pris la parole publiquement pour la vitamine D comme la généticienne Alexandra Henrion-Caude se sont fait virulemment attaquer.
Le Professeur Joyeux, qui recommande la vitamine D, la vitamine C, du zinc et des fruits et légumes, est visé actuellement par une nouvelle plainte du Conseil national de l’Ordre des Médecins pour ses prises de position sur le Covid.
Pourtant, voici ce que déclare le Pr Cédric Annweiler, chef du service de gériatrie au CHU d’Angers, qui est à l’origine de l’appel de ces 73 experts :
« La vitamine D peut être une arme de plus face au Covid, ce serait dommage de s’en passer. Des études françaises ont montré que chez les personnes âgées, celles qui reçoivent régulièrement des suppléments de vitamine D ont un risque diminué de 90 % de faire une forme grave si elles contractent l’infection. Vu la situation de l’épidémie, même si ça ne remplace ni les vaccins ni les gestes barrières, ce serait dommage de se priver de cette arme supplémentaire« .
Que fiche le Pr Karine Lacombe ??
Cette opinion est contestée publiquement par le Pr Karine Lacombe, chef du service des maladies infectieuses à l’hôpital Saint-Antoine à Paris. Elle a déclaré sur RMC que “la vitamine D n’est pas un moyen efficace de prévention de la Covid-19”.
Son argument est que les études n’ont pas prouvé de rapport de cause à conséquence, mais seulement une corrélation entre niveau faible de vitamine D dans le sang et forme sévère de Covid.
Ce contre-argument n’a pas de poids, médicalement parlant, et il est de plus inexact sur le plan scientifique.
En effet, l’absence d’étude démontrant une relation de cause à conséquence ne démontre pas que la vitamine D soit inefficace en prévention du Covid. Par ailleurs, sur le plan médical, le célèbre adage d’Hippocrate dit “D’abord ne pas nuire” (“primum non nocere”) ou plus exactement, en grec « ἀσκέειν, περὶ τὰ νουσήματα, δύο, ὠφελέειν, ἢ μὴ βλάπτειν » puisque Hippocrate était grec et ne parlait pas latin.
Sa sentence se traduit exactement en français par : “Face à la maladie, avoir deux choses à l’esprit : faire le bien, ou au moins ne pas faire le mal.”
Cela veut dire que le médecin est d’abord appelé à faire le bien, et ce en particulier s’il est sûr de ne pas faire le mal. Or, donner de la vitamine D aux gens qui en manquent par ailleurs, c’est faire le bien, et c’est certainement “ne pas faire la mal”.
Quant aux dangers des effets secondaires de la vitamine D, ou plutôt d’un excès de vitamine D, ils sont tellement faciles à éviter que ce n’est même pas la peine d’en parler (il suffit d’éviter d’en prendre tous les jours pendant 4 mois plus de 10 fois la dose quotidienne recommandée).
Je ne sais pas ce qu’attendent les Autorités pour le comprendre, et enfin donner des consignes claires pour supplémenter toute la population, mais là franchement je m’arrache les cheveux, ou ce qui en reste.
A votre santé !
Jean-Marc Dupuis
The post Vitamine D : le sketch appeared first on Santé Nature Innovation.
from Santé Nature Innovation https://ift.tt/3ooGKvm
0 commentaires :
Enregistrer un commentaire