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La scène du film à regarder aujourd’hui

 

Il y a 60 ans, en 1959, paraissait le film Ben-Hur, qui raconte l’histoire d’un prince juif à l’époque romaine.

Jeune garçon, j’ai été terriblement marqué par la course de char à la fin, et plus encore par la bataille navale où des galériens enchaînés essayent de s’arracher la main, le pied, pour éviter la noyade.

Une scène, par contre, m’a paru ridicule :

Celle du début, où l’on voit une étoile se déplacer dans le ciel puis s’allumer, tel un projecteur électrique, au-dessus d’une colline de Bethléem (vous pouvez la voir ici sur Youtube : https://www.youtube.com/watch?v=b654a_u474Q)

Il m’a fallu des décennies pour commencer à comprendre, peut-être, pourquoi le réalisateur avait fait ça.

L’étoile du berger représente notre but dans la vie

Quand on est jeune et qu’on se lance dans la vie, on ne doute pas de ses objectifs :

  • je veux m’amuser !”
  • “je veux être riche, en bonne santé !”
  • “je veux être un artiste ; un sportif ; un aventurier ; ou faire de l’humanitaire !”
  • “je veux sauver les baleines ou les ours blancs !

Ou encore :

  • Je ne veux rien faire, rester en pantoufles chez moi, ne pas prendre de risque.

Bref, chacun a son idéal, et ne doute pas tellement de ses capacités à l’atteindre.

Cet idéal est comme une étoile dans le ciel, qui nous guide.

Nous nous mettons en marche dans sa direction, mais à ce moment-là, boum, se dresse un obstacle sur notre chemin.

Cela peut être : un examen raté ; une compétition perdue ; un accident ; une maladie ; une déception qui remet en cause notre projet.

Il faut alors s’arrêter, contourner l’obstacle et, bien souvent, revoir notre objectif. L’étoile s’est déplacée.

Nous continuons malgré tout à faire des efforts pour l’atteindre. Mais un autre phénomène intervient : tandis que nous approchons de notre but, nous réalisons que nous n’avons pas pris le chemin le plus court.

L’expérience nous enseigne que nous sommes partis dans une direction qui n’était pas exactement la bonne.

Il faut corriger notre itinéraire, comme un GPS qui re-calcule quand il s’aperçoit qu’on a pris la mauvaise sortie sur l’autoroute.

Et ainsi, nous avançons dans la vie, cahin-caha.

Ce qui devait être à l’origine une ligne droite vers notre objectif se révèle être un chemin compliqué.

L’étoile, que nous visions en un certain point du ciel, finit par se retrouver pratiquement à l’endroit opposé !

Nos objectifs ont totalement changé.

Plus l’étoile s’est déplacée, plus notre vie est réussie

Et pourtant, quand on prend de l’âge, on finit par réaliser que, plus notre étoile s’est déplacée, plus notre vie est réussie.

On comprend que ce n’est pas atteindre le but qui est important, mais faire le chemin.

Ainsi, le plus grand idéal de vie, c’est celui où notre étoile serait passée par tous les points de la voûte céleste.

D’où l’émotion qui nous saisit quand nous voyons au début de Ben Hur ces vieillards au visage buriné par le vent et le soleil, arriver au point indiqué par l’étoile du berger (je vous redonne le lien de la vidéo, si vous ne l’avez pas encore regardée :https://www.youtube.com/watch?v=b654a_u474Q)

On devine, très confusément, mais très profondément, que ces hommes ont fait un très long voyage ; ce voyage représente le chemin de nos vies, avec toutes leurs joies et leurs peines.

Ils arrivent les bras chargés de richesses, qu’ils offrent en cadeau : ces richesses représentent les trésors de sagesse, d’expérience, et aussi parfois de certains bien matériels, que nous accumulons dans la vie, mais que nous ne pouvons que transmettre aux autres, lorsque nous arrivons au bout.

Ils les transmettent à un petit enfant, tout pauvre, né dans une bergerie. Cela représente le fait que la vie est vigoureuse, et qu’elle peut repartir de zéro à tout moment, surtout si nous prenons soin d’elle et que nous lui apportons le meilleur de ce que la vie nous a appris, et donné.

Ainsi, l’espoir renaît, le cycle de la vie continue.

À votre santé, et joyeux Noël !

Jean-Marc Dupuis

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N’attendez pas Alzheimer pour chouchouter votre cerveau

 

Les souvenirs accumulés pendant votre vie constituent votre trésor.

Mais n’oubliez jamais que l’essentiel se trouve uniquement dans votre tête.

Les joies de votre enfance, les goûts et les odeurs de la maison de vos grands-parents, vos amis de jeunesse, les moments les plus fous de vos amours, votre service militaire (pour ceux qui l’ont fait), tout cela vous paraît gravé pour toujours dans votre conscience.

Nous avons l’habitude de convoquer ces souvenirs à tout moment, à la demande. Nous avons l’impression de compagnons fidèles.

Mais c’est faux.

Vos souvenirs peuvent disparaître comme des mots sur le sable

Viendra un jour où, peut-être, vos souvenirs disparaîtront de votre mémoire comme des mots tracés sur le sable et que la mer efface, ou comme de l’eau qui s’écoule par le trou du lavabo, si vous ne prenez pas soin de votre cerveau.

Ce sera alors une catastrophe. Comme si votre vie elle-même avait été passée au Round-Up.

La fresque de votre vie, naguère riche de centaines de personnages colorés, d’événements spectaculaires, de musiques, de bruits, de saveurs et de sensations, d’expériences douces ou amères, se changera peu à peu en une terre stérile, nue, désertique.

Votre vie vous paraîtra comme un trou noir. Comme si vous n’aviez jamais vécu.

Notre époque malmène nos cerveaux

Car nos cerveaux souffrent, en cette époque.

Ils sont soumis à la pollution, aux ondes électromagnétiques, à l’aluminium.

Ils subissent le bruit (40 % des personnes habitant des villes de plus de 50 000 habitants souffrent du bruit) et le manque de sommeil (chaque nuit, nous dormons une heure de moins en moyenne que nos grands-parents : cela fait 3 650 HEURES DE SOMMEIL EN MOINS par décennie).

Ils vivent dans un bain permanent d’hormones du stress, ce qui les fait vieillir prématurément.

D’où l’épidémie de démences séniles et de maladies d’Alzheimer.

Prenez soin sans tarder de votre cerveau

Ne sous-estimez pas ce qui arrivera si un jour vous perdez la tête.

Oubliées, vos expériences fascinantes, vos connaissances si difficilement acquises à l’école, pendant vos études, puis tout au long de votre carrière. Comme si vous aviez enduré tout ça pour rien.

Disparus, vos souvenirs de voyages, de vacances, de fêtes et autres bons moments, qui illuminent votre imagination quand vous êtes seul.

Dans la maladie d’Alzheimer, c’est vos rencontres, vos amitiés et même votre conjoint, vos enfants, vos parents, vos frères et sœurs, que vous oubliez.

C’est pourquoi je vous invite à prendre soin dès aujourd’hui de votre cerveau. Nourrissez-le, irriguez-le, exercez-le pour le maintenir en forme.

Mesures diététiques pour le cerveau

Les premières mesures à mettre en place pour préserver votre cerveau sont d’ordre alimentaire.

Le nutriment le plus efficace pour le cerveau, c’est l’acide docosahexaénoïque (DHA), un type d’oméga-3 à longue chaîne.

Vous en trouvez dans les poissons gras. Mais je vous recommande vivement d’en prendre quotidiennement sous forme de gélules, au moins 1 à 2 grammes par jour. Sinon, le risque est trop grand de rester sous la dose minimale.

Les études scientifiques ont prouvé encore et encore l’importance cruciale du DHA pour les fonctions cognitives et la structure du cerveau [1].

Le second nutriment le plus nécessaire pour le cerveau, c’est la vitamine B9, ou folate.

Une étude norvégienne a montré qu’un apport suffisant de folate (vitamine B9), combiné avec d’autres vitamines du groupe B (en particulier, la cobalamine ou vitamine B12) augmentait les capacités cognitives chez les personnes âgées souffrant d’une tendance à la démence [2].

