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Les gilets jaunes et le sourire du Président

« Emmanuel Macron, avec son éternel sourire, on dirait surtout qu’il se fout du monde ! »

Ainsi s’exprimait Jacques, 70 ans, ancien monteur chauffagiste, interrogé par Marianne dans un article sur les gilets jaunes [1].

Cela m’a amusé.

Peu importent ses discours ou même ses actes. Emmanuel Macron incarne l’homme qui ne connaît pas les problèmes personnels.

Et c’est ça qui énerve.

Le sourire d’Emmanuel Macron, principal point de douleur

 

 

 

Fils aîné de deux parents médecins, beau garçon, premier de la classe depuis toujours, marié à une femme qui le dorlote, et maintenant président, Emmanuel Macron semble avoir tout réussi.

Il n’a pas connu, et ne connaîtra jamais, la vie dans les quartiers sensibles, la hantise du licenciement ou de l’expulsion, la crainte de la faillite, les problèmes de logement, les grèves du RER et les pannes de TER.

À 35 ans, il gagnait déjà un million d’euros de salaire, grâce à un poste prestigieux à la banque Rothschild.

Depuis des années maintenant, il ne conduit plus sa voiture lui-même.

  • Les PV de 45 euros pour dépassement de 1 km/h ? Connaît pas.
  • Les pleins d’essence à 80 euros ? Connaît pas !

Il n’a jamais été et ne sera jamais inquiet de trouver une place en crèche, ni que ses enfants ne tombent malades – il n’en a pas. Ses parents sont encore en pleine forme, tous les deux : il n’a pas non plus de soucis de maison de retraite !

Et il n’a, à ma connaissance, jamais été malade lui-même, ni ne souffre du moindre handicap.

Être capable de se réjouir pour les gens heureux

Parfois, on a l’impression d’être bon parce qu’on compatit aux souffrances des autres.

Mais il est plus méritoire de se réjouir pour les gens qui vont bien. C’est bien plus difficile !

C’est, du moins, le premier stade. Celui par lequel on commence.

Car, à un certain âge (le mien, par exemple !), on a vu et connu tellement de situations difficiles qu’on est soulagé et heureux quand on voit une personne qui va bien.

C’est pourquoi les personnes âgées sont souvent très patientes, compréhensives, et capables de se réjouir des choses les plus simples : le sourire d’un enfant, une fleur qui naît au printemps, le chant d’un oiseau… Elles savent que, en général, la vie est difficile, que les moments de joie sont fugaces.

Elles n’éprouvent pas de jalousie pour les jeunes, comme Emmanuel Macron, pour qui « tout va bien ».

« Tant mieux », se disent-elles, « espérons pour lui que cela durera le plus longtemps possible ! »

C’est ce que je pense quand je vois la mine réjouie d’Emmanuel Macron.

La souffrance des gilets jaunes

Les analystes divergent sur qui sont les gilets jaunes.

  • « Des beaufs [2] », selon les uns.
  • « Des jeunes, des retraités, des caissières, des artisans, des indépendants », selon les autres.
  • « Des extrémistes, des poujadistes, des casseurs », selon le ministre de l’Intérieur [3].

Et c’est vrai qu’il n’est pas facile de savoir.

Quand on les interroge, on comprend que leurs avis divergent sur tout, sauf sur le ras-le-bol, le sentiment d’injustice, l’exaspération devant une situation bloquée, un avenir bouché.

L’impression de se heurter partout à l’indifférence, de parler à des sourds, d’être exploités, méprisés.

La conviction d’être « au bout du rouleau », que le « système » craque de partout, que le pays est « à bout de souffle », que plus rien ne va, plus rien ne fonctionne.

« On marche sur la tête ! »

Mais cela n’est pas étonnant pour qui s’intéresse un peu à notre beau pays.

« On marche sur la tête ! » est l’expression qui revient le plus souvent quand on discute avec ses amis de sa ville, de son quartier, de son entreprise, souvent même dans sa famille.

Tout le monde souffre, donc, et c’est dans ce contexte que le sourire d’Emmanuel Macron a fini par cristalliser ce qui est insupportable.

C’est triste. Et c’est dommage.

Sans vouloir faire le nostalgique, j’ai le souvenir net, il n’y a pas si longtemps, d’un pays où les gens souriaient plus facilement. Ils estimaient qu’il faisait bon vivre en France. C’était le pays où, disait-on, toutes les disputes se terminaient par des rires et des chansons (d’où Astérix).

Afficher le sourire d’Emmanuel Macron n’était pas vu comme un acte de provocation. C’était normal.

« Un sourire ne coûte rien, mais il rapporte beaucoup ; il enrichit celui qui le reçoit sans appauvrir celui qui le donne. Il ne dure qu’un instant, mais son souvenir est éternel », nous faisait-on écrire sur nos cahiers.

Sourire faisait partie de la bonne éducation. Il fallait faire « belle figure », même si nous étions tristes intérieurement. Par respect et considération pour les autres, on apprenait à se montrer « avenant ».

On sait que sourire est bon pour la santé. Cela réduit le niveau de stress, libère des endorphines qui détendent nos muscles et nos artères. Notre poitrine, libérée, respire plus facilement. Notre douleur physique, si nous en avons une, s’atténue.

Une étude a démontré qu’un sourire sincère envers une autre personne pouvait entraîner, par une réaction en chaîne, jusqu’à 500 sourires dans une journée !

Cela ne résoudra pas les blocages dans notre pays.

Mais pourquoi ne pas faire tous ensemble un effort pour rester un pays où il fait bon sourire ?

À votre santé !

Jean-Marc Dupuis

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