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D’où vient la résistance des médecins aux maladies ?

Une étude anglaise parue en mai dernier dans le British Medical Journal indique que les médecins forment une des professions les moins malades.

Leur taux d’absentéisme pour maladie est deux fois inférieur à celui de la moyenne de la population active (1,2 % contre 2,5 %) [1].

En toute logique, les médecins devraient être décimés dès le début des épidémies, quand tous les malades convergent vers eux !! Mais non, c’est le contraire.

Est-ce dû à l’immunité acquise auprès des malades ? Aux vaccins ? À une meilleure connaissance des symptômes et des traitements, leur permettant de se soigner plus vite et mieux ? À de meilleures mesures d’hygiène ?

Pouvons-nous en tirer des leçons pour notre santé ?

Ce n’est pas l’immunité

L’explication la plus courante est que, à force de soigner des grippes, des rhumes et des gastros, les médecins se constitueraient une forteresse immunitaire.

Si c’était vrai, toutes les personnes régulièrement au contact des malades devraient connaître le même phénomène. Les infirmières, en particulier, qui administrent plus souvent des soins directement aux gens, devraient développer la même résistance.

Mais ce n’est pas du tout le cas !

Dans l’étude anglaise signalée plus haut, les infirmières ont un taux de congé maladie de 4,5 %, soit deux fois plus que le reste de la population et quatre fois plus que les médecins ! Il n’y a que les ambulanciers qui font pire, avec un taux d’absence pour maladie de 5,5 % [2].

Or les infirmières sont tout autant vaccinées que les médecins, et respectent les mêmes règles d’hygiène.

Autres différences

L’article du British Medical Journal signale d’autres différences étonnantes.

Les salariés du secteur privé en Angleterre ont un taux d’absence pour maladie de 1,9 % (donc moitié plus élevé que celui des médecins), et ceux du secteur public de 2,9 % (soit 150 % de plus que celui des médecins).

Or les médecins appartiennent au secteur… public dans ce pays. Ils réagissent donc à l’inverse des autres fonctionnaires !

Le mystère s’épaissit…

Les médecins plus motivés ?

L’article du British Medical Journal ne donne aucune piste pour expliquer ces différences, pas plus que les articles que j’ai recherchés sur ce sujet.

Je me permets donc de tenter une hypothèse toute personnelle.

Se pourrait-il que les médecins soient plus motivés ? Qu’ils aillent au travail quand ils sont malades, tant qu’ils parviennent à surmonter leurs douleurs moyennant un comprimé de Solupred (cortisone anti-inflammatoire), un antalgique (antidouleur), ou en serrant les dents ?

Je sais que mon explication va en énerver plus d’un. On va bien sûr m’accuser de prêcher pour ma paroisse, mes amis et ma famille, laquelle compte beaucoup de médecins, et de diminuer le mérite des autres travailleurs, en particulier dans le secteur public.

Mon but n’est pas de vexer qui que ce soit. Mais j’ai vu autour de moi de nombreux médecins travailler comme des fous, 14 heures par jour, 6 jours sur 7. Jusque dans les années 80, beaucoup se levaient aussi la nuit plusieurs fois pour se précipiter au chevet de malades. Je l’ai vu de mes propres yeux, pendant des années.

C’est une question de tempérament, aussi. Pour entreprendre des études de médecine, il faut un haut niveau d’énergie. Il ne faut pas être effrayé par les heures de travail et les week-ends passés dans les hôpitaux.

Il faut aussi une bonne santé ! Celui qui est souvent malade risque plus d’être recalé aux examens, notoirement sélectifs, pour devenir médecin.

Il me semble que c’est une question de justice que de reconnaître cela aux médecins, même si l’habitude est (à mon avis, trop souvent) de continuer à les considérer comme des « privilégiés », qu’ils ne sont plus aujourd’hui.

Explication psychologique

Mais il y a une autre explication, tenant à une vision très particulière de la médecine (biologie totale), qui dit que toutes les maladies ont pour origine une souffrance psychologique, en général causée par un conflit.

Selon cette théorie, la grippe serait une maladie que l’on attrape quand on souffre d’un conflit de territoire.

Yves Rasir, que j’ai interrogé à ce sujet et qui s’y connaît, m’écrit :

« Quelle est la différence entre un médecin et une infirmière ? Le premier est généralement un patron, indépendant, qui en impose aux patients et au personnel infirmier.

La seconde est une employée, soumise aux médecins et souvent tyrannisée par les patients. Je trouve tout à fait logique que les infirmières soient bien plus sujettes aux petits conflits territoriaux à somatisation respiratoire. Dans la bouche d’une infirmière, on entendra plus souvent : “Je ne peux plus le sentir”, “Il me pompe l’air”, “Le chef m’a prise… en grippe”. »

Intéressant, n’est-ce pas ?

À votre santé !

Jean-Marc Dupuis

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