On sait de longue date que les folates sont indispensables également à la formation du cerveau du nourrisson. Cela figure même dans les recommandations officielles faites aux femmes enceintes : les futures mamans sont invitées à en prendre en compléments alimentaires dans les quatre mois qui précèdent la grossesse, puis pendant toute la grossesse (400 mcg par jour) [3].

Vous pouvez, par ailleurs, protéger votre cerveau par une alimentation riche en flavonoïdes, ces composés chimiques dits « aromatiques » qui donnent leur couleur et leur odeur aux plantes.

Dans le cerveau, les flavonoïdes ont des effets « neuroprotecteurs » (c’est-à-dire protecteurs pour les neurones, les cellules du cerveau), qui mènent à la neurogenèse, ou « naissance » de nouveaux neurones, et améliorent l’irrigation sanguine du cerveau.

Mieux irrigué, le cerveau est mieux nourri et mieux oxygéné : les neurones fonctionnent plus vite, vivent plus longtemps.

À noter que les flavonoïdes ont aussi des effets anti-inflammatoires, anticancer, et protecteurs pour le cœur.

Le resvératrol du raisin, les procyanidines oligomères de l’écorce de pin (vendues sous l’appellation « pycnogénol » dans les compléments nutritionnels) sont des flavonoïdes bien connus en santé naturelle.

Mais vous en trouvez partout dans les légumes, les fruits et les fleurs, en particulier les plus colorés, les plus odorants, comme les petits fruits rouges et noirs (myrtille, cassis, groseille…).

Mangez des noix

Vous savez déjà que les noix sont un bon aliment pour le cerveau.

En naturopathie, on fait remarquer la troublante ressemblance entre la forme de la noix et celle du cerveau pour souligner que ce dernier ne peut fonctionner sans la première.

La noix et le cerveau présentent une similitude de forme étonnante, souvent soulignée par les naturopathes. 

Une étude américaine, parue le 15 novembre 2017, a montré que les noix renforçaient les ondes du cerveau, accroissaient la capacité d’apprendre, de se souvenir, de résoudre des problèmes, de percevoir [4].

À noter que ce que les Américains appellent « noix » (nuts) ne se limite pas à nos noix. Ils parlent en fait de tous les oléagineux, en l’occurrence dans cette étude la noix de cajou, la noix de Grenoble, la noix de pécan, la pistache, la cacahuète, l’amande.

Toutes ces noix ont de fortes concentrations en flavonoïdes capables dentrer dans les zones de lhippocampe responsables de lapprentissage et de la mémoire (l’hippocampe est une zone du cerveau).

Bien entendu, certaines noix stimulent plus certaines fréquences dans le cerveau. Par exemple, les pistaches produisent l’effet le plus fort sur les ondes gamma, qui sont déterminantes pour l’apprentissage, les mouvements rapides des yeux pendant le sommeil (qui aident à fixer les souvenirs), les perceptions.

Les cacahuètes, qui sont en fait des légumineuses (comme les haricots), mais qui faisaient partie de l’étude, produisent le plus d’effet sur les ondes delta, qui sont associées à l’immunité (défenses naturelles), au sommeil profond et aux processus d’auto-guérison.

Exercice physique

L’exercice physique améliore l’irrigation sanguine du cerveau et son oxygénation.

De plus, il développe les neurones grâce aux mouvements complexes et aux efforts de coordination entrant dans de nombreux sports d’adresse.

Si vous avez l’occasion de pratiquer la danse, allez-y ! C’est excellent pour les fonctions cérébrales, en plus du fait d’apporter du plaisir et d’établir des relations sociales qui, elles aussi, favorisent la santé du cerveau.

À noter qu’il a été prouvé que la consommation d’oméga-3 de type DHA accroissait les bienfaits de l’exercice physique sur le cerveau [5].

Mots croisés

Selon les experts de l’école de médecine de l’université d’Exeter et du King’s College de Londres au Royaume-Uni, les énigmes verbales permettent d’abaisser l’âge du cerveau de dix ans [6].

Mais toutes les activités cérébrales (mots croisés, échecs, lectures, visites, conférences…) sont bénéfiques. Le cerveau est un muscle : il se renforce lorsque vous le faites travailler.

Dormez

Enfin, et surtout, veillez à bien dormir.

Les souvenirs se fixent dans le cerveau durant les périodes de sommeil paradoxal la nuit.

Dès que vous passez une mauvaise nuit, vos neurones ralentissent, vous perdez le fil de vos idées, vous commencez à oublier des choses.

L’accumulation de mauvaises nuits de sommeil pendant des mois, voire des années, représente une catastrophe pour le cerveau.

Si vous avez du mal à dormir, prenez de la mélatonine et des plantes qui font dormir (houblon, tilleul, verveine, passiflore), changez de volets et de rideau pour que votre chambre soit bien obscure : idéalement, vous ne devez même pas voir votre main lorsque vous la mettez à 30 cm de votre visage.

Si possible, votre chambre doit être dans un calme absolu, avec une température fraîche (16 à 17 °C).

Si nous devions recevoir une « note de santé », nous Occidentaux du 21e siècle, ce serait celle des pires cancres en matière de sommeil.

Nous dormons de moins en moins, et cela a évidemment un triste effet sur notre moral et notre mémoire. C’est LE domaine sur lequel je vous invite à agir au plus vite, si vous avez en moyenne moins de sept heures de bon sommeil par nuit.

À votre santé !

Jean-Marc Dupuis

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Le Syndrome de Dépression Saisonnière à l’Approche de Noël

 

Chaque année, à l’approche de Noël, fleurissent les articles expliquant que Noël n’est pas une fête joyeuse pour tout le monde, qu’un tiers des gens redoutent Noël, dépriment à Noël, etc.

Le phénomène a même reçu, suprême reconnaissance, une étiquette médicale : si vous êtes concerné, c’est que vous êtes frappé de SDSAN, le Syndrome de Dépression Saisonnière à l’Approche de Noël ! Et il existe tout un tas de psys qui sont prêts à vous recevoir pour cela, moyennant finance bien entendu, ainsi qu’une gamme complète d’antidépresseurs remboursés par la Sécu.

Mais la « dépression saisonnière », qui touche 10 % de la population, a en réalité une cause précise : elle est provoquée par le manque de lumière et par le manque d’exposition de la peau au soleil, qui entraîne une baisse du taux de vitamine D dans le sang [1].

Lorsque le soleil est intense, en été, ses rayons pénètrent par votre rétine. Ils envoient un signal à votre cerveau lui commandant de stopper la production de mélatonine, une des hormones qui détermine les cycles du sommeil. Mais lorsque l’hiver arrive, ce signal devient trop faible et la production de mélatonine reste élevée, même en journée. C’est ce qui explique que l’on puisse ressentir plus facilement de la fatigue, de la léthargie et de la déprime en hiver.

La solution est assez évidente : contre le déficit de vitamine D, il faut prendre un complément de vitamine D durant tout l’hiver, après un dosage sanguin pour vérifier l’existence d’un déficit. Pour rappel, le taux sérique optimal à viser est de 45 à 70 ng/mL.

Contre le manque de lumière dans la rétine, on pratiquera la luminothérapie, qui est un traitement scientifiquement reconnu et approuvé comme étant le traitement de choix pour traiter la dépression saisonnière [2].

La luminothérapie consiste à s’exposer de façon quotidienne à une source artificielle de lumière reproduisant la lumière naturelle, à une intensité supérieure à 2 000 lux, au niveau des yeux, pendant 30 minutes, à une distance d’environ 50 cm. Ce traitement se pratique dès le début des symptômes, vers septembre ou octobre, et jusqu’au printemps.

Cela dit, il ne faut pas se voiler la face, la dépression saisonnière à la fin de l’année peut être fortement accrue par la solitude ou les mauvaises relations avec l’entourage, qui rendent peu réjouissantes les fêtes de Noël.

Les 5 réseaux de sociabilité

Selon Camillo Zacchia, chef professionnel en psychologie de l’Institut universitaire en santé mentale Douglas, au Canada, c’est aussi parce que la période de Noël rappelle l’état de solitude dans lequel on vit, sans famille, sans amis, qu’elle peut être si désagréable à traverser.

