Etienne renifle et balaye son biberon d’un coup en détournant la tête. J’essaye de le prendre aux bras mais il se tortille comme un asticot. Je le pose, il se laisse tomber en arrière en poussant de grands cris.
Des cubes, des baisers avec sa peluche, des comptines… rien ne l’intéresse. Il frotte ses poings contre son nez, qu’il écrase, il essaye de pleurer, il ne sait plus ce qu’il veut.
Il n’est que 10 heures du matin mais mon petit bonhomme est fatigué. Je le saisis fermement pour qu’il s’endorme sur mes genoux pendant que je travaille. Mais il gémit, tend ses bras et tape sur mon clavier, jette mes affaires de bureau par terre, essaye d’arracher les pages de mon livre.
Je le connais : si j’essaye maintenant de le mettre dans son lit à barreaux, il hurlera debout contre la balustrade jusqu’à me faire craquer.
Alors malgré les urgences, les délais dépassés, je n’ai pas d’autre choix que de lui consacrer le temps qu’il réclame, le temps dont il a besoin.
Je tire les rideaux et me couche dans le canapé. J’essaye de le maintenir contre moi pour l’endormir.
Il comprend la manœuvre et se redresse d’un coup. Aussitôt je l’attrape et le remets en position allongée, bloqué entre mes bras. Il lance un cri strident mais ce n’est plus celui d’une colère. Plutôt un chant du cygne. Déjà, j’entends dans ses pleurs des accents de résignation. Il croit qu’il ne veut pas dormir mais la chaleur humaine, l’odeur de son papa, ma respiration profonde qu’il sent sur ses cheveux, le rassurent et l’apaisent.
Quelques tressaillements encore, un petit cri. Etienne s’est endormi.
Et c’est alors que la magie s’empare des lieux.
Je regarde sa petite main que je tiens dans la mienne. Quel miracle !
J’entends le souffle régulier d’Etienne. Il sent le biscuit pour bébé et le Mustela (crème pour bébé). Sa langue dépasse légèrement entre ses lèvres qui tètent une tétine imaginaire, avec des petits bruits de succion. Ses paupières fermées sont pâles, marbrées de petits vaisseaux bleus, et rosées sur le bord. Ses sourcils sont froncés comme si dormir si profondément réclamait un effort.
Ce petit corps tout chaud, blotti contre moi dans la pénombre, me pénètre d’ondes incroyablement bienfaisantes.
Je sens mon amour pour lui qui se décuple. Et un immense sentiment de gratitude pour cette vie qui offre de si beaux miracles à contempler.
Je n’ai plus du tout envie de retourner à ma table de bureau. Moi aussi, je sens mes yeux qui se ferment. Plus rien ne m’inquiète. Plus rien n’a d’importance.
Je ne suis pas fatigué pourtant. Mais Etienne est en train de me réapprendre à dormir comme un bébé. Son abandon dans le sommeil, sa confiance totale dans la « grosse bête » que je suis et qui pourrait si facilement l’écraser, l’étouffer, est une magnifique leçon de sagesse appliquée.
Apprendre à dormir comme un bébé
Quand un petit de 18 mois s’est endormi dans vos bras, vous pouvez bouger, parler, marcher, prendre sa main, lui serrer les bras, les jambes, lui caresser le dos, les cheveux, le chatouiller même… il continue de dormir, abandonné « dans les bras de Morphée » disaient les Grecs.
Morphée était le dieu des rêves, et il faut en effet tout le pouvoir d’un dieu pour transformer une créature aussi bruyante et remuante qu’un enfant de 18 mois en un petit qui sommeille.
Mais attention ! Si vous l’abandonnez sans prendre mille précautions, au moment de le poser dans son lit par exemple, et sans vous éloigner à pas de loup, vous êtes certain qu’il se réveillera d’un coup et ce seront alors des hurlements inconsolables, un bébé grognon jusqu’à son prochain somme.
Ce qui veut dire que, sous son apparence paisible, il veille !
Tant qu’aucun signe d’alerte ne s’allume, il reste en léthargie. Et je suis toujours émerveillé de la fraîcheur d’un enfant qui se réveille après une sieste ou une nuit complète de sommeil. C’est alors qu’il est le plus attentif, souriant, tout en étant calme et câlin. Son teint est mordoré, ses joues chaudes et douces. Le sommeil a l’effet d’un bon bain sur les enfants. Ils s’étaient couchés sales, hurlants, baveux. Ils se réveillent propres, mignons et sentant bon !
Il existe de nombreuses méthodes naturelles pour parvenir à mieux dormir. Mon bébé Etienne est mon maître dans le domaine. Je n’ai pas besoin de réfléchir pour l’imiter. Il suffit qu’il soit contre moi et, moi aussi, je m’aperçois que je peux à nouveau dormir comme un bébé.
Surtout pas de somnifères !
Si vous souffrez d’insomnie, il peut être tentant de chercher une solution immédiate en prenant des médicaments. Mais sur le long terme, les somnifères ont de fortes chances d’aggraver vos problèmes de sommeil.
