Pages

Subscribe:

santé nature innovation

James Bond est un psychopathe

Une des choses les plus frustrantes quand on a affaire à un psychopathe (quelqu’un qui manque d’empathie pour les autres), est qu’on a l’impression qu’il n’a, au fond, que des avantages.

  • Alors que vous ne cessez de vous inquiéter des sentiments des autres, lui s’en moque totalement. Il profite de la vie y compris quand son conjoint, ses enfants, camarades ou collègues souffrent des pires difficultés à cause de lui.
  • Alors que vous angoissez quand vous voyez la misère du monde, lui n’en a rien à faire et ne s’occupe que de satisfaire ses besoins personnels.
  • Alors que vous êtes rongé par le remords pour toutes vos fautes, vos défauts, vos faiblesses, lui a la conscience tranquille ! Il a oublié tout ce qu’il a fait de mal et dort comme un bébé !
  • Comme il est insensible au regard des autres, il ne connaît ni le trac, ni la honte, ni la peur. Il ose donc prendre des risques, parfois insensés, et le pire est que, régulièrement, cela marche pour lui, et il triomphe !

Car la triste vérité est là :

Pour devenir un héros, mieux vaut être un peu… psychopathe.

James Bond est un psychopathe

Le personnage de James Bond est le cas typique du psychopathe.

Il consacre sa vie à jouer, prendre des risques mais, qu’il perde ou qu’il gagne, il retombe toujours sur ses pattes.

James Bond joue au casino et gagne dix millions ? Il se lève de table, prend sa valise de billets, puis va se coucher dans son lit comme si de rien n’était.

Perd-il dix millions ? Il rit, et passe à autre chose.

Alors qu’il vient de tuer quelqu’un à main nue, voit-il passer une jolie femme ? Il ne pense plus qu’à la mettre dans son lit.

Après leur nuit d’amour, la jolie femme se fait-elle assassiner ? James Bond, qui retrouve son cadavre transpercé de coups de couteau, baisse les yeux quelques secondes, puis reprend immédiatement sa mission de plus belle.

James Bond se fait attraper et se retrouve pieds et poings liés face à son ennemi qui lui promet une mort horrible ?

Il reconnaît élégamment sa défaite, accepte un verre de champagne et une cigarette, et se met à blaguer et à faire des bons mots.

On remarque enfin que James Bond n’est pas scrupuleux, s’affranchit des règles et des ordres de son propre chef quand il le juge nécessaire, casse le matériel qu’on lui confie sans se poser de question. Il se moque éperdument des plaintes du consciencieux « Q », l’homme qui lui fournit les gadgets qui lui sauvent la vie plusieurs fois par film, et à qui James Bond ne dit jamais le moindre « merci ».

Bref, James Bond est le cas typique du psychopathe, qui exploite à son profit toutes les situations et toutes les personnes qui passent à sa portée, et qui jamais n’est rattrapé, troublé, déstabilisé, par ses émotions.

Mais que se passe-t-il quand nous regardons James Bond ?

Sommes-nous scandalisés, révoltés ?

Non, c’est tout le contraire.

Nous l’admirons, nous voyons en lui un héros, auquel nous aimerions bien ressembler !!

Le « vrai » James Bond a existé

À noter que le personnage de James Bond est inspiré d’un agent secret britannique, appelé Forest Yeo-Thomas, qui a été actif dans l’Allemagne nazie pendant la Seconde Guerre mondiale [1].

Appelé le « Lapin blanc » par le contre-espionnage allemand, il échappait à ses ennemis en se déguisant, en tuant, en déjouant tous les pièges.

Il était entré à 16 ans dans l’armée américaine en mentant sur son âge, avait échappé aux Russes en étranglant un garde à mains nues, avait été capturé par les nazis et torturé à l’électricité et par des simulations de noyade dans l’eau glacée sans livrer ses secrets.

Il se fit passer pour un militant fasciste, se servit de costumes, de maquillages, de faux papiers. Il n’hésita pas à feindre d’être mort et à se faire mettre dans un cercueil à la place du cadavre pour voyager, une péripétie reprise dans un épisode de James Bond. Il violait constamment la règle de l’espionnage britannique en conservant une arme à feu sur lui.