Alors, pour éviter de se retrouver dans cette pénible situation, voici une réflexion à mener régulièrement.

Il existe cinq réseaux de sociabilité, c’est-à-dire cinq moyens par lesquels on fréquente d’autres personnes :

  • la famille ;
  • les amis ;
  • l’activité professionnelle (ou universitaire ou scolaire pour les jeunes) ;
  • les loisirs (clubs sportifs, culturels, associations, voyages, paroisse…) ;
  • les voisins.

Selon une étude réalisée par la Fondation de France, 39 % des Français n’ont aucun lien suivi avec leur famille, 37 % n’ont aucun lien avec leurs voisins, 25 % n’ont aucun ami [3]. De plus, 53 % des Français n’ont pas d’activité professionnelle (retraite, formation, chômage, inactivité) et donc pas de collègues de travail.

Pas moins de 5 millions de gens n’ont aucune de ces cinq catégories de personnes dans leur entourage. Elles n’ont ni amis, ni famille, ni collègues, ne connaissent pas leurs voisins, et ne fréquentent personne via leurs loisirs ! Autrement dit, elles sont seules, seules, seules.

Or, ce phénomène connaît une dramatique augmentation : le nombre de personnes de moins de 40 ans frappées de totale solitude a doublé depuis 2010. Le nombre de personnes de plus de 75 ans touchées par l’isolement a augmenté de 50 % depuis 2010 !

Comment s’étonner que se multiplient les cas où des personnes âgées sont maltraitées dans des instituts pendant des années sans que personne ne s’en aperçoive, ou que des cadavres soient découverts des mois ou des années après la mort, dans des appartements où personne ne s’était aperçu qu’il n’y avait plus de vie ?

Nous assistons à une véritable implosion sociale, porteuse d’infinies souffrances pour les victimes car la solitude absolue est une des plus terribles choses qui puisse arriver à un être humain.

« L’homme est un animal social » disait déjà le philosophe Aristote au Ve siècle avant Jésus-Christ. « Il n’est pas bon que l’Homme soit seul » est-il écrit dans le Livre de la Genèse, qui date de 750 avant Jésus-Christ.

Et malheureusement, comme d’habitude, il n’y a aucune recette miracle, aucune solution simple et rapide à proposer. La seule issue est la méthode des petits pas. Chacun à notre niveau, nous pouvons essayer d’améliorer la situation là où c’est possible, c’est-à-dire dans notre entourage et dans notre propre vie, en étant attentif, en étant prévoyant, en évitant de se laisser piéger par la solitude.

La méthode des petits pas

Je ne vais évidemment pas tout reprendre à zéro sur les moyens de bâtir une famille unie, d’avoir un grand et solide réseau d’amis, un environnement professionnel chaleureux, d’excellentes relations avec ses voisins et de multiples activités sportives, culturelles et associatives donnant l’occasion de nombreuses et riches rencontres. Et de toute façon, il ne faut pas rêver, la situation ne peut jamais être parfaite.

Mais voici tout de même quelques généralités, quelques évidences.

Chaque réseau social peut, à lui seul, vous donner l’illusion d’être très bien entouré. Ainsi Evelyne peut être tellement investie dans sa carrière professionnelle qu’elle ne s’aperçoit pas, ou ne souffre pas, de n’avoir ni famille, ni amis, ni voisins, etc. Jean et Pierrette peuvent être tellement unis, et se combler si fort mutuellement, qu’ils ne s’aperçoivent pas qu’ils n’ont que très peu de vrais amis, de bon collègues, de bons voisins… Alain a une bande d’amis si formidables qu’il en oublie qu’il n’a pas de famille, pas de collègues, pas de voisins…

Et dans tous ces cas, je dis : attention, danger ! Il suffirait qu’Evelyne se retrouve incluse dans un « plan social », que Pierrette décède brutalement, qu’Alain soit obligé de déménager pour que chacun, ayant perdu son seul et unique réseau ou lien social, se retrouve dans la plus complète solitude.

A chaque étape de l’existence, nous devons veiller à ce que notre vie reste la plus équilibrée possible sur le plan social, et nous préoccuper des cinq réseaux. Ce n’est pas parce que nous sommes très heureux en couple, que nous avons beaucoup d’amis et un « super job » qu’il faut pour autant négliger nos voisins, et n’avoir aucune activité sociale, sportive, culturelle ou associative. Au contraire, il faut profiter d’être bien entouré, et du sentiment d’assurance que cela procure, pour se tourner davantage vers les autres, aller vers les inconnus, faire de nouvelles rencontres. Car nul ne connaît l’avenir et nul ne sait si, un jour, vous ne serez pas bien soulagé de pouvoir compter sur vos voisins lorsque, à la suite de circonstances malencontreuses, vous aurez perdu tout ou partie de vos autres réseaux.

La démarche est d’autant plus facile qu’il existe un cercle vertueux de l’amitié : ainsi, une personne très heureuse dans son couple aura plus de facilité à se montrer avenante dans la vie et à se faire des amis, à rencontrer ses voisins, à s’inscrire dans des activités pour élargir son réseau social, et même à trouver un métier épanouissant, avec un entourage professionnel sain.

A l’inverse, une personne qui est totalement isolée, qui n’a plus aucun point de contact avec le monde, connaîtra de grandes difficultés à tout reconstruire. Trouver d’emblée un conjoint qui aura envie de partager son existence sera plus difficile. C’est pourquoi il ne faut pas se montrer trop exigeant, tout de suite. Si l’on est très isolé et qu’on aimerait avoir un compagnon dans la vie, mieux vaut ne pas chercher directement un conjoint, mais commencer par favoriser les situations sociales permettant de simples contacts avec de simples « gens ». A travers les activités, au fil des rencontres, des liens se tisseront, dont certains deviendront des amitiés et, qui sait, on trouvera peut-être l’âme sœur.

La loi de la réciprocité

Pour autant, les cinq réseaux ne sont pas tout à fait égaux et il est évident qu’il vaut mieux avoir une famille avec laquelle on s’entend bien, et de bons amis plutôt que de n’avoir de bonnes relations qu’avec ses collègues ou ses voisins.

« L’amitié est la denrée la plus précieuse au monde », dit le Sage, et l’impossible doit être fait pour maintenir l’unité familiale. Ce qui suppose de s’efforcer de suivre certaines règles : difficile d’exiger d’un conjoint  esprit de service, écoute, patience, compréhension, pardon, si l’on ne lui rend soi-même jamais service, si on ne l’écoute pas, si l’on est impatient avec lui, si on ne cherche pas à le comprendre et si on ne lui pardonne rien !

Difficile, pour des enfants, de rester aimants, respectueux et présents auprès de leurs parents si ces parents, réciproquement, ne leur témoignent pas d’amour, de respect, et qu’ils sont généralement absents lorsqu’on a besoin d’eux.

Vous l’avez compris, mon maître mot dans les relations humaines est la réciprocité, traduite par cette parole de sagesse éternelle : « Ne fais pas aux autres ce que tu ne voudrais pas qu’ils te fassent » et, son corollaire, « Fais aux autres ce que tu aimerais qu’ils te fassent ».

Sans réciprocité, il devient surhumain, héroïque d’arriver à tenir ses engagements de fidélité vis-à-vis de ses amis et de sa famille.

Noël 2025

Si vous êtes aujourd’hui isolé et que vous commencez maintenant ce travail de petits pas, il est sans doute trop tard pour que Noël 2019 soit le plus formidable et chaleureux des Noëls, au sein d’une famille unie, avec de nombreux et bons amis, autour d’une table bien garnie et sous un magnifique sapin.

En revanche, Noël 2020, 2021 et les suivants, pourront être de plus en plus beaux, jusqu’à ce que la « dépression saisonnière à l’approche de Noël » disparaisse complètement, et fasse place à une saine et profonde réjouissance.

Et je compte sur vous pour ne pas oublier de m’inviter à la fête à tout casser que vous ferez pour Noël 2025 !

À votre santé !

