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Les femmes autour de moi consomment de plus en plus de vernis à ongles et consacrent pas mal de temps à leur manucure ! Je ne suis pas étonné : en cette période de crise, le vernis est un accessoire à la fois glamour et étonnamment bon marché [1]. Depuis quelques années, les gammes se diversifient et tous les looks sont possibles : du vernis rouge classique au doré pailleté, en passant par les nuances de l’arc-en-ciel. Hélas, cet engouement reste aveugle : peu de femmes connaissent la composition des vernis à ongles… Et vous, savez-vous ce qu’ils contiennent ? Et comment bien les choisir si vous tenez à votre santé ?

Le vernis : sur vos ongles ou à la poubelle ?

 

Encore une fois, je ne vais pas y aller par quatre chemins : j’affirme haut et fort que la majorité des vernis à ongles sont toxiques et polluants !

Les vernis à ongles classiques sont critiqués de longue date pour leur formulation polémique à plus d’un titre. Formaldéhyde, phtalates, la liste des ingrédients suspects est longue au rayon des vernis.

Le grand ennemi fut d’abord le formaldéhyde, un gaz utilisé sous forme liquide en cosmétique comme conservateur ou agent durcisseur. C’est un fort allergène et, par ailleurs, un agent suspecté d’être cancérigène.

C’est pourquoi son dosage dans la formule d’un cosmétique est aujourd’hui strictement limité par la réglementation européenne. Le formaldéhyde est interdit dans les aérosols, et sa concentration ne doit pas dépasser 0,2 % dans les cosmétiques.

Ouf ! Pour les produits d’hygiène buccale, la limite est de 0,1 % (nos élites européennes ne veulent sans doute pas nous empoisonner davantage).

La mauvaise nouvelle, c’est que dans les produits pour durcir les ongles sa concentration est autorisée jusqu’à 5 %. C’est beaucoup ! Surtout quand on sait qu’un durcisseur s’applique souvent sur un ongle abîmé ou ramolli et donc plus poreux… Vous n’aurez cependant pas d’excuse si vous décidez malgré tout d’en utiliser, car, selon la réglementation toujours,

« Tous les produits finis contenant du formaldéhyde ou des substances (…) libérant du formaldéhyde doivent reprendre obligatoirement sur l’étiquetage la mention “contient du formaldéhyde” dans la mesure où la concentration en formaldéhyde dans le produit fini dépasse 0,05 % ».

Vous voilà donc prévenues.

Je résume pour bien montrer à quel point la situation est folle ! Le formaldéhyde est un composé reconnu cancérigène, soit, mais on l’autorise à des doses infimes afin de circonscrire le risque. Très bien. Est-ce que quelqu’un a étudié les effets à très long terme de vernis contenant du formaldéhyde sur des ongles parfois abîmés, parfois jeunes ? Non. Personne n’a mené ce type d’étude. Trop cher, trop compliqué. Mais au lieu de s’abstenir, on l’autorise en « limitant le risque » pour ménager la chèvre (les industriels de la cosmétique), et le chou (pauvres de nous).

Cette absence de connaissance précise sur les effets au long terme des composés chimiques en cosmétique est, hélas, assez récurrente, et d’autant plus inquiétante. C’est ce dont je vous parlais déjà dans une lettre antérieure sur les perturbateurs endocriniens.

Pourtant, l’accumulation dans notre corps de substances suspectes devrait nous alerter. Alors, pourquoi ne fait-on rien ? Parce que vous et moi, nous continuons à consommer les mêmes produits depuis des dizaines d’années, et parce que les industriels sont les héritiers d’une tradition cosmétologique vieille de 50 ans, où la chimie est reine. Derrière les innovations marketing ou publicitaires, les procédés, eux, restent les mêmes depuis des décennies.

Faut-il stopper le vernis ?

 

Je pense très honnêtement que oui. Mais comme je sais que les ongles vernis et colorés sont un facteur de plaisir et de séduction pour nous tous, je vais nuancer mon propos autant que possible…

Oui, les vernis conventionnels sont à proscrire car ils contiennent dans leur écrasante majorité des agents potentiellement toxiques, couplés à des plastifiants polluants.

Ainsi, par exemple, le dibutylphtalate qui est soupçonné d’être un perturbateur endocrinien, ou le toluène réputé neurotoxique, allergisant et irritant s’il est inhalé.

Non, il ne faut pas forcément renoncer complètement à des ongles joliment décorés. On trouve à présent de plus en plus de marques de vernis « naturels » qui proposent des produits sans toluène, sans dibutylphtalate, sans formaldéhyde et sans colophane. On les nomme les vernis « 4-free » (« sans les 4 » polluants). On peut citer les marques françaises BoHo et Zao qui proposent de jolis vernis écologiques et sont lauréates de la Mention Slow Cosmétique.