Quand il n’était pas en train jouer des tours aux nazis, Yeo-Thomas multipliait les conquêtes féminines.

Yeo-Thomas est un exemple de « psychopathe rationnel ». Son absence d’émotions le rend capable d’un héroïsme incompréhensible au commun des mortels.

Nous aimerions tous, secrètement, être un peu psychopathes

Cela explique pourquoi, quand nous rencontrons un psychopathe, nous ne pouvons nous empêcher, secrètement, de le jalouser un peu.

Comme il serait plus simple de vivre sans scrupule, sans remords, sans émotions négatives !

De n’être jamais arrêté par des sentiments pénibles, mais toujours occupé à poursuivre notre intérêt personnel !

Les recherches montrent d’ailleurs que les psychopathes sont plus nombreux dans les postes prestigieux, qui impliquent une capacité à « rebondir » quoi qu’il arrive [2].

  • Qui peut être président d’un grand pays et se lever chaque matin en voyant son nom et son image couverts d’opprobres sans en souffrir ??
  • Qui peut être capable, comme tant d’hommes d’affaires (Bernard Tapie, Carlos Ghosn et tant d’autres), de passer de l’anonymat à la gloire puis à la mise en examen, à la prison, voire à la ruine, sans perdre confiance ??

Il faut nécessairement être un peu (ou beaucoup) psychopathe pour en arriver là.

La morale de l’histoire (selon Jean-Marc)

Maintenant, il y a aussi de gros désavantages à être psychopathe.

Lorsque vous n’avez pas d’émotions négatives, vous n’avez pas non plus d’émotion positive. Le psychopathe n’est pas « récompensé » par des bouffées de bonheur et de plaisir en voyant, par exemple, sa femme allaiter son enfant, son petit lui rapporter un beau cadeau de la fête des Pères, ou de voir un ami ou un collègue heureux.

La sincérité, l’amitié, l’amour vrais n’existent pas pour lui. James Bond, malgré toutes ses conquêtes, est toujours seul.

Il présente seulement à son entourage le masque qui l’arrange. Les personnes sont donc trompées. Elles aiment une fausse image, composée pour les séduire, mais la relation est fondée sur le mensonge.

Le psychopathe en est réduit à ne s’intéresser qu’à son propre succès : sa carrière professionnelle, ses conquêtes amoureuses, son argent, son pouvoir, sa célébrité…

Or, précisément, le bonheur ne s’atteint qu’en se décentrant, en cessant de considérer notre petite personne comme la chose la plus importante du monde. En œuvrant à quelque chose qui nous dépasse, qui est plus grand que nous.

En effet, l’homme ne peut pas échapper à la conscience du fait que sa vie est limitée, très limitée dans le temps, qu’il va forcément mourir et très probablement souffrir d’ici là.

Pour être heureux malgré tout, malgré cette « condamnation à mort » prononcée dès le jour de sa naissance, il n’a pas d’autre choix que d’apprendre à vivre sa vie pour autre chose que lui-même, sa personne étant de toute façon perdue d’avance.

C’est le thème du roman « La Peau de Chagrin » de Balzac où un jeune homme trouve un objet magique lui permettant de réaliser tous ses désirs (fortune, amour, plaisirs…), mais réalise vite que, loin de faire son bonheur, cet objet l’entraîne vers le plus profond désespoir.

Selon Warren Buffet, un des hommes les plus riches du monde actuellement : « La meilleure mesure du succès est de savoir si les personnes proches de vous sont heureuses et vous aiment. » [3] Voilà sa conclusion, à l’âge de 88 ans.

Cela me paraît très vrai. Si les gens qui vivent à vos côtés depuis longtemps sont heureuses et vous aiment, c’est très bon signe pour vous, et c’est certainement que vous n’êtes pas psychopathe !

À votre santé !

Jean-Marc Dupuis

 

Crédit photo: Alexander Tolstykh / Shutterstock.com

The post Tant d’avantages à être psychopathe… appeared first on Santé Nature Innovation.



from Santé Nature Innovation https://ift.tt/2jNnIDB

0 commentaires :

Enregistrer un commentaire