Jean-Marc Dupuis

 

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Conseils nutritionnels pour les carnivores

 

La viande rouge est accusée de provoquer le cancer colorectal (cancer de l’intestin) et bien d’autres maladies encore. [1] Selon une étude scientifique, 6000 cancers seraient évités chaque année en France si l’on mangeait moins de viande rouge.

Dans la catégorie viande rouge, on trouve le bœuf, le porc, le veau, l’agneau, la charcuterie. En effet, il s’agit d’une classification par des nutritionnistes, non par des cuisiniers qui considèrent, eux, que le porc et le veau sont des viandes blanches.

Cependant, cette étude est contestée de mille façons.

La principale est que ce n’est pas la viande rouge en soi qui est mauvaise pour la santé, mais la mauvaise viande rouge, mal cuisinée.

Autrement dit, la viande d’animaux élevés en batterie, à la lumière électrique, gavés de soja et de maïs :

 

Où trouver de la bonne viande ?

Certains privilégiés peuvent encore élever leurs propres animaux, et ont ainsi la garantie de ne manger que de la viande de qualité.

Il existe aussi des exceptions comme le dirigeant de Facebook Mark Zuckerberg, qui ne mange que la viande de gibier sauvage, qu’il a “personnellement chassé”.

Je ne mange que la viande que je tue moi-même”, a-t-il déclaré à la presse. [2]

Pour nous autres, qui ne chassons pas, l’alternative est d’acheter de la viande de “broutard”, dans les rares boucheries qui en vendent.

Le broutard est l’animal élevé en pâturages, qui n’a brouté que de l’herbe. Il faut insister auprès du boucher pour qu’il garantisse que sa viande vient d’une bête qui n’a pas été engraissée de façon industrielle. Après, c’est une question de confiance car à l’œil nu il est impossible pour un non-spécialiste de faire la différence.

Pour avoir parlé avec des professionnels du secteur, il est même très difficile de juger de l’état de santé d’une bête une fois qu’elle a été tuée, écorchée, vidée et suspendue à un crochet. Alors, lorsqu’elle est en barquette dans un rayon ou même dans la vitrine d’un boucher, cela devient très compliqué et c’est pourquoi il est si important que des filières d’excellence existent pour la sécurité des consommateurs.

Pour éviter toute confusion, rappelons que les veaux que vous voyez dans les prés le long des autoroutes et des voies de chemin de fer ne sont en général pas destinés à faire de la viande de broutard.

Même s’ils ont commencé leur existence dans de jolis enclos, ils sont pour la plupart envoyés dès l’âge de neuf mois dans des batteries pour les engraisser aux céréales et granulés jusqu’à l’abattage.

Choix des morceaux

D’un point de vue nutritionnel, on ne mettra pas non plus tous les morceaux sur le même plan.

Aujourd’hui, la mode est à manger du pur muscle. On se méfie de la graisse. On est dégoûté par les abats, les cartilages, les “bas morceaux” riches en gelée. Les os à moëlle sont pour les chiens, et les autres os vont à la poubelle.

Ce n’était pas le cas autrefois.

Au long de l’évolution, les êtres humains ne mangeaient pas que le muscle. Au contraire, ils appréciaient les organes, riches en vitamines A et B, en fer et en acides gras.

Les organes sont beaucoup plus pauvres que les muscles en méthionine, un acide aminé. Des études sur les animaux indiquent que manger moins de méthionine a de nombreux bienfaits pour la santé et augmente la longévité. [3]

Ils se délectaient de la moëlle des os, et, jusqu’à la génération de nos grands-mères, personne n’aurait eu l’idée de jeter des os à la poubelle avant de les avoir fait bouillir pour en extraire les bons nutriments dans un bouillon.

Les personnes qui mangent souvent de la viande, et ne consomment que le muscle risquent de souffrir d’un excès de fer. La viande rouge est en effet très riche en fer hémique, très assimilable. Le fer est nécessaire à la vie (il est indispensable pour le transport de l’oxygène dans le sang, dans l’hémoglobine), mais en excès il est très oxydant et déclenche la production de radicaux libres cancérigènes.

Les personnes en surcharge de fer doivent pratiquer le don du sang.

Préparer la viande

Ce n’est pas tout d’acheter de la viande de qualité et de choisir les bons morceaux, vous gaspillerez votre argent si vous ne préparez pas la viande correctement.

Car la meilleure des viandes deviendra cancérigène si elle est mal cuite.

La cuisson au barbecue, les grillades, la friture, et d’une façon générale les hautes températures, produisent des molécules toxiques et cancérigènes : amines hétérocycliques, produits de glycation avancés et hydrocarbones aromatiques polycycliques (HCAs).

La cuisson à la vapeur, à basse température (moins de 100 °C au four) ou le pochage (dans l’eau chaude) sont beaucoup plus sains.

Si vous choisissez un mode de cuisson à haute température, vous réduirez la formation de HCAs en retournant souvent les morceaux au cours de la cuisson, plutôt que de griller intensément une face, puis l’autre, comme nous le faisons habituellement en Europe aujourd’hui.

Traditionnellement, la viande se faisait rôtir sur une broche tournante. La cuisson au wok, également, se fait certes à haute température, mais les aliments sont agités et ne sont donc exposés directement à la chaleur que de courts instants.

Une chose extrêmement importante à savoir : faire mariner la viande avant la cuisson permet de réduire de 90 % la teneur en HCAs de la viande.

Les marinades sont des mélanges de vin, huile d’olive, yaourt ou jus de citron avec des aromates, des herbes, des épices, de l’ail. On met la viande à mariner en principe une nuit au frigo. Si on n’a pas pu s’y prendre à l’avance, on peut faire une “marinade express” de 40 minutes, mais le résultat ne sera bien sûr pas le même.

Cet effet protecteur des marinades explique que l’on retrouve le principe dans la plupart des cultures du monde (autour de la Méditerranée, en Inde, en Chine, au Japon, au Mexique).

Que penser de la viande rassie ?

La viande achetée à la boucherie ou en supermarché ne se garde que 3 à 4 jours au frigo dans son papier d’origine. La viande hachée doit être préparée dans les douze heures. Les steaks et rôtis ne se conservent que 2 jours.

Comment certains restaurants proposent-ils de la viande rassie sur l’os vieille de 3 semaines, 6 semaines ou même 12 semaines ?

C’est que, d’une part, il s’agit de viande spéciale, de très bonne qualité, très “persillée”, c’est-à-dire avec de la graisse dans le muscle.

D’autre part, la viande n’est pas découpée pendant le temps de maturation. On parle d’un quartier de bœuf entier ou en tout cas d’un morceau de viande de plusieurs kilos, avec les os. Cela limite la surface exposée à l’oxygène et permet la formation d’une croûte protectrice qu’on enlève avant de la cuisiner.

Enfin, cette viande est mise à maturer dans des frigos spéciaux très froid (2°C) et avec très peu d’humidité.

L’intérêt de la viande ainsi rassie est qu’elle perd de l’eau (environ 1 % de sa masse par jour). Vous n’avez pas l’effet de flaque dans la poêle. Les sucs sont plus concentrés, la graisse pénètre dans les fibres musculaires et la viande devient fondante avec un goût de noisette.

Vous pouvez faire de la viande rassie chez vous mais alors il vous faut un frigo à part (pour éviter que les odeurs de la viande s’installent dans votre beurre et vos fromages), ainsi qu’un sac spécial dans une membrane qui laisse sortir l’humidité, mais ne lui permet pas de rentrer (sur le principe du GoreTex). Il faut chercher sur Internet “sac de maturation dry age”.

Ainsi vous obtenez l’effet “asséchant” d’une chambre froide de boucher, sans quoi bien sûr la viande se mettrait à sentir mauvais et à pourrir.

Vous pouvez voir sur Youtube des vidéos montrant l’expérience avec un beau morceau de côtes de bœuf : https://www.youtube.com/watch?v=VpMDicHuXuY&feature=emb_logo

À votre santé !

Jean-Marc Dupuis

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Ce que les magazines de psychologie ne vous diront jamais sur le yoga

 

En Occident, le yoga est vu comme une gymnastique douce, associée à des exercices respiratoires et des efforts de concentration pour faire le vide en soi.