« Julien, je ne suis pas convaincue »…

Ah non ? Et si on passait de l’autre côté de l’Atlantique pour se faire une idée plus précise ? En Californie et en Floride, beaucoup de femmes se font « faire les ongles » dans des salons de beauté dédiés. On met du gel sur l’ongle, on le modèle, on le façonne, et on le vernit. Grâce aux médias et à quelques femmes courageuses, on connaît depuis dix ans environ la situation sanitaire déplorable des nombreuses femmes qui travaillent dans les salons de manucure. Ces femmes, souvent d’origine asiatique et aux revenus faibles, souffrent de plusieurs affections liées à l’exposition aux produits telles que l’asthme chronique, des dermatites, et même des cancers.

Toujours pas convaincue ?

Alors peut-être que la protection de l’environnement retiendra plus votre attention. Car l’impact écologique des vernis à ongles est tout aussi déplorable. Les formules conventionnelles (toutes grandes marques comprises) contiennent en effet invariablement des solvants, des plastifiants, des agents filmogènes et des résines synthétiques issus de la chimie lourde. Ces solvants et ces plastifiants sont les mêmes que ceux utilisés pour les laques de voiture et les peintures professionnelles – pas exactement les produits les plus écolos de notre quotidien ! Avez-vous vraiment envie d’utiliser le même genre de substances sur vos mains et de jeter ensuite des cotons imbibés de ces produits à la poubelle ?

« Comment est-ce que je fais pour avoir de belles mains, alors ? »

 

Faire une manucure saine et naturelle à la maison n’est pas si difficile. Et le résultat sera même très « tendance ». Depuis peu, le comble du chic pour les stars est d’avoir de beaux ongles « nude », c’est à dire soignés mais laissés au naturel ou presque. Comment faire ?

Une bonne manucure passe par des étapes immuables, qui peuvent être réalisées avec des produits naturels :

1. Ramollir les cuticules avec un émollient

La première étape d’une manucure consiste à assouplir les cuticules et à nettoyer les doigts. La cuticule est la peau épaisse qui recouvre la base de l’ongle, afin de la protéger. Elle peut hélas très souvent sécher et se fendiller, ce qui n’est pas joli.

On remplit un petit bol d’eau tiède avec quelques copeaux de savon et on y plonge les ongles pendant 5 minutes environ. On retire les doigts du bain émollient, on sèche, et il ne reste plus qu’à repousser les cuticules avec un bâtonnet « pied de biche » ou un repousse cuticule (vendu en parapharmacie). Attention, il est fortement déconseillé de couper les cuticules.

Si la peau est trop fendillée ou dépasse vraiment, on peut utiliser une pince à cuticule ou une « pince à envies » pour ôter les peaux effilochées.

2Nourrir l’ongle et les cuticules

Inutile de dépenser des fortunes pour bien nourrir ses ongles et ses cuticules. Il faut par contre le faire le plus souvent possible, et a fortiori en hiver. Trois huiles font des merveilles pour cela : olive, argan ou ricin (Ricinus communis). Cette dernière est en outre réputée renforcer l’ongle et stimuler sa pousse. On peut masser une goutte sur chaque ongle tous les soirs, et de temps à autre baigner ses ongles dans un petit bol d’huile mêlée au jus d’un quart de citron pour un soin réparateur plus intensif.

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Suite de la lettre ci dessous :

 

3. Limer et polir les ongles

Idéalement, on lime les ongles de l’extérieur vers la pointe, dans un seul sens plutôt qu’en va-et-vient (qui peut abîmer l’ongle ou favoriser son dédoublement). La lime émeri (en carton biface) est idéale car elle est abrasive d’un côté pour limer, et plus douce de l’autre pour éliminer les filaments d’ongle qui se présentent en dessous du bord libre après le limage. Une bonne lime en verre est plus efficace encore, mais bien plus chère.

Pour un bord libre blanc et propre, on peut passer un cure-dent trempé dans le jus de citron.

Vient alors le moment de polir l’ongle si l’on souhaite lui donner un aspect lisse et brillant. On passe les 2 ou 3 faces de son polissoir successivement, dans des mouvements réguliers. Un polissage régulier peut rivaliser avec une pose vernis, car le rendu est certes naturel mais très glamour. Les polissoirs se trouvent en parapharmacie et dans certains magasins spécialisés. Ils ressemblent à des limes mais sont en fait dotés de 3 faces au minimum : une face abrasive pour dégager la plaque de l’ongle des impuretés, une face qui ponce en douceur l’ongle, et une face en cuir ou en plastique lisse qui fait briller.

4. Vernir et démaquiller les ongles

On l’aura compris, on limite le recours aux vernis et on évite à tout prix les produits conventionnels.

On fait confiance aux marques « 4-free » qui ne contiennent pas de substances dangereuses pour la santé (tapez BoHo slow cosmétique, ou Zao slow cosmétique sur Internet). Pour le dissolvant, on tente d’avoir recours à un produit bio (la plupart des boutiques bio en proposent au moins un).

J’espère que vous trépignez d’impatience à l’idée de libérer vos ongles du joug des vernis chimiques ! La manucure maison ne prend que 20 minutes environ et peut être un vrai moment de plaisir pour soi. Testez-la !

D’ici ma prochaine lettre, je vous fais mes amitiés et m’en vais polir mes ongles…

Julien KAIBECK

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