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Silhouette : pomme ou poire ?

 

Regardez bien l’image suivante :

Ces deux femmes font le même poids.

La différence est que :

  • celle de gauche a grossi dans le ventre ;
  • celle de droit a grossi au niveau des hanches et des cuisses.

C’est le type de choix que nous n’avons, hélas, pas la chance de pouvoir faire.

Nous ne décidons pas.

En effet, chaque personne naît avec des cellules « adipeuses » (graisseuses) différentes, selon son patrimoine génétique.

Les hommes, ont tendance à grossir en forme de pomme :

Les femmes en forme de poire.

Mais du point de vue de la santé, cela fait une différence énorme.

De plus, selon une nouvelle méta-analyse de la littérature scientifique, chaque augmentation de 10 cm du tour de taille augmente le risque de mortalité de 11 %, toutes causes confondues[1].

Les personnes en forme de pomme, qui ont donc une « bouée » au niveau du ventre ont plus de risque de diabète de type 2 et de maladies cardiovasculaires[2].

Pour la graisse dans les cuisses, c’est le contraire !

Aussi étonnant que cela puisse paraître, chaque augmentation de 5 cm du tour de cuisse a été associé à une baisse de 18 % du risque de décès pendant la période de suivi.

En effet, ce ne sont pas exactement les mêmes cellules qui stockent la graisse dans les fesses et les cuisses, et celles qui la stockent dans le ventre.

Dans le ventre, on parle de « graisse viscérale ». Les viscères sont les organes contenus dans le ventre, ou plus précisément le tronc : estomac, foie, intestin, poumons, coeur, rein, rate.

Dans les fesses et les cuisses, c’est en fait de la simple graisse sous-cutanée (sous la peau), qui influence moins le fonctionnement du reste de l’organisme.

Les 3 malédictions de la graisse viscérale : diabète, maladie cardiaque, inflammation

 

La graisse viscérale a trois « malédictions ».

La première est qu’elle est résistante à l’insuline : il faut plus d’insuline pour qu’elle « accepte » de se transformer en glucose pour rejoindre le sang et se faire brûler par les muscles. Elle est donc plus difficile à perdre. C’est un facteur de risque de diabète de type 2.

En revanche, elle libère plus de triglycérides sanguins, des corps gras associés à un risque accru de maladie cardiaque.

Cette graisse viscérale peut en outre provoquer une inflammation[3].

Cela augmente encore le risque cardiaque et le risque de maladies métaboliques.

Le gène LRP5 est en cause

 

De vastes études génétiques ont identifié plus de 400 minuscules différences génétiques qui expliquent la distribution de la graisse corporelle. C’est donc un problème extrêmement complexe.

En revanche, il existe une mutation courante, sur le gène LRP5, qui entraîne une accumulation de graisse au niveau de l’abdomen et moins dans le bas du corps[4].

Si vous êtes concerné, cela signifie que vous n’obtiendrez pas les mêmes résultats que les autres. A efforts égaux, du point du vue du mode de vie, du sport, de l’alimentation, des compléments alimentaires, vous aurez malheureusement plus de graisse au niveau de la taille.

C’est bien sûr désolant, mais c’est aussi rassurant pour les personnes qui désespèrent un peu. Non, ce n’est pas votre « faute ». Oui, c’est plus dur pour vous. Mais savoir cela peut vous aider à être moins sévère avec vous-même, à ne pas trop vous poser de questions sur ce que vous avez fait de « mal ».

Les personnes qui s’en sortent mieux que vous ne sont pas plus méritantes, ni intelligentes ou avisées. Elles ont eu plus de chance, de même que dans tant de domaines de la vie nous sommes inégaux.

La plus grande inégalité devant le poids

 

La plus grande inégalité d’entre toutes, d’ailleurs, n’est-elle pas d’être né à l’époque qui est la nôtre ??

Faut-il être jaloux de tous nos ancêtres qui sont nés à des époques où ces problèmes n’existaient pas, ou peu ? Ils en avaient d’autres : les famines, les épidémies de maladies vraiment mortelles pour les gens bien portants, la mortalité infantile (un enfant sur deux atteignait l’âge de cinq ans en 1820), les décès en couche (un accouchement sur douze aboutissait au décès de la mère…)

Mais oui, il faut bien reconnaître que, par ailleurs, les gens n’avaient pas autant de problème de poids, donc de diabète, maladies cardiovasculaires, cancer… Parce qu’ils vivaient à l’air libre, que la plupart pratiquaient des travaux manuels très éprouvants, parce qu’ils devaient marcher, ou chevaucher, pour se déplacer, parce que les maisons étaient mal isolées, leurs dépenses énergétiques étaient bien plus élevées que les nôtres. Par ailleurs, le sucre, les sucres, étaient bien moins courants, et ils n’avaient pas tellement d’autre choix que de manger du chou, des navets, des haricots, des lentilles, des châtaignes… toute l’année.

Pas ou peu de viande : un bout de lard, le dimanche, dans la soupe. Les jours de fête un morceau de lapin ou une perdrix. Pas de boissons sucrées mais l’eau du puits, qu’il fallait puiser en tirant sur une lourde chaîne. Alors oui, cette vie dure qu’ils menaient avait un avantage, c’est qu’ils risquaient bien moins de grossir.

Remarquez que rien ni personne ne nous empêche de mettre chez nous du carton aux fenêtres, plutôt que du double-vitrage, de stopper le chauffage, de nous laver à l’eau froide, de supprimer notre voiture ou le train pour tout faire à pied ou en vélo. De manger comme les Français d’autrefois des soupes de légume et du pain dur. Rien ne l’interdit. Mais il y a si peu de candidats !

A votre santé !

Jean-Marc Dupuis

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