De plus, que cherchez-vous en dormant mieux ? À vous sentir mieux le lendemain, moins fatigué, plus alerte intellectuellement. À avoir meilleur moral.
Or, il se trouve qu’aucun de ces effets ne sera atteint par les somnifères chimiques : tous provoquent l’effet exactement inverse, c’est-à-dire un risque plus grand d’inattention, d’assoupissement, bref, de sentiment général de fatigue.
Ces produits vous assomment mais ne vous reposent pas. Il a même été établi que le sommeil provoqué par les somnifères est en général très agité, traversé de cauchemars, et entrecoupé de réveils fréquents.
11 conseils pour mieux dormir
Voici 11 conseils pour bien dormir que l’on retrouve chez tous les bons spécialistes :
- Dormez dans le noir total, ou aussi total que possible. Lorsque la lumière frappe vos paupières, elle interrompt la production de sérotonine et mélatonine (l’hormone du sommeil), en perturbant le rythme circadien de la glande pinéale (qui gère votre horloge biologique). Si vous devez vous lever la nuit pour aller aux toilettes, essayez de ne pas allumer la lumière. Si c’est trop risqué, mettez une veilleuse dans vos toilettes.
- Pas de télévision juste avant de vous coucher. Mieux encore, pas de télévision dans votre chambre. Mieux encore, pas de télévision dans votre maison ! La télévision excite trop le cerveau. Elle perturbe aussi la glande pinéale, pour les mêmes raisons que ci-dessus. Surtout, la télévision et Internet vous font très facilement aller au lit une ou deux heures plus tard que vous n’auriez dû.
- Dormez dans une atmosphère fraîche, pas plus chaude que 18°C. Bien des maisons sont trop chauffées, en particulier à l’étage, dans les chambres à coucher. Cependant, en-dessous de 15°C, vous serez sans doute gêné par le froid, à moins de porter un bonnet de nuit.
- Allégez vos couvertures et portez des chaussettes pour compenser et vous tenir au chaud. Etant la partie la moins bien irriguée du corps, les pieds sont souvent les premiers à se refroidir. Or, dès que vous avez trop froid, votre corps se met à bouger pour se réchauffer. Il y a un risque de se réveiller et la qualité de votre sommeil décroît. Une étude a montré qu’avoir les pieds au chaud augmente la qualité du sommeil.
- Eloignez votre réveil et les autres appareils électriques de votre lit. Leurs bruits et les diodes qui clignotent peuvent vous perturber. Et regarder les chiffres sur votre réveil (2 h, 3 h 15, 4 h…) ne peut qu’ajouter à vos angoisses.
- Réservez votre lit pour… dormir. Si vous êtes habitué à regarder la télévision ou travailler au lit, cela peut augmenter vos difficultés à vous détendre et vous endormir. Donc, évitez ces activités dans votre lit.
- Envisagez de faire lit à part, ou même chambre à part pour les cas extrêmes. De récentes études indiquent que, pour de nombreuses personnes, partager son lit avec quelqu’un peut fortement perturber le sommeil, surtout si l’autre personne a un sommeil agité, se lève la nuit, ou ronfle. Le Dr Neil Stanley, spécialiste du sommeil à l’Université de Surrey (Angleterre), conseille fortement de faire chambre à part. Il rappelle que l’habitude de dormir à deux dans la même chambre ne s’est imposée que depuis la révolution industrielle, lorsque les populations se sont installées dans les villes où l’espace coûtait cher. À l’époque romaine, le lit conjugal ne servait pas pour dormir, mais pour… vous avez deviné la fin.
- Faites régulièrement de l’exercice physique. Une étude de la Stanford Medical School a constaté que, après un programme de 16 semaines d’exercices physiques modérés, les sujets étudiés s’endormaient en moyenne 15 mn plus tôt et dormaient 45 mn de plus. Cependant, ne faites pas d’exercice juste avant d’aller dormir car cela vous maintiendrait éveillé.
- Ne mangez pas de sucreries juste avant d’aller dormir. Non seulement cela peut provoquer de la nervosité, mais cela peut entraîner aussi au bout de quelques heures une hypoglycémie qui vous réveillera. En revanche, vous pouvez prendre une nourriture bien protéinée quelques heures avant de dormir. Cela vous aidera à produire de la mélatonine (hormone du sommeil).
- Couchez vous toujours à la même heure.
- Envisagez une thérapie cognitive et comportementale (TCC) si vos problèmes d’insomnie persistent. Une étude réalisée par l’Université de Bergen, en Norvège, a conclu que les TCC sont plus efficaces que les somnifères. En six semaines de traitement, les personnes insomniaques qui ont suivi cette thérapie ont augmenté leur temps de sommeil effectif de 81,4 % à 90,1 %. De plus, elles avaient des phases de sommeil profond plus longues et se réveillaient moins souvent que les deux autres groupes témoins (dont l’un recevait un somnifère de zopiclone, et l’autre un placebo).
À votre santé,
Jean-Marc Dupuis
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