Le but est de se détendre, d’oublier soucis et douleurs, et ainsi d’atteindre la sérénité.

Nous contemplons le visage paisible de Bouddha, et nous nous disons : “Ah, si seulement je pouvais moi aussi être détendu, insensible à la douleur, protégé contre l’angoisse !

Alors, nous nous inscrivons au club de yoga de notre entreprise, notre quartier, notre maison de retraite.

Le club de yoga de notre quartier

Là, nous retrouvons en général une majorité de personnes assommées par les responsabilités familiales, la pression professionnelle et les tracasseries de la vie moderne.

Elles viennent chercher du calme, du silence, une détente bien nécessaire.

Et pourtant, rares sont celles qui poussent très loin cette pratique.

Après une courte période d’enthousiasme de quelques semaines ou mois, elles s’aperçoivent qu’elles ne trouvent pas la sérénité totale incarnée par Bouddha. Tout au plus le “calme intérieur” dure-t-il dix minutes après chaque séance.

Elles ont beau se forcer, rien n’y fait. Tout se passe comme si la méthode, appliquée pourtant consciencieusement, ne marchait pas pour elles. Les livres de Matthieu Ricard, Sogyal Rinpoché, le Dalaï-lama, Krishnamurti, Eckart Tolle, Alexandre Jollien ou d’autres maîtres spirituels, aussi attirants qu’ils paraissent, leur laissent la même frustration, le goût d’inachevé malgré l’espoir et l’impression de bien-être qu’ils procurent sur le coup.

Peu à peu, elles espacent les séances.

Leur tapis de yoga reste au placard, tandis que les livres de sagesse stationnent sur la table de nuit, accumulant la poussière.

Et leur état mental est encore pire qu’avant.

Car aux contrariétés qu’elles avaient, et que le yoga n’a pas résolues, s’ajoute désormais le sentiment d’échec de n’être pas parvenues à pratiquer le yoga.

Elles ont perdu l’espoir de pouvoir aller mieux de cette façon là. Une voie de sortie potentielle, sur laquelle elles comptaient, s’est révélé être une impasse de plus. Et elles se persuadent qu’elles ont manqué de volonté. Leur sentiment de culpabilité s’aggrave.

Que s’est-il passé ?

Le détail oublié

C’est très simple.

Les personnes qui pratiquent le yoga en Occident ont oublié un “détail”.

Dans le célèbre traité de sagesse chinoise “Le Secret de la Fleur d’Or”, du Lu Tsou, il est dit au sujet du yoga : “Si la mauvaise personne utilise le bon outil, le bon outil fonctionnera de la mauvaise façon”.

En Asie, les yogis (personnes qui pratiquent le yoga) ont une vie intérieure bien différente de la nôtre. Leur vision du monde est même opposée à la nôtre.

Le résultat est que la pratique du yoga n’a pas les mêmes effets sur eux que sur nous.

Comment les Occidentaux voient le monde

En Occident, nous considérons comme évident qu’il existe d’un côté le monde matériel, de l’autre notre esprit.

Notre cerveau capte, par l’intermédiaire de nos cinq sens, des informations sur le monde, et il les traite comme un ordinateur, pensons-nous.

L’idéal est pour nous de fonctionner comme un ordinateur, de façon logique, rationnelle.

Nous sommes contrariés quand nous agissons autrement, par colère, envie, paresse, passion, folie. Nous avons alors l’impression d’avoir manqué de volonté, et nous assimilons cela à une défaite.

Nous n’avons pas tout à fait tort, car cette façon de fonctionner est très efficace : elle nous apporte le progrès technique et scientifique, et la richesse matérielle.

Cependant, tout ce qui relève de l’inconscient, du monde spirituel est refoulé, réprimé, ignoré, au mieux considéré comme fantaisiste, inutile ou gênant.

Cette façon de fonctionner nous paraît normale. En réalité, elle est très particulière et comporte des dangers.

Les dangers du mode de pensée occidental moderne

Cette façon de penser peut nous conduire à nous comporter avec nous-même comme un maître avec son esclave.

Nous nous imposons des objectifs, et nous exigeons des résultats. Si nous n’y arrivons pas, nous nous punissons par un sentiment d’inadéquation.

Cela peut se manifester par des problèmes digestifs, de l’hypertension, du surpoids, des éruptions cutanées (psoriasis, eczéma), de l’insomnie, de la dépression, des pertes de cheveux voire de dents, ou même le cancer.

Ce n’est pas du tout la façon dont les gens voient les choses en Orient. [1]

Comment les Orientaux voient le monde

En Asie, les Hommes considèrent traditionnellement comme évident qu’ils ne sont que les jouets de forces spirituelles bénéfiques ou maléfiques.

Ces esprits cohabitent avec eux à chaque instant de leur vie et dans toutes leurs activités : dieux et déesses, anges et démons, qui usent de sortilèges, charmes, maléfices…

Ces créatures spirituelles interviennent en permanence dans leur vie, provoquant des envies, des émotions, des passions.

Lorsqu’il vous arrive un bonheur, ou un malheur, ce n’est donc pas forcément vous le responsable mais les dieux, le destin, ou une méchante personne qui vous a jeté un sort.

Cela rend les gens superstitieux, mais le bon aspect des choses est qu’ils ne se sentent pas seuls, écrasés par un Univers infini, froid, et cruellement indifférent. Ils ont au contraire la conviction profonde d’être en lien avec des forces animant la Nature et l’humanité, et la certitude que leur vie intéresse les forces invisibles.

La maladie et leur propre mort ne leur paraissent pas si inquiétantes, car ils ne doutent pas de l’existence d’une vie après la mort, possiblement plus agréable qu’ici-bas.

En Inde, la croyance dans la réincarnation éternelle fait que votre vie actuelle a au fond peu d’importance par rapport aux milliers de vies que vous avez vécues avant, et que vous vivrez après. D’ailleurs, si vous êtes pauvre et malade, c’est que vous serez riche et en bonne santé dans une vie suivante. Il n’y a pas à s’inquiéter outre mesure de la souffrance, forcément passagère.

Se considérant comme soumis à des forces extérieures qu’ils ne contrôlent pas, les gens sont plus doux avec eux-mêmes.

Ils ne se méprisent pas autant que nous, ne se dévalorisent pas aussi vite que nous. Ils ne perdent pas une vaine énergie à faire taire des angoisses dont ils savent bien qu’ils ne les maîtrisent pas.

Rencontre entre l’Orient et l’Occident

Cette façon de penser a été validée par des philosophes en Occident comme Kierkegaard, Nietzsche et Heidegger et des psychologues comme Janet, Freud et Jung, qui ont révélé à quel point notre conscience et donc notre rationalité, étaient en fait soumises, influencées et même déterminées par des passions et des forces inconscientes dont nous n’avons aucune idée.

Ces forces inconscientes nous “habitent”, nous “possèdent”, avec des conséquences exactement aussi fortes que s’il s’agissait d’une personnalité autonome qui se serait emparée de nous.

C’est ainsi que ces penseurs ont découvert que l’Homme civilisé est beaucoup plus proche du “sauvage”, et des sociétés traditionnelles, qu’il ne le pensait.

Il n’a pas réellement perdu ses terreurs antiques, ses réflexes archaïques. Il a plutôt mis un couvercle dessus pour les étouffer, et oublié les rites qui lui permettaient de vivre avec.

Le résultat est qu’elles ressurgissent de façon anarchique dans sa vie, sous forme de névroses ou de même de maladies physiques.

Cela explique l’apparent paradoxe suivant : nous avons l’impression d’être plus raisonnables et capables que nos ancêtres et que les peuples primitifs ; pourtant, force est de constater que c’est chez nous qu’il y a le plus de malheureux, de désespérés, contre lesquels notre abondance matérielle n’est d’aucun secours.

Nous avons fait l’erreur de nous réfugier dans notre conscience, et d’ignorer le domaine de notre inconscient. Cela nous a conduits à perdre toute notion de ce que peut être une vie vivable et supportable pour un être humain.

Que se passe-t-il, quand un Occidental se met au yoga ?

Que se passe-t-il, quand un Occidental se met au yoga ?

