Chère lectrice, cher lecteur,
Le pharmacien lanceur d’alerte Serge Rader diffuse actuellement un important message qui concerne votre porte-monnaie autant que votre santé.
Je le relaye car il est largement occulté par les médias, à un point qui ne peut que faire peser sur eux les plus graves soupçons.
Soupçon de collusion avec l’industrie pharmaceutique. Mais aussi soupçon de plus en plus pénible qu’existe à la tête de nos institutions un système politico-mafieux qui exploite notre santé.
Les génériques sont 30 % plus chers en France
Serge Rader affirme avoir réalisé une enquête comparative sur le prix des médicaments en France et en Italie qui lui a permis d’établir que les génériques sont en moyenne 30 % plus chers en France, avec des pics à 100 % pour des antihypertenseurs, pour des antibiotiques et autres produits pour la prostate [1].
Sachant que le marché français des génériques représente 5,3 milliards d’euros par an [2], un surcoût de 30 % représente 1,3 milliard d’euros de trop-payé.
Ce trop-payé, financé par les cotisations-maladie des travailleurs français, finirait dans la poche d’individus qui ne peuvent être innocents.
Et pourtant, ce n’est pas là le plus grave.
Ce qui est encore plus affligeant, c’est la protection dont bénéficieraient ces individus grâce aux autres branches du pouvoir. C’est ce qui permet d’ailleurs de parler d’une authentique mafia.
Mis au pied du mur, le gouvernement a répondu par une note du 5 mars 2014 du Commissariat général à la stratégie et à la prospective qu’il était impossible de comparer le prix des médicaments d’un pays à l’autre [3]. C’est aussi absurde qu’évidemment faux, et témoigne d’une coupable volonté d’enterrer un nouveau scandale.
Par ailleurs, la Commission économique des produits de santé (CEPS) [4] affirme que les prix qu’elle fixe « font référence » à ceux pratiqués en Europe. Là encore il s’agit d’un mensonge par omission, 30 % étant ajoutés à la « référence » pour déterminer le prix payé par les Français !
Plus de 90 % des médicaments sont inutiles
Serge Rader explique que seuls 3,5 % des nouveaux médicaments sont utiles, efficaces, et apportent une réelle plus-value thérapeutique par rapport à l’offre existante.
Cela signifierait que plus de 90 % des nouveautés depuis 25 ans sont des copies de produits existants qui ont pour seul objectif de faire grimper le chiffre d’affaire des laboratoires. Dans leur jargon, ces copies ont un nom : les « me too » (moi aussi).
Il cite le cas des prétendus « nouveaux » antidiabétiques oraux :
« Alors que la boîte de Metformine (soit le Glucophage de 1958), chef de file du traitement du diabète, coûte 4 euros en France – contre 2 euros en Italie –, les médecins prescrivent un groupe d’une dizaine de médicaments beaucoup plus chers, les gliptines, comme Januvia, Janumet, Xelevia, Velmetia, Onglyza…, tous à près de 43 euros la boîte ! [5] »
Or, ces médicaments sont classés comme n’apportant « aucune plus-value thérapeutique », ce qui n’empêche pas l’assurance-maladie de les rembourser pour plus de 500 millions d’euros.
Et on ose encore nous faire pleurer avec le « trou de la sécu »…
24 euros le médicament, contre 12,50 euros en Italie
Serge Rader cite aussi l’exemple du Plavix Sanofi, un antiagrégant plaquettaire, à 37,11 euros la boîte alors que celle-ci est vendue 18,23 euros en Italie.
Mis en cause dans une émission de télévision en 2013 (Pièces à convictions, sur France 3), les autorités ont fini par abaisser le prix français à 25,32 euros.
Le prix reste toujours plus élevé qu’ailleurs, mais ce n’est pas tout. Pour compenser, les autorités ont discrètement autorisé entre temps un médicament s’appelant Efient, sosie du Plavix mais beaucoup plus cher : la boîte vaut 52,86 euros !
Je peux aussi citer le cas du laboratoire américain Gilead qui vend le Sovaldi (son médicament contre l’hépatite C) 256 fois son prix de revient : la cure de l’antiviral coûtant 56 000 euros par patient alors que la fabrication des 84 comprimés coûte 200 euros environ.
