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Aux sources de la médecine occidentale

Je vous ai déjà parlé du « Bald’s Leechbook », un grimoire des remèdes traditionnels utilisés par les Angles et les Saxons, qui date du 9e siècle.

La seule copie existante est conservée à la British Library de Londres. « Leech » signifie médecin en vieil anglais, et Bald était probablement le nom de l’érudit qui écrivit ce livre (Bald comme Théobald ou Archibald…).

On y parle déjà de chirurgie pour réduire le bec-de-lièvre, de méthodes pour amputer « proprement », mais aussi de nombreux remèdes qui, aujourd’hui, livrent leurs secrets grâce aux recherches scientifiques.

Ainsi par exemple a été redécouvert dans ce grimoire un baume contre les infections oculaires, qui marcherait mieux que les antibiotiques pour les bactéries résistantes. La recette est la suivante :

« Prenez du poireau et de l’ail, en quantités égales, pilez-les, prenez du vin et de la bile de bœuf, mélangez le tout et mettez dans un récipient d’airain. Laissez reposer neuf jours, filtrez à travers un tissu, mettez-le dans une corne et appliquez-le la nuit avec une plume. »

Testé par des scientifiques de l’Université de Nottingham sur le staphylocoque doré résistant à la méticilline (MRSA), ce remède a éliminé 90 % des bactéries [1].

Indispensable retour aux racines

Fascinée par les nouveautés technologiques en tout genre, notre société se détourne de ses racines et des savoirs expérimentaux accumulés par l’humanité au cours des millénaires.

On peut le comprendre. Mais on aurait tort de se laisser aveugler et d’oublier les trésors déjà découverts par les Anciens.

Or les médecines populaires, traditionnelles, sont de plus en plus négligées, surtout que la plupart des médecins aujourd’hui n’ont plus accès aux connaissances anciennes, ne serait-ce que parce que les textes sont écrits… en latin !

Qui, parmi nous, lit encore le latin ??

« Tu es trop élitiste, Jean-Marc ».

Peut-être.

Mais quand j’étais petit, le latin n’était pas considéré comme élitiste. Nous utilisions un gros dictionnaire, appelé le Gaffiot, du nom de Félix Gaffiot, un Français tout ce qu’il y a de plus normal, issu de la paysannerie.

remèdes anciens

Félix Gaffiot, l’auteur du dictionnaire de latin, n’appartenait pas à « l’élite » !

Son père instituteur, sa mère secrétaire de mairie, il entra au lycée de Pontarlier grâce à une bourse municipale. Il fut enseignant à Pont-à-Mousson, puis dans le Massif central. C’est par son expérience du terrain qu’il écrivit son propre dictionnaire français-latin, jamais dépassé jusqu’à présent.

Le Gaffiot, toutefois, n’intéresse plus grand monde aujourd’hui, et, après avoir été utilisé par des générations d’écoliers, pourrait bientôt rejoindre le musée des objets inutiles et oubliés.

Avec lui disparaîtrait la clé pour accéder à tout un monde de connaissances, tout comme se perdent les traditions thérapeutiques comme l’herboristerie et les médecines locales et populaires.

L’expérience du terrain est irremplaçable

Cette disparition ne semble pas préoccuper grand monde dans les ministères parisiens.

L’expérience qui vient du terrain est considérée comme anecdotique, non fiable et au fond sans intérêt scientifique.

Pourtant, les expériences individuelles, locales, sont irremplaçables. Le Dr Laurent Schwartz, auteur de « Cancer, un traitement simple et non toxique », le rappelait lors du Congrès International de Santé Naturelle, samedi dernier à Marseille :

« En tant que chercheurs, nous avons besoin des retours d’expérience des patients ! », disait-il. « Nous savons faire des équations, des expériences ; ce n’est pas un problème ».

« Ce qui nous manque est la capacité de communiquer avec la masse des patients disséminés à travers le monde, qui constatent l’efficacité ou non des traitements ; partout, des gens font des expériences ; ce savoir est décisif pour vaincre le cancer et les autres maladies, mais nous n’y avons pas accès. »

C’est vrai. Et pire que ça, ces expériences foisonnantes sont combattues par les Autorités de Santé !

La France des haut-fonctionnaires

Le réflexe des haut-fonctionnaires est de tout standardiser, mettre au cordeau.

Ils sont supposément l’élite du pays. Mais ils raisonnent souvent comme des adjudants de caserne : « J’veux voir qu’une tête ! ».

Ce système exploite mal les talents, le génie parfois, qui surgit de la base. Cette base qui a suscité tant de grands hommes dans notre pays, comme Félix Gaffiot ou Georges Pompidou, lui aussi petit-fils de paysan.

Le médecin de terrain n’est plus respecté. Il est progressivement dépouillé d’autonomie. Un jour, il pourrait ne plus être qu’un rouage soumis aux décisions des autorités. Diplômes, tarifs, prescriptions, vaccination, tout sera défini « en haut lieu ». Le médecin n’aura plus de liberté thérapeutique.

Même phénomène dans l’agriculture

C’est ce qui s’est déjà produit avec les agriculteurs, qui ont perdu leur liberté sur ce qu’ils plantent, les semences, les engrais, les prix, la production, les machines agricoles et même les pièces détachées qu’ils doivent utiliser.

À la clé, une uniformisation dramatique des pratiques, sur le plan médical comme sur celui de l’agriculture, qui nous affaiblit tous.

À tous nous forcer dans le même moule, ils nous transforment en « monoculture » d’êtres humains qui mangent les mêmes produits, se soignent de la même façon.

On sait combien un écosystème fondé sur une seule espèce est fragile. Arrive un virus, une bactérie, un champignon qui n’avait pas été prévu par le système… et c’est la contagion.

Notre mission à Santé Nature Innovation est de faire vivre la diversité des traitements, des approches, des médecines. Mais nous avons besoin de vous, lectrice et lecteur, pour que cette connaissance ne reste pas « livresque ». Que les médecines alternatives continuent à être pratiquées sur le terrain, le plus largement possible.

En ce sens, vous êtes l’espoir de l’humanité, et même l’espoir de la médecine, même si elle ne s’en rend pas toujours compte. Mais ayez confiance car un jour ils s’apercevront de leur erreur, sans doute lorsqu’ils seront confrontés à des problèmes insolubles.

Cela pourrait se produire plus vite qu’on ne le pense et, surtout, qu’ils ne le pensent !

À votre santé !

Jean-Marc Dupuis

PS : En ce moment je termine un livre sur l’histoire de la médecine, « The Greatest Benefit to Mankind », de Roy Porter, considéré comme une référence :

remèdes anciens

Médecine des chamans depuis la préhistoire, médecine des Grecs, des Byzantins et des Arabes (c’est grosso modo la même), médecine des alchimistes de la Renaissance (c’est à eux qu’on doit le principe du médicament purifié, par opposition aux potions médiévales), homéopathie et progrès médicaux du 19 et du 20e siècle, on n’a jamais fini d’apprendre.

J’espère toujours tomber sur un petit remède qui nous avait échappé, une piste laissée de côté mais qui pourrait offrir de l’espoir pour soigner des maladies encore sans solutions. Il y en a tant dans ces livres !! Profitez de Noël qui approche pour acheter, et offrir de bons livres. C’est là qu’on apprend vraiment des choses, bien plus qu’avec les médias et même Internet.

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