Le risque pour lui est de se couper encore plus de son inconscient, et de se servir des outils du yoga pour, encore plus qu’avant, s’empêcher de penser.

Le yoga peut devenir pour lui une technique pour augmenter encore sa volonté de contrôle sur ses émotions, qui est déjà hypertrophiée et tyrannique. En langage simple, il met un tour de vis supplémentaire au couvercle de la cocotte-minute sur le point d’exploser.

C’est pourquoi tant d’Occidentaux sont revenus de Katmandou, non pas rayonnants de joie et de sérénité, comme le Bouddha avec son bon sourire, mais au contraire plus perdus et désespérés encore qu’avant, ne trouvant de soulagement que dans les paradis artificiels (drogues et/ou idéologies).

Selon Carl G. Jung, dans son livre “Psychology and the East” (La psychologie et l’Orient, en anglais uniquement), l’Occidental a souvent besoin de l’inverse du yoga, à savoir de la volonté (et du courage !) de prendre en compte les émotions qui se manifestent en lui, de les contempler, les apprivoiser, et si possible de les comprendre.

Non pas se déconnecter de son inconscient, dont il est déjà beaucoup trop coupé, mais au contraire le redécouvrir, via l’étude de sa personnalité, de ses relations, de ses émotions, de son histoire, des symboles et mythes anciens de sa civilisation, qui ont fait de lui ce qu’il est aujourd’hui.

Le jour où il réussit à “réenchanter son monde intérieur”, à s’apercevoir qu’il est porteur d’une âme riche, capricieuse, exigeante, complexe, alors il est prêt pour commencer les séances de yoga qui lui permettront d’atteindre l’étape suivante du développement spirituel.

Sans cela, écrit Carl Jung, la méthode du yoga n’est rien de plus qu’une affectation, quelque chose d’artificiellement plaqué, sans racines et sans sève, qui ne sert que l’objectif illégitime de s’illusionner soi-même.”

C’est l’opinion également du grand spécialiste du yoga Jean Varenne, auteur de « Upanishads du yoga » :

 » Il n’y a pas grand chose à dire de la vogue récente du Yoga en Occident. […] On n’en a retenu que les aspects soi-disant « pratiques » (gymnastique corporelle, ralentissement de la respiration) […] pour « se maintenir en forme ».[…] Mais le Yoga n’est rien s’il n’est pas vu dans l’ensemble d’une conception du monde (darshana) qui ne peut être disséquée et « triée ». »

Les Orientaux, eux, l’ont bien compris. La pratique du yoga est recommandée chez eux aux personnes qui ont déjà exploré leur inconscient, et qui sont aux prises avec les productions déchaînées d’images, craintes, espoir, émotions, qui surgissent des profondeurs. À ce moment-là, le yoga est nécessaire pour calmer cela et parvenir à la sérénité.

Il peut jouer son rôle pleinement bénéfique, où l’on devient capable, éventuellement, de réaliser les prodiges de Bouddha.

À votre santé !

Jean-Marc Dupuis

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Présente dans toutes les armoires à pharmacie, elle ne fait plus peur à personne

 

L’aspirine empêche le sang de coaguler. Elle empêche en effet les plaquettes sanguines de se coller entre elles, ce qui est le mécanisme qui permet la formation des croûtes de sang.

L’aspirine réduit donc le risque de caillots sanguins, c’est-à-dire des boules dures de sang qui se forment dans les veines.

Les caillots peuvent provoquer des infarctus quand ils bouchent les petites artères qui irriguent le cœur.

Beaucoup de personnes prennent donc une petite dose d’aspirine tous les jours (50 ou 80 mg), “au cas où”.

Nous allons voir que ce n’est pas une bonne idée.

A la découverte des artères coronaires

La prise quotidienne d’aspirine vise à empêcher la formation de caillots venant boucher les artères du cœur.

Ces artères, appelées “coronaires” car elles font comme une couronne autour du cœur, ne sont pas à confondre avec l’aorte et l’artère pulmonaire. Ces dernières sont les énormes artères qui sortent du cœur pour envoyer le sang, respectivement dans tout le corps ou dans les poumons. Ce sont les gros tuyaux que vous voyez en haut de l’image ci-dessous.

Les artères coronaires n’ont rien à voir avec cela. Ce sont les petites artères rouges que vous voyez sur l’image. Elles alimentent le muscle du cœur (myocarde) en sang pour permettre au cœur de battre.

Ces artères ne sont pas plus sensibles que les autres au risque d’embolie (bouchage) provoqué par un caillot.

Mais les conséquences sont beaucoup plus graves qu’ailleurs. Si un caillot vient boucher l’une d’elle, le muscle du cœur (myocarde) n’est plus irrigué. Les cellules musculaires du cœur meurent. Le myocarde s’abîme et peut arrêter de fonctionner.

Le cœur, donc, cesse de pomper le sang, et c’est l’infarctus qui entraîne la mort, sauf réanimation en urgence, ou disparition spontanée du caillot permettant de relancer le myocarde, ce qui arrive régulièrement.

Des produits pour fluidifier le sang

Pour réduire le risque de caillot, les médecins prescrivent des médicaments qui fluidifient le sang. Très souvent, c’est l’héparine ou la warfarine.

Problème, un sang qui ne coagule plus, c’est un risque plus grand de conséquences graves en cas de blessure ou d’hémorragie.

Les dernières études scientifiques déconseillent la prise d’aspirine contre les accidents cardiovasculaires

Une étude parue l’année dernière (2018) dans le JAMA (Journal of the American Medical Association) a montré que sur 265 personnes en bonne santé traitées avec de l’aspirine pendant cinq ans, un problème cardiovasculaire sera évité, mais un patient sur 210 traité souffrira d’une hémorragie grave…

Cela confirme l’opinion des experts selon laquelle la prise d’aspirine doit plutôt être évitée. En effet, chez les personnes en bonne santé, la baisse du risque d’infarctus en prenant de l’aspirine ne compense pas la hausse d’accident hémorragique.

Mieux vaut, donc, ne rien faire dans ce groupe de personnes.

Mais l’aspirine est souvent prescrite chez les personnes de plus de 75 ans qui “caillotent”, c’est-à-dire qui ont tendance à faire des caillots (cela se produit en particulier parce que les caillots se forment dans les veines profondes des jambes, chez les personnes très sédentaires).

Cette prescription peut se justifier chez les personnes qui viennent de subir une opération (pontage, stent).

Pour autant, les autres personnes doivent avoir conscience des risques :

Selon le Dr Christopher Cannon, professeur de médecine à l’Ecole de Médecine de Harvard, “lorsque les gens prennent de l’âge, leurs vaisseaux sanguins deviennent progressivement plus fragiles, et ont par conséquent plus tendance à laisser du sang s’échapper. Ils sont aussi plus susceptibles de tomber, ce qui peut provoquer des saignements.

Ces saignements peuvent provoquer des paralysies ou la mort lorsqu’ils se produisent dans le cerveau (AVC). C’est pourquoi les recommandations officielles sur l’aspirine ont été modifiées au début de l’année 2019 par l’Association américaine de cardiologie (American Heart Association), contre la prescription d’aspirine aux personnes de plus de 70 ans.

L’aspirine, un produit naturel mais pas inoffensif

L’aspirine, ou acide acétyl-salycilique est à l’origine une molécule naturelle, la salyciline, que l’on trouve dans l’écorce de saule blanc et la reine-des-prés.

Depuis deux siècles, elle nous rend de nombreux services pour nous aider à lutter contre les douleurs (antalgique), faire baisser la fièvre (ce qui n’est pas toujours recommandé, mais passons), et comme anti-inflammatoire.

Présente dans toutes les armoires à pharmacie, elle ne fait plus peur à personne, et seules les personnes qui en consomment beaucoup tous les jours, contre les douleurs d’arthrose par exemple, s’aperçoivent qu’elle fait des trous dans l’estomac.

Toutefois, et malgré toute la sympathie qu’on a pour elle, ce n’est pas une raison pour en prendre une petite dose tous les jours comme s’il s’agissait d’un produit qui ne peut que faire du bien.

