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Vaccin anti-Covid : une bonne nouvelle

 

L’annonce d’un vaccin Pfizer efficace à 90 % contre le Covid a fait bondir les cœurs :

– “Enfin la lumière au bout du tunnel !

Comme tout le monde, j’espère qu’un vaccin efficace et peu risqué sera bientôt disponible pour tous.

Mais si ce vaccin de Pfizer est une bonne nouvelle, il faut avoir le courage de reconnaître qu’il est encore loin d’être disponible pour tous.

Un vaccin que ni les médecins de ville ni les pharmacies ne peuvent avoir

Les médias n’ont pas trop insisté dessus, mais il s’agit d’un vaccin à ARN messager, une molécule très instable qui nécessite d’être transportée et gardée dans des congélateurs ultra-coûteux à – 72 °C !!

Ni les médecins de ville ni les pharmacies ne disposent de tels congélateurs.

Cela rend la vaccination de masse extrêmement compliquée, pour ne pas dire impossible même dans les pays développés (pour ne pas parler des pays pauvres).

Ça, c’est ce dont on est sûr.

Ce qui se cache derrière le mirifique “90 % d’efficacité”

Maintenant, ce chiffre de “90 % d’efficacité”, pour impressionnant qu’il paraisse, cache de nombreuses incertitudes.

Il a été obtenu de la façon suivante : la firme Pfizer a recruté 43 000 volontaires en bonne santé pour leur donner :

  • soit deux doses de vaccins, à 28 jours d’intervalle ;
  • soit un placebo (faux vaccin)

Les participants ne savaient pas ce qu’ils recevaient, ni les médecins, ni les dirigeants de Pfizer.

Ils ont ensuite suivi ces 43 000 personnes jusqu’à ce que 90 d’entre elles manifestent des symptômes cliniques de Covid-19. Un comité indépendant a pu établir que 90 % d’entre eux avaient reçu le placebo, autrement dit n’avaient pas été vaccinés.

C’est sur cette base que Pfizer a annoncé dans un communiqué de presse, et non dans un article scientifique revu par des experts, un vaccin efficace à 90 %.

Si cette nouvelle a fait bondir les Bourses, et permis au PDG de Pfizer de vendre pour 5,6 millions de dollars d’actions, de nombreuses questions demeurent sur l’efficacité et les dangers de ce vaccin.

A ce stade, il faut être conscient que nous n’avons strictement aucune idée de :

Aucune idée de son efficacité contre les formes graves et mortelles de Covid

90 personnes, c’est très peu.

Mais surtout, on ne sait pas si la protection contre les symptômes du Covid concernait les formes graves ou bénignes.

En effet, on sait aujourd’hui que la plupart des malades du Covid ne sont que très peu “malades”, mais qu’une minorité significative (10 %) sont extrêmement malades et que 2 % environ en meurent.

Ce dont on a besoin, c’est bien sûr d’un vaccin qui protège contre les formes graves et le risque de décès. Les participants à l’étude étant des personnes en bonne santé, il n’y a aucun élément permettant de penser, à ce stade, que le vaccin protège les personnes à risque, et le communiqué de presse ne dit pas si les personnes vaccinées qui ont eu le Covid-19 ont eu des formes graves ou non.

C’est gênant.

Aucune idée de sa durée d’efficacité

Il semble que l’immunité naturelle acquise après avoir été infecté du Covid dure 4 à 6 mois.

L’efficacité du vaccin Pfizer sera-t-elle moins longue ou plus longue ?

On n’en sait rien aujourd’hui mais il serait étonnant qu’il procure une immunité plus longue que la maladie réelle.

Dans ce cas, faudra-t-il se vacciner tous les 4 à 6 mois pour le reste de notre vie ?

Aucune idée des effets secondaires de long terme

Selon le communiqué de presse de Pfizer, le vaccin n’aurait pas produit d’effets secondaires graves dans les quelques semaines.

On n’en sait pas plus et ce n’est de toutes façons que la semaine prochaine (3e semaine de novembre) que les participants à l’expérience auront été suivis deux mois en moyenne.

Deux mois, c’est peu.

Qu’en est-il des effets indésirables de long terme ? Peut-on partir du principe que, forcément, il n’y en aura pas, ou peu, et comment en être sûr ?

Personne n’a de réponse à ces questions.

Normalement, la durée de suivi des effets secondaires est de deux ans, avant de déclarer raisonnablement que l’on peut passer à la vaccination de masse.

L’usage d’un vaccin à ARN messager n’a encore jamais été approuvé pour l’homme. Des essais sont en cours pour d’autres maladies infectieuses, comme la grippe saisonnière, le virus Zika et la rage, mais tous en sont au stade expérimental.

Il va être difficile de convaincre toute la population

Avec ces éléments, il va être difficile pour les Autorités de convaincre toute la population de se faire vacciner, si ce vaccin devait être disponible malgré tous les obstacles signalés ci-desus.

Il est probable qu’elle réagiront en laissant le vaccin facultatif, mais en imposant des contraintes insurmontables à ceux qui choisiront de ne pas le faire : interdiction d’aller à l’école, les maisons de retraite, de prendre les transports en commun, de fréquenter les salles de spectacle, les musées, les restaurants, voire les hôpitaux.

Ainsi les personnes non-vaccinées perdront une grande partie de leurs droits de citoyens. Elles seront à la fois tolérées mais isolées et maintenues en marge de la société, pour le bien des autres.

Petite réflexion sur les sociétés à plusieurs vitesses

Une société divisée en plusieurs catégories de citoyens, qui n’ont pas les mêmes droits, cela rappelle le système des castes, avec les “intouchables”.

Ces nouveaux “intouchables”, chez nous, seront considérés comme responsables de leur sort, puisqu’il leur suffirait d’accepter le vaccin pour acquérir le statut de citoyen normal.

Bien entendu, ces “intouchables” essaieront de protester.

Ils expliqueront par exemple que, puisque le vaccin est efficace, les personnes vaccinées ne devraient pas craindre de se laisser approcher.

Mais on leur répondra qu’on ne sait jamais, que la protection n’est pas efficace à 100 % et que, dans le doute, mieux vaut les tenir à distance.

Ce raisonnement rappelle celui que l’on avait au Moyen-Âge avec les lépreux. Savez-vous que la lèpre est en fait une maladie très peu contagieuse ?

Elle ne se transmet que lors de contacts étroits et prolongés avec la personne infectée. Elle est véhiculée par les mauvaises conditions d’hygiène, la promiscuité avec les animaux et l’insalubrité des logements.

“- Ah, mais peu importe,” aurait répondu le villageois du Moyen-Âge, “je préfère tout de même ne pas prendre de risque. Laissons ces lépreux bien à l’écart.

Nos mentalités ont-elles beaucoup évolué depuis cette époque ?

Nous le verrons dans les mois qui viennent.

A votre santé !

Jean-Marc Dupuis

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