Même en incluant tous les coûts de recherche possible, il est impossible d’arriver à un prix de vente pareil. Ce système n’est rendu possible que parce que le consommateur n’est pas le payeur, et que celui qui paye (l’assurance-maladie) paye avec l’argent des autres (les personnes soumises aux cotisations sociales obligatoires, à savoir nous tous) !
Le système de santé est corrompu à tous les niveaux
Ces marges colossales, réalisées sur le cadavre moribond de notre système de santé au bord de la faillite, permet malheureusement à l’industrie pharmaceutique de distribuer à pleines mains des subsides aux chercheurs en médecine, aux relais d’opinion et à la presse médicale, dont les prétentions à l’indépendance ne sont plus qu’une sinistre farce.
Pas un colloque, pas une manifestation médicale, peu de sociétés savantes qui ne soit sponsorisée par les laboratoires. Très peu de revues paraîtraient encore sans publicité ou parrainage de l’industrie pharmaceutique.
Tout cela est financé, bien malgré eux mais souvent sans qu’ils s’en doutent, par les assurés sociaux qui imaginent naïvement que les sommes de plus en plus faramineuses prélevées sur leurs revenus au nom de la « santé publique » financent effectivement la solidarité avec les plus démunis.
Il faut nettoyer le système de santé français
Serge Rader, la députée européenne EELV Michèle Rivasi, et le professeur Philippe Even, souhaitent lancer en France un opération « Mains propres sur la santé », sur le modèle d’une réforme menée en Italie.
Leur but est de fixer administrativement la rémunération des pharmaciens, lutter contre les conflits d’intérêt entre hauts-fonctionnaires, chercheurs et industrie pharmaceutique, imposer des baisses de prix sur les médicaments.
Personnellement, j’attends de voir ce que cela va donner.
Peut-on vraiment espérer un renouveau de notre système de santé de cette façon ? Ou va-t-on en réalité encourager des stratégies de contournement encore plus complexes, rendre les pratiques plus opaques et plus incontrôlables ?
Pour moi, la solution à tous ces problèmes est surtout entre nos mains.
Nous avons décidé de déléguer notre santé et le financement de notre santé, et nous en payons le prix.
Nous avons supposé que l’on pouvait confier à des « hauts responsables » les décisions qui touchent à notre corps, notre intimité, et les moyens financiers colossaux que nous consacrons à la santé.
Mais ceux qui se sont vu confier ce pouvoir extraordinaire n’ont pas résisté longtemps à en profiter un peu.
Puis un peu beaucoup. Puis énormément. Jusqu’à ce jour où c’est la foire d’empoigne généralisée. Les derniers incorruptibles, s’il en reste, sont en train d’être éliminés du ring.
Voilà pourquoi la solution est d’abord en nous. Elle est dans la connaissance de notre nature, du fonctionnement de notre corps, des remèdes éprouvés (qui sont souvent les moins chers et ne passent pas par le circuit des ordonnances/pharmacies), de nos besoins physiologiques, affectifs, et, oserais-je dire, spirituels.
Plutôt que d’attendre le grand soir où les méchants seront punis et où les gentils triompheront, je préfère continuer, tranquillement, à mettre toutes les chances de mon côté pour éviter d’avoir besoin des coûteux médicaments de ces messieurs.
Si ce chemin vous tente, cher lecteur, n’hésitez pas. Prenons-nous par le bras. Continuons à avancer ensemble. Et grâce à ce moyen merveilleux et gratuit qu’est le courrier électronique, continuons cette conversation constructive. Je vous écrirai très bientôt une nouvelle lettre avec de nouvelles solutions de santé naturelles, efficaces. Mais attention, je dois vous prévenir : ces solutions sont rarement aussi simples et faciles que d’avaler tout rond des pilules… Il faut accepter de lire, de réfléchir, et souvent de changer des habitudes ancrées depuis longtemps.
C’est sans doute la raison pour laquelle la santé naturelle ne sera jamais aussi populaire que l’autre. Malgré tout, nous sommes de plus en plus nombreux à prendre conscience des enjeux, et cela fait drôlement plaisir.
À votre santé !
Jean-Marc Dupuis
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