Notre sang est un liquide extrêmement spécial, finement dosé pour n’être ni trop liquide (pour éviter les hémorragies) ni trop épais (pour ne pas boucher les artères).

Intervenir dans ce subtil équilibre pour le rendre plus liquide, en empêchant les plaquettes de coaguler (ce que fait l’aspirine), est beaucoup plus dangereux qu’on ne le pense.

À votre santé !

Jean-Marc Dupuis

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L’industrie du médicament attaque

Des études médicales paraissent tous les jours dans les revues scientifiques, mais peu d’entre elles font les gros titres des journaux.

C’est pourquoi je cherche toujours “la petite bête” quand je vois soudain les gros titres se multiplier pour relayer une nouvelle information médicale présentée comme fracassante.

Cette semaine, il s’agit d’une étude sur les médicaments anti-cholestérol (statines).

La grande presse nous annonce que ces médicaments sont bénéfiques à tout le monde, y compris les personnes de moins de 40 ans.

La presse anglo-saxonne se montre, comme souvent, la plus audacieuse.

Elle annonce que les statines sont encore meilleures si vous les prenez “dès 25 ans” selon la BBC (ratio et télévision publique britannique) ou même “dès la vingtaine”.

Des millions de personnes devraient se voir offrir des statines dès leurs 20 ou 30 ans pour réduire les maladies cardiaques, affirme une étude majeure”, titre le journal anglais The Telegraph.

La presse française n’est pas en reste, puisque c’est chez nous l’Agence France-Presse (AFP), qui s’est chargée de battre le tambour.

La formulation est un tantinet plus prudente puisque l’information reste au conditionnel et on parle des personnes “de moins de 45 ans” :

Néanmoins, dans la suite de l’article, il est clairement expliqué que la solution miracle serait de donner des statines à un nombre beaucoup plus grand de patients qu’actuellement.

Je vous rassure tout de suite :

C’est un nouveau coup monté. De la pure “Fake News” (fausse nouvelle) comme on en voit de plus en plus souvent dans les grands médias.

Contrairement à ce que les journaux racontent imprudemment, il ne s’agit pas d’une “grande étude” (“major study”) et les chercheurs n’ont absolument rien “montré” qui permette de conclure que les statines, distribuées à grande échelle aux jeunes adultes, feraient baisser le risque cardiovasculaire.

En effet, il s’agit d’une étude d’observation, non une étude clinique randomisée et contrôlée.

Elle a porté de plus sur un nombre restreint de personnes (un peu plus de mille), et sur une période bien trop courte (6 ans) pour pouvoir tirer de telles conclusions.

Le résultat obtenu (4 % ou 6 % de réduction du risque cardiovasculaire) est bien trop faible pour justifier qu’on se mette à distribuer des médicaments à des personnes en chair et en os, surtout qu’il s’agit d’une “modélisation statistique”, donc un calcul sur un ordinateur, non d’une expérience faite sur de vraies personnes.

Enfin, et surtout, personne ne rappelle que

1. le cholestérol n’est pas un poison. Dans son livre “Prévenir l’infarctus et l’AVC”, le Dr Michel de Lorgeril rappelle que : « Le cholestérol est une molécule précieuse dans notre organisme, tellement précieuse que nous ne savons pas le détruire, seulement le transformer, par exemple en hormones stéroïdes ou en vitamine D. En conséquence, si le cholestérol se retrouve dans des conditions où il n’y a pas de cellules capables de le métaboliser, il s’accumule et constitue un résidu indestructible (…). L’accumulation de cholestérol n’est donc pas la cause de la lésion – comme le croient certains – mais la conséquence du vieillissement des lésions. »

2. un cholestérol élevé est donc un marqueur, non une cause, de risque cardiovasculaire. Le problème pour le patient n’est pas tant de faire baisser en soi son taux de cholestérol, que d’adopter un mode de vie plus sain, qui fera que son taux de cholestérol diminuera, et qu’il aura moins de lésions dans les artères.

Donner des médicaments qui font baisser artificiellement le taux de cholestérol n’est donc pas la solution. Pour donner une comparaison un peu caricaturale mais néanmoins parlante, c’est un peu comme donner des pastilles contre la toux à un fumeur qui crache ses poumons. Oui, vous allez peut-être réduire la toux, mais, non, vous n’allez pas résoudre la cause de son problème, à savoir le tabagisme. En tout état de cause, vos pastilles à la menthe ne feront pas baisser son risque de cancer du poumon.

3. on ne rappelle pas non plus que les médicaments, qui agissent en perturbant le métabolisme, ont toujours des effets secondaires. Sur les statines, la liste est longue, très longue. Elle va des douleurs musculaires aux pertes de mémoire en passant par l’impuissance. C’est que les statines provoquent des problèmes musculaires chez 5 à 10 % des personnes traitées, qui peuvent déboucher sur la myopathie ou même une maladie des muscles mortelle, la rhabdomyolyse.

Il y a en enfin le coût financier, évidemment, de mettre une grande partie de la population sous statines. Coût qui implique des prélèvements supplémentaires, ou les rationnements de soins dans d’autres domaines, alors que les maladies cardiovasculaires sont largement provoquées par le stress et l’excès de pression dans la vie de tous les jours, qui débouche sur le tabagisme, l’alcoolisme, la malbouffe, les addictions en tout genre.

Evaluer votre risque cardiaque : les vrais analyses

Votre taux de cholestérol total n’est donc pas un bon moyen de prévoir votre risque cardiovasculaire.

En revanche, il peut être utile pour vous de faire les analyses suivantes :

–      Ratio HDL/cholestérol : le niveau de HDL (dit « bon » cholestérol), est un facteur prédictif important du risque cardiaque. Divisez simplement votre taux de HDL par votre taux de cholestérol total. Le pourcentage doit idéalement être supérieur à 24 % ;

–      Ratio Triglycérides/HDL : vous pouvez faire la même chose avec votre ratio de triglycérides par rapport à votre HDL. Le ratio doit être inférieur à 2 ;

–      Taux d’insuline à jeun : tout repas ou snack riche en glucides comme du sucre ou des céréales raffinées (farine blanche, pain blanc, pâtes blanches…) provoque une hausse rapide du taux de sucre sanguin et de l’insuline pour compenser cette hausse. L’insuline secrétée par une consommation excessive de glucides provoque l’accumulation de graisse, particulièrement de graisse abdominale, facteur majeur de maladie cardiovasculaire.

–      Votre taux de sucre sanguin à jeun (glycémie à jeun) : les études montrent que les personnes qui ont une glycémie à jeun de 100-125 mg/dl ont presque 300 % de risque en plus de maladie cardiaque coronaire (artères qui irriguent le cœur) que les personnes qui ont moins de 79 mg/dl ;[1]

–      Taux de fer : le fer en excès dans le corps est une source majeure de stress oxydatif. Si vous avez trop de fer (taux de ferritine supérieur à 80 ng/ml), cela peut abîmer la paroi de vos artères et augmenter votre risque d’accident cardiovasculaire. Le moyen le plus simple de réduire votre taux de fer est alors de pratiquer le don du sang.

Les moyens naturels de réduire votre risque cardiovasculaire

Mais attention : si vous constatez que vous avez de mauvais taux ci-dessus, la solution la meilleure n’est pas d’avaler des pilules chimiques pour les corriger.

Cela ne servira à rien. Si vos taux sont mauvais, c’est un problème de mode de vie, qui se corrige en adaptant votre mode de vie et votre alimentation.

Voici la liste des mesures naturelles à prendre :

–      remplacer la nourriture industrielle, transformée, artificielle, par des aliments entiers, frais, cuisinés au minimum et si possible bio et cultivés localement ;

–      évitez la viande et les autres produits animaux (produits laitiers, œufs) issus d’élevages en batterie. Choisissez de la viande et des produits laitiers issus d’animaux de pâturage, des œufs de poules élevées en plein air et ayant pu gratter la terre, si possible biologique également ;

–      évitez les produits allégés et augmentez votre consommation de graisses bonnes pour la santé : avocats, poissons gras, œufs bios, beurre de vaches de pâturage, graisse de noix de coco, huiles de noix extraite à froid, fruits à coque (noix, amandes, noisettes…) non grillées et non salées, huile de colza bio ; veillez en particulier à votre ratio oméga-3/oméga-6, qui doit être entre un pour un et un pour cinq, mais certainement pas un pour vingt ou un pour trente comme c’est en général le cas dans l’alimentation occidentale actuelle ;

–      optimisez vos apports de calcium, magnésium, sodium et potassium ; si vous mangez beaucoup de légumes bio, vous aurez les apports nécessaires. Faites des jus de légume avec un extracteur pour augmenter votre consommation plus facilement ;

–      surveillez votre taux de vitamine D. Préférez si possible l’exposition au soleil. Vous atteindrez votre niveau optimal de vitamine D en vous exposant chaque jour 15 à 20 minutes sur au moins les trois-quart de votre corps ; si vous prenez un complément alimentaire, prenez en même temps de la vitamine K2 : elles agissent ensemble pour ralentir la calcification des artères (artériosclérose) ;[2]

–      arrêtez à tout prix de fumer mais buvez un verre de vin rouge par jour ; évitez les liqueurs et alcools forts ;

–      mangez des aliments fermentés pour apporter des probiotiques à votre colon (gros intestin), pour ré-équilibrer votre flore intestinale ;

–      faites de l’exercice physique régulièrement : il s’agit là de la façon la plus sûre et la plus efficace de prévenir et traiter les maladies cardiaques ;

–      veillez à votre hygiène dentaire et buccale : une dent morte (dévitalisée), de la plaque dentaire (bactéries autour des dents et sur la gencive), des gencives enflammées (rouges) sont associées à un grand nombre de maladies, dont les maladies cardiaques. Dans une étude de 2010, les personnes qui avaient une mauvaise hygiène de la bouche avaient 70 % de risque de développer une maladie cardiaque par rapport aux personnes qui se brossaient les dents deux fois par jour ;[3]

–      évitez les statines, qui font baisser votre taux de cholestérol artificiellement, sans effort, mais avec des risques de nombreux effets indésirables. Les seules personnes qui peuvent tirer un avantage pour leur santé des statines sont celles qui souffrent d’une hypercholestérolémie familiale, une maladie qui donne un taux très élevé de cholestérol quelle que soit l’alimentation et le mode de vie. Si vous devez prendre des statines, prenez absolument aussi du CoQ10, un co-enzyme très important pour l’énergie cellulaire, et dont la fabrication est également bloquée par les statines, qui ne font pas qu’empêcher la fabrication de cholestérol.

Pour réduire votre niveau d’insuline, et améliorer votre sensibilité à l’insuline, choisissez un régime à index glycémique bas, c’est-à-dire des aliments qui ne font pas trop rapidement monter votre taux de sucre sanguin.

Les compléments alimentaires qui aident à brûler des graisses (plutôt que du glucose) et améliorent la sensibilité à l’insuline sont la L-carnitine (2000 mg par jour) l’acide alpha-lipoïque (400 mg), le CoQ10 (100 mg), le magnésium (300 mg), la vitamine C (1000 mg), la vitamine E (800 mg), les multivitamines incluant toutes les vitamines B essentielles et des minéraux.

A votre santé !

Jean-Marc Dupuis

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Le grog, cette valeur sûre

 

Puisque Noël approche, osons goûter aux joies de l’alcool que réprouvent les sévères Autorités de la Santé.

Parlons des vertus médicinales du grog, cette boisson forte à base de rhum traditionnellement préparée contre le rhume, l’angine, le refroidissement.

Pas de recette officielle pour le grog

Le grog n’a pas de recette officielle. À l’origine, c’était un mélange de rhum et d’eau chaude bu par les marins anglais au 18e siècle.

Mais à l’usage, on s’est aperçu de ses puissants effets thérapeutiques contre le rhume, l’angine et les refroidissements.

La boisson a été perfectionnée en y ajoutant du citron, du miel et des épices.

Aujourd’hui, les spécialistes de santé s’accordent sur la recette suivante.

Mélangez :

  • un tiers de rhum et deux tiers d’eau chaude ;
  • le jus d’un demi-citron (bio), plus une tranche avec la peau ;
  • une petite cuillère à soupe de miel (de sapin, de thym ou d’eucalyptus).

Et, éventuellement :

  • un bâton de cannelle de Ceylan ;
  • trois clous de girofle ;
  • de la badiane (anis étoilé) ;
  • de la noix de muscade ;
  • du gingembre.

Cependant, évitez d’avoir la main lourde avec toutes ces épices. Choisissez-les en fonction de vos papilles, pour une composition à votre goût. Plus n’est pas forcément mieux. Je me souviens m’être préparé un grog « extra-fort » un jour où, étudiant, j’étais patraque alors que mes examens approchaient.

C’était brûlant, acide ; ça piquait. L’effet m’avait paru brutal donc efficace, espérais-je. Trente minutes plus tard, je rendais le tout dans les toilettes de la résidence universitaire. J’avais créé par accident un puissant vomitif !!

Pourquoi le grog est efficace

  • Le grog est efficace d’abord parce qu’il augmente la température du corps, ce qui affaiblit les virus. Sensibles à la chaleur, les virus perdent de leur « virulence ». C’est pourquoi la fièvre combat les infections.
  • Le grog fait transpirer, permettant ainsi d’éliminer les toxines.
  • Le citron a une action anti-infectieuse. Selon une revue d’études qui vient de paraître (Cochrane), le miel soulage la toux et aide les enfants malades à mieux dormir. Il est plus efficace contre la toux que les antihistaminiques, comme le salbutamol (médicament utilisé contre l’asthme pour ouvrir les voies respiratoires) [1].
  • Le miel calme la toux sèche et aide à fluidifier les mucus.
  • Le clou de girofle est anti-inflammatoire et antalgique (antidouleur).
  • La cannelle est antibactérienne.

Enfin, il y a les vertus du rhum.

Vertus du rhum (ou du bon whisky)

L’alcool est décongestionnant. Il dilate les vaisseaux sanguins et aide les muqueuses à évacuer les infections.

Il calme les nerfs, détend la paroi des artères, réduit le stress et stimule la circulation sanguine. Cela permet aux nutriments et à l’oxygène du sang de mieux atteindre le cerveau, le cœur et les tissus.

Boire de façon modérée confère une protection contre la maladie d’Alzheimer et la démence par rapport aux personnes qui ne boivent pas du tout d’alcool [2].

Dans le grog, le rhum peut être remplacé par un bon whisky, du cognac.

L’important est d’avoir un alcool de qualité, vieilli en fût de bois. C’est le bois qui donne à ces alcools leur couleur ambrée et l’acide ellagique, qui est un puissant antioxydant.

On évitera d’abuser des bonnes choses : un grog par jour suffit pendant le pic de la maladie. On complétera son action par des tisanes de thym et de romarin, avec du miel également, et de l’échinacée.

« L’abus d’alcool est dangereux pour la santé »

On dit que « l’abus d’alcool est dangereux pour la santé ». Mais, précisément, c’est l’abus qui est dangereux, pas l’alcool lui-même.

« L’alcool tue. Oui, mais combien sont nés grâce à lui ? », me disait l’autre jour un lecteur farceur.

Beaucoup de remèdes à base de plantes médicinales se présentent sous forme d’extraits « alcooliques » (plantes macérées dans de l’alcool à 90°) ou de solutions hydro-alcooliques (mélanges d’eau et d’alcool).

D’ailleurs, cette phrase n’a pas beaucoup de sens : l’abus de tout est mauvais pour la santé. L’abus de sport comme l’abus de paresse. L’abus de nourriture comme l’abus de régime. C’est la définition de l’abus.

Évidemment, en me confectionnant mon grog dans ma chambre d’étudiant, j’avais abusé sur le gingembre, les clous de girofle et, sans doute, le rhum. J’en ai payé les conséquences, mais aujourd’hui je n’hésite pas à me faire un grog dès que les signes avant-coureurs du rhume ou de la grippe sont là : mal de gorge, toux, frissons, nez congestionné, barre dans le front, douleurs articulaires…

À votre santé !

Jean-Marc Dupuis

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