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Le témoignage de Marie-Anne F.

 

Marie-Anne F., une de mes fidèles lectrices, m’a envoyé le message suivant, qui m’a profondément touché :

« J’avais un collègue qui faisait des remarques moqueuses (euphémisme) à beaucoup de ses camarades. J’en ai été également victime quand il a commencé à se moquer de ma petite taille. La première fois, j’en ai été blessée et je n’ai pas répondu.

J’ai bénéficié d’une trêve.

Quand il m’a réattaquée, je lui ai dit : “Hé, grand, tu oublies de dire…” et j’en ai rajouté autant que je pouvais sur tous mes défauts

C’est ainsi que j’ai obtenu la paix. J’ai même pu me permettre parfois une remarque “rieuse” à son endroit, sans réaction de sa part, mais avec le sourire complice de mes autres collègues.

Un jour, une collègue a dit que j’avais un sale caractère (c’est un peu vrai), il a rétorqué que moi au moins j’en avais. J’avais gagné et il ne m’a plus jamais ennuyée. »

« Y a qu’la vérité qui blesse ! »

« Y a qu’la vérité qui blesse ! », aimions-nous crier au collège quand un élève se plaignait d’avoir été dénigré.

C’est là tout le problème des attaques et critiques que l’on peut subir dans la vie.

Nul besoin pour celui qui nous critique d’être intelligent ou fin psychologue : n’importe quelle personne malveillante peut trouver en nous, très facilement, des méchancetés à dire, qui auront un fond de vérité.

Non, nous ne sommes jamais parfaits, ni même totalement innocents.

Confronté aux moqueries, on peut garder le silence ou répondre en cherchant à blesser encore plus le moqueur, pour se venger.

Mais, dans un cas comme dans l’autre, la blessure restera.

Alors, la meilleure – et, en fait, la seule façon – de répondre, c’est bien celle de Marie-Anne.

La seule façon de répondre, c’est celle de Marie-Anne

Cette « solution » réclame un immense courage.

Peu de personnes en sont capables, à vrai dire. Car il faut oser se regarder tel qu’on est, s’accepter et comprendre que, dans la vie, l’important n’est pas d’être parfait, mais de s’efforcer de faire ce qu’on peut avec ce qu’on a.

C’est difficile. Il faut beaucoup travailler sur soi d’abord, pour en arriver là, et comprendre que les critiques, qu’elles viennent des autres ou de soi-même, n’ont en réalité aucun sens.

Mais seules les personnes qui en sont capables peuvent échapper aux blessures d’amour-propre qu’il est si facile de nous infliger.

Avoir le courage d’écouter son agresseur, aussi malveillant qu’il puisse être

Il faut, pour cela, avoir le courage d’écouter notre agresseur, aussi malveillant qu’il puisse être.

Trouver ce qui est vrai, ou ce qui a un fond de vérité, dans les défauts, manques, faiblesses, ridicules erreurs qu’il s’amuse à souligner chez nous.

Plutôt que de crier, de contester, de se venger, ce qui ne sert à rien sinon à faire empirer les choses et à nous attirer des remarques encore plus blessantes, prendre ce qu’il dit de vrai, ou d’à peu près vrai, et lui répondre :

« Mais oui, tu as raison, je suis ainsi.

Ou, du moins, à peu près ainsi, car ce que tu dis n’est pas tout à fait exact, mais peu importe. Dans l’ensemble, tu as raison, je ne suis pas parfaite, loin de là.

D’ailleurs, puisque tu t’intéresses tant à moi, puisque mes défauts semblent si importants pour toi que tu as décidé d’en faire un sujet de discussion publique, je souhaitais t’informer qu’il y a bien d’autres choses en moi que tu ne connais pas et qui te sembleraient critiquables si tu les connaissais.

Tu me reproches telles choses que j’ai mal faites, mais tu sais, depuis le jour de ma naissance, la liste en est incroyablement plus longue que celle que tu as établie. Tu ne connais, en fait, quasiment rien de ce que je suis.

Tu me juges trop petite, trop grosse, trop moche ? Mais tu oublies de mentionner mon nez, qui est tordu, mes oreilles, qui sont trop décollées, mes cheveux, qui sont filasse.

Malheureusement, je n’ai pas le temps pour continuer, car la liste serait très longue. Mais si cela t’intéresse, je suis à ta disposition pour te signaler d’autres défauts de ma personne.

Pour le moment, j’ai des choses importantes à faire et j’estime t’avoir déjà accordé assez de temps comme cela. Merci de me laisser tranquille, mais d’ici là amuse-toi bien à rire de moi, ou des autres, cela me fera plaisir pour toi. »

 

Il n’y a en fait rien à ajouter. Cette réaction peut paraître bizarre. Elle est très rare. La plupart du temps, nous cherchons une autre voie.

« Mais c’est pas possible ; je ne peux tout de même pas me laisser faire ! »

Le problème est que nous n’avons aucune prise sur les sentiments malveillants des autres. S’énerver face à quelqu’un qui cherche à nous blesser, c’est au fond le laisser gagner.

Reconnaître qu’il n’y a rien de plus facile que de nous blesser, et que cela n’a en revanche rien de glorieux pour celui qui le fait est, selon mon expérience le moyen le plus rapide d’éteindre ces comportements, pour s’en détourner, et continuer son chemin sereinement.

À votre santé !

Jean-Marc Dupuis

 

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