Combattre les douleurs et l’angoisse avec une plante européenne
Les Vikings, on le sait, n’étaient pas tendres, quand ils remontaient les fleuves de France sur leurs drakkars pour piller et incendier les villages, violer les femmes…
Mais parmi eux se distinguaient certains guerriers si dangereux et sanguinaires qu’ils les appelaient les “Berserkers” :
Berserker est un mot de vieux norrois (langue nordique), qu’on peut traduire par “guerrier-fauve”, “guerrier-ours” ou “guerrier-nu”.
Les Berserkers étaient sélectionnés pour leur haute taille (il fallait faire au moins 2 mètres). Ils se soumettaient à des rituels initiatiques destinés à les transformer en fauves, notamment en buvant du sang d’un ours ou d’un loup qu’ils avaient eux-mêmes tués.
Fait remarquable, ils combattaient sans bouclier, avec pour seuls vêtements des peaux de bêtes.
Cela leur donnait l’air féroce, de l’agilité, et l’avantage de pouvoir manier deux lourdes haches ou épées, une dans chaque main.
Les plus braves étaient même nus :
Mais bien entendu, leur risque d’être blessés au combat était considérable.
Pourtant, cela ne semblait pas les affecter.
Aujourd’hui, les spécialistes expliquent le secret des beserkers.
La jusquiame : le secret des berserkers
Avant le combat, les berserkers buvaient des potions à base de jusquiame, une plante européenne bien connue pour ses effets antidouleurs et hallucinogènes.
Cela explique pourquoi, selon les récits (sagas islandaises), les berserkers combattaient en état de transe. On les décrit en effet comme ayant les yeux révulsés, poussant des hurlements de bêtes sauvages, se mettant dans un état de fureur tel qu’ils étaient capables de traverser le feu, de mordre le bouclier de leurs adversaires et, surtout, d’être insensibles à la peur et aux blessures.
L’ethnobotaniste Karsten Fatur, de l’Université de Liubljana, en Slovénie, explique que les Vikings faisaient une tisane avec la jusquiame, ou la faisaient macérer dans l’alcool, ou la mélangeaient avec de la graisse animale qu’ils se frottaient sous les aisselles.
“Cela réduisait leur sensibilité à la douleur, et les rendait sauvages, imprévisibles et extrêmement agressifs.
Ils se mettaient à trembler, à frissonner, à claquer des dents.
Ils perdaient le sens des réalités, ce qui leur permettait de tuer sans se poser aucune question.”
Quand l’effet se dissipait, ils tombaient dans une torpeur profonde qui pouvait durer plusieurs jours.
La jusquiame, bien connue dans toutes les civilisations européennes et méditerranéennes
En effet, la jusquiame est bien connue depuis au moins les Sumériens et les Egyptiens pour ses effets hallucinogènes. Toutes les civilisations européennes et méditerranéennes, depuis, l’ont utilisée, jusqu’aux sorcières du Moyen-Âge et, en fait, jusqu’à nos jours en herboristerie.
Elle a été utilisée à travers les âges pour combattre la douleur et permettre une forme primitive d’anesthésie.
Aujourd’hui, elle est utilisée comme :
- laxatif, en association avec la bourdaine et l’aloès ;
- contre les douleurs digestives, avec la belladone ;
- contre l’asthme, avec l’éphédrine (issue des plantes du genre Ephedra).
Toxicité
La jusquiame a l’avantage d’être plus pauvre en alcaloïdes toxiques que les autres plantes de sa famille.
Elle peut donner des hallucinations, des spasmes, de la tachycardie (accélération cardiaque) et même en théorie faire perdre conscience et arrêter la respiration, mais il n’y a jamais eu d’accidents recensés avec cette plante.
À votre santé !
Jean-Marc